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Utilisateur:Zweig47/Brouillon

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Au sein de la Direction générale à la sécurité extérieure (DGSE) se trouve le Centre d'instruction des réserves parachutistes (CIRP). Cette appelation désigne une force d'action secrète comprenant plusieurs unités de l'armée de Terre capables d'opérer dans les trois éléments partout dans le monde où la France ne peut affirmer son action. Parmi eux, des nageurs de combat (NC) regroupés au sein du Centre parachutiste d'entraînement aux opérations maritimes (CPEOM), véritables agents maritimes dont la mission est de mener des actions clandestines tant en mer qu'à terre.

Création et différentes appellations[modifier | modifier le code]

L'année 1952 voit la création, sur la base navale d'Arzew, en Algérie, de l'école mixte (marine nationale et armée de terre) de nageurs de combat. Les candidats « Terre » proviennent, dans un premier temps, en grande partie du 11e régiment de choc. Rapidement le cours sera ouvert à tous les candidats de l'armée de Terre. Un an plus tard, l'école quitte l'Afrique du Nord et s'installe à Toulon au sein du corps amphibie de marine.

  • Janvier 1955 : les éléments de l'armée de Terre partent à Collioure, près de Perpignan, pour créer le Centre d'instruction des hommes-grenouilles (CIHG), unité intégrée à la demi-brigade de parachutiste de choc.
  • Octobre 1955 : le CIHG devient le Centre d'instruction n°5.
  • Courant 1960 : le CI 5 déménage en Corse et s'installe sur la base d'Aspretto, près d'Ajaccio. Il est alors rattaché au 1er Choc.
  • Courant 1964 : dissolution des bataillons de choc et la création, toujours à Aspretto, du Centre d'instruction des nageurs de combats (CINC).
  • Printemps 1978 : après l'intervention des légionnaires du 2e REP sur la ville de Kolwezi, le SDECE décide de renforcer sa présence dans cette zone près de la frontière zambienne. Il s'agit pour les NC d'Aspretto d'une mission de renseignement (ambiance, contact avec les expatriés qui sont restés sur place, attitude des forces armées locales).

Durant la guerre froide, les NC du Service Action réalisent, entre autres, de très nombreuses missions de reconnaissance de ports et d'installations navales dans des pays difficiles d'accès et pas toujours amis avec la France.

Missions et composition[modifier | modifier le code]

Le CPEOM est la composante aéromaritime du CIRP. L'unité, basée à Quélern, non loin de Brest, est chargée d'instruire, d'entraîner et de mettre en œuvre ses personnels à des fins d'actions clandestines maritimes au profit de l'autorité militaire. Il est constitué de différentes sections :

  • action sous-marine avec les nageurs de combat et les propulseurs sous-marins (PSM)
  • intervention nautique avec les équipages des embarcations rapides, des jet-skis et des voiliers
  • support, administratif et veille technologique (vidéo et photo, matériel de plongée civile)

A la différence des NC du Commando Hubert qui conduisent des opérations spéciales en treillis engageant la légitimité de l'État français et pouvant être revendiquées par ce dernier, ceux du CPEOM conduisent des opérations exclusivement en civil, sous fausse identité, comprenant en général un volet politique et restant totalement secrètes (à part lors d'échec). Ces opérations comprennent notamment :

  • sabotage de navires par pose de mine sur la coque
  • assaut amphibie où le NC est capable d'aborder de manière discrète une côte ou un bateau
  • reconnaissance des côtes ou l'exploration des fonds de manière clandestine
  • libération d'otages
  • exfiltration de VIP récupéré sur le littoral d'un pays à risque
  • protection de course nautique dans des zones à risque
  • convoyage

Formation d'un nageur de combat du CPEOM[modifier | modifier le code]

Le cursus de formation initiale dure quinze mois. Il est organisé en deux modules de formation distincts : le premier à Saint-Mandrier, qui conditionne l'accès au CPEOM ; et le second, pour acquérir la formation d'agent clandestin, à Quélern et à Cercottes en compagnie des élèves commandos du CPIS et élèves agents clandestins du CPES. A l'issue, il rejoint le CPEOM dans l'une des sections spécialisées : action de surface, intervention nautique et action sous-marine. Il devient spécialiste : pilote d'embarcation rapide, skipper sur des voiliers, pilote de PSM ou NC. Après trois années d'acitivité, il rejoint de nouveau Quélern pour sept mois de formation afin de reçevoir le brevet d'expert en opérations maritimes.

Cours nageur de combat[modifier | modifier le code]

Pour intégrer le CPEOM, le candidat NC devra passer avec succès le cours nageur de combat (CNC). En novembre de chaque année, un message est diffusé dans toutes les unités, précisant l'appel à candidatures pour le CPEOM. Le candidat dépose son dossier entre avril et mai de l'année suivante à la Direction du personnel militaire de l'armée de terre (DPMAT). Les dossiers sont examinés par le bureau du personnel du CIRP. Sachant que, outre les conditions d'âge (moins de 32 ans pour les officiers et 28 ans pour les EVAT/sous-officiers), le candidat doit avoir deux ans au minimum d'ancienneté dans son corps d'origine. Les tests d'aptitude technique sont effectués au CIRP durant deux jours (SIGYCOP NC : 1112221), au cours desquels le candidat passe aussi une batterie de tests psychotechniques et quatre entretiens individuels, avant d'effectuer des tests physiques dont un 8km TAP à réaliser en moins de quarante-sept minutes. A noter que le cours est aussi ouvert aux femmes.
A l'issue de ces épreuves, une commission se réunit, qui désigne les candidats admis à passer, en juillet, les tests de plongeur de bord (PLB) à l'Ecole de plongée de la marine nationale à Saint-Mandrier. Une sélection uniquement « Terre » est alors réalisée. Durant les examens en vue du brevet de PLB, les candidats doivent réussir les tests TAP (sans limite de mouvements), un 1500m en tenue de combat, suivi du 8km TAP dans les collines de Saint-Mandrier, à forte déclivité, où les températures tournent autour de 22° à cette période de l'année, avec un fort taux d'hydrométrie ne favorisant pas la sudation ... Viennent ensuite les séances de natation, les footings quotidiens et le passage en caisson durant trente minutes. Une semaine après a lieu le stage d'aptitude à la plongée à l'oxygène, au cours duquel les candidats apprennent les bases de la plongée sous-marine avec des appareils à circuit fermé. Après sélection, seuls les éléments les plus aquations et sportifs pourront suivre le CNC, toujours à Saint-Mandrier, avec leurs camarades de la Marine.
Dans ce cours très dense de sept mois, il n'y a pratiquement pas de temps libre. L'élève doit assimiler au jour le jour chacune des nouvelles connaissances que les instructeurs lui inculquent. L'élève doit avoir une capacité de raisonnement importante et savoir trouver la ou les bonnes solutions en situation de stress. Durant le CNC, le futur NC est dans un état de fatigue permanente, mais il doit être capable de réagir normalement, de reçevoir l'information, l'analyser et en tirer des conclusions qui permettront de continuer l'opération sans mettre en danger ses coéquipiers oui lui-même.

Nageurs de combat du CPEOM connus ou supposés[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • RAIDS n° 270, Novembre 2008
  • Alain Mafart, Carnet secret d'un nageur de combat : Du Rainbow Warrior aux glaces de l'Arctique, 1 avril 1999
  • Philippe Poulet, Nageurs de combat et plongeurs offensifs, 1 octobre 2013