Vu (magazine)
Vu | |
Pays | ![]() |
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Langue | Français |
Périodicité | Hebdomadaire |
Fondateur | Lucien Vogel |
Date de fondation | 1928 |
Date du dernier numéro | 1940 |
Éditeur | Desfosses-Neograv. |
Ville d’édition | Paris |
OCLC | 458634976 |
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Vu est un hebdomadaire français d'information créé et dirigé par Lucien Vogel qui parut du 21 mars 1928 au 29 mai 1940[1]. Il est lancé parallèlement à Lu qui propose une revue de presse internationale traduite en français, et s'inspire du Berliner Illustrierte Zeitung.
Ligne éditoriale
La conception du journal est révolutionnaire. La place centrale accordée à la photographie en fait le premier grand hebdomadaire systématiquement illustré de photographies, alors que l'Illustration peine à se renouveler, et que déjà L'Intransigeant et Paris-Soir, quotidiens populaires, en font un argument de vente.
Cela est permis par l'utilisation au début des années 1930 de l'héliogravure, procédé d'impression en creux performant, adapté aux tirages de haute qualité pour la presse ; mais aussi par le fait que VU répond en cela à une demande d'images de la part des lecteurs. Les photographes s'appellent André Kertesz, Brassaï, Germaine Krull, Robert Capa, Gerda Taro, Marcel Ichac et discutent directement avec Lucien Vogel.
Celui-ci, en esthète éclairé par les mouvements artistiques de son temps (il avait été commissaire du pavillon soviétique à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925 et était sensible au constructivisme) donne au magazine une ligne graphique moderne. De grand format (28 x 37 cm), le logotype est créé par Cassandre, la direction artistique confiée à Alexander Liberman.
Photomontages audacieux, parfois de grande qualité artistique, mises en abymes, oppositions, rythme apportent du dynamisme à la mise-en-pages.
Engagement
Avec un discours sans ambigüité contre le danger Hitler, le magazine Vu a été le premier magazine français à parler et montrer des camps de concentration (Dachau et Oranienburg) dans son numéro du 3 mai 1933. La photographe n'est autre que la fille de Vogel, Marie-Claude Vogel, future épouse de Paul Vaillant-Couturier, rédacteur en chef de l'Humanité, qui sera déportée politique à Auschwitz et témoignera au procès de Nuremberg. Vu bataillera contre fascisme et nazisme dans un inlassable effort de mise en garde pendant toute la durée des années 30.
À la veille du conflit mondial, Lucien Vogel est licencié suite au désaccord des actionnaires au sujet de l'orientation du journal favorable à la cause républicaine espagnole. Le magazine ne s'en remettra pas.
Vu fera école : Regards, Le Miroir du monde, Photomonde, Voici, Voilà, Paris-Écran, La Vie illustrée, Les Illustrés de France puis Match, Life...
Voir aussi
Références
Bibliographie
- Michel Lefebvre, « Vu, journal révolutionnaire », Le Monde magazine, no 10, , p. 48-53 (ISSN 0395-2037)
- Michel Frizot et Cédric de Veigy, Vu, le magazine photographique (1928-1940), éditions La Martinière, 2009 (ISBN 9782732437514)