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Yvan Keller

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Yvan Keller
Tueur en série
Information
Nom de naissance Yvan Keller
Naissance
Wittenheim
Décès (à 45 ans)
Mulhouse
Cause du décès Suicide par pendaison
Nationalité Français
Surnom Le tueur à l'oreiller
Actions criminelles Série de meurtres, cambriolages
Victimes au moins 23
Période -
Pays Drapeau de la France France
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Régions Alsace
Arrestation

Yvan Keller, né le à Wittenheim dans le Haut-Rhin et mort le à Mulhouse, est un tueur en série français, surnommé « le tueur à l'oreiller ». Il a sévi de à en France, en Suisse et en Allemagne. Il a avoué avoir tué environ 150 personnes, ce qui fait de lui le tueur en série français le plus prolifique du XXe siècle[1].

Biographie

Enfance

Yvan Keller est né le à Wittenheim. Ses parents sont des vanniers, des gens du voyage sédentarisés. Il a huit frères et sœurs. Ils habitent rue du Bourg. Son père Joseph, est employé à la mine de potasse de cette cité ouvrière. Il grandit dans un contexte familial plutôt instable. Son père l'oblige à voler pour que sa famille puisse survivre. Sa mère meurt à 49 ans[2].

Cette vie de débrouille le mène derrière les barreaux à l'âge de 17 ans pour avoir braqué un couple d'antiquaire à Battenheim en 1981. Keller est arrêté et condamné à 10 ans de prison pour braquage avec violence.

L'homme aux deux visages

En août 1989, Keller est libéré. Il s'installe à Mulhouse rue de Verdun, dans l'appartement d'une vieille maison bourgeoise au sein d'un quartier tranquille et verdoyant, à l'écart du centre-ville. Il devient jardinier-paysagiste et créé sa petite société : Alsa-Jardin. Ses clients sont très satisfaits de son travail et le recommandent. Il mène une vie modeste. Il vit en couple avec Marina. Ils se séparent. Sa nouvelle compagne est Séverine.

Les voisins de Keller déclarent qu'ils est aidant, sympathique et affectueux avec les animaux[3].

Marina, première compagne de Keller, déclare qu'il l'a obligée à se prostituer, car il a un besoin permanent d'argent, qu'il aime le luxe, les casinos, les courses de chevaux, les grands restaurants et les grands hôtels. Un de ses amis raconte que lorsqu'il s'est mis en couple avec sa deuxième compagne Séverine, celle-ci était déjà en couple. Yvan Keller est allé voir le compagnon de l'époque de Séverine et lui a mis une arme dans la bouche pour qu'il lui cède sa femme.

Il existe donc deux visions de l'homme qu'est Keller. Pour ses voisins et collègues, il était « monsieur tout-le-monde », alors que pour ses proches, il était un homme impitoyable et colérique.

Les faits et l'enquête

En , à Burnhaupt-le-Haut Marie Winterholer habitant dans la rue Basse, est retrouvée morte allongée sur le dos dans son lit. Le médecin conclue à une mort naturelle et délivre le permis d'inhumer.

Le , au 11 rue Basse, Germain entre chez sa mère Ernestine Mang, 86 ans. Juste derrière la porte d'entrée, il est étonné de trouver une vieille baratte à beurre. Cette baratte était rangée dans la cave de la maison depuis des années. Il trouve Ernestine morte dans son lit, allongée sur le dos. Il s'étonne que la literie soit tirée de manière impeccable. Ernestine avait du mal à se déplacer en raison de ses hanches. Germain est persuadé que ça ne peut pas être elle qui a déplacé la baratte.

Le , au 22 rue Basse, Augusta Wassmer, 77 ans, est retrouvée morte dans son lit, elle aussi allongée sur le dos. Aucune effraction n'est relevée. Sa fille Marie-Françoise Roecklin, trouve que le lit est trop bien fait. L'autopsie conclue à une mort « par arrêt cardiaque », sans doute « due à une grande peur ». Plus tard, Marie-Françoise remarque que la carte bancaire d'Augusta et une clé de la maison ont disparu. Puis Marie-Françoise constate que la carte bancaire a été utilisée à Mulhouse pour effectuer trois retraits.

En garde à vue, Keller reconnaît les meurtres de 150 personnes.

Yvan Keller est mis en cause dans 23 meurtres de vieilles dames, il est soupçonné d'en avoir tué 40. Il aurait, lors de ses aveux, énoncé le nombre de 150 victimes[3],[4].

Étant jardinier-paysagiste, l’homme aux deux visages repère facilement les maisons de ses victimes.

Keller tue des personnes âgées pour voler leurs objets de valeurs comme l'argent, des tableaux, les bijoux qu'il revend ensuite à des brocanteurs.

Il répète à chaque fois le même scénario. Il étouffe les victimes dans leur lit, refait le lit à la perfection pour que cela s'apparente à une mort naturelle.

Arrestation

Entre 1993 et 2003, Yvan Keller est dénoncé 3 fois. Les deux premières dénonciations n'ont pas donné suite. La troisième, après 3 ans d'enquête, amène à son interpellation. Keller passe facilement aux aveux, en avançant le nombre de 150 victimes. Il avoue avoir agi en Alsace, en Suisse et en Allemagne. Il est mis en examen pour 5 décès : trois dans le Haut-Rhin en 1994 et deux dans le Bas-Rhin. Huit crimes, aujourd'hui prescrits, auraient pu compléter cette liste. Les enquêteurs retrouvent des similitudes dans d'autres enquêtes.

Mort

Le , Yvan Keller se suicide au tribunal de grande instance de Mulhouse. Il se tue en se pendant à l'aide de ces lacets de chaussures, en les entrelaçant jusqu'à former une corde qu'il insérera dans le néon de l'une des geôles du tribunal.

Notes et références

  1. « La fin de l'affaire du tueur en série alsacien Yvan Keller ? », L'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Yvan Keller, le "tueur à l'oreiller" », Blog de Claire Corgnou,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « Yvan Keller, "criminel du siècle" bien sous tous rapports », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Tueur en série : l'affaire Yvan Keller est définitivement close », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles de presse

Documentaires télévisés

Émissions radiophoniques

Articles connexes