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Utilisateur:Verbeeren Pierre/Brouillon

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Pierre Verbeeren est un acteur de la société civile belge né à Bastogne le 30 décembre 1969.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le cadet d'une famille de 9 enfants (3 filles, 6 garçons) installée à Nassogne. Son père Lucien Verbeeren, ingénieur industriel issu d'une famille modeste originaire du Pajottenland, gère des entreprises de transformation du bois sans en être actionnaire. Sa mère Andrée Bruyndonckx vient des milieux Jocistes bruxellois. Elle élève ses 9 enfants dans la foi chrétienne et aide au secrétariat de son mari. Enfant puis jeune, il participe à la plupart des activités du village : école, paroisse, patro, club de ping-pong, flûte traversière, solfège, danses folkloriques, échecs, fanfare, club des jeunes, club d'échecs... Il rentre au Collège Saint-François à Marche-en-Famenne où les Franciscains mènent un enseignement élitiste plutôt réactionnaire centré sur une vie d'internat, le latin-grec et la discipline. Un an après son entrée au Collège, le Gouvernement Martens IV impose une rationalisation des écoles : le Collège Saint-François est contraint de fusionner avec la plus grosse école secondaire libre de la ville : l'Institut Saint-Remacle. A l'inverse du Collège Saint-François, Saint-Remacle offre un enseignement général mais aussi technique et professionnel. Il échappe ainsi au modèle familial strict et réac. En 1986, l'austérité budgétaire se poursuit et les mesures dites de Val Duchesse (normes d'encadrement diminuées de 10% en 2 ans)[1] font descendre le personnel enseignant dans les rues, dont son professeur de Mathématique qui l'emmène dans sa première manifestation. Grâce à son professeur de français, Monsieur Jacques, il part à Auschwitz, fait du théâtre (Misère et Noblesse) et participe à un concours de dissertation.

Les mouvements de jeunesse le forgent également : d'abord au Patro de Nassogne de 1976 à 1990 qu'il quittera après en avoir assuré la présidence et après avoir fusionné les sections filles et garçons; ensuite à Jeunesse et Santé où il découvre des animateurs drôles et passionnés, et où il apprend à gratter une guitare; enfin comme chef de troupe scouts à la 95ème unité de Woluwé Saint-Lambert où il ne restera qu'un an pour désaccord avec le staff d'Unité.

En 1987, il rentre en Droit aux Facultés Saint-Louis à Bruxelles : une année blanche et difficile consacrée à bien d'autres choses que l'étude. Il redémarre aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur où il rencontre les personnes qui sont encore aujourd'hui ses amis. Il y crée le journal des étudiants de la Faculté de Droit, le Lex Press. En 1990, il part à Louvain-la-Neuve en journalisme et fonde avec 7 amis le Kot-é-Hom : version universitaire du "Cercle des poètes disparus". L'année suivante, il reprend avec ses amis le Kot ONU qui organisera début 1992 la première simulation en Belgique d'une Assemblée générale des Nations Unies. C'est là que se forge sa conscience d'une fraternité internationale : "parce que nous avons la conviction que nos sorts sont intimement liés". C'est au même moment que Christophe Derenne puis Hervé Capart prennent la Présidence de l'AGL et organisent le retrait institutionnel face aux autorités de l'UCL. Avec "Plus de Questions, Plus d'Universités", les cours méta puis les cours métis, ils lancent une critique de fond du modèle universitaire basé sur les cours ex cathedra. Ils l’emmènent dans le mouvement étudiant, le mandatent à la Fédération des Étudiants Francophones dont il devient président en avril 1992 un peu par hasard (à l'époque, trouver un candidat relevait de l'exploit). Il a terminé ses études de Journalisme mais reporte d'un an la remise de son mémoire pour éviter à la dernière conscription. En pleine guerre de Yougoslavie et de crise de la politique agricole commune, il devient journaliste correspondant de l'Agence Kyodo News Service auprès des institutions internationales basées à Bruxelles. Avec Ronny Balcaen comme 1er permanent à FEF, il découvre l'ampleur des inégalités, y compris dans l'enseignement supérieur. Les inégalités deviendront le fil rouge de son engagement personnel et professionnel. Le gouvernement PS-PSC de la Communauté française est alors présidé par Bernard Anselme puis Laurette Onkelinx. Ce Gouvernement hérite de la communautarisation de l'enseignement c'est-à-dire du transfert de l'austérité du Fédéral aux Communautés. L. Onkelinx supprimera 3.000 postes d'enseignants tandis que Michel Lebrun, ministre de l'enseignement supérieur, prendra plusieurs mesures gestionnaires et très problématiques sur le plan social. Pierre Verbeeren mènera le combat contre le décret sur les Grades académiques, contre le Numerus clausus en Faculté de médecine, contre le décret réunissant les 113 écoles supérieures en 26 Grandes Écoles et pour le refinancement de l'enseignement supérieur. Avec Jean-Philippe Rousseau comme vice-Président, aujourd'hui secrétaire général du Mouvement réformateur, il continuera le travail initié par Philippe Lesne d'ouverture de la FEF aux écoles supérieures. Il entamera aussi une réflexion sur la syndicalisation et l'internationalisation du mouvement étudiant. Il tentera de rapprocher l'ULB de la FEF en négociant l'entrée du Bureau des Étudiants Administrateurs (BEA) présidé par Fabrizio Bucella. Celui-ci refuse. En mars, avril et mai 1994, avec le BEA, il organise des manifestations qui prendront de plus en plus d'ampleur, avec 5.000 étudiants à Bruxelles à l'entrée de la session d'examen. C'est à ce moment qu'il cède la Présidence de la FEF à Philippe Henry, président de la Fédé de l'ULg, repéré par Jean-Marc Nollet, très actif dans les coulisses de la FEF bien que secrétaire du groupe ECOLO au parlement de la Communauté française.

Le 1er octobre 1994, il se marie avec Muriel Desmecht, psychologue clinicienne. A son retour de voyage de noce, Philippe Henry lui demande de rejoindre le staff de la FEF, n'ayant pas anticipé la reprise des manifestations étudiantes contre le décret Grandes Écoles. Plusieurs associations étudiantes d'écoles supérieures contestent la légitimité de la FEF. Il quitte le journalisme européen et rejoint alors la FEF comme salarié. Le décret Grandes Écoles est voté le 20 octobre, deux jours après une manifestation qui réunit 20.000 étudiants à Bruxelles. La contestation se durcit[2] : 30.000 étudiants se mobilisent à Liège et, le 7 novembre, le Gouvernement suspend le décret. Commencent alors 3 mois de négociations entre les étudiants et le Gouvernement. Ces négociations mobilisent Pierre Verbeeren de jour comme de nuit. Elles aboutissent, le 8 février 1995, au vote d'un nouveau décret, fort différent et si proche du premier. Entretemps, toujours dans les coulisses, Jean-Marc Nollet avait négocié l'entrée de l'ULB dans la FEF en échange de la succession de Philippe Henry accordée sans élection à Fabrizio Bucella. Jean-Philippe Rousseau et Jean-Jacques De Paoli, aussi candidats, en feront les frais. C'est donc dans la joie et la bonne humeur que l'ULBiste prend la président de la FEF, un mandat marqué par une lutte acharnée pour le refinancement de l'enseignement supérieur. Pierre Verbeeren, toujours permanent à la FEF, négocie la fin de l'alternance entre les piliers chrétien et socialiste dans la présidence du Conseil de la jeunesse d'expression française. Il finira par aboutir et obtenir des autres organisations de jeunesse de confier la présidence à quelqu'un venant de la FEF. Fabrizio Bucella décidera de confier cette présidence à Philippe Henry plutôt qu'à Pierre Verbeeren. Au même moment, Fabrizio Bucella se déclare candidat à sa propre succession et propose de ne pas organiser d'élections. Malheureusement, un certain Grégor Chapelle, compagnon de la présidente de l'AGL, Isabelle Ferreras, veut aussi présenter sa candidature. Pierre Verbeeren défend le principe d'élections. Il est prié par le président en place de ne plus se présenter au travail et de rester loin de la FEF. De son domicile, il aide l'autre candidat à construire sa candidature, ce qui conduira plusieurs délégations étudiantes à lui reprocher son manque de neutralité alors qu'il est employé de l'organisation. Les grandes manœuvres commencent pour aboutir en mai 1996 à l'élection de Grégor Chapelle[3]. Elles ne cesseront jamais et conduiront à sa démission en mars 1997[4]. Pierre Verbeeren, totalement associé à Grégor Chapelle dont il est devenu un ami proche, quitte également la FEF.

Avec Denis Bribosia, il consacre l'année 1997 au mouvement Émergence, pendant francophone de Triangel[5], créé par Vincent Van Quickenborne avec le soutien du Groupe Coudenberg. L'idée fondatrice d’Émergence est de rassembler les jeunes désireux de faire de la politique autour d'une nouvelle culture politique, contre la pilarisation de l’État belge et contre son lotissement. Au même moment se créent les Comités blancs dans la foulée de la Marche blanche[6]. Pierre Verbeeren s'impliquera dans la coordination nationale de ce mouvement et fera la jonction entre Émergence et le mouvement. L'opposition à Emergence des Jeunes Ecolo emmenés par Christos Doulkeridis (qui juge le projet trop proche de leur identité) et le départ de Vincent Van Quickenborne pour fonder ID21[7] avec Bert Anciaux provoquent la fin de Triangel et d'Emergence. Pierre Verbeeren restera proche des Comités blancs et critiquera vertement l’establishment pour son dédain à l'égard des classes populaires. Selon lui, les intellectuels auraient été bien inspirés de ne pas critiquer les 130 Comités blancs et de les soutenir pour leur permettre de devenir un véritable mouvement d'éducation populaire fondé sur la critique de la maltraitance institutionnelle.

Entretemps, en 1996, avec Thomas Lemaigre et d'autres personnes proches du Cirque Divers et du Mensuel C4[8], il lance l'Agence Alter[9] et le quinzomadaire Alter Echos[10] (dont le premier numéro sortira le 24 février 1997). Il en sera le directeur de 1996 à 2002 mais n'en sera salarié qu'à partir de janvier 1998. Alter Echos veut soutenir l'innovation sociale à l'heure où l'insertion socioprofessionnelle devient un cul-de-sac faute d'emploi. L'idée n'est pas de construire un journal d'opinion additionnel mais de suivre de façon la plus descriptive possible l'actualité dans les secteurs de l'insertion, de l'emploi, puis de l'économie sociale, du développement local, du logement et des alternatives émergentes.


  1. Pros Vandebroek, « 25 ans d'austérité dans l'enseignement », sur www.skolo.org (consulté le )
  2. Patrick Balcaen, « Le mouvement étudiant » (consulté le )
  3. Pierre Bouillon, « Bucella remet le flambeau, Chapelle sur le velours ? » (consulté le )
  4. Pierre Bouillon, « La FEF perd la tête et son président » (consulté le )
  5. (nl) Raf Gerits en Annemie Deckx, « De nieuwe politieke kultuur (4): Triangel » (consulté le )
  6. Benoit Rihoux, « Disparitions d'enfants et Justice : émergence de nouveaux acteurs », Courrier hebdomadaire du CRISP 1998/5-6 (N° 1590-1591), pages 1 à 72 (consulté le )
  7. (nl) Belga, « Van Quickenborne wordt woordvoerder van ID21 » (consulté le )
  8. « C4, le magazine qui vous pend au nez. » (consulté le )
  9. « Site de l'Agence Alter » (consulté le )
  10. « Alter Echos » (consulté le )