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Utilisateur:Ygdrasil/ido

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Ido
Ido
Pays Aucun pays en particulier
Région
Nombre de locuteurs estimé entre 2 000 et 5 000 (les estimations varient beaucoup)
Classification par famille
Langue construite
Statut officiel
Langue officielle Aucun pays
Régi par Uniono por la Linguo Internaciona Ido
Codes de langue
ISO 639-1 io
ISO 639-2 ido
ISO 639-3 [http://www-01.sil.org/iso639-3/documentation.asp?id=ido ido ido]
Échantillon
Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme (voir le texte en français)

Omna homi naskas libera ed egala relate digneso e yuri. Li es dotita per raciono e koncienco e devas agar vers l'una l'altra en spirito di frateso.

L’ido est une langue construite issue d'une modification de l'espéranto (ido signifie « fils/fille, descendant » en espéranto, on utilise aussi le terme d'« espérantide »). L'ido s'est également inspiré de l’Idiom Neutral.

La naissance de l'ido date de 1907. Cependant, l'élaboration de la langue dura plusieurs années et ce n'est qu'en 1912 que l'ido arriva à maturité. Par la suite, la langue ne subit que des modifications mineures.

L'élan des premières années fut brutalement interrompu par la Première Guerre mondiale. Une nouvelle impulsion fut donnée au début des années 1920 puis au début des années 1930. Par la suite, la langue ido s'est maintenue comme langue active dans de nombreux pays du monde. Elle semble connaître depuis quelques années un intérêt accru grâce à Internet et à la construction européenne, qui remet au goût du jour les problèmes linguistiques en Europe [1]

L’ido fut créé au début du XXe siècle il y eut de nombreux projets de langue construites qui ont précédé la création de l'ido. Parmi les précurseurs dans le domaine : Galien, Blaise Pascal, René Descartes, Gottfried Wilhelm von Leibniz, mais surtout Johann Martin Schleyer, inventeur du volapük et Lejzer Ludwik Zamenhof, père de l'espéranto. Il y eut également de nombreux projets qui firent suite à la création de l'ido tel que l’italico, le latin-ido, le weltdeutsch, etc.

La Délégation pour l'adoption d'une langue auxiliaire internationale

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Au début du XXe siècle, le besoin d'une langue internationale était ressenti par de nombreuses personnalités, notamment parmi les scientifiques et les philosophes [2]. Cette période correspond aussi à une floraison de nouveaux projets de langue internationale. À l'initiative du mathématicien français Léopold Leau, il se mit en place à partir du 17 janvier 1901 une Délégation pour l'adoption d'une langue auxiliaire internationale avec le soutien de nombreux savants. En 1906, la Délégation avait reçu le soutien de plus de 1200 membres d'académies et d'universités de différents pays et de plus de 300 sociétés savantes [2].

En mai 1907, la Délégation soumit la question à l'Association internationale des Académies à Vienne, qui, par 12 voix contre 8 et une abstention, se déclara incompétente. En conséquence, la Délégation forma un Comité de travail dont les membres furent élus par 242 voix pour, sur un total de 253. Ce Comité comprenait des scientifiques de renom tels que les linguistes Jespersen, Schuchardt et Baudouin de Courtenay ou encore le chimiste Ostwald. Par cooptation, d'autres personnalités furent admises comme le mathématicien italien Peano. Léopold Leau et Louis Couturat furent les secrétaires du Comité.

Le Comité se réunit au Collège de France à Paris durant le mois d'octobre 1907 et examina de nombreux projets de langue internationale, présentés la plupart du temps par leurs auteurs. Le Comité parvint rapidement à la conclusion qu'il n'existait que deux projets de langue internationale dignes d'intérêt. Le premier était l'espéranto, inchangé depuis son apparition en 1887 ; le second était l'Idiom Neutral, développé par l'ancienne Académie du Volapük. La Délégation décida finalement de choisir l'espéranto, mais en y appliquant des réformes définies par le projet de « ido ».

Ce projet, d'auteur anonyme au moment de sa présentation, était une sorte de synthèse entre l'espéranto et l'idiom neutral. Ainsi que le rapporte le linguiste danois Otto Jespersen, membre du comité de la Délégation : pendant le dernier conseil, le centre des discussions tournèrent autour du projet anonyme Ido qui fut présenté par M. Couturat en lieu et place de son auteur. […] C'était une sorte d'espéranto qui prenait en compte les objections qui avaient déjà été formulées auparavant de toutes parts à l'encontre de la langue de Zamenhof et qui montrait ainsi en plusieurs points le compromis souhaité entre l'espéranto et le Neutral [3].

Il est peu probable que Wilhelm Ostwald fut satisfait de l'ido, car il se retirera de la présidence de la Commission et, en 1916, il créa une langue artificielle : le Weltdeutsch. Le 29 septembre 1926, dans le quotidien Vossische Zeitung, il s’expliqua sur la nécessité de créer une nouvelle langue internationale pour remplacer l'ido [4].

Une paternité controversée

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Congrès international idiste à Dessau-Roßlau, en Allemagne, 1922.

La paternité du projet ido est controversée. Cependant, le témoignage du linguiste Otto Jespersen qui était membre du Comité de travail, puis de la Commission permanente établit clairement qu'il s'agissait de Louis de Beaufront. Le philosophe français Louis Couturat connaissait probablement l'identité de l'auteur du projet. Comme le projet ido reprenait bon nombre de ses thèses sur la dérivation, l'idée se répandit qu'il en était l'auteur [5].

Selon Otto Jespersen le projet ido fut présenté à l'assemblé durant la dernière séance par M. Couturat à la place de l'auteur. Personne parmi les membres du comité ne savait autre chose au sujet de l'auteur si ce n'est qu'il n'était dû ni à Couturat, Léau, ni à quelque membre du comité lui-même [6].

Outre le fait que l'ido fut présenté à la « sauvette » à la commission, il y eut manipulation du comité de la part de Beaufront qui avait obtenu une grande partie des signatures de la part d'espérantistes confiants, tel le Russe Nikolaï Evstifeïev qui lui avait fourni une somme d'argent importante afin de faire avancer le projet [7].

On sut par la suite que M. de Beaufront était le créateur de l'ido, alors qu'il était sensé représenter l'espéranto du Dr. Zamenhof devant le comité, Beaufront se retrouvait de ce fait juge et partie et c'est pourquoi en janvier 1908 Zamenohf refusa de soumettre sa langue aux modifications édictées par la commission car il se considérait victime de « trahison » de la part de Beaufront.

Au moment du vote de la résolution, Beaufront, Coutura et Leau étaient présents. Beaufront, rappelons-le, était sensé représenter le Dr. Zamenhof, donc défendre l’espéranto. Le vote se déroula dans une totale irrégularité [8] [9].

Couturat avait fait en sorte de dominer le secrétariat et par là même que ce dernier soit le véritable décisionnaire. De plus il accueillit comme membre co-opté Beaufront. Ces manigances furent découvertes par Baudoin de Courtenay qui démissionna et justifia ainsi son attitude sur le plan linguistique : “À mon avis, la langue internationale de Ido n'existe pas du tout, et je ne peux approuver l’attitude de Monsieur Ido, qui n’a pas rappelé, même par un seul mot, que son projet n’était pas un projet nouveau et indépendant, mais simplement un espéranto modifié dans quelques détails, et pas toujours de manière heureuse et réussie. […] Dans l’ensemble, je ne vois pas de réelle amélioration dans l'Ido par rapport à l'espéranto. L'espéranto présente dans son intégralité le cachet d'une indéniable originalité que l'on chercherait en vain dans le projet Ido. Sur de nombreux points, l'Ido vaut moins que l'espéranto et constitue non point un progrès, mais une régression. […] Quiconque prend la décision de rompre l'unité des espérantistes accomplit un pas très risqué et très lourd de conséquences. De ce fait, voulant éviter une responsabilité aussi grave, je suis obligé de démissionner […]” [10]

Furieux d’avoir été trompé, Jespersen exigea une confession publique des auteurs de ce coup monté, mais il ne l’obtint pas. Il resta néanmoins idiste jusqu’en 1927. Président d’honneur de la Délégation, le professeur Förster condamna sévèrement l’attitude de la Commission. Ostwald démissionna de la présidence. Il n’en apporta pas moins un soutien financier important à l’Ido avec l’argent de son prix Nobel de Chimie obtenu en 1909. Nombreux furent les membres et les sociétés qui rompirent les relations avec la Délégation et sa Commission. Sur les 307 sociétés qui constituaient la Délégation, 14 seulement avaient approuvé l’Ido jusqu’en 1910 [11].

Selon H. Masson, hormis le trio Couturat-Leau-Beaufront, parmi les personnages cités par les idistes comme appartenant à la Délégation, aucun n’a été impliqué, en pleine connaissance de cause, dans cette "machination". Ainsi, le professeur Émile Boirac, recteur de l'Université de Dijon, à qui nous devons la citation : “L’espéranto, c’est le latin de la démocratie“, n’a jamais cessé d’œuvrer pour l’espéranto et lui seul, de même que George Harvey, le journaliste et éditeur très connu du North American Review (New York) dans lequel il accorda une bonne place à l’espéranto. Il devint même président de l’Association d’Espéranto d’Amérique du Nord (EANA) en 1908-1909, donc après l’apparition de l’Ido. William Thomas Stead, qui périt en 1912 dans la catastrophe du Titanic, accorda quant à lui une page mensuelle à l’espéranto dans la Review of Reviews dont il était l’éditeur [12].

la relation Beaufront-esperanto

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Couturat avait trouvé que Louis de Beaufront avait quelque chose à cacher. Ce dernier se faisait nommer marquis et c’est seulement en 1937 que l'on sut dans le milieu espérantophone qu'il était le fils d’une femme nommée Chevreux [13].

Le retournement soudain de Beaufront, qui fut l’un des pionniers et des piliers de l’espéranto dans l’Hexagone, reconnu comme le représentant du Dr. Zamenhof en France, fut d’autant plus inattendu qu’il avait exprimé ainsi son attachement indéfectible à la Langue Internationale : “De même que j’ai prophétisé autrefois la mort du volapük le jour même de sa naissance, de même avec une entière confiance, et sans crainte d’être démenti, je prophétise la mort de tout système qui prétendra s’opposer à l’espéranto. Vingt-cinq années de travail personnel, de recherches sur la question, m’obligent à voir, dans l’espéranto seul, la vraie solution du problème.” […] “À quelque point de vue qu’on l’envisage, l’espéranto est une œuvre de toute logique et d’un sens pratique admirable. Il est si pleinement conforme au vrai programme de la langue internationale que tout nouveau système ne pourrait l’égaler qu’en le pastichant d’une manière évidente, ou plutôt en l’imitant complètement. Aussi pouvons-nous dormir en paix. Jamais nous n’aurons besoin d’abandonner l’espéranto : on ne nous donnera pas mieux.” [14]

De plus la rancœur gagna Beaufront lorsque Carlo Bourlet et Théophile Cart l’évincèrent de son rôle de premier plan après l’affaire Hachette. En effet, en 1901, confiant en Beaufront, Zamenhof s’était fait représenter par celui-ci auprès des éditions Hachette pour publier des ouvrages d’espéranto. Or, Bourlet et Cart avaient averti Zamenhof contre les pouvoirs excessivement étendus qu’il avait accordés, par méconnaissance des questions de contrats d’édition, à Beaufront et à Hachette. Zamenhof se serait trouvé définitivement lié à Hachette tandis que le vrai faux marquis, de concert avec l’éditeur, aurait disposé d’un droit de regard quasi absolu sur tous les ouvrages en espéranto ou le concernant, quels que soient leurs auteurs. Cart et Bourlet firent capoter l’affaire et évitèrent ainsi que l’édition espéranto ne devienne un monopole de Hachette [15].

Quant au très éminent professeur danois Otto Jespersen, il déserta les rangs idistes pour tenter de lancer le novial en 1928. Or le novial, intermédiaire entre l’ido et l’occidental, eut encore moins de succès que ces deux initiatives… En 1935, Jespersen consentit quelques réformes de l’orthographe pour faire évoluer son projet vers plus de naturalisme. Le novial ne survit pas à son illustre auteur décédé en 1943. L’impartial W. J. A. Manders a retracé le parcours interlinguistique de Jespersen et livré cet éclairage tout à fait intéressant : “Son activité interlinguistique a commencé en 1907, lorsque, avec le linguiste Baudoin de Courtenay, il devint membre du Comité de la Délégation qui, à l’initiative de Couturat et Leau, devait choisir la langue construite définitive. Il en résulta la naissance de l’ido. Jespersen devint président de l’Académie de l’ido et, dans la revue « Progreso », il participa activement aux discussions qui visaient une amélioration constante de la langue. Mais après quelques années, son activité cessa subitement, en partie parce qu’il était mécontent de la manière dont Couturat et les autres voulaient faire évoluer l’ido, mais surtout parce qu’il suspectait que Couturat — dont le rôle intrigant durant la période du Comité ne lui apparut clairement que par la suite — exploitait de façon rusée son autorité, et ne le considérait que comme une marionnette [16].

L'élaboration de la langue ido

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Le Comité de la Délégation décida de nommer, le 24 octobre 1907, une Commission permanente chargée « d'étudier et de fixer les détails de la langue qui sera adoptée » [17]. Les membres de cette commission furent Louis Couturat, Wilhelm Ostwald, Otto Jespersen, Baudouin de Courtenay et Léopold Leau. Louis de Beaufront fut ultérieurement coopté « en raison de sa compétence spéciale » [18]. Une Union des amis de la langue internationale (Uniono di la Amiki di la Linguo Internaciona), comprenant une Académie et un Comité directeur, fut fondée et une revue mensuelle, Progreso, fut lancée en 1908 pour publier les discussions linguistiques et les décisions de l'Académie de l'Ido. Ce sont les travaux de la Commission permanente qui développèrent la langue qui prit le nom de « ido » après que Zamenhof eut refusé toutes les dénominations utilisant le mot « espéranto ». Pour l'essentiel, l'élaboration de la langue fut achevée en 1910 avec la publication des premiers manuels et dictionnaires de la langue ido « conformes aux décisions prises par le Comité et par la Commission », ainsi que l'atteste une déclaration de la Commission signée par tous ses membres [19]. Sa mission achevée, la Délégation s'est dissoute régulièrement le 31 juillet 1910 après avoir fondé l’Uniono por la linguo internaciona.

Les principales modifications apportées à l'espéranto dans l'élaboration de l'ido sont les suivantes [20] (telles qu'elle ont été énoncées par le Comité de la Délégation) :

  1. Suppression des lettres accentuées, permettant d'imprimer partout des textes de cette langue, conservant l'orthographe phonétique et rétablissant souvent l'orthographe internationale ;
  2. Suppression de quelques règles grammaticales inutiles et très gênantes pour la plupart des peuples, surtout pour les personnes d'instruction primaire (accusatif, accord de l'adjectif) ;
  3. Régularisation de la dérivation, seul moyen d'empêcher l'invasion des idiotismes, et de fournir une base solide à l'élaboration du vocabulaire scientifique et technique, indispensable à la propagation de la langue internationale dans le monde savant ;
  4. Enrichissement du vocabulaire par l'adoption de racines nouvelles soigneusement choisies suivant le principe du maximum d'internationalité. [21]

Cependant il convient de préciser que en ce qui concerne l'espéranto :

  1. Les lettres accentuées ont leur utilité (voir partie sur l'alphabet), et que le rétablissement de l'orthographe d'origine pose plus de problèmes qu’elle n'en résoud ;
  2. L'accord de l'adjectif se fait dans de nombreuses langues, et l'accusatif confère une grande souplesse à la langue (l'ido n'y a d'ailleurs pas renoncé) ;
  3. L'espéranto était déja une langue stable dotée d'une dérivation logique et régulière ;
  4. La multiplication du vocabulaire alourdit la langue et allonge le temps d'apprentissage, augmente le risque d'oubli et ne permet pas d'avoir une meilleur expressivité.

Entre stabilité et changement

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Les idistes se trouvèrent vite confrontés à un grave dilemme : certes, la poursuite des travaux linguistiques améliorait la qualité de la langue mais, en même temps, elle entraînait des changements incessants qui rendaient difficile sa diffusion auprès du grand public. Un débat opposa les partisans de la stabilité pour diffuser la langue et ceux qui souhaitaient d'abord achever le travail linguistique. C'est dans ce contexte que Louis Couturat défendit dans la revue Progreso une voie médiane : "Certes, notre langue n'est pas finie; mais nous ne voulons pas non plus la recommencer. Nous devons la construire et la développer, étape par étape, régulièrement, selon des principes fixes ; en effet, notre devise est : ni stagnation inerte ni bouleversement incessant mais progrès constant et continu." [22] Finalement, après plusieurs années de travail intense, une période de stabilité de dix ans fut décidée en 1914 afin de faire connaître la langue le plus largement possible.

Le coup d'arrêt de la Première Guerre mondiale

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C'est en pleine croissance que le mouvement idiste fut frappé de plein fouet par deux événements tragiques. Le 3 août 1914, Louis Couturat mourut dans un accident de voiture, le jour même où l'Allemagne déclara la guerre à la France. La disparition du plus actif défenseur de l'ido suivie par le déchaînement de nationalisme et de destruction du premier conflit mondial porta un coup terrible à l'ido et à l'idée même de langue internationale. Le mouvement idiste ne survécut véritablement que dans les pays neutres tels que la Suisse avec notamment l'activité de Schneeberger, secrétaire de l'Uniono por la Linguo Internaciona Ido, et la Suède avec Ahlberg, éditeur de la revue idiste Mondo [23]. La revue Progreso, dont Louis Couturat était l'éditeur et le rédacteur en chef, cessa de paraître en 1914.

La renaissance des années 1920

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Après la guerre, le mouvement idiste se reconstitua lentement. En 1918, Le linguiste français Antoine Meillet, professeur au Collège de France, loue l'ido, et plus généralement l'idée de langue internationale, dans son livre Les Langues dans l'Europe nouvelle : « Il serait possible, d'ailleurs, de procéder plus logiquement et, par suite, de manière plus satisfaisante et plus claire, dans la formation des mots que ne le fait l'espéranto. C'est ce qu'ont montré les créateurs de l'ido, langue fondée sur le même principe que l'espéranto, mais où les principes ont été appliqués avec plus de rigueur. Quoi qu'on puisse penser de ces deux solutions déjà proposées et qui ont eu un succès durable, un fait est acquis : une langue artificielle fondée sur le principe de l'espéranto et de l'ido peut fonctionner. Pour quiconque sait déjà l'anglais ou une langue romane, et plus encore pour quiconque connaît plusieurs langues de l'Europe occidentale, il est aisé d'acquérir l'espéranto ou l'ido ; il suffit de quelques jours pour comprendre, de quelques semaines pour pratiquer ces langues. » [24]

En 1920, Schneeberger, président de l'Académie de l'Ido, annonça la reprise des travaux de l'Académie [25]. Louis de Beaufront publia en 1925 sa Grammaire complète (Kompleta Gramatiko Detaloza), qui demeure encore aujourd'hui l'œuvre de référence sur la grammaire de l'ido. Plusieurs congrès idistes sont organisés : Vienne (1921), Dessau (1922), Kassel (1923), Luxembourg (1924), Turin (1925), Prague (1926). Plusieurs revues idistes apparaissent [26].

La crise de 1927

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En 1927, de sérieuses dissensions divisent le mouvement idiste. L'apparition en 1922 d'une autre langue auxiliaire, l'occidental, et le renouveau du dilemme entre stabilité et changement affaiblissent l'ido. De vifs débats opposent les conservateurs aux réformateurs. De son côté, Otto Jespersen qui s'était détaché du mouvement idiste, publie en 1928 son propre projet linguistique, le novial. Jespersen explique les raisons de son éloignement de l'ido : "La nouvelle langue [l'ido NdT], telle qu'elle fut modifiée lors des discussions dans Progreso jusqu'à ce qu'elle devienne de plus en plus éloignée du projet original de de Beaufront, se révéla être une langue extrêmement souple et riche, supérieure à l'espéranto à bien des égards, quoique n'étant pas entièrement satisfaisante comme j'aurai l'occasion de le montrer dans un chapitre spécial. Son défaut principal à mes yeux est que ses fondateurs n'ont pas pris dès le début comme devise « Lasciate ogni Esperanto voi ch'entrate » [27], mais il faut reconnaître que les responsables de l'ido ont presque tous montré qu'ils prenaient le mot « Progrès » au sérieux et sont prêts à continuer encore maintenant au perfectionnement de l'IL [la langue internationale NdT] sans penser que le dernier mot a déjà été dit sur ce sujet." [28] Le novial, qui reprend de nombreux traits de l'ido tout en éliminant les caractères les plus marquants de l'espéranto (telles que les finales -o des substantifs, -a des adjectifs ou encore la conjugaison en -as, -is, -os) attira un certain nombre d'idistes comme Ahlberg dont la revue idiste Mondo se transforma en revue novialiste.

La réunification du mouvement idiste

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Le congrès idiste de Zurich de 1928 marque le début de la réunification du mouvement idiste. L'Uniono por la Linguo internaciona Ido est réactivé et un bulletin officiel est édité. La revue Progreso réapparaît à partir de 1931 et sans interruption jusqu'à aujourd'hui. Le secrétaire et rédacteur Matejka déclare à ce propos : "Par cette décision, initiée lors des travaux du récent congrès de Sopron, une nouvelle ère s'ouvre pour notre mouvement. Le réveil de Progreso est plus qu'un simple symbole ou un hommage à ses inoubliables fondateurs : il atteste la volonté de nos dirigeants de poursuivre l'œuvre de notre maître Couturat et de fournir à notre mouvement une tribune digne de ce nom pour des discussions libres et le perfectionnement constant." [29] Le premier numéro du nouveau Progreso comprenait des articles de quelques-uns des fondateurs de l'ido tels que Wilhelm Ostwald ou Léopold Leau. Des débats sur l'opportunité de nouveaux changements eurent lieu, jusqu'à ce qu'en 1934, une nouvelle période de stabilité de dix ans soit déclarée. Par ailleurs, la situation internationale était redevenue défavorable aux langues internationales avec la montée du fascisme, du nazisme et du stalinisme, suivie par la Seconde Guerre mondiale. La première préoccupation du mouvement idiste était devenue la simple survie [30].

L'après-guerre

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Le mouvement idiste survécut à la Seconde Guerre mondiale. La revue Progreso n'a jamais cessé de paraître, même pendant la guerre. Après la guerre, le travail linguistique reprit, quoique à un rythme relativement lent. L'essentiel de la langue était en effet fixé. Le besoin principal se limitait essentiellement en l'adoption de mots nouveaux, notamment pour suivre le développement des sciences et des techniques. La plupart des articles de Progreso portaient sur des sujets variés, autres que linguistiques. Une production poétique importante s'est développée en ido de la part de nombreux auteurs dont le principal reste le poète idiste belge Andréas Juste. La personnalité d'Andréas Juste domine le mouvement idiste dans les années 1960-1998, non seulement pour l'importance de sa production littéraire en ido, mais aussi pour le dynamisme qu'il a su insuffler au mouvement idiste. Le fonds Andreas-Juste comprend une bibliothèque spécialisée rassemblant plus de 250 ouvrages sur l'ido ou en ido et un grand nombre de textes en ido. Il est actuellement sous la responsabilité de l'association Juste & Co [31].

Aujourd'hui

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Le mouvement idiste est désormais bien présent sur Internet. Il existe plusieurs sites bien documentés notamment celui maintenu par James Chandler [32]. Plusieurs listes de discussion en ido ou sur l'ido sont actives [33]. Il existe une Wikipédia en ido. Les revues idistes Progreso, Kuriero Internaciona et Ido-Saluto paraissent régulièrement. Des rencontres idistes se tiennent chaque année. L'ido est actuellement la deuxième langue construite la plus parlée dans le monde (sensiblement à égalité avec Interlingua).[réf. nécessaire]

De l'espéranto à l'ido

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Les raisons d'une polémique

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L'ido a été initialement développé par modification de l'espéranto en accord avec la déclaration finale du comité de la Délégation : "Le comité a décidé qu'aucune des langues soumises à son examen ne peut être adoptée en bloc et sans modifications. Il a décidé d'adopter en principe l'espéranto, en raison de sa perfection relative et des applications nombreuses et variées auxquelles il a déjà donné lieu, sous la réserve de certaines modifications à exécuter par la Commission permanente dans le sens défini par les conclusions du Rapport des secrétaires et par le projet de "ido", en cherchant à s'entendre avec le Comité linguistique espérantiste." [34] L'entente avec le Comité linguistique espérantiste n'eut pas lieu. Au contraire, cette décision donna lieu à des débats passionnés entre partisans et adversaires de la réforme de l'espéranto qui conduisit à l'ido. Ces débats, dans une certaine mesure, durent encore aujourd'hui.

Selon Piron certaines modifications apportées par l'ido sont en pratique inutilisables et ruinent l'expression spontanée : citation « L'ido présente, sur le plan linguistique, d'autres inconvénients que l'espéranto a réussi à éviter, mais je n'ai pas sous la main les documents qui me permettraient d'aller davantage dans le détail. Par exemple, si ma mémoire est juste, là où l'espéranto a uniquement le suffixe *-igi*, l'ido en a plusieurs: *-ifar*, *-izar*, *-igar*, qui correspondent à des subtilités qui étaient censées rendre la langue plus claire, mais qui, en pratique, inhibent l'expression spontanée. Malheureusement je ne peux pas vous en dire plus pour le moment, faute de documents. Et je n'ai pas le temps aujourd'hui de rechercher des exemples sur Internet. Pour moi, mais, encore une fois, gardez votre esprit critique, ne me croyez pas sur parole, le seul résultat de la prétendue réforme de l'ido a été de discréditer l'idée de langue internationale et de diviser ses partisans. Dire que l'ido est une simplification est une contre-vérité; il l'est à certains points de vue, mais pas à d'autres. » [35]

Dans les années qui suivirent la naissance de l'ido, de nombreux espérantistes, notamment parmi les « cadres », adoptèrent l'ido [36] mais les militants restèrent dans leur majorité fidèles à l'espéranto. Cependant très peu de ces personnes restèrent liées à l'ido après les années 1910 [37].

Le débat prit vite la forme d'un dialogue de sourds entre idistes et espérantistes. Cette opposition fondamentale entre deux conceptions marque encore les différences entre les deux langues : l'espéranto a l'avantage du nombre et de la notoriété, fruits du travail intense des militants, alors que l'ido est plus orienté vers la linguistique et l'amélioration constante de la langue.

Les statuts de l'Union pour la Langue internationale Ido (Uniono por la Linguo internaciona [IDO]) déclarent notamment que l'Union considère la langue internationale ido, non pas comme parfaite et intangible, mais comme étant constamment perfectible selon des principes scientifiques. (L'Uniono konsideras la linguo internaciona Ido ne kom perfekta e netushebla, ma kom sempre perfektigebla segun ciencala principi) [38]. Le contraste est remarquable avec le fundamento de l'espéranto (qui rassemble les règles de l'espéranto) qui stipule que « le fundamento doit rester rigoureusement intangible ») [39].Ceci fut notamment expliqué par Théophile Cart qui expliqua parfaitement dans ses écrits de 1905 à 1927 (Vortoj) les risques de réformes successives.

Beaucoup d'espérantistes considèrent la réforme idiste comme une trahison, mot qui revient fréquemment sous la plume des espérantistes pour désigner les promoteurs de l'ido [40].

Cette attitude n'est absolument pas comprise par les idistes pour qui la langue est un objet d'étude nécessitant approche scientifique, liberté d'opinion et progrès. C'est cette conception que Louis Couturat développa dans la revue Progreso : En un mot, liberté d'opinion et unité de la langue ne se contredisent pas mais s'impliquent mutuellement. Les fondamentalistes, pour sauver l'unité de la langue, suppriment toute liberté ; Nous ne devons pas les imiter ; Nous devons non seulement tolérer mais admettre la critique, car si nous ne l'admettions pas entre nous, sous forme de discussion amicale et de bonne grâce, elle aurait lieu en dehors de nous et par conséquent contre nous ; personne ne peut supprimer, étouffer la critique ; la plus grande erreur et la plus grande faute des chefs espérantistes a été de vouloir exclure la critique de leur « armée ». [41]

Selon H. Masson, beaucoup de modifications proposées par l'ido n'ont aucune utilité : citation « La plupart des récriminations des idistes sont de ce tonneau-là, comme par exemple les terminaisons “a” et “o” pour le genre. Ils exigeaient aussi, par exemple, le remplacement du préfixe “mal” par “des” pour indiquer le contraire, ce qui n’apporte vraiment rien » [42]. Ceci est confirmé par Claude Piron dans l'une de ses lettres ouvertes [43] où il dit : « L'ido est nettement plus « latin » que l'espéranto. Par exemple, là où l'espéranto a *kaj*, 'et', mot d'origine grecque, l'ido a *e* (*ed* devant voyelle), là où l'espéranto dit *krom*, 'à part', 'en plus de', 'outre', qui est un mot slave, l'ido dit *ultre*. Dans d'autres cas on ne voit pas très bien pourquoi les auteurs de l'ido ont choisi de remplacer la forme qu'on trouve en espéranto par une autre. Personnellement, je ne vois pas ce qu'on a gagné à remplacer *mi legis*, 'j'ai lu', par *me lektis*. » [44]

Selon William Gilbert, dans un ouvrage intitulé Planlingvaj problemoj, l'ido a perdu en souplesse de formation des motd : « En fait, la souplesse et la possibilité illimitée de nuancer, la formation libre des mots selon le principe d’efficacité maximum d’un nombre minimum d’éléments, ont été totalement perdus en ido. Elles sont remplacées par un système arbitraire, rigide, inutilement compliqué qui alourdit la langue et exige des centaines de décisions spéciales de l’Académie idiste et mettent les idistes eux-mêmes dans la confusion. » Il semble utile d’ajouter que William Gilbert a appris l’espéranto en 1932, quand il avait vingt ans. Un occidentaliste parvint à le détourner de l’espéranto. Il apprit et pratiqua si bien l’occidental qu’il joua un rôle important dans ce milieu et fut nommé « sénateur » en 1948. Le doute s’empara de lui au moment où parut l’interlingua, et, contrairement à d’autres occidentalistes qui ont cru avoir enfin trouvé la langue idéale, il revint à l’espéranto [45].

Les différences

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L'ido est par essence une langue occidentale alors que :

L'espéranto est une langue très différente des langues européennes, bien qu'à première vue cela ne se remarque pas. Ce côté non européen de l'espéranto est un immense avantage : la langue est bien adaptée à la communication à l'échelle mondiale, d'où son succès au Japon, en Chine, en Mongolie, en Corée, au Viêt Nam, en Iran, en Russie, en Hongrie, etc. [46] Mais, au cours de l'histoire, cela a été un grave inconvénient pour son image : les Occidentaux — et à l'époque, l'Occident dominait le monde encore plus que maintenant — ont trouvé l'espéranto bizarre, cette bizarrerie a été attribuée au fait qu'il était « artificiel » et certains ont estimé qu'il fallait le modifier pour le rendre plus « naturel » [47].

Par exemple, il existe en espéranto une série de mots qui font partie d'un tableau à double entrée, les corrélatifs, qui ont choqué les Français de l'époque (l'ido date d'environ 1907 ; voir le ch. XII du livre de René Centassi et Henri Masson L'homme qui a défié Babel, L'Harmattan, 2002). Ces mots leur ont paru « artificiels » et la réforme de l'ido les a remplacés par des mots prétendument « naturels ». Par exemple, là où l'espéranto dit *kiam*, 'quand' ; *tiam*, 'alors' ; *chiam*, 'toujours' ; *neniam*, 'jamais' (parallèlement à *kie*, 'où' ; *tie*, 'là' ; *nenie*, 'nulle part', etc.), l'ido a des mots sans rapport les uns avec les autres, des mots comme *kand*, *lore*, *sempre*, *nultempe*. C'est vrai que, d'un point de vue occidental, ces mots paraissent plus attirants, préférables. Mais l'ido s'est ainsi éloigné d'un vieux modèle indo-européen qu'on retrouve partiellement en grec, en russe, en lituanien et dans d'autres langues, et même, dans une certaine mesure, dans des langues non indo-européennes comme le chinois [48].

Selon Claude Piron, pour une langue mondiale, l'introduction de ces mots a été une erreur. Lors d'une étude sur la mémoire faite à l'Université Columbia, à New York, il est apparu qu'au bout de six mois, puis d'un an, les sujets qui avaient appris la série de mots espérantos se les rappelaient beaucoup mieux (« dans une mesure statistiquement significative ») que ceux qui avaient appris les autres mots, sans lien les uns avec les autres. Comme pour un Coréen ou un Éthiopien un mot d'origine latine est de toute façon totalement arbitraire, il paraît préférable d'avoir les corrélatifs de l'espéranto, qui se mémorisent plus facilement. Après tout, l'intelligence est plus universelle que la mémoire, comme l'a prouvé plus d'un siècle de pratique de l'espéranto [49].

une différence d'élaboration

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Les différences entre les deux langues sont présentes dans la participation des utilisateurs à son élaboration. L'ido est une langue qui fut fixée dans ses fondements par un petit groupe d'hommes ; au contraire, l'espéranto fut fixé dans ses fondements par un vote des espérantophones pour savoir si l'on devait procéder à des changements ou pas. Une fois le vote effectué, les bases fondamentales de la langue furent fixées.

une différence de principe

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L'espéranto repose sur l'application de régles qui seront toujours valables et sans exceptions. De plus cette langue utilise le principe d'assimilation généralisatrice, chose que ne fait pas l'ido. Par exemple, l'ido n'applique pas constamment la terminaison de l'accusatif, au contraire de l'espéranto qui fait en sorte que cette terminaison doit toujours être présente pour marquer le complément.

L'espéranto est une langue schématique agglutinante de tendance isolante et au vocabulaire à champ sémantique élargi (ce qui rapproche son fonctionnement des langues asiatiques et africaines) alors que l'ido est une langue naturaliste de type synthétique au vocabulaire occidental.

L'ido est une langue qui utilise les 26 lettres de l'alphabet latin, sans signes diacritiques. En fait, de par son écriture l'ido est une langue occidentale et comporte donc l'inconvénient de ne pas être totalement phonémique et phonétique : outre les digrammes, certaines lettres peuvent avoir des prononciations variées.

L'alphabet latin de l'espéranto comporte six lettres diacritiques (ĉ, ĝ, ĥ, ĵ, ŝ, ŭ). L'espéranto n'utilise pas les lettres q, w, x et y. En 1894 Zamenhof proposa une réforme qui devait, entre autres choses, supprimer ces lettres accentuées. Cette réforme fut rejetée par la majorité des espérantistes lors d'un vote [50]. Les lettres accentuées ne posent plus de problème à l'heure actuelle grâce à l'informatique.

Cependant il est important de noter que l'espéranto dispose d'un autre alphabet officiel qui est le cyrillique et les lettres accentuées permettent d'avoir une correspondance 1 lettre latine = 1 lettre cyrillique. Il ne faut pas oublier que les premiers textes écrits en espéranto le furent souvent en cyrillique (la Pologne à l'époque était sous domination russe).

Il est important de noter les points suivants concernant la problématique de l'alphabet et des lettres accentuées :

Les lettres accentuées en espéranto ont un intéret car elles permettent  :

  1. une reconnaissance visuelle et/ou auditive (cf. à l'article sur l'espéranto)
  2. une écriture totalement phonétique (c'est-à-dire 1 lettre = 1 son et réciproquement)
  3. les lettres accentuées qui semble étranges à un locuteur de langue occidentale existent dans les langues slaves et asiatiques
  4. elles permettent d'avoir une correspondance 1 lettre latine = 1 lettre cyrillique
  5. le système X et le système H peuvent être utilisé pour les personnes ne disposant pas de machine utilisant les sus-dites

Contrairement à l'ido, l'espéranto s'écrit de manière phonémique (c'est à dire 1 lettre = 1 son).

L'avantage des lettres accentuées est confirmé par H. Masson : « Les lettres accentuées ont l’avantage de rendre la langue vraiment phonétique, ce qui est appréciable pour ceux qui ont un autre alphabet ou des idéogrammes, et aussi pour le traitement par ordinateur, notamment pour la synthèse vocale. Les gênes qu’elles ont causées au temps où l’imprimerie nécessitait la fonte de caractères en plomb ne sont rien à côté des avantages qu’on en retire déjà et qui en seront retirés au fur et à mesure que l’usage de l’espéranto se répandra. Des programmes informatiques et même des systèmes d’exploitation d’ordinateurs l’incluent parmi les langues dans lesquelles ils sont utilisables. » [51]

Accord des adjectifs

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Au contraire de l'espéranto, qui pratique l'accord en nombre et en cas entre le nom et l'adjectif, l'adjectif est invariable en ido.

L'accord de l'adjectif permet, mais pas toujours, de lever certaines ambiguïtés apparaissant de temps à autre. Par exemple, la phrase en espéranto mi vidis ruĝan aŭton kaj kamionon signifie j'ai vu une voiture rouge et un camion alors que mi vidis ruĝajn aŭton kaj kamionon signifie j'ai vu une voiture et un camion rouges (les deux étaient rouges).

Cependant, l'accord de l'adjectif ne permet pas de lever l'ambiguïté si les deux substantifs, ici voiture et camion, sont au pluriel : Mi vidis ruĝajn aŭtojn kaj kamionojn peut signifier aussi bien que les voitures ainsi que les camions étaient rouges ou que seules les voitures étaient rouges. L'accord de l'adjectif réduit la fréquence des ambiguïtés, sans les faire disparaître complètement.

L’ido et l'esperanto peuvent résoudre le problème par la répétition de l'adjectif, ce qui a le mérite de régler toutes les occurrences de ce genre. Par exemple, on dira en ido me vidis reda automobilo e reda kamiono au singulier et me vidis reda automobili e reda kamioni au pluriel dans un cas et me vidis kamiono e reda automobilo (singulier) ou me vidis kamioni e reda automobili (pluriel) dans l'autre cas.

Un autre argument avancé en faveur de l'accord de l'adjectif repose sur la distinction entre l'adjectif épithète d'un complément d'objet direct et l'adjectif attribut du complément d'objet direct (COD). L'espéranto y parvient en accordant à l'accusatif l'adjectif s'il est épithète, mais pas s'il est attribut du COD. Par exemple, en espéranto, mi kredis fidelan amikon signifie j'ai cru un fidèle ami (fidèle est alors épithète) alors que mi kredis fidela amikon signifie j'ai cru fidèle un ami (fidèle est alors attribut du complément d'objet direct).

La phrase française j'ai cru un ami fidèle est ambiguë sur ce point, notamment en raison du double sens du verbe croire qui s'interprète comme avoir confiance en dans le premier cas et estimer dans le second.

L'ido résout l'ambiguïté sans l'accord de l'adjectif, d'une part en utilisant des verbes différents lorsque les sens sont différents (par exemple kredar dans le premier cas et evaluar dans le second cas) et d'autre part à l'aide de la préposition kom qui permet d'introduire l'attribut. Ainsi, même en utilisant (à tort) le même verbe kredar dans les deux cas, on dira en ido me kredis fidela amiko ou me kredis amiko fidela dans le sens j'ai cru un ami fidèle alors qu'on dira me kredis amiko kom fidela dans le sens j'ai cru fidèle un ami. En fait, le dernier sens se traduirait plutôt par me evaluis amiko kom fidela ou me judikis amiko kom fidela. En pratique, on n'aura pas souvent l'occasion de dire j'ai cru fidèle un ami mais plutôt j'ai cru fidèle cet ami ou j'ai cru cet ami fidèle. L'existence du démonstratif (ou de toute autre déterminant) permet encore d'autres possibilités en ido puisque, dans l'utilisation de fidela comme attribut du complément d'objet direct, on pourra dire me evaluis ta amiko kom fidela ou bien me evaluis (kom) fidela ta amiko, la préposition kom n'étant plus obligatoire dans la seconde phrase puisqu'il n'y a plus d'ambiguïtés possibles avec me kredis ta fidela amiko. L'accord de l'adjectif en nombre et en cas comme en espéranto n'est pas indispensable pour éliminer les ambiguïtés de sens. L'ido y parvient aussi par d'autres moyens. En revanche, l'accord systématique de l'adjectif complique l'apprentissage et l'utilisation de la langue, notamment par les locuteurs de langues dans lesquelles l'adjectif est invariable. D'autre part, les finales de l'adjectif pluriel -aj, accusatif -an ou accusatif pluriel -ajn de l'espéranto sont souvent jugées lourdes et disgracieuses, d'autant plus qu'elles se cumulent avec celles en -oj, -on et -ojn des substantifs qualifiés. On comparera l'espéranto ruĝajn aŭtojn kaj ruĝajn kamionojn avec l'ido reda automobili e reda kamioni.[réf. nécessaire]

Selon H. Masson : « L’accord de l’adjectif, dans lesquels les idistes voient une anomalie, est un élément de précision. À quel titre serait-ce une anomalie ? En considérant l’anglais comme une langue “normale” ? Parler de “complication” est ridicule quand on sait que cet accord se fait par deux lettres seulement, une pour le pluriel et une autre pour l’accusatif (à comparer avec l’accord dans certaines langues nationales !). Chaque mot porte en quelque sorte sa carte d’identité, ce qui permet de voir d’emblée à quel autre il est rattaché. » [52][53]

  • ordre des mots dans le groupe nominal

L'accord de l'adjectif permet une plus grande souplesse dans l'ordre des mots du groupe nominal :

en espéranto on peut dire :

  • la kato grizan muson manĝas (le chat mange la souris grise)
  • la kato griza muson manĝas (le chat gris mange la souris)

Cette possibilité d'intercaler un adjectif entre deux noms n'existe pas en ido car le fait de ne pas accorder celui-ci empéche de savoir à quel nom il se rapporte et de ce fait introduit une confusion nuisible à la compréhension . En ido le chat mange la souris grise et le chat gris mange la souris sont identiques.

L'espéranto possède un accusatif obligatoire marqué par l'ajout d'un n à la fin du mot (nom, pronom ou adjectif). Cet accusatif sert en fait à introduire tous les compléments des verbes d'action qui ne sont pas introduits par une préposition [54]. Il est principalement utilisé pour le complément d'objet direct (COD) et pour indiquer le mouvement. L'intérêt de cet accusatif est essentiellement d'autoriser une plus grande liberté dans l'ordre des mots puisque le complément d'objet direct et le sujet peuvent ainsi permuter leurs places dans la phrase sans changement de sens et également de distinguer un lieu vers lequel il y a mouvement d'un lieu où l'on se trouve positionné.

En dépit de son utilité, l'accusatif systématique est une difficulté dans l'apprentissage et l'utilisation de l'espéranto, notamment pour les locuteurs de langues, comme le français, l'anglais ou l'italien, qui en sont dépourvues [réf. nécessaire].

Les langues dépourvues d'accusatif distinguent le sujet du COD par l'ordre des mots. Notons que même pour les langues qui possèdent un accusatif, celui-ci ne se distingue pas systématiquement du nominatif. En allemand par exemple, l'accusatif est identique au nominatif au féminin, au neutre et au pluriel. La distinction n'existe qu'au masculin singulier. En russe, l'accusatif est identique au nominatif, au neutre et pour les noms masculins d'êtres inanimés. Même pour ces langues, l'ordre des mots peut seul permettre, dans de nombreux cas, de distinguer le sujet du COD. En espéranto, il existe des cas de phrases où le sujet ne se distingue du COD que par l'ordre des mots. Par exemple, dans la phrase espéranto :

mi vidis homon mortigi hundon, seul l'ordre des mots permet de comprendre j'ai vu un homme tuer un chien et non pas j'ai vu un chien tuer un homme puisque homon (homme) et hundon (chien) sont tous les deux à l'accusatif.[réf. nécessaire].

Il faut également noter que les ambiguïtés de sens levées par l'accusatif concernent un nombre de cas relativement réduits et que, par conséquent, l'accusatif est inutile dans la majorité des phrases. Par ailleurs, l'utilisation de l'accusatif pour marquer le mouvement n'est pas naturel pour les locuteurs de langues sans accusatif.[réf. nécessaire]

L'ido a donc choisi de ne pas rendre l'accusatif obligatoire en supprimant sont caractère systématique. Celui-ci n'est conservé que dans les cas d’inversion du sujet et du COD (lorsque le COD précède le sujet).

Pour distinguer le lieu vers lequel il y a mouvement du lieu dans lequel on se trouve, l'ido utilise un système de prépositions. S'il y a mouvement, la préposition ad est accolée à la préposition marquant le lieu (cette préposition remplace le n de l'accusatif de l'espéranto). Ainsi, les prépositions en (dans), sur (sur), sub (sous) donnent respectivement, s'il y a mouvement, aden, adsur, adsub. Par exemple, en ido la muso kuras sub la lito signifie la souris court sous le lit (elle est sous le lit et elle court en restant dessous) alors que la muso kuras adsub la lito signifie que la souris court se réfugier sous le lit. De même la kato kuras aden la domo (le chat court dans la maison, il est dehors et il entre dans la maison en courant) est différent de la kato kuras en la domo (le chat court dans [à l'intérieur de] la maison).[réf. nécessaire].

Neutralité des genres de l'ido

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Les mots en ido sont neutres de genre par défaut. Par exemple, frato exprime à la fois un frère ou une sœur (les anglophones utilisent le terme sibling). En ido, on utilisera le suffixe -ino pour préciser le féminin (fratino, sœur) et -ulo pour préciser le masculin (fratulo, frère).

En espéranto, les termes sont par défaut de genre masculin. Ainsi frato veut dire frère et fratino veut dire sœur (le féminin de frère). Pour exprimer la réunion des sexes en espéranto, on sera obligé d'utiliser le préfixe ge- et le pluriel (l'affixe ge marquant la réunion des sexes et pas le neutre comme on le pense souvent ce qui explique l'usage du pluriel). Toutefois le caractère masulin peut s'exprimer en utilisant la racine vir en debut de mot en espéranto exemple :

  • kato = chat
  • katino = chatte (chat femelle)
  • vir-kato = matou (chat mâle)
  • gekatoj = les chats (mâles et femelles)

Sur ce point, on peut qualifier l'espéranto de sexiste, puisque le masculin l'emporte sur le féminin. Une modification de l'espéranto, voisine de celle mise en place par l'ido, est proposée par le riisme.

Nombre de radicaux de la langue

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Lorsqu'il créa l'espéranto, Zamenhof prit le parti d'une économie maximale de radicaux. Les différentes nuances étaient rendues par des assemblages de racines grâce au processus d'agglutination.

Par exemple, le mot espéranto kulpigi est formé à partir du radical kulpa, qui signifie coupable, fautif, et du suffixe -igi, qui signifie rendre (tel ou tel), faire devenir (tel ou tel). L'assemblage devrait donc signifier rendre coupable, faire devenir coupable. En réalité, kulpigi signifie accuser dont le sens est différent et ne se déduit pas de l'analyse des différentes parties du mot. De même, l'analyse de almiliti donne faire la guerre en direction de, ce qui est différent de conquérir.[réf. nécessaire]

De telles approximations constituent autant d'idiotismes qu'il convient de mémoriser. L'économie de radicaux, voulue à l'origine pour économiser l'effort de mémoire, a donc ses limites. Pour éviter cet écueil, l'ido s'est d'emblée muni d'un nombre supérieur de radicaux pour exprimer sans ambiguïtés ni idiotismes les nuances de la pensée.

La différence entre un espéranto reposant sur peu de racines et un ido riche en racines différentes s'est considérablement réduite avec le temps. En effet, l'espéranto s'est progressivement doté de nouvelles racines portant leur nombre officiel de 2 629 dans le fundamento à 4 444 dans l'actuel Baza Radikaro Oficiala. Par exemple, le verbe akuzi a été introduit à côté de kulpigi pour rendre accuser, à l'imitation de l'ido akuzar. Par ailleurs, les espérantistes, confrontés à un manque de racines officielles dans leur langue pour rendre avec expressivité toutes les nuances de sens, ont introduit une foule de mots officieux. Ainsi ovri est venu concurrencer malfermi pour signifier ouvrir. Sur ce point, l'espéranto s'est progressivement rapproché de l'ido et la différence actuelle entre les deux langues n'est plus très grande.[réf. nécessaire]

Il existe d'autre part une différence dans le traitement de certains mots. En ido, genitoro veut dire parent. Bien qu'il soit possible d'utiliser genitorulo et genitorino, il est plus courant d'utiliser patro pour père et matro pour mère. C'est une voie que ne prend pas l'espéranto qui utilise un seul radical dans ce cas : patro pour père, patrino pour mère (féminin de père) et gepatroj pour parents. Le préfixe ge- exprime les deux genres en espéranto comme en ido.

L'espéranto n'a pas de mot spécifique pour traduire mauvais ou encore gauche et les définit par leur contraire (le préfixe mal signifie contraire de ; par exemple malbona = contraire de bon c'est-à-dire mauvais, etc.) alors que l'ido, bien que pouvant aussi définir ces mêmes mots par leur contraire (desgranda, desbona, etc.), possède aussi des mots spécifiques pour définir positivement ces notions (ainsi petit se dit mikra, mal se dit mala, etc.).

Ce qui pour une expressivité équivalente double la quantité de vocabulaire ainsi que le temps d'apprentissage et le risque d'oubli est accru pour l'ido.

Dans un ouvrage intitulé Planlingvaj problemoj, William Gilbert a écrit : « En fait, la souplesse et la possibilité illimitée de nuancer, la formation libre des mots selon le principe d’efficacité maximum d’un nombre minimum d’éléments, ont été totalement perdus en ido. Elles sont remplacées par un système arbitraire, rigide, inutilement compliqué qui alourdit la langue et exige des centaines de décisions spéciales de l’Académie idiste et mettent les idistes eux-mêmes dans la confusion. »

Noms personnels

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L'ido ne traduit pas les noms personnels. John Lennon restera écrit de la même manière. Pour les noms utilisant un alphabet autre, on tentera d'écrire en ido le mot de manière à s'approcher le plus près possible de sa phonétique originale. L'espéranto, pour sa part, tend à transcrire les noms personnels et les lieux puis les écrire avec une majuscule. Par exemple, John deviendra Johano.

Problèmes d'écriture et de lecture

Cette manière de faire de l'ido a le mérite de permettre de reconnaître instantanément les noms internationaux. Mais elle pose aussi le problème des mots dérivés de ces noms personnels, ce qui fait qu'en ido tous les mots dérivés de noms personnels auront leur orthographe d'origine qu'il faudra savoir prononcer.

Exemples :

Rang Langue exemple de nom propre adverbe dérivé commentaire pluriel du nom commentaire .
1 français Shakespeare shakespearien (dans le sens à la manière de Shakespeare) Shakespeares
2 espéranto Ŝekspiro Ŝekspire la dérivation et la prononciation ne posent pas de problème Ŝekspiroj le pluriel se fait par simple adjonction de la marque de celui-ci
3 ido Shakespeare Shakespeare on ne sait pas si l'on doit dire chekspir, chakesspéar, chakesspéaré… Shakespearei, Shakespeari on esite sur la forme écrite et sur la prononciation chekspiri, chakesspéari, chakesspéaréi…

Comme on le voit dans l'exemple, un espérantophone saura comment se lit le mot dérivé ; par contre, un idiste ne le saura pas car dans le cas des noms personnels, on utilise l'orthographe d'origine.

La conservation de l'orthographe d'origine pose un autre problème pour les noms se terminant par des voyelles, car il peut y avoir des problèmes pour les dériver.

Enfin, cela engendre une multitude de règles d'accord, selon que le nom d'origine se termine par une consonne ou une voyelle.

Ceci ne se pose pas en espéranto puisque le principe d'assimilation généralisatrice fait que le mot sera dérivable.

L'accent tonique

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Il est fixe en espéranto (toujours sur l'avant-dernière syllabe). En ido, il est également toujours sur l'avant-dernière syllabe, sauf pour les infinitifs des verbes (c'est-à-dire les mots finissant en ar, ir et or).

Ceci donne une prononciation des infinitifs plus proche de ce qu'elle est dans les langues nationales ; par exemple, pour le verbe aimer, l'accent tonique tombe sur la même syllabe en français (aimer), en italien (amare) et en ido (amar). De même, pour la première personne du présent, l'accent tonique tombe sur la même syllabe en italien (amo) et en ido (me amas) vérifier l'accent en italien et quid des langue slave et autre.

Cette règle permet à de nombreux locuteurs de retrouver les sonorités auxquelles ils sont habitués. En outre, l'alternance en ido d'oxytons (les infinitifs) et de paroxytons (les autres mots) est apprécié par de nombreux locuteurs de l'ido, d'une part parce qu'elle permet de repérer plus facilement les infinitifs à l'oral (compréhension améliorée)[réf. nécessaire] et d'autre part parce qu'elle diminue nettement la monotonie d'une accentuation absolument régulière. Il est possible en espéranto d'avoir une variation d'intonation mais cela est plus réservé aux figures de styles ou à la rhétorique.

De l'ido à ses descendants

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Le cheminement de l'ido a été jalonné par une abondante floraison de projets de langues visant à améliorer l'ido et à corriger ses défauts :

  • Du Dutalingue (dès 1908!)
  • Romanizat (1909, du prof. R. F. Brandt, qui revint ensuite à l’espéranto…)
  • Italico (1909)
  • Etem (1917)
  • le Medial (1923-25)
  • Ido Avancit (1925)
  • Ido Novializat (1928)
  • Aliq (1930), le Sintesal (1931)
  • le Mondal (1949)
  • Kosmolinguo (1956)

on trouve ainsi pas moins d’une vingtaine de descendants visant à améliorer l'ido [55].

René de Saussure proposa plusieurs projets visant à améliorer l'ido, qu'il regroupa sous le nom de : global Konkordio

  • Antido I (1907)
  • Antido II (1910)
  • Lingvo Kosmopolita (1912-1913)
  • Esperantida (1919)
  • Nov-Esperanto ou Mondialo (1925)

L’ido a vu le jour en 1907, l’occidental (interlingue) de von Wahl en 1922, le novial de Jespersen en 1928 (qui n’a pas survécu à sa mort, en 1943) : pourquoi auraient-ils tenté de lancer ces langues si l’ido avait été « la langue la plus facile pour le plus grand nombre d’hommes » ? Sans compter les tentatives infructueuses de René de Saussure, Jespersen fit évoluer le novial en 1937 vers « plus de naturalité » et la dérive naturaliste s’est poursuivie avec l’interlingua, en 1951.

Phonétique et prononciation

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L'alphabet de l'ido comporte 26 lettres. Chaque lettre a un seul son sauf dans les cas particuliers des digrammes. Deux consonnes ou deux voyelles identiques accolées dans un même mot se prononcent séparément (exemples : ek-kurar, ne-eleganta). Il n'y a pas de lettre muette.

Les 5 voyelles

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  • a : /a/ comme a dans vague;
  • e : /ɛ/ comme è dans père ou /e/ é dans marché (les deux prononciations ne sont pas distinguées et sont toutes les deux admises).
  • i : /i/ comme i dans livre;
  • o : /o/ comme o dans dos ou /ɔ/ dans port (les deux prononciations sont admises);
  • u : /u/ comme ou dans trou, jamais comme /y/ u dans prune.

La semi-voyelle

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  • w : /w/ toujours comme ou dans oui, jamais comme /v/ w dans wagon.

Les 19 consonnes

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Les consonnes suivantes ont la même prononciation qu'en français : b, d, f, j, k, l, m, n, p, q, t, v, z. Les autres consonnes se prononcent ainsi :

  • c : /ts/ 'ts' comme ts dans tsétsé (ex.: ca [tsa]).
  • g : /ɡ/ toujours comme dans gare, jamais comme dans gendre.
  • h : toujours expiré.
  • r : /ɾ/ en principe, légèrement roulé comme en italien, mais la prononciation uvulaire ou grasseyée du r français est admise.
  • s : /s/ toujours comme dans sol, jamais /z/ comme dans rose.
  • x : /ks/ 'ks' comme dans taxi ou /ɡz/ 'gz' comme dans xylophone (les deux prononciations sont possibles).

La semi-consonne

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  • y : /j/ toujours comme dans yaourt ou yoga, jamais comme dans dynastie.
bilabiale labio-
dentale
alvéolaire post-
alveolaire
palatale vélaire glottale
occlusive p b   t d     k ɡ  
nasale   m     n        
battue       ɾ        
fricative   f v s z ʃ ʒ     h  
affriquée     ʦ   ʧ        
latérale       l        
spirante           j    

Les digrammes

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L'association de leurs deux lettres modifie la prononciation de l'ensemble et constitue un seul phonème :

  • sh : /ʃ/ comme ch dans château ou chemin.
  • ch : /tʃ/ comme tch dans tchèque.

Les diphtongues

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Ce sont des syllabes qu'on prononce en faisant entendre, d'une seule émission de voix, le son de deux voyelles :

  • au : 'aw' (exemple : Australia) uniquement dans les radicaux
  • eu : 'èw' uniquement dans les radicaux

Important : si l'assemblage du a et du u ou du e et du u résulte du rapprochement d'un préfixe ou d'un suffixe avec un radical, les lettres doivent être prononcées séparément (exemples : neutila [ne-utila], et kreuro [kre-uro].

Prononciations particulières

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Dans les couples de lettres suivants, la lettre u est prononcée 'w' :

  • qu : 'kw' comme qu dans quoi (nota : la lettre q est toujours suivie de la lettre u).
  • gu : 'gw' comme gou dans gouaille

Certaines paires de voyelles peuvent être fondues en une seule syllabe si elles terminent un mot (cela reste facultatif mais l'accent tonique porte sur la voyelle antépénultième si elle existe) :

  • ia : 'ya' ou 'ia' (exemple : fantazia)
  • ie : 'yé' ou 'ie' (exemple : samdie)
  • io : 'yo' ou 'io' (exemple : melodio)
  • ii : 'yi' ou 'ii' (exemple : folii)
  • ua : 'wa' ou 'oua' (exemple : vakua)
  • uo : 'wo' ou 'ouo' (exemple : portuo)
  • ue : 'wé' ou 'oué'(exemple : precipue)

L'accent tonique

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L'accent tonique se situe

  • sur la dernière syllabe de l'infinitif présent, passé ou futur (exemples : studiAR, veNIR, dikTOR).
  • sur l'avant-dernière syllabe de tous les autres mots (exemples : aMAta, epeREble, maSHIno).

excepté si le mot se termine par une paire de voyelles (éventuellement suivi d'un s final) dont la première est i ou u, dans ce cas l'accent tonique est reportée sur la syllabe précédente (exemples : RAdio, akaDEmio, REvuo, STUdias).

La grammaire de l'ido est régulière, simple et comporte très peu d'exceptions (voir le paragraphe sur l'accent tonique ci-dessus).

Radicaux / terminaisons

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Les mots en ido sont formés à partir d'un radical et d'une terminaison. La terminaison indique la nature du mot. Ainsi tous les noms se terminent par -o, les adjectifs par -a, les verbes à l'infinitif par -ar, etc. Les mots peuvent être combinés à des préfixes ou des suffixes. Voici quelques terminaisons, incluant les principaux temps de verbe :

Forme grammaticale Ido Français
Nom au singulier -o (libro) livre
Noms au pluriel -i (libri) livres
Adjectif -a (varma) chaud
Adverbe -e (varme) chaudement
Infinitif -ar (irar) aller
Présent -as (iras) vais, allons
Passé -is (iris) suis allé, sommes allés
Futur -os (iros) irai, irons
Impératif -ez (irez) allons !
Conditionnel -us (irus) irais, irions

Les verbes en ido ont une terminaison régulière. Ainsi la terminaison -as sera la même pour toutes les personnes : je, tu, il / elle, nous, vous, ils / elles.

Pronoms
singulier pluriel
première deuxième troisième première deuxième troisième
masculin féminin genre neutre masculin féminin genre neutre
Français je tu il elle il / elle nous vous ils elles ils / elles
Ido me tu il(u) el(u) lu ni vi ili eli li
Espéranto mi vi li ŝi ĝi si oni ni ili ili

Vu s'emploie par politesse ou par déférence, comme pronom de la seconde personne du singulier, au lieu de tu.

À la troisième personne, on peut utiliser ol(u) au singulier et oli au pluriel pour désigner une (des) chose(s) ou un (des) animal(aux).

L'ido possède un pronom sans distinction de genre qui n'existe pas en français (l'emploi du masculin prévalant dans l'ambiguïté en français). Ainsi en ido, si l'on ne désire pas spécifier le genre (ou s'il est inconnu), on utilisera le pronom lu au singulier et li au pluriel (non spécifique ou groupe mixte).

L'ordre des mots dans une phrase est en général : sujet, verbe, complément(s).

  • Les adjectifs peuvent être mis avant le nom comme en anglais, ou après le nom, comme en français. libro blua et blua libro sont permis.
  • L'ido place la terminaison -n pour marquer l'accusatif dans les cas où il pourrait y avoir ambiguïté. Exemple de l'utilisation de la terminaison -n : La blua libron me havas.

La négation est indiqué par le mot ne en avant du verbe. Me ne havas libro se traduit par « Je n'ai pas de livre », et ainsi de suite pour : Me ne… (Je ne…), Il ne (Il ne…), et Li ne (Ils ne…). Et de même qu'au passé et au futur : Me ne iris (Je ne suis pas allé), Me ne iros (Je n'irai pas).

Une question commence par ka : Ka me havas libro ? (Est-ce que j'ai un livre ?). La question se termine par un point d'interrogation, comme en français.

Vocabulaire

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<<<<le voca est issus de l'eo ou a été créé a partir de mélange de langue>>>>

Comparaisons / origines

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Les racines de la langue ido proviennent en grande partie des 6 langues de base : anglais, allemand, espagnol, français, italien et russe. Elles ont été sélectionnées selon le principe de l'internationalité maximale (bien qu'europocentrique à l'époque). Selon une statistique [56] faite sur 5 371 racines de l'ido (qui englobent la quasi-totalité du lexique à l'exception du vocabulaire technique ou spécialisé), on a les résultats suivants :

  1. 2 024 racines, soit 38%, appartiennent aux 6 langues de base;
  2. 942 racines, soit 17%, appartiennent à 5 de ces 6 langues de base;
  3. 1111 racines, soit 21 %, appartiennent à 4 de ces 6 langues de base;
  4. 585 racines, soit 11%, appartiennent à 3 de ces 6 langues de base;
  5. 454 racines, soit 8 %, appartiennent à 2 de ces 6 langues de base;
  6. 255 racines, soit 5%, appartiennent à 1 seule de ces 6 langues de base.

Présenté autrement, on a les résultats suivants :

  1. 55% des racines appartiennent à au moins 5 des 6 langues de base;
  2. 76% des racines appartiennent à au moins 4 des 6 langues de base;
  3. 87% des racines appartiennent à au moins 3 des 6 langues de base.

On constate donc que plus des trois-quarts des racines appartiennent à 4, 5 ou 6 des 6 langues de base. Si on ajoute les racines techniques et spécialisées, cette proportion serait encore plus grande, étant donné la grande internationalité de celles-ci dans les langues nationales. On a souvent dit que le groupe des langues slaves était relativement peu représenté en ido mais, néanmoins, 52% des 5 771 racines appartiennent aussi au russe.

Voici un tableau de comparaison avec ces six langues :

ido anglais italien français allemand russe espagnol
bona good («bonus») buono bon gut («Bonus») khoroshiy (dobriy) bueno
donar give («donate») dare («donare») donner geben darit dar, donar
filtrar filter filtrare filtrer filtern filtrovat filtrar
gardeno garden giardino jardin Garten ogorod jardín
kavalo horse («cavalry») cavallo cheval Pferd («Kavallerie») kobyla caballo
maro sea («marine») mare mer Meer more mar
naciono nation nazione nation Nation natsija nación
studiar study studiare étudier studieren izuchat, shtudirovat estudiar
yuna young («juvenile») giovane jeune jung yunyi joven
  • 0 = zero | 1 = un | 2 = du | 3 = tri | 4 = quar | 5 = kin | 6 = sis | 7 = sep | 8 = ok | 9 = non
  • 10 = dek | 100 = cent | 1 000 = mil | 1 000 000 = milion | 1 000 000 000 = miliard
  • 11 = dek-e-un | 12 = dek-e-du | 14 = dek-e-quar | 16 = dek-e-sis
  • 20 = duadek | 70 = sepadek | 10 000 = dekamil | 100 000 = centamil
  • 7 123 456 = sep milion cent duadek-e-tri quaracent kinadek-e-sis
Français blanc bleu brun jaune gris noir pourpre orange rouge rose vert violet
Exemple
Ido blanka blua bruna flava griza nigra purpura oranjea reda rozea verda violea

Mea vido-cirklo (horizonto)

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Traduction d'une chanson interprétée par le barde russe Alexander Sukhanov des vers du poète russe Yunna Morits.

Fichier audio
Écouter Mea vido-cirklo
noicon
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Me nule savas la Angla, la Franca, la Greka,
Mea vid-cirklo do restas sat mikra e streta -
En mea vid-cirklo trovesas nur flori, arbori,
Nur tero e maro, aero, fairo, amoro.
Me nule savas la Dana e la Portugala,
Mea vid-cirklo restas sat infantala -
Nur joyi rapide pasant', bruligiva aflikto,
Nur esperi, e timi noktal' es en mea vid-cirklo.
Me savas nek la Sanskrito e nek la Latina,
Mea vid-cirklo es ancien-mod' quale tino
Nur morto e nasko homala, nur grani ed astri
Aden mea vid-cirklo penetras e standas sat mastre.
Mea savo artala esas fakultativa.
Mea vid-cirklo restas presk' primitiva -
En olu es nia afero intima, interna
Por ke kun homaro la Tero flugadez eterne.
Mea vid-cirklon restriktas nur timi, esperi,
En olu trovesas nur amo, nur maro e tero.
Aden mea vid-cirklo penetras e standas sat mastre
Nur morto e nasko homala, nur grani ed astri.

La Princeto (Le Petit Prince)

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Extrait du chapitre 17 de la traduction du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry.

CHAPITRO XVII

(...)
–Bona nokto ! –dicis la surprizata princeto.
–Bona nokto ! –dicis la serpento.
–Adsur qua planeto me falis ? –questionis la princeto.
–Adsur Tero, sur Afrika. –respondis la serpento.
–Ha !... Kad esas nulu sur Tero ?
–To esas la dezerto, e nulu esas sur la dezerti. Tero esas tre granda –dicis la serpento.
La princeto sideskis sur stono e levis lua okuli a la cielo.
–Me questionas a me –lu dicis- ka la steli intence brilas por ke uladie singlu povez trovar sua stelo. Videz mea planeto, olu esas exakte super ni... ma tre fore !
–Olu esas bela planeto –dicis la serpento-. Por quo vu venis adhike ?
–Esas chagreneto inter floro e me –dicis la princeto.
–Ha ! –dicis la serpento.
E la du permanis silence.
–Ube esas la personi ? –klamis fine la princeto-. Onu esas kelke sola sur la dezerto...
–Inter la personi onu anke esas sola –dicis la serpento.
La princeto regardis la serpento longatempe.
–Vu esas stranja animalo ! –dicis la princeto-. Vu esas tam tenua kam fingro...
–Yes, ma me esas plu potenta kam fingro di rejo –dicis la serpento.
La princeto ridetis.
–Me ne kredas ke vu esas tre potenta, mem vu ne havas pedi... nek vu povas voyajar...
–Me povas transportar vu plu fore kam navo -dicis la serpento.
Ed olu spulis la maleolo di la princeto, same kam ora braceleto.
–Ta quan me tushas retroiras a la tero deube lu venis. Ma vu esas pura e vu venas de stelo...
La princeto nulon respondis.
–Me kompatas vu, qua esas tante sola sur ta harda granita Tero. Me povas helpar vu se vu sentas nostalgio a vua planeto. Me povas...
–Ho ! –dicis la princeto-. Me bone komprenis, ma pro quo vu sempre parolas enigmatoze ?
–Me solvas omna enigmati –dicis la serpento.
E la du permanis silence.

Publications

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Kuriero Internaciona est un magazine publié en France. Adavane! est un magazine bimestriel publié en Espagne. Progreso est la revue officielle du mouvement idiste.

Recensement

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À ce jour, il n'existe pas d'étude reconnue permettant de dénombrer le nombre d'idophones dans le monde. Les estimations avancées jusqu'ici semblent provenir de ratios observés à divers endroits entre idistes et espérantistes. Par exemple, une observation [57] faite sur le site Polyglot en novembre 2006 indique que :

  • 800 membres de ce site désirent apprendre l'espéranto ;
  • 32 membres désirent apprendre l'ido ;
    • pour un ratio d'environ 1 futur idophone pour 25 futurs espérantophones (4%);
  • 255 membres sont disposés à enseigner l'espéranto ;
  • 8 membres sont disposés à enseigner l'ido ;
    • pour un ratio d'environ 1 idophone pour 32 espérantophones (3,1%).

Parmi les membres désirant apprendre l'ido on remarque qu'environ un tiers s'intéresse aussi à l'espéranto et deux-tiers à l'ido seulement. Bien entendu, l'observation faite sur ce site réunissant des personnes intéressées à l'apprentissage d'une langue étrangère ne témoigne pas du niveau de maîtrise de leur langue par les locuteurs.

Toutefois, bien qu'aucune valeur scientifique ne puisse y être associée, cette observation semble confirmer les diverses estimations. En prenant le nombre le plus conservateur d'espérantistes (100 000) et une proportion de 1 idophone pour 32 espérantophones, on se retrouve à l'intérieur de ces estimations, indiquant qu'il y aurait entre 2 000 et 5 000 idophones dans le monde.

Notes et références

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  1. De nombreux sites consacrés à l'ido ont vu le jour de même que plusieurs listes de discussion électroniques en ido ou sur l'ido. On peut citer notamment : Ido-France;The International Language Ido - Reformed Esperanto ; Union por la Linguo Internaciona (IDO) ; North American Ido Society ; Idolisto, liste de discussion en ido
  2. a et b {{Ouvrage - |éditeur=Dennis Dobson - |titre=A Planned Auxiliary Language - |auteur= - |prénom=Henry - |nom=Jacob - |langue=anglais - |lien langue=(en) - |année=1947 - |lire en ligne =http://www.geocities.com/Athens/forum/5037/PAL.html - }}
  3. {{Ouvrage - |éditeur=George Allen et Unwin - |titre=An International Language - |auteur= - |prénom=Otto - |nom=Jespersen - |langue=anglais - |lien langue=(en) - |année=1928 - |lire en ligne =http://www.geocities.com/Athens/Forum/5037/AIL.html - }}
  4. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  5. novial, le témoignage du linguiste Otto Jespersen, membre de la Délégation
  6. http://www.ido-france.org/historique_Jespersen.htm
  7. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  8. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  9. Pola Esperantisto, juin 1908. Cité par Edmond Privat dans Historio de la lingvo Esperanto , p. 63, vol. II. DE-Leipzig: Ferdinand Hirth & Sohn. 1927.
  10. Pola Esperantisto, juin 1908. Cité par Edmond Privat dans Historio de la lingvo Esperanto , p. 63, vol. II. DE-Leipzig: Ferdinand Hirth & Sohn. 1927
  11. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  12. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  13. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  14. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  15. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  16. Interlingvistiko kaj Esperantologio, Dr W. Manders. p. 22. NL-Purmerend: J. Muuses. 1950.
  17. Extrait des procès-verbaux officiels du Comité de la Délégation.
  18. Extrait des procès-verbaux officiels du Comité de la Délégation.
  19. Couturat Louis et De Beaufront Louis, Dictionnaire français-ido, Paris, 1915.
  20. Couturat Louis et De Beaufront Louis, Dictionnaire français-ido, Paris, 1915.
  21. Couturat Louis et De Beaufront Louis, Dictionnaire français-ido, Paris, 1915. et Dyer, The Problem of an International Auxiliary Language and its Solution in Ido, Londres, 1923.
  22. Couturat Louis : Pri nia metodo, Progreso, décembre 1909. Traduit de l'ido.
  23. Cornioley Hans, 30 yari Ido, Progreso, juillet-septembre 1938. Juste Andreas, Rinasko, Progreso, 300, janvier-avril 1994.
  24. Meillet Antoine, Les Langues dans l'Europe nouvelle, Paris, 1918.
  25. Cornioley Hans, 30 yari Ido, Progreso, juillet-septembre 1938.
  26. Juste Andreas, Rinasko, Progreso, 300, janvier-avril 1994.
  27. Traduction : « Abandonnez tout espéranto vous qui entrez ». Allusion à la devise qui orne l'entrée de l'Enfer dans l'œuvre de Dante : « Abandonnez tout espoir vous qui entrez ».
  28. Jespersen Otto : An International Language, Londres, 1928. Traduit de l'anglais.
  29. Cornioley Hans / 30 yari Ido, Progreso, juillet-septembre 1938. Traduit de l'ido.
  30. Juste Andreas, Nova Fervori, Progreso, 300, janvier-avril 1994.
  31. Juste & Co
  32. The International Language Ido - Reformed Esperanto
  33. notamment Idolisto, liste de discussion en Ido
  34. Extrait des procès-verbaux officiels du Comité de la Délégation pour l'adoption d'une langue auxiliaire internationale, repris et traduit notamment dans :Leau, L. : Progreso, 96, août 1933 ; Jespersen O. Historio di nia linguo, 1912 ; Jacob Henry : A PLanned Auxiliary Language, 1947.
  35. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm
  36. Jespersen O., An International Language, The Delegation Ido, 1928. « Some of the most influential men in the Esperanto camp joined the Idists (Ahlberg, Kofman, Lemaire, Schneeberger, to mention only a few of them), and brought with them a not inconsiderable body of private soldiers, but a still greater number remained under the old colours. » trad. : « Certaines des personnalités les plus influentes du camp de l'espéranto rejoignirent les idistes (Ahlberg, Kofman, Lemaire, Schneeberger, pour n'en citer que quelques-uns) et amenèrent avec eux un nombre non négligeable de simples soldats, mais un nombre encore plus grand demeura sous les anciennes couleurs ».
  37. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  38. Uniono por la Linguo Internaciona (IDO), Statuti, §1.
  39. Fundamento de Esperanto, Antaŭparolo.
  40. Claude Piron, espérantiste renommé, a écrit dans un article intitulé Ido ou espéranto : « Il faut aussi savoir que l'ido est l'aboutissement d'une traîtrise. Ses deux principaux promoteurs, Couturat et de Beaufront, étaient vraiment des gens malhonnêtes qui ont gagné la confiance de Zamenhof (alias Dr Esperanto), lui ont fait croire qu'ils allaient le soutenir, puis lui ont donné un coup de poignard dans le dos. »Ido ou espéranto de Claude Piron
  41. Couturat, Louis, Progreso, décembre 1909 (traduit de l'ido).
  42. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  43. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm
  44. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm de Claude Piron à consulter
  45. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  46. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm
  47. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm
  48. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm
  49. http://claudepiron.free.fr/lettresouvertes/ido.htm
  50. Dyer, L. H. : The Problem of an International Auxiliary Language and its Solution in Ido, 1923.
  51. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  52. http://www.esperanto-sat.info/IMG/pdf/Imite2.pdf
  53. http://langueesperanto64.free.fr/imprub.php3?id_rubrique=23
  54. G. Waringhien, ABC d'espéranto, L'Harmattan, 2001
  55. http://langueesperanto64.free.fr/imprub.php3?id_rubrique=31
  56. The Problem of an International Auxiliary Language and its Solution in Ido, Dyers, 1923, [1] {{Ouvrage - |éditeur=Sir Isaac Pitman & Sons - |titre=The Problem of an International Auxiliary Language and its Solution in Ido - |prénom=Luther H. - |nom=Dyer - |langue=anglais - |lien langue=(en) - |année=1923 - |lire en ligne =http://www.geocities.com/Paris/Rue/8009/idolinguo/Dyer.htm }}
  57. Les annonces pour enseigner ou apprendre l'une des deux langues ont été publiées de juin 2003 à novembre 2006 avec une tendance à la hausse pour les deux langues. Quatre recherches ont été effectuées : les membres désirant apprendre l'espéranto, peu importe la provenance et la langue à enseigner ; les membres désirant apprendre l'ido, peu importe la provenance et la langue à enseigner ; les membres disposés à enseigner l'espéranto, peu importe la provenance et la langue à apprendre ; les membres disposés à enseigner l'ido, peu importe la provenance et la langue à apprendre.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • (en) Otto Jespersen, An International Language (George Allen et Unwin)
  • (en) Henry Jacob, A Planned Auxiliary Language (Dennis Dobson).

Articles connexes

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Liens externes

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