Quai Fulchiron
Partie nord du quai avec l'église Saint-Georges | ||
Situation | ||
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Coordonnées | 45° 45′ 21″ nord, 4° 49′ 28″ est | |
Ville | Lyon | |
Arrondissement | 5e | |
Quartier | Saint-Georges | |
Début | Pont Bonaparte | |
Fin | Pont Kitchener-Marchand | |
Morphologie | ||
Type | Quai | |
Histoire | ||
Monuments | Église Saint-Georges Basilique funéraire Saint-Laurent de Choulans |
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Géolocalisation sur la carte : Lyon
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Le quai Fulchiron est une voie du 5e arrondissement de Lyon qui longe la rive droite de la Saône, reliant le quai Romain-Rolland en amont et le quai des Étroits en aval. Il dessert la passerelle Paul Couturier.
Odonymie
[modifier | modifier le code]Ce quai est nommé d'après Jean-Claude Fulchiron, né à Lyon en 1774 et député du Rhône entre 1831 et 1845[1], qui "contribua aux frais d’élargissement du quai"[2].
Ce nom a été attribué par délibération du conseil municipal du 10 mai 1838[2]. Le quai était auparavant appelé quai de la Commanderie. Le 26 avril 1848, il a été renommé quai Jean-Jacques Rousseau, puis le nom de quai Fulchiron lui a été réattribué par délibération municipale du 25 novembre 1849[2].
Situation géographique
[modifier | modifier le code]Côté amont (au nord), il commence au pont Bonaparte, au coin de l'avenue Adolphe Max, à la fin du quai Romain-Rolland[3],[4].
Côté aval, il se termine au pont Kitchener-Marchand, au croisement avec la montée de Choulans, au début du quai des Étroits[5],[6].
Le quai est entièrement situé dans le 5e arrondissement, sa partie nord longeant tout le quartier Saint-Georges.
Les ponts
[modifier | modifier le code]À l'extrémité amont, le pont Bonaparte relie le quai Fulchiron au quai Tilsitt (côté sud) et au quai des Célestins (côté nord), tous deux en rive gauche dans le 2e arr.[3].
À l'extrémité aval, le pont Kitchener-Marchand relie le quai Fulchiron aux quai Maréchal-Joffre et au quai Rambaud[5].
Il dessert aussi la passerelle Saint-Georges, qui le relie au quai Tilsitt[7],[8].
Histoire
[modifier | modifier le code]Situation historique
[modifier | modifier le code]Pendant la protohistoire, c'est à Saint-Georges, dans la partie amont (du quai actuel), que se faisait la confluence Rhône / Saône - mais pas sur le tracé actuel de la Saône[9], qui a modifié son parcours au tournant de notre ère, pendant le Ier siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C.
Puis la Saône a bougé jusqu'à son lit actuel[10]. Pendant un temps il y a eu deux bras de Saône : la « Saône primitive » et la « Saône nouvelle », séparés par l'île Saint-Jean et se rejoignant immédiatement en amont du parc Saint-Georges. Le bras de la Saône primitive se ferme au début du IIIe siècle[11].
Le port des Nautes, du nom d'une corporation de marins et de marchants très influente localement, s'étendait au nord du secteur de Saint-Jean - Saint-Georges et sur celui des Canabae. L'une gérait une partie du commerce de la Saône et l'autre celui du Rhône[12].
Un port de presque 2 000 ans
[modifier | modifier le code]Vers la rue Tramassac, de nos jours située à un peu plus de 200 m de la rive droite (vers l'ouest) de la Saône[13], ont été trouvés en 1994 deux alignements de pieux en chêne formant un appontement, datés entre 28 av. J.-C. et 18 apr. J.-C. Cet emplacement se trouvait alors sur la berge en rive droite de la Saône. La construction, plutôt fragile, laisse supposer qu'elle n'a pas été utilisée très longtemps[14].
Puis la Saône a bougé jusqu'à son lit actuel[10].
Dès qu'il y a eu une berge à cet endroit, le lieu a eu une vocation portuaire qui ne cesse qu'avec la création du quai Fulchiron au XIXe siècle[10]. Le port aurait été établi au début de l’Empire à Choulans, au débouché de la voie de Narbonnaise ; et transféré au début du IIe siècle à Saint-Georges, juste en face des Canabae[n 1]. A. Audin établit le déplacement du port sur l’absence de monnaies d’Hadrien (117-138) dans un important lot monétaire[15],[16].
Le port a un rayonnement local certain : le creusement de la fondation de la loge du Change en 1740 selon Allmer & Dissart 1889[17], ou la réfection des fondations de l’église Saint-Georges selon Ayala 2011 (qui pourtant cite Allmer & Dissart en référence), a révélé un bloc de calcaire qui a servi de piédestal à une ou plusieurs statues érigées en l’honneur de la confrérie des nautes du Rhône et placé là par décret desdits nautes du Rhône[15],[n 2]
- Les seize épaves du parc Saint-Georges
Le site archéologique parc Saint-Georges, découvert en 2002-2004[18], est situé à l'extrémité est de la place Benoît-Crépu[19]. Fouillé dans le cadre d'une opération préventive (intervention de la société Lyon Parc Auto), il a bénéficié de 20 mois de fouilles[20]. Daté entre le milieu du IIIe siècle et le Ve siècle[21], il a livré un lot spectaculaire de seize épaves de bateaux coulés [9]. C'était aussi un point de départ pour un bac de passage[22].
Les sites de bord d'eau comme celui-ci présentent habituellement les difficultés associées avec des fouilles en milieu subaquatique (immergé) ; ici, la présence d'une paroi moulée (moderne) a protégé l’endroit des infiltrations d’eau de la Saône, permettant la fouille exhaustive des épaves[23].
Dans ce lot, les épaves de cinq chalands à fond plat de fort tonnage[24] des IIe et IIIe siècles[25] sont témoins de la dynamique des échanges commerciaux à Lyon, parfois sur de longues distances[10].
Le port Sablet
[modifier | modifier le code]Succédant à un aménagement de berge[18], un port y est construit au XIIIe siècle, qui prend plus tard le nom de port Sablet[10].
XIXe siècle : le quai
[modifier | modifier le code]Le quai Fulchiron est créé à la suite de longs travaux d'élargissement de la rive entre le pont Bonaparte (à l'époque pont Tilsit) et le viaduc de la Quarantaine, effectués de 1840 à 1861[1].
À l'extrémité sud du quai se trouvaient les anciens bâtiments de l'hôpital Saint-Laurent, fondé en 1474 par Joseph Caille et Huguette Balarin et agrandi en 1533 par Thomas II de Gadagne. Désaffectés en 1807, ceux qui sont situés au niveau de la Saône sont détruits en 1855 pour construire des immeubles aux numéros 43, 44 et 45 du quai Fulchiron, et installer le quai des Étroits[26].
Éléments remarquables
[modifier | modifier le code]Plusieurs bâtiments du quai possèdent des traboules[27] :
- Au no 19, traboule débouchant au no 47 rue Saint-Georges;
- Au no 22, traboule condamnée qui menait au no 53 rue Saint-Georges;
- Au no 26, petite traboule débouchant au no 63 rue Saint-Georges;
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Ayala 2011] Grégoire Ayala, chap. 5.1 « Aménagements de berge et activités portuaires à Lugdunum : les apports de la fouille du Parc Saint-Georges (p. 77-87) », dans Giulia Boetto, Patrice Pomey et André Tchernia (dir.), Batellerie gallo-romaine. Pratiques régionales et influences maritimes méditerranéennes, Aix-en-Provence, Éditions Errance (publications du Centre Camille Jullian), coll. « Bibliothèque d’archéologie méditerranéenne et africaine » (no 9), , 208 p., sur books.openedition.org (lire en ligne).
- [Maynard 1980] Louis Maynard, Rues de Lyon : Histoires, légendes et anecdotes, avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, Lyon, Jean Honoré, . .
- [Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949] Pierre Wuilleumier, Amable Audin et André Leroi-Gourhan, L'église et la nécropole Saint-Laurent dans le quartier lyonnais de Choulans : Étude archéologique et étude anthropologique, Lyon, Audin, coll. « Institut des Études Rhodaniennes de l'Université de Lyon / Mémoires et documents » (no 4), , 113 p. .
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Ayala 2011, paragr. 4, note 2 :
- « A. Audin isole une île, dite des Canabae, dans cette partie sud-ouest de la presqu’île sur la base de découvertes anciennes (Audin 1956, p. 12). Le terme désigne des entrepôts en liaison avec le commerce des vins associés aux riches résidences des negotiatores. »
- Le piédestal de calcaire porte deux inscriptions. L'une indique qu'un certain Iulius Sabinianus a offert ce monument en l’honneur des nautes du Rhône ; l'autre, sur l’un des petits côtés, que l’emplacement du monument a été attribué par décret des nautes du Rhône. Ayala 2011, paragr. 4, cite deux sources au sujet de ce piédestal :
- • CIL XIII, 2002, 2041 ;
- • Allmer & Dissard 1889, p. 319, qui mentionnent d'autres vestiges découverts en même temps que le piédestal.
- • CIL XIII, 2002, 2041 ;
Références
[modifier | modifier le code]- Maynard 1980, p. 158.
- Maurice Vanario, Rues de Lyon à travers les siècles, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , p. 132
- « Quai Fulchiron, pont Bonaparte, avenue Adolphe Max et quai Romain-Rolland à Lyon, carte interactive » sur Géoportail.
- « angle du quai Fulchiron et de l'avenue Adolphe Max à Lyon. Vue en caméra de rue », sur google.fr/maps.
- On peut faire glisser la vue vers la gauche ou la droite (placer le curseur sur le côté droit ou gauche de la vue, cliquer sur le bouton gauche de la souris, maintenir le bouton appuyé et faire glisser la vue vers la gauche ou la droite) ; faire avancer la caméra en cliquant sur la route ; et repositionner la caméra ailleurs en plaçant la souris dans la carte en encart en bas à gauche de la fenêtre, puis en cliquant sur un des traits bleus qui apparaissent.
- « Quai Fulchiron, pont Kitchener, montée de Choulans et quai des Étroits à Lyon, carte interactive » sur Géoportail.
- « angle du quai Fulchiron et de la montée de Choulans à Lyon. Vue en caméra de rue », sur google.fr/maps.
- « Passerelle Saint-Georges à Lyon, carte interactive » sur Géoportail.
- « Passerelle Saint-Georges à Lyon. Vue en caméra de rue montrant le panneau avec ce nom », sur google.fr/maps, .
- Ayala 2011, paragr. 8.
- Ayala 2011, paragr. 27.
- Ayala 2011, paragr. 13.
- Adrien Bostmambrun, Le Lyon romain, Mayenne 53100, éditions Alan Sutton, , 96 p. (ISBN 978-2-8138-0144-9), p. 65
- « Rue Tramassac à Lyon, carte interactive » sur Géoportail.
- Ayala 2011, paragr. 5.
- Ayala 2011, paragr. 4.
- [Audin 1956 [1964]] Amable Audin, Essai sur la topographie de Lugdunum, Lyon, Institut des Études Rhodaniennes de l’Université de Lyon, , 3e éd., p. 142. Cité dans Ayala 2011, paragr. 4.
- [Allmer & Dissard 1889] Auguste Allmer et Paul Dissard, Inscriptions antiques du musée de la ville de Lyon, t. 2, Lyon, impr. Léon Delaroche et Cie, , 523 p., sur gallica (lire en ligne), p. 318.
- Ayala 2011, paragr. 1.
- Ayala 2011, paragr. 7, fig. 2 : « Localisation du Parc Saint-Georges en rive droite de la Saône et des fouilles aux alentours ». Ce plan inclut aussi les sites de l'îlot Tramassac, l'avenue Adolphe Max, l'îlot Clément V et la rue Lavarenne.
- Ayala 2011, paragr. 7.
- [Silvino] Tony Silvino, « Lyon. La fouille du Parc Saint-Georges : le mobilier céramique de l’Antiquité tardive », Revue archéologique de l’Est, t. 56, no 178, , p. 187-230 (lire en ligne [sur journals.openedition.org]).
- Ayala 2011, paragr. 11.
- Ayala 2011, paragr. 8, note 5.
- Ayala 2011, résumé d'introduction.
- Ayala 2011, paragr. 15.
- Wuilleumier, Audin et Leroi-Gourhan 1949, p. 6.
- Gérald Gambier, 200 cours et traboules dans les rues de Lyon, Lyon, Éditions la Taillanderie, (ISBN 978-2-87629-414-1), p. 27