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Lagopède alpin

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Lagopus muta

Lagopus muta
Description de cette image, également commentée ci-après
Couple de Lagopèdes alpins : le mâle (à gauche) porte encore une grande partie de son plumage hivernal
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Galliformes
Famille Phasianidae
Genre Lagopus

Espèce

Lagopus muta
(Montin, 1776)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Le Lagopède alpin[1] (Lagopus muta ou, de manière erronée, Lagopus mutus) est une espèce d'oiseaux de taille moyenne de la famille des Phasianidae. Il est également appelé lagopède des rochers, perdrix des neiges ou encore ptarmigan[2].

Description

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Mensurations

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Cet oiseau de trente-quatre à trente-six centimètres de longueur et 54 à 60 centimètres d'envergure est plus petit d'environ 10% que le lagopède des saules.

A la naissance, le poussin est couvert d'un épais duvet qui est rapidement remplacé par un plumage juvénile. En septembre, l'oiseau a terminé sa mue et arbore le plumage d'automne(1). A la fin de la saison, dès les premiers jours de l'hiver, le jeune lagopède alpin mue une nouvelle fois pour acquérir son plumage blanc (2). Celui-ci est porté jusqu'au printemps puis, en avril, les plumes de la partie supérieure du corps sont remplacées, ce qui donne le plumage nuptial (3). Au cours de l'été, l'oiseau mue partiellement afin de revêtir le plumage d'automne et le cycle recommence : plumage d'hiver, plumage nuptial, plumage d'automne[3].



1)Plumage d'automne, en été-automne, de brun en été il devient grisâtre avec le dessous blanc en automne.

2)Plumage blanc, en hiver il est totalement blanc (à l'exception des rectrices sous-caudales qui restent sombres).

3)Plumage nuptial, au printemps-été le mâle a une livrée nuptiale où domine le gris-brun, la femelle est d'un rouge-brun, puis se recouvre de brun en fin d'été .

Particularité du plumage d'hiver

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La coloration blanche de sa livrée (2) joue un rôle protecteur car si l'oiseau conservait dans un environnement blanc son plumage nuptial (3), il serait vite repéré par ses prédateurs. Ces plumes blanches ont un pouvoir de réflexion (à 85%) comparable à celui de la neige (80%) dont elles ont aussi la coloration bleutée. Cette particularité est due à la présence d'air dans les plumes (qui lui sert également d'isolant). L'air, en modifiant l'angle et l'indice de réflexion de la lumière, les rapprocherait de ceux obtenus par la neige. Sur la glace, l'oiseau est plus visible car la réflexion maximale de cette manière se situe dans les parties vertes et non bleues du spectre des couleurs[4].

Comportement

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Régime alimentaire

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Son alimentation change selon les saisons. En été, il se nourrit de bourgeons, notamment de saules, de baies, d'insectes, de larves et autres invertébrés. En hiver, il mange des graines, bourgeons et divers végétaux.

Lagopus muta - Muséum de Toulouse

Reproduction

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Le lagopède alpin atteint la maturité sexuelle à l'âge de six mois. De mai à juin, le lagopède installe son nid, jusqu'à 2835m d'altitude. Le nid est à même le sol, souvent derrière un buisson où la femelle pond huit à douze œufs qu'elle couve seule pendant vingt deux à vingt six jours, elle ne réalise qu'une ponte annuelle. Les jeunes sont nidifuges mais ils sont capables de voler entre le 10e et le 15e jour de leur vie.

En octobre, les jeunes sont devenus adultes. Plusieurs familles se rassemblent en groupes de quinze à vingt individus.

Cri de parade, Glen Shee, Écosse

Son cri est bas et rauque. Le cri d'alarme et d'envol est râpeux, à sonorités creuses : keurr-keurr-keurr-kè-kè-kè et aussi kerrrrk.

Rôle de la crête des lagopèdes alpins mâles

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Mis à part la crête, le lagopède alpin mâle n'a pas d'ornements typiques des tétraonidés des régions tempérées. Des études sur d'autres tétraonidés ont montré qu'il existe de grandes variations dans la taille et la couleur des crêtes entre les espèces et que la crête est utilisée pour la parade nuptiale et les interactions agressives entre mâles. De nombreuses études ont montré qu'il existe une forte corrélation entre la taille de la crête et le taux de testostérone chez les mâles; un rapport de 1981 montre que la quantité de testostérone est liée à l'agressivité envers d'autres mâles.

La crête du mâle a fait l'objet d'études sur la sélection sexuelle. Des études portant sur une population de lagopèdes alpins mâles du lac Scarpa, au Nunavut, ont montré qu'au cours de la première année, le succès de l'accouplement chez les mâles était influencé par la taille et la condition des crêtes, et que les mâles bigames avaient des crêtes plus grandes que les mâles monogames. La corrélation avec la taille a disparu après la première année, mais la corrélation avec l'état de la crête est demeurée, ce qui est conforme à une autre étude de la même population de L. muta qui a montré que le succès de l'accouplement dans son ensemble est corrélé avec l'état de la crête.

Répartition et habitat

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Répartition

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C'est un oiseau sédentaire vivant en Amérique du Nord, au nord-est de l'Asie (notamment dans l’Oblast de Tioumen, en Russie), ainsi qu'en Europe du Nord sur les pentes montagneuses rocheuses et dans la toundra. Il est répandu dans la Cordillère Arctique et on trouve des populations isolées dans les Alpes, les Pyrénées, en Écosse, en Bulgarie, dans l'Oural, dans le Pamir, dans l'Altaï et dans certaines régions du Japon. Au cours de la dernière période glaciaire, l'espèce était beaucoup plus répandue en Europe continentale. Il a également été introduit en Nouvelle-Zélande, en Géorgie du Sud, aux îles Kerguelen et aux îles Crozet. La petite population qui vit sur la Terre François-Joseph dans l'Extrême-Arctique russe hiverne pendant la nuit polaire et survit en se nourrissant d'une riche végétation sur et sous les hautes falaises où se trouvent les colonies d'oiseaux marins en été.

En haute montagne, il vit en zone nivale à la limite des neiges éternelles, sur les terrains pierreux, broussailleux ou dénudés, parfois plus bas par mauvais temps. Dans le Grand Nord, il habite les toundras. Il niche à l'abri d'un rocher ou sous la végétation basse. En raison de l'habitat éloigné dans lequel il vit, il n'a que quelques prédateurs - comme l'aigle royal - et il peut se laisser étonnamment approcher.

Il a été décrit par Lars Johan Montin en 1776[5].

Selon le Congrès ornithologique international, il existe vingt-trois sous-espèces[6] :

Nom scientifique Autorité de description Année de description Lieu de reproduction
Lagopus muta muta Montin 1781 du nord de la Scandinavie à la péninsule de Kola
Lagopus muta rupestris Gmelin 1789 nord de l'Amérique du Nord
Lagopus muta helvetica Lagopède des Alpes Thienemann 1829 Alpes
Lagopus muta japonica Clark 1907 île de Honshū
Lagopus muta millaisi Hartert 1923 Écosse
Lagopus muta pyrenaica Hartert 1921 centre et est des Pyrénées
Lagopus muta pleskei Serebrovski 1926 nord de la Sibérie
Lagopus muta nadezdae Serebrovski 1926 sud de la Sibérie, nord de la Mongolie
Lagopus muta gerasimovi Red'kin Y. 2005 île Karaguinski
Lagopus muta ridgwayi Stejneger 1884 îles du Commandeur
Lagopus muta kurilensis Kuroda 1924 îles Kouriles
Lagopus muta evermanni Elliot 1896 Attu
Lagopus muta townsendi Elliot 1896 Kiska, Amchitka, île Little Sitkin, îles Rat
Lagopus muta atkhensis Turner 1882 île Tanaga, île Adak, île Atka
Lagopus muta yunaskensis Gabrielson et Lincoln 1951 île Yunaska
Lagopus muta nelsoni Stejneger 1884 île Unimak, île Unalaska, nord de l'Alaska
Lagopus muta dixoni Grinnell 1909 Glacier Bay, sud-est de l'Alaska
Lagopus muta welchi Brewster 1885 Terre-Neuve
Lagopus muta saturata Salomonsen 1950 nord-ouest du Groenland
Lagopus muta macruros Schiøler 1925 nord-est du Groenland
Lagopus muta reinhardi Brehm 1824 sud du Groenland
Lagopus muta hyperborea Sundevall 1845 Svalbard, archipel François-Joseph
Lagopus muta islandorum Faber 1822 Islande

La Lagopède alpin et l'Homme

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Étymologie

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Le nom de genre du lagopède, Lagopus, vient du grec ancien lagos (λαγώς lagṓs), qui signifie " lièvre ", et de pous (πούς poús), " pied ", en référence aux plumes de l'oiseau.

Le nom de l'espèce, muta, vient du nouveau latin et signifie "muet", en référence au simple chant du mâle. Il a longtemps été mal orthographié mutus, dans la croyance erronée que la fin de Lagopus dénote le genre masculin. Cependant, comme le terme grec ancien λαγώπους lagṓpous est féminin, et que le nom de l'espèce doit être en accord avec cela, la forme féminine muta est correcte.

Le nom anglais de l'espèce, ptarmigan, vient du gaélique écossais tàrmachan, littéralement croasseur. L'initiale silencieuse p a été ajoutée en 1684 par Robert Sibbald sous l'influence du grec, surtout pteron (πτερόν pterón), "aile", "plume", ou "pignon".

Menaces liées à l'homme

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La sous-espèce alpine Lagopus muta helvetica est sensible au réchauffement climatique[7]. Adaptée aux conditions de froid extrême, elle tolère mal les températures plus chaudes. Dans les Alpes suisses, le lagopède monte de plus en plus en altitude en quête de fraîcheur. Son aire de répartition diminue en conséquence, et la population suisse est en déclin.

D'autres menaces possibles sont la popularité montante des sports d'hiver et de la randonnée, ainsi que la chasse.

Dans la culture

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La viande de lagopède alpin est une partie populaire des repas de fête dans la cuisine islandaise. La chasse au lagopède alpin a été interdite en Islande en 2003 et 2004 en raison du déclin de sa population. La chasse est de nouveau autorisée depuis 2005, mais elle est limitée à certains jours, qui sont révisés chaque année, et tout commerce de lagopèdes alpins est illégal.

En langue same, cet oiseau a donné son nom à la ville suédoise de Kiruna.

Dans Les Enfants de la Terre (série de romans de Jean M. Auel se déroulant à l'âge de la pierre), les ptarmigans farcis de leurs propres œufs et cuits à feu doux dans leur nid sont une spécialité culinaire dont raffole Ayla, l'héroïne de la série. Elle les prépare chaque fois qu'elle en a l'occasion, d'abord pour Creb, le magicien du clan de l'Ours des cavernes qui lui sert de père adoptif, puis pour elle-même dans la Vallée des chevaux où au début de l'histoire elle n'a que des animaux pour compagnons, enfin pour Jondalar qui au cours de la série finit par devenir son mari.

Notes et références

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  1. Alain Fossé, « Liste française des oiseaux du monde », (consulté le )
  2. Les perdrix, les ptarmigans, fuyant vers des régions plus tempérées, passaient en grand nombre, et fournirent une viande fraîche et saine. — (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
  3. Jean-François Dejonghe, Oiseaux passion, Hachette, , 272 p. (ISBN 2-01-236961-8), p. 138
  4. Jean-François Dejonghe, Oiseaux passion, Hachette, 272 p. (ISBN 2-01-236961-8), p. 144
  5. Montin (1776). Phys. Sälsk. Kandl. 1: 155.
  6. (en) « IOC World Bird List Version 9.2 - Pheasants, partridges, francolins », sur www.worldbirdnames.org, (consulté le )
  7. « vogelwarte.ch - Le lagopède alpin et le changement climatique », sur www.vogelwarte.ch (consulté le )

Liens externes

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