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Ficus

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Ficus est un genre de plantes à fleurs de la famille des Moraceae, représenté par des arbres, des arbustes ou des lianes. Avec plus de 750 espèces connues il s'agit, avec Dorstenia, d'un des principaux genres de sa famille[1]. Ce sont principalement des plantes tropicales dont toutes ont en commun de produire des inflorescences et infrutescences particulières, les sycones ou figues.

Ficus était en latin le nom commun du figuier[2], l'arbre cultivé dans le bassin méditerranéen pour ses fruits comestibles[3], les figues.

Par extension, tous les représentants du genre Ficus peuvent être appelés « figuiers », mais dans l'usage courant du français de nombreuses espèces sont connues surtout sous leur nom scientifique, notamment en horticulture (Ficus benjamina, Ficus lyrata…) tandis que d'autres possèdent des appellations populaires ou vernaculaires spécifiques : Caoutchouc (Ficus elastica), Banyan (Ficus benghalensis), Affouches (Ficus densifolia, Ficus reflexa…), etc.

Caractères botaniques du genre

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Le genre Ficus est représenté par un ensemble d'espèces aux allures générales diverses : grands arbres pouvant atteindre jusqu'à quarante mètres de hauteur comme Ficus racemosa, arbrisseaux buissonnants comme Ficus menabeensis, lianes tapissantes comme Ficus pumila, etc.

Coupe longitudinale d'une figue mûre (Ficus carica) montrant la position de l'ostiole (en bas à gauche) et les multiples petits akènes enrobés dans la chair formée par les pédoncules des fleurs.
Spécimens mâle (à droite) et femelle (à gauche) de l'insecte Parapristina verticillata, pollinisateur de Ficus microcarpa .
Ficus macrophylla au jardin botanique de Palerme avec ses nombreux troncs secondaires issus de racines aériennes.
L'arbre d'Anandabodhi (Ficus religiosa) au monastère de Jetavana dans l'état de l'Uttar Pradesh en Inde, l'un des trois plus importants arbres sacrés du bouddhisme.
Feuille nouvelle de Ficus elastica se libérant de son long stipule enveloppant rouge.
Les feuilles dorées de Ficus superba var. japonica avant de tomber.

Toutes les espèces du genre Ficus produisent des « faux-fruits » appelés figues, issus d'un type d'inflorescence très particulier, le sycone. Les fleurs des figuiers, qu'elles soient mâles ou femelles, sont très petites et sont situées à l'intérieur d'un réceptacle creux, ouvert à son extrémité par un ostiole par où peuvent passer les insectes pollinisateurs. L'ovaire monocarpique de chaque fleur produit un akène qui reste incorporé dans le réceptacle. La figue n'est donc pas à proprement parler un fruit mais une infrutescence, les véritables fruits étant les petits « grains » (les akènes) qui se trouvent à l'intérieur et qui contiennent chacun une seule graine.

Certaines espèces sont hermaphrodites (figues à la fois mâle et femelle), d'autres sont monoïques (figues mâles et femelles distinctes mais portées par une même plante), d'autres enfin sont dioïques (plantes mâles et plantes femelles distinctes). La fécondation des fleurs femelles est assurée par une minuscule guêpe du figuier (le plus souvent de la famille des Agaonidae) qui s'introduit dans le sycone et vient y pondre ses œufs. Le figuier et l'insecte pollinisateur sont totalement dépendants l'un de l'autre pour se reproduire. Le phénomène constitue un exemple clairement établi de mutualisme, résultant d'une coévolution des partenaires. Certaines espèces de Ficus sont connues pour n'être pollinisables que par une seule espèce de guêpe qui leur est exclusive tandis que d'autres espèces de Ficus peuvent être pollinisées par plusieurs espèces de guêpes et certaines espèces de guêpes peuvent polliniser plusieurs espèces de Ficus.

La dispersion des semences est assurée par les excréments des animaux frugivores qui consomment les figues, le plus souvent des oiseaux mais éventuellement des chauves-souris, des lémuriens, des chimpanzés, des humains, etc.

Toutes les espèces du genre Ficus produisent du latex. Ce latex est généralement irritant et peut provoquer des intoxications par ingestion ou des brûlures par contact avec les muqueuses[4].

La plupart des espèces de Ficus émettent depuis leurs branches des racines aériennes qui lorsqu'elles atteignent le sol sont susceptibles de former de nouveaux troncs. De nombreuses espèces sont hémi-épiphytes. Elles germent à la fourche d'un arbre ou dans une cavité et se développent d'abord en épiphytes, puis les racines ayant atteint le sol, le figuier prend de la vigueur et finit par entourer complètement l'arbre support et par le faire dépérir ; ces espèces sont connues sous le nom de figuiers étrangleurs[5]. Qu'ils soient étrangleurs ou non, les figuiers peuvent aussi facilement s'installer dans les interstices d'un mur et causer par l'accroissement de leurs racines la détérioration du bâtiment.

Les bourgeons sont de forme conique. Ils sont dépourvus d'écailles et donnent l'impression d'être nus ; ils sont en fait pourvus de stipules enveloppants qui se détachent très rapidement[6].

Bonsaï de Ficus microcarpa

Les figues de diverses espèces sont consommées par les humains. C'est le cas, par exemple, de Ficus sycomorus dont il faut scarifier les fruits pour induire leur maturation. On consomme aussi les figues de Ficus platyphylla et de Ficus dicranostyla dans le Sahel[7], celles de Ficus vallis-choudae au Cameroun, et celles de Ficus aurea chez les Indiens Creeks en Amérique du Nord. Mais la seule espèce qui a été réellement et largement cultivée pour sa production fruitière est Ficus carica, le figuier commun dont il existe de nombreuses variétés. Certaines variétés sont parthénocarpiques : les fleurs n'ont pas besoin d'être fécondées pour se transformer en fruits et ceux-ci ne contiennent donc pas de cohortes d'insectes pollinisateurs, contrairement aux figues des variétés traditionnelles ou des espèces sauvages.

Les akènes de Ficus pumila sont utilisés à Taïwan et à Singapour comme ingrédient de base de la gelée d'aiyu, une spécialité culinaire, inventée au XIXe siècle, que l'on consomme habituellement glacée et citronnée.

Certains figuiers, notamment Ficus elastica, ont été testés pour la production de caoutchouc à partir de leur latex, mais les résultats qualitatifs furent très médiocres et de peu d'intérêt économique comparativement à l'hévéa (Hevea brasiliensis), qui est de la famille des Euphorbiacées[8].

Pour fabriquer le papier d'amate qui servait notamment de support aux codex, les « livres peints » des civilisations mésoaméricaines, les Aztèques ou les Mayas utilisaient principalement l'écorce interne, le liber, de certaines espèces de Ficus : Ficus cotinifolia, Ficus padifolia, Ficus petiolaris… Le liber d'une espèce africaine de Ficus (Ficus natalensis), appelé localement Mutuba, est quant à lui employé en Ouganda pour confectionner des tissus d'écorce[9].

C’est souvent sur Ficus benghalensis ou Ficus religiosa que l'on récolte l'exsudat des cochenilles Coccus lacca, qui sert à fabriquer la gomme-laque.

On trouve parmi les espèces de Ficus, végétaux en général assez robustes capables de bien supporter des luminosités variables ou de résister à des épisodes de sécheresse, plusieurs espèces utilisées comme plantes ornementales, en particulier d'intérieur[10] : Ficus benjamina, Ficus elastica, Ficus lyrata… Les bonsaïs de Ficus sont également prisés.

Les figuiers jouent un rôle important dans les représentations religieuses.

En Inde, ils sont symboles d'éternité. C'est à l'abri des branches d'un spécimen de Ficus religiosa, le "Bo", l'arbre de la bodhi, que le Bouddha a passé de longues années absorbé dans de profondes méditations et a atteint l'éveil. Pour les hindouistes et les bouddhistes, l'espèce est vénérée[11]. De vieux spécimens de Ficus religiosa qui seraient les descendants de cet arbre du Bouddha abritent ici et là des lieux de dévotion. Le banian (Ficus benghalensis), l'arbre qui exauce les souhaits, est également sacré pour les Hindouistes[12].

Le sycomore (Ficus sycomorus) était le "figuier des Pharaons" de l'Égypte ancienne. Des figues de sycomore furent retrouvées dans les tombeaux des Pharaons. Elles étaient également figurées sur des fresques et autres ornementations.

Dans l'Ancien Testament qui le cite à plusieurs reprises, le figuier (Ficus carica ou Ficus sycomorus ?) serait l'arbre du Jardin d'Eden, celui dont la feuille (et non celle d'une vigne) servit à cacher la nudité d'Adam et d'Ève. Dans la tradition juive, le fruit défendu est symbolisé par une figue (et non par une pomme). Le Nouveau Testament se réfère plusieurs fois au figuier, en particulier lors de l'épisode du figuier stérile.

Le Coran désigne l'olive et la figue comme aliments sains, en recommande la consommation par l'homme, et encourage la culture de l'olivier et du figuier.

À Madagascar, les diverses espèces de Ficus participent à la structuration sociale du territoire, en particulier le nonoka (Ficus reflexa) souvent planté près des tombeaux, et censé protéger les villages et les troupeaux. Chez les Maasaï, en Afrique de l'Est, c'est Ficus natalensis qui est associé au mythe de l'origine des vaches et aux rituels religieux[13].

C'est également sous le Ficus Ruminalis, un figuier sauvage situé devant l'entrée de la grotte du Lupercale, au pied du Palatin, que la louve découvrit Romulus et Rémus. L'arbre est ainsi étroitement associé à la fondation mythique de la ville de Rome.

Dans les Monts Mandara, au Cameroun, la valeur nourricière de Ficus abutifolia est telle que sa coupe est un délit, et le vol de feuilles destinées au fourrage, de liber ou de bois est fortement réprimé[14].

Dans la culture akan, les arbres de réception (ou gyedua) sont souvent des ficus. Ils ont une fonction symbolique, politique et rituelle. Ainsi, on leur adresse des prières pour qu'ils guident et bénissent un nouveau roi lors de son institution[15].

Répartition

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Le genre Ficus trouve son origine en zone tropicale et subtropicale, où se rencontrent la plupart des espèces. On trouve des représentants du genre Ficus sur tous les continents, sauf l'Antarctique.

Principales espèces

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Il existe plus de 880 espèces de Ficus acceptées (en janvier 2023) selon Plants of the World Online[16].

Sous-genre Ficus

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Sous-genre Pharmacosycea

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Sous-genre Sycidium

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Sous-genre Sycomorus

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Sous-genre Synoecia

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Sous-genre Urostigma

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Sous-genre inconnu

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Galerie d'images

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Références

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  1. Judd, Campbell, Kellog et Stevens, Botanique systématique : Une perspective génétique, De Boeck, , 1re éd., 468 p. (ISBN 978-2-7445-0123-4), p. 302
  2. Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré Latin-Français, Paris, Librairie Hachette, (lire en ligne), p. 664
  3. Histoire naturelle de Pline
  4. Centre hospitalier régional universitaire de Lille, Centre anti-poison : Intoxication par Ficus benjamina (et par Ficus elastica)
  5. « Les figuiers », Histoires de plantes. Petites nouvelles du Jardin botanique, Genève, no 81,‎
  6. Henri Baillon (ill. Adrienne Faguet), Dictionnaire de botanique, t. 2, Paris, Hachette, 1876-1892 (lire en ligne), p. 610-611
  7. L'arbre nourricier en pays Sahélien
  8. (en) Dr John Waddel, The popular science monthly, Rubber : wild, plantation and synthetic, novembre 1914, p.443
  9. UNESCO : Barkcloth making in Uganda
  10. Las especies del género ficus cultivadas en España
  11. (en) Ecology of Ficus religiosa accounts for its association with religion
  12. Kew Garden : Ficus benghalensis
  13. Maasai - Religion and Beliefs
  14. Christian Seignobos, « Essai de reconstitution des agrosystèmes et des ressources alimentaires dans les monts Mandara (Cameroun) des premiers siècles de notre ère aux années 1930 », sur ethnoecologie.revues.org, (consulté le ).
  15. J.G. Platvoet, « Cool Shade, Peace and Power », Journal of Religion in Africa, vol. 15, no 3,‎ , p. 174–200 (ISSN 0022-4200 et 1570-0666, DOI 10.1163/157006685X00084, lire en ligne, consulté le )
  16. « Ficus Tourn. ex L. », sur Plants of the World Online, Royal Botanic Gardens, Kew (consulté le )
  17. Joseph Lai, Angie Ng, Chuah Ai Lin et Marilyn Cheng, « Significant Trees and Shrubs in Changi », (consulté le )

Liens externes

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