Yasodharapura

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Yaśodharapura)
Yasodharapura
Yasodharapura en 2006.
Présentation
Type
Phnom Bakheng
Culte
Hindouisme
Style
Architecte
Construction
fin du IXe siècle
Destruction
Voleurs venus du Siam
Patrimonialité
Patrimoine mondial UNESCO
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Yaśodharapuraa (en khmer : យសោធរបុរៈ) est une ville qui fut la seconde capitale de l'Empire khmer à la fin du IXe siècle après Amarendapura (ou Indrapura).

La première Yaśodharapura a été construite autour du temple de Phnom Bakheng[1],[2], également appelé Phnom Kandal (Phnom : montagne, Kandal : centrale), construit juste avant la fondation de la ville. Phnom Bakeng fut construit avant la construction de Yaśodharapura par Yasovarman Ier[3].

Les capitales ultérieures et construites dans la même région ont également été appelées Yasodharapura, qui, traduit du sanscrit, signifie « ville sainte » et, par extension, « capitale ». L'une d'entre elles est la ville fortifiée d'Angkor Thom, qui, quant à elle, est centrée sur le temple-montagne Bayon par le roi Jayavarman VII (1181-1218 EC).

Yaśodharapura fut détruite au XVe siècle par une bande de voleurs venus du Siam.

Histoire[modifier | modifier le code]

Yasovarman Ier (889-910) père de Indravarman Ier est connu pour avoir édifié la capitale médiévale de Yaśodharapura vers 900. En effet, Yasovarman Ier a également bâti plus de cent monastères (ashrams) tout au long de son règne. Un de ses grands projets est d'avoir déplacé la capitale de Hariharalaya à Yaśodharapura qui restera la capitale pendant 600 ans[4],[5].

Yaśodharapura signifie en sanscrit « ville sainte » et aurait été construite sur cette montagne car Yasovarman Ier aurait cru que c'était un endroit sacré pour observer le culte des divinités hindoues[6]. En effet, dans la perspective de l'imaginaire de la montagne mythique du mont Meru qui permet de rapprocher les pratiquants de la mythologie hindoue des dieux sacrés.

La raison de l'établissement de la ville en ce lieu est due au fait que Yasovarman Ier croyait que cette montagne était parmi les lieux les plus saints pour observer le culte des divinités hindoues.

Yaśodharapura
Plan satellite d'Angkor et carte de Yasodharapura.

Lorsque Yasovarman Ier mourut, il prit le nom posthume de Paramashivaloka.[pas clair]

Yaśodharapura fut la première capitale khmère détruite au XVe siècle par des bandits venus du Siam.

Hypothèses archéologiques[modifier | modifier le code]

Ainsi que l'indique Christophe Pottier[7] de l'École française d'Extrême-Orient, la connaissance de la civilisation angkorienne s'est basée sur une somme d'interprétations successives et d'hypothèses[8].

Une des hypothèses qui demeure est celle formulée en 1930 par Victor Goloubew, basée sur l'idée qu'Yaśodharapura I a été fondée autour de Phnom Bakheng, puis grâce à une série de relevés réalisés entre 1931 et 1937, Victor Goloubew a émis l'hypothèse d'une corrélation entre le Bakong et le Phnom Bakheng.

Grâce à des relevés aériens, il a ainsi identifié le périmètre du Yasodharapura original, un fossé rectangulaire de 650 m sur 436 m avec la colline en son centre 99 m de haut partiellement nivelée sur laquelle se dressait le temple-montagne, à son tour le centre idéal (légèrement décentralisé, comme d'habitude dans les colonies khmères) d'une ville de 4 km de chaque côté. Henri Marchal par taquinerie envers Goloubew surnommera la capitale "Goloupura". Bernard-Philippe Groslier ainsi que certains autres architectes ont mis en doute la théorie "Goloupura".

En effet, Groslier insiste plutôt sur l'idée que le rayonnement de la capitale était basé bien davantage sur la fonction de Yaśodharapura en tant que cité hydraulique que sur sa superficie. Pour lui la fonction permet d'asseoir la puissance de la cité khmère[9].

Bernard-Philippe Groslier a émis l'hypothèse de plusieurs incarnations de la ville de Yaśodharapura avec une évolution de la cité hydraulique angkorienne (la cité hydraulique angkorienne : exploitation ou surexploitation du sol).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références et notes[modifier | modifier le code]

  1. (en) Phnom Bakheng Workshop on Public Interpretation: Angkor Park, Siem Reap, Cambodia : December 4-6, 2005., Center for Khmer Studies, (ISBN 978-99950-51-03-7, OCLC 123943394, lire en ligne)
  2. APSARA, « https://www.wmf.org/sites/default/files/article/pdfs/Phnom_Bakheng_Workshop_on_Public_Interpretation.pdf », sur wmf (World Monuments Fund), (consulté le )
  3. (en-US) Donald Richie, « Yasodharapura, revived in literature », sur The Japan Times, (consulté le )
  4. Maurice Glaize, « V. Le dégagement du Phnom Krôm, précédé de quelques remarques sur les fondations de Yaçovarman », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 40, no 2,‎ , p. 371–381 (DOI 10.3406/befeo.1940.4800, lire en ligne, consulté le )
  5. Bernard-Philippe Groslier, « VII. La cité hydraulique angkorienne : exploitation ou surexploitation du sol ? », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 66, no 1,‎ , p. 161–202 (DOI 10.3406/befeo.1979.4014, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Yaśovarman I | king of Angkor », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  7. « Christophe Pottier - Accueil », sur www.efeo.fr (consulté le )
  8. Christophe Pottier, « À la recherche de Goloupura », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, vol. 87, no 1,‎ , p. 79–107 (DOI 10.3406/befeo.2000.3471, lire en ligne, consulté le )
  9. Roland Fletcher, Christophe Pottier, Damian Evans, Matti Kummu, « The development of the water management system of Angkor: a provisional model », sur HAL, (consulté le )