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*1er rang ([[groupe-couronne]]) : ''[[Archeria|Archeria crassidica]]'', ''[[Seymouria|Seymouria sanjuanensis]]''.
*1er rang ([[groupe-couronne]]) : ''[[Archeria|Archeria crassidica]]''; ''[[Seymouria|Seymouria sanjuanensis]]''.
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Les '''reptiliomorphes''' ('''Reptiliomorpha''') forment un [[clade]] qui inclut les [[Amniota|amniotes]] et tous les représentants plus proches de ces derniers que les [[Lissamphibia|amphibiens modernes]]. Il a été défini par [[Michel Laurin (paléontologue)|Michel Laurin]] en [[2001]] comme « le plus grand clade qui comprend ''[[Homo sapiens]]'', mais pas ''[[Ascaphus truei]]'' »<ref name=Laurin2001>{{cite journal |author=Laurin, M. |year=2001 |title=L'utilisation de la taxonomie phylogénétique en paléontologie: avantages et inconvénients |url=https://mnhn.academia.edu/MichelLaurin/Papers/1242258/Lutilisation_de_la_taxonomie_phylogenetique_en_paleontologie_avatages_et_inconvenients |journal=Biosystema |volume=19 |pages=197–211}}</ref>{{,}}<ref name=VallinLaurin>{{Cite journal|first1=Grégoire | last1=Vallin |first2= Michel |last2=Laurin |year=2004 |title=Cranial morphology and affinities of ''Microbrachis'', and a reappraisal of the phylogeny and lifestyle of the first amphibians|pages=56–72 |journal=Journal of Vertebrate Paleontology |volume=24 |doi=10.1671/5.1|issue=1| s2cid=26700362 }}</ref>.
Les '''reptiliomorphes''' ('''Reptiliomorpha''') forment un [[clade]] qui inclut les [[Amniota|amniotes]] et tous les représentants plus proches de ces derniers que les [[Lissamphibia|amphibiens modernes]]. Il a été défini par [[Michel Laurin (paléontologue)|Michel Laurin]] en [[2001]] comme « le plus grand clade qui comprend ''[[Homo sapiens]]'', mais pas ''[[Ascaphus truei]]'' »<ref name=Laurin2001>{{cite journal |author=Laurin, M. |year=2001 |title=L'utilisation de la taxonomie phylogénétique en paléontologie: avantages et inconvénients |url=https://mnhn.academia.edu/MichelLaurin/Papers/1242258/Lutilisation_de_la_taxonomie_phylogenetique_en_paleontologie_avatages_et_inconvenients |journal=Biosystema |volume=19 |pages=197–211}}</ref>{{,}}<ref name=VallinLaurin>{{Cite journal|first1=Grégoire | last1=Vallin |first2= Michel |last2=Laurin |year=2004 |title=Cranial morphology and affinities of ''Microbrachis'', and a reappraisal of the phylogeny and lifestyle of the first amphibians|pages=56–72 |journal=Journal of Vertebrate Paleontology |volume=24 |doi=10.1671/5.1|issue=1| s2cid=26700362 }}</ref>.


La variante informelle du nom, « reptiliomorphes », est aussi parfois utilisée pour désigner les amniotes [[groupe-couronne|souches]], c'est-à-dire une catégorie de tétrapodes ressemblant à des [[reptile]]s qui sont plus étroitement liés aux amniotes qu'aux [[lissamphibiens]], mais ne sont pas eux-mêmes des amniotes ; le nom est utilisé dans ce sens, par exemple par Ruta, Coates et Quicke (2003)<ref name=RCQ03>{{cite journal |last=Ruta |first=M. |author2=Coates, M.I. |author3= Quicke, D.L.J. |year=2003 |title=Early tetrapod relationships revisited |journal=Biological Reviews |volume=78 |pages=251–345 |doi=10.1017/S1464793102006103 |issue=2 |pmid=12803423|s2cid=31298396 }}</ref>. Un autre nom, « [[Anthracosauria]] », est aussi couramment utilisé pour le groupe, mais est également utilisé de manière confuse pour un grade plus primitif de reptiliomorphes ([[Embolomeri]]) par [[Michael Benton|Benton]]<ref name="Benton 2000">Benton, M. J. (2000), ''Vertebrate Paleontology'', 2nd Ed. Blackwell Science Ltd 3rd ed. 2004 – see also [http://palaeo.gly.bris.ac.uk/benton/vertclass.html taxonomic hierarchy of the vertebrates], according to Benton 2004</ref>.
La variante informelle du nom, « reptiliomorphes », est aussi parfois utilisée pour désigner les amniotes [[groupe-couronne|souches]], c'est-à-dire une catégorie de tétrapodes ressemblant à des [[reptile]]s qui sont plus étroitement liés aux amniotes qu'aux [[lissamphibiens]], mais ne sont pas eux-mêmes des amniotes ; le nom est utilisé dans ce sens, par exemple par Ruta, Coates et Quicke (2003)<ref name=RCQ03>{{cite journal |last=Ruta |first=M. |author2=Coates, M.I. |author3= Quicke, D.L.J. |year=2003 |title=Early tetrapod relationships revisited |journal=Biological Reviews |volume=78 |pages=251–345 |doi=10.1017/S1464793102006103 |issue=2 |pmid=12803423|s2cid=31298396 }}</ref>. Un autre nom, « [[Anthracosauria]] », est aussi couramment utilisé pour le groupe, mais est également utilisé de manière confuse pour un grade plus primitif de reptiliomorphes ([[Embolomeri]]) par [[Michael Benton|Benton]]<ref name="Benton 2000">Benton, M. J. (2000), ''Vertebrate Paleontology'', 2nd Ed. Blackwell Science Ltd 3rd ed. 2004 – see also [http://palaeo.gly.bris.ac.uk/benton/vertclass.html taxonomic hierarchy of the vertebrates], according to Benton 2004</ref>.


Comme la position phylogénétique exacte des [[lissamphibiens]] au sein du tétrapodes reste incertaine, il reste également controversé quels tétrapodes fossiles sont plus étroitement liés aux [[amniotes]] qu'aux lissamphibiens, et donc, lesquels d'entre eux étaient des reptiliomorphes dans n'importe quel sens du terme. Les deux hypothèses majeures pour les origines des lissamphibiens sont qu'ils sont soit des descendants de [[temnospondyles]] [[Dissorophoidea|dissophoridiens]], soit des [[lépospondyles]] [[Microsauria|microsauriens]]. Si la première hypothèse est vraie, alors le [[taxon]] Reptiliomorpha inclut tous les groupes de tétrapodes qui sont plus proches des amniotes que des temnospondyles. Ceux-ci incluent les [[Diadectomorpha|diadectomorphes]], les [[Seymouriamorpha|seymouriamorphes]], la plupart ou tous les [[lépospondyles]], les [[Gephyrostegidae|gephyrostegidés]], et éventuellement les [[Embolomeri|embolomères]] ainsi que les [[Chroniosuchia|chroniosuchiens]]<ref name="RCQ03" />. De plus, plusieurs genres d'« anthracosaures » de placement taxonomique incertain seraient aussi probablement qualifiés de reptiliomorphes, y compris ''[[Solenodonsaurus]]'', ''[[Eldeceeon]]'', ''[[Silvanerpeton]]'' ou encore ''[[Casineria]]''. Cependant, si les lissamphibiens sont originaires des [[lépospondyles]], alors le taxon Reptiliomorpha fait référence à des groupes plus proches des amniotes que ces derniers. Peu de groupes non-amniotes comptent comme reptiliomorphes selon cette définition, bien que les [[Diadectomorpha|diadectomorphes]] soient parmi ceux qui se qualifient<ref name="LR99">{{cite journal|last=Laurin|first=M.|author2=Reisz, R.R.|year=1999|title=A new study of ''Solenodonsaurus janenschi'', and a reconsideration of amniote origins and stegocephalian evolution|url=https://www.academia.edu/1177181|journal=Canadian Journal of Earth Sciences|volume=36|issue=8|pages=1239–1255|doi=10.1139/e99-036}}</ref>.
== Taxonomie ==
== Modifications des définitions ==
Le nom ''Reptiliomorpha'' a été inventé par [[Gunnar Säve-Söderbergh]] en [[1934]] pour désigner les espèces de pré-reptiles du [[Paléozoïque]], proches parents des amphibiens. [[Alfred Sherwood Romer]] les a désignées sous le nom d{{’}}''Anthracosauria''. En [[1956]], [[Friedrich von Huene]] inclut les amphibiens et les reptiles [[Anapsida|anapside]]s dans les reptiliomorphes. En 1997, [[Michel Laurin (paléontolgue)|Michel Laurin]] et [[Robert Reisz]] ont adapté ce terme dans un sens [[clade|cladistique]] : ces [[Paléontologie|paléontologues]] pensent que des genres représentatifs comme ''[[Eldeceeon]]'' sont, parmi les reptiliomorphes, les groupes frères des ancêtres des [[Amniota|amniote]]s. Mais [[Michael Benton]] (2000, 2004) en fait un [[taxon]] frère des [[Batrachomorpha|batrachomorphes]]. Le rang dans la [[classification classique]] est discuté.
Le nom Reptiliomorpha a été inventé par le professeur [[Gunnar Säve-Söderbergh]] en [[1934]] pour désigner les [[amniotes]] et divers types de [[tétrapodes]] du [[Paléozoïque]] supérieur qui étaient plus étroitement liés aux [[amniotes]] qu'aux [[lissamphibiens|amphibiens vivants]]. À son avis, les amphibiens avaient évolué à partir de poissons à deux reprises, avec un groupe composé des ancêtres des [[salamandres]] et l'autre, que Säve-Söderbergh appelait Eutetrapoda, composé d'[[anoures]] (grenouilles), d'amniotes et de leurs ancêtres, avec l'origine des [[cécilies]] étant incertaine. Les Eutetrapoda de Säve-Söderbergh se composaient de deux groupes sœurs : [[Batrachomorpha]], contenant des anoures et leurs ancêtres, et Reptiliomorpha, contenant des [[anthracosaures]] et des amniotes<ref>{{cite journal | last1 = Säve-Söderbergh | first1 = G. | year = 1934 | title = Some points of view concerning the evolution of the vertebrates and the classification of this group | journal = Arkiv för Zoologi | volume = 26A | pages = 1–20 }}</ref>. Säve-Söderbergh a ensuite ajouté le taxon [[Seymouriamorpha]] à Reptiliomorpha<ref>{{cite journal | last1 = Säve-Söderbergh | first1 = G. | year = 1935 | title = On the dermal bones of the head in labyrinthodont stegocephalians and primitive Reptilia with special reference to Eotriassic stegocephalians from East Greenland | journal = [[Meddelelser om Grønland]] | volume = 98 | issue =3 | pages = 1–211 }}</ref>.


[[Alfred Sherwood Romer]] a rejeté la théorie de Säve-Söderbergh que le taxon [[Amphibia]] serait [[polyphylétique]] et a utilisé le nom [[Anthracosauria]] pour décrire la lignée des « [[Labyrinthodontia|labyrinthodonte]]s » à partir de laquelle les amniotes ont évolué. En [[1970]], le paléontologue allemand Alec Panchen a choisi le nom de Säve-Söderbergh pour ce groupe comme prioritaire<ref>Panchen, A. L. (1970). ''Handbuch der Paläoherpetologie - Encyclopedia of Paleoherpetology Part 5a - Batrachosauria (Anthracosauria),'' Gustav Fischer Verlag - Stuttgart & Portland, 83 pp., {{ISBN|3-89937-021-X}}.</ref>, mais la terminologie de Romer est toujours utilisée, par exemple par Carroll (1988 et 2002) et par Hildebrand & Goslow (2001)<ref>Carroll, R. L., (1988): ''Vertebrate paleontology and evolution''. W. H. Freeman and company, New York.</ref>{{,}}<ref>{{cite journal | last1 = Carroll | first1 = R. | year = 2002 | title = Palaeontology: Early land vertebrates | journal = [[Nature (journal)|Nature]] | volume = 418 | issue = 6893| pages = 35–36 | doi=10.1038/418035a| pmid = 12097898 | bibcode = 2002Natur.418...35C | s2cid = 5522292 | doi-access = free }}</ref>{{,}}<ref name="hilde">{{cite book|page=429|isbn=978-0-471-29505-1|last1=Hildebrand | first1=M. |first2= G. E., Jr |last2 =Goslow |others=Principal ill. Viola Hildebrand |year=2001|publisher=Wiley|location=New York|title=Analysis of vertebrate structure}}</ref>. Certains auteurs préférant la [[Classification phylogénétique|nomenclature phylogénétique]] utilisent le taxon [[Anthracosauria]]<ref>Gauthier, J., Kluge, A.G., & Rowe, T. (1988): "The early evolution of the Amniota". In ''The Phylogeny and Classification of the Tetrapods: Volume 1: Amphibians, Reptiles, Birds''. Edited by M.J. Benton. Clarendon Press, Oxford, pp. 103–155.</ref>.
== Caractéristique ==

{{...}}
En [[1956]], [[Friedrich von Huene]] a inclus à la fois des amphibiens et des reptiles [[Anapsida|anapsides]] dans les Reptiliomorpha. Cela comprenait les ordres suivants :[[Anthracosauria]], [[Seymouriamorpha]], [[Microsauria]], [[Diadectomorpha]], [[Procolophonia]], [[Pareiasauria]], [[Captorhinida]] et [[Testudines]]<ref>Von Huene, F., (1956), ''Paläontologie und Phylogenie der niederen Tetrapoden'', G. Fischer, Jena.</ref>.

[[Michael Benton]] (2000, 2004) en a fait le [[groupe frère]] de [[Lepospondyli]], contenant des « anthracosaures » (au sens strict, c'est-à-dire des [[Embolomeri|embolomères]]), des [[Seymouriamorpha|seymouriamorphes]], des [[diadectomorphes]] et les amniotes<ref name="Benton 2000"/>. Par la suite, Benton a inclus des lépospondyles chez les Reptiliomorpha<ref>{{cite book|chapter=Appendix: Classification of the Vertebrates |author=Benton, M.J.|year=2015|title=Vertebrate Paleontology|edition=4th|publisher=Wiley Blackwell |pages=433–447|isbn=978-1-118-40684-7|no-pp=true}}</ref>.

Plusieurs études phylogénétiques indiquent que les amniotes et les diadectomorphes partagent un [[ancêtre commun]] plus récent avec les [[lépospondyles]] qu'avec les seymouriamorphes, ''[[Gephyrostegus]]'' et les embolomères<ref name=LR97>{{cite book |last=Laurin |first=M. |author2=Reisz, R.R. |year=1997 |chapter=A new perspective on tetrapod phylogeny |title=Amniote Origins: Completing the Transition to Land |url=https://archive.org/details/amnioteoriginsco00sumi |url-access=limited |editor=Sumida, S.S. |editor2=Martin, K.L.M. |publisher=Academic Press |pages=[https://archive.org/details/amnioteoriginsco00sumi/page/n19 9]–60 |isbn=9780126764604 }}</ref>{{,}}<ref name="LR99">{{cite journal|last=Laurin|first=M.|author2=Reisz, R.R.|year=1999|title=A new study of ''Solenodonsaurus janenschi'', and a reconsideration of amniote origins and stegocephalian evolution|url=https://www.academia.edu/1177181|journal=Canadian Journal of Earth Sciences|volume=36|issue=8|pages=1239–1255|doi=10.1139/e99-036}}</ref>{{,}}<ref name=RCQ03 />{{,}}<ref name=VallinLaurin />{{,}}<ref name=RC07>{{cite journal |last=Ruta |first=M. |author2=Coates, M.I. |year=2007 |title=Dates, nodes and character conflict: addressing the lissamphibian origin problem |journal=Journal of Systematic Palaeontology |volume=5 |issue=1 |pages=69–122 |doi=10.1017/S1477201906002008|s2cid=86479890 }}</ref>. Les [[lépospondyles]] sont l'un des groupes de tétrapodes suggérés comme étant les ancêtres des [[lissamphibia|amphibiens vivants]]; en tant que tel, leur relation étroite potentielle avec les amniotes a des implications importantes pour le contenu de Reptiliomorpha. En supposant que les lissamphibiens ne descendent pas des lépospondyles mais d'un groupe différent de tétrapodes, par exemple les [[temnospondyles]]<ref name=RCQ03 />{{,}}<ref name=RC07 />{{,}}<ref name=PLOS2012Eocaecilia>{{cite journal |author=Hillary C. Maddin, Farish A. Jenkins Jr and Jason S. Anderson |year=2012 |title=The braincase of ''Eocaecilia micropodia'' (Lissamphibia, Gymnophiona) and the origin of caecilians |journal=PLOS ONE |volume=7 |issue=12 |pages=e50743 |doi=10.1371/journal.pone.0050743 |pmid=23227204 |bibcode=2012PLoSO...750743M |pmc=3515621 |doi-access=free }}</ref>, cela signifierait que Lepospondyli appartenait au taxon Reptiliomorpha, car cela les rendrait plus proches des [[amniotes]] que des lissamphibiens. D'autre part, si les lissamphibiens descendent des lépospondyles<ref name=VallinLaurin />{{,}}<ref name=LR97 />{{,}}<ref name=LR99 />, alors non seulement les Lepospondyli devraient être exclus de Reptiliomorpha, mais les [[seymouriamorphes]], ''[[Gephyrostegus]]'' et les [[Embolomeri|embolomères]] devraient également être exclus de ce groupe, car cela les rendrait plus éloignés des amniotes que ne le sont les amphibiens vivants. Dans ce cas, le clade Reptiliomorpha ne contiendrait, outre [[Amniota]], que des [[diadectomorphes]] et peut-être aussi le [[genre (biologie)|genre]] ''[[Solenodonsaurus]]''<ref name=VallinLaurin />.
== Caractéristiques ==
Les [[Gephyrostegidae|géphyrostégidés]], les [[seymouriamorphes]] et les [[diadectomorphes]] étaient des tétrapodes adapté à la vie terrestre, ressemblant à des reptiles, tandis que les [[Embolomeri|embolomères]] étaient des tétrapodes semi-aquatiques au corps long et aux membres courts. Leurs anatomie se situe entre les labyrinthodontes principalement aquatiques du Dévonien et les premiers reptiles. Le paléontologue de l'[[Université de Bristol]], le professeur [[Michael Benton|Michael J. Benton]], donne les caractéristiques suivantes pour les Reptiliomorpha (dans lesquelles il inclut les embolomères, les seymouriamorphes et les diadectomorphes)<ref name="Benton 2000"/> :

*[[Prémaxillaire]]s étroits (moins de la moitié de la largeur du crâne).
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== Histoire évolutive ==
== Histoire évolutive ==
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[[Catégorie:Taxon décrit en 1934]]
[[Catégorie:Taxon décrit en 1934]]

Version du 2 novembre 2021 à 11:42

Les reptiliomorphes (Reptiliomorpha) forment un clade qui inclut les amniotes et tous les représentants plus proches de ces derniers que les amphibiens modernes. Il a été défini par Michel Laurin en 2001 comme « le plus grand clade qui comprend Homo sapiens, mais pas Ascaphus truei »[1],[2].

La variante informelle du nom, « reptiliomorphes », est aussi parfois utilisée pour désigner les amniotes souches, c'est-à-dire une catégorie de tétrapodes ressemblant à des reptiles qui sont plus étroitement liés aux amniotes qu'aux lissamphibiens, mais ne sont pas eux-mêmes des amniotes ; le nom est utilisé dans ce sens, par exemple par Ruta, Coates et Quicke (2003)[3]. Un autre nom, « Anthracosauria », est aussi couramment utilisé pour le groupe, mais est également utilisé de manière confuse pour un grade plus primitif de reptiliomorphes (Embolomeri) par Benton[4].

Comme la position phylogénétique exacte des lissamphibiens au sein du tétrapodes reste incertaine, il reste également controversé quels tétrapodes fossiles sont plus étroitement liés aux amniotes qu'aux lissamphibiens, et donc, lesquels d'entre eux étaient des reptiliomorphes dans n'importe quel sens du terme. Les deux hypothèses majeures pour les origines des lissamphibiens sont qu'ils sont soit des descendants de temnospondyles dissophoridiens, soit des lépospondyles microsauriens. Si la première hypothèse est vraie, alors le taxon Reptiliomorpha inclut tous les groupes de tétrapodes qui sont plus proches des amniotes que des temnospondyles. Ceux-ci incluent les diadectomorphes, les seymouriamorphes, la plupart ou tous les lépospondyles, les gephyrostegidés, et éventuellement les embolomères ainsi que les chroniosuchiens[3]. De plus, plusieurs genres d'« anthracosaures » de placement taxonomique incertain seraient aussi probablement qualifiés de reptiliomorphes, y compris Solenodonsaurus, Eldeceeon, Silvanerpeton ou encore Casineria. Cependant, si les lissamphibiens sont originaires des lépospondyles, alors le taxon Reptiliomorpha fait référence à des groupes plus proches des amniotes que ces derniers. Peu de groupes non-amniotes comptent comme reptiliomorphes selon cette définition, bien que les diadectomorphes soient parmi ceux qui se qualifient[5].

Modifications des définitions

Le nom Reptiliomorpha a été inventé par le professeur Gunnar Säve-Söderbergh en 1934 pour désigner les amniotes et divers types de tétrapodes du Paléozoïque supérieur qui étaient plus étroitement liés aux amniotes qu'aux amphibiens vivants. À son avis, les amphibiens avaient évolué à partir de poissons à deux reprises, avec un groupe composé des ancêtres des salamandres et l'autre, que Säve-Söderbergh appelait Eutetrapoda, composé d'anoures (grenouilles), d'amniotes et de leurs ancêtres, avec l'origine des cécilies étant incertaine. Les Eutetrapoda de Säve-Söderbergh se composaient de deux groupes sœurs : Batrachomorpha, contenant des anoures et leurs ancêtres, et Reptiliomorpha, contenant des anthracosaures et des amniotes[6]. Säve-Söderbergh a ensuite ajouté le taxon Seymouriamorpha à Reptiliomorpha[7].

Alfred Sherwood Romer a rejeté la théorie de Säve-Söderbergh que le taxon Amphibia serait polyphylétique et a utilisé le nom Anthracosauria pour décrire la lignée des « labyrinthodontes » à partir de laquelle les amniotes ont évolué. En 1970, le paléontologue allemand Alec Panchen a choisi le nom de Säve-Söderbergh pour ce groupe comme prioritaire[8], mais la terminologie de Romer est toujours utilisée, par exemple par Carroll (1988 et 2002) et par Hildebrand & Goslow (2001)[9],[10],[11]. Certains auteurs préférant la nomenclature phylogénétique utilisent le taxon Anthracosauria[12].

En 1956, Friedrich von Huene a inclus à la fois des amphibiens et des reptiles anapsides dans les Reptiliomorpha. Cela comprenait les ordres suivants :Anthracosauria, Seymouriamorpha, Microsauria, Diadectomorpha, Procolophonia, Pareiasauria, Captorhinida et Testudines[13].

Michael Benton (2000, 2004) en a fait le groupe frère de Lepospondyli, contenant des « anthracosaures » (au sens strict, c'est-à-dire des embolomères), des seymouriamorphes, des diadectomorphes et les amniotes[4]. Par la suite, Benton a inclus des lépospondyles chez les Reptiliomorpha[14].

Plusieurs études phylogénétiques indiquent que les amniotes et les diadectomorphes partagent un ancêtre commun plus récent avec les lépospondyles qu'avec les seymouriamorphes, Gephyrostegus et les embolomères[15],[5],[3],[2],[16]. Les lépospondyles sont l'un des groupes de tétrapodes suggérés comme étant les ancêtres des amphibiens vivants; en tant que tel, leur relation étroite potentielle avec les amniotes a des implications importantes pour le contenu de Reptiliomorpha. En supposant que les lissamphibiens ne descendent pas des lépospondyles mais d'un groupe différent de tétrapodes, par exemple les temnospondyles[3],[16],[17], cela signifierait que Lepospondyli appartenait au taxon Reptiliomorpha, car cela les rendrait plus proches des amniotes que des lissamphibiens. D'autre part, si les lissamphibiens descendent des lépospondyles[2],[15],[5], alors non seulement les Lepospondyli devraient être exclus de Reptiliomorpha, mais les seymouriamorphes, Gephyrostegus et les embolomères devraient également être exclus de ce groupe, car cela les rendrait plus éloignés des amniotes que ne le sont les amphibiens vivants. Dans ce cas, le clade Reptiliomorpha ne contiendrait, outre Amniota, que des diadectomorphes et peut-être aussi le genre Solenodonsaurus[2].

Caractéristiques

Les géphyrostégidés, les seymouriamorphes et les diadectomorphes étaient des tétrapodes adapté à la vie terrestre, ressemblant à des reptiles, tandis que les embolomères étaient des tétrapodes semi-aquatiques au corps long et aux membres courts. Leurs anatomie se situe entre les labyrinthodontes principalement aquatiques du Dévonien et les premiers reptiles. Le paléontologue de l'Université de Bristol, le professeur Michael J. Benton, donne les caractéristiques suivantes pour les Reptiliomorpha (dans lesquelles il inclut les embolomères, les seymouriamorphes et les diadectomorphes)[4] :

  • Prémaxillaires étroits (moins de la moitié de la largeur du crâne).
  • Vomer effilé vers l'avant.
  • Formules phalangiennes (nombre d'articulations dans chaque orteil) du pied 2.3.4.5.4–5.

Histoire évolutive

Notes et références

  1. Laurin, M., « L'utilisation de la taxonomie phylogénétique en paléontologie: avantages et inconvénients », Biosystema, vol. 19,‎ , p. 197–211 (lire en ligne)
  2. a b c et d Grégoire Vallin et Michel Laurin, « Cranial morphology and affinities of Microbrachis, and a reappraisal of the phylogeny and lifestyle of the first amphibians », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 24, no 1,‎ , p. 56–72 (DOI 10.1671/5.1, S2CID 26700362)
  3. a b c et d M. Ruta, Coates, M.I. et Quicke, D.L.J., « Early tetrapod relationships revisited », Biological Reviews, vol. 78, no 2,‎ , p. 251–345 (PMID 12803423, DOI 10.1017/S1464793102006103, S2CID 31298396)
  4. a b et c Benton, M. J. (2000), Vertebrate Paleontology, 2nd Ed. Blackwell Science Ltd 3rd ed. 2004 – see also taxonomic hierarchy of the vertebrates, according to Benton 2004
  5. a b et c M. Laurin et Reisz, R.R., « A new study of Solenodonsaurus janenschi, and a reconsideration of amniote origins and stegocephalian evolution », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 36, no 8,‎ , p. 1239–1255 (DOI 10.1139/e99-036, lire en ligne)
  6. G. Säve-Söderbergh, « Some points of view concerning the evolution of the vertebrates and the classification of this group », Arkiv för Zoologi, vol. 26A,‎ , p. 1–20
  7. G. Säve-Söderbergh, « On the dermal bones of the head in labyrinthodont stegocephalians and primitive Reptilia with special reference to Eotriassic stegocephalians from East Greenland », Meddelelser om Grønland, vol. 98, no 3,‎ , p. 1–211
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