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Joseph Amand Vasselot[pas clair] (1762-1796) est un officier de marine français, et un général vendéen lors de la Guerre de Vendée. Il est connu sous le nom de chevalier d'Annemarie et de baron de Vasselot, seigneur de Charlet.[1]

Origines[modifier | modifier le code]

Joseph A(r)mand[2] (de)[3] Vasselot, dit baron de Vasselot[4][5], naît le 18 juillet 1762 à La Guierche (commune de Saint-Amand-sur-Sèvre).[6] Il est le cinquième enfant issu du mariage le 2 septembre 1755 de Jacques Vasselot (1713-1787), Marquis de Vasselot, d'Annemarie et de Saint-Mesmin, et de Françoise Petit de la Guierche (1735-1777).[7]

Joseph Amand appartient à la branche d'Annemarie de la famille Vasselot, d'ancienne noblesse française.

Son enfance s'écoule au Chateigner, paroisse de Jazeneuil, près de Lusignan. Il est reçu chevalier de Malte le 8 septembre 1776.[8]

Carrière maritime[modifier | modifier le code]

A 15 ans, Joseph Amand de Vasselot part pour Brest, et entre dans la Marine Royale avec le grade d'aspirant.[9]

Dans les années qui suivent, ses engagements successifs vont le conduire à participer à la guerre contre l'Angleterre, et à prendre part à la lutte pour l'indépendance des futurs Etats-Unis d'Amérique.[10]
En 1780-1781, Joseph Amand Vasselot est garde marine sur le Magnanime (vaisseau de 74) à l'armée d'Europe.
En 1782-1783, il est enseigne sur le Clairvoyant, armée des Antilles, puis le Northumberland.
En 1784-1786, il est enseigne sur le Danaë, (frégate de 39) aux îles du Vent.
En 1786, il devient lieutenant sur la Félicité (frégate de 39), escadre d'évolution.
Joseph Amand a également commandé la goélette du Roi, la Louise, du 17 novembre 1784 au 20 décembre 1785.[11]

Il devient franc-maçon en 1786, au sein de la loge L'Heureuse Rencontre de Brest.[12]

Le 1er février 1787, Joseph Amand quitte la Marine pour habiter sa terre de Charlée (ou Charlet) près de Châtellerault dont il hérite à la mort de son père.

Activité pendant la période révolutionnaire[modifier | modifier le code]

En 1789, il est électeur de la noblesse aux Etats Généraux.[13] Par sa participation à la guerre d'indépendance américaine, et par son activité au sein de la loge maçonnique L'Heureuse Rencontre, Joseph Amand est alors probablement ouvert aux "idées nouvelles" portées par la Révolution française.

En 1790, Joseph Amand Vasselot est commandant en second de la garde nationale de Châtellerault.[14]

La fuite du Roi et son arrestation à Varenne provoquent l'émigration en masse de ceux qui se font un devoir de libérer leur Souverain. Joseph Amand Vasselot émigre alors une première fois, probablement en juillet 1791, revient pour éviter les conséquences de la loi sur les émigrés, et émigre à nouveau le 21 juin 1792.[15] Il prend part à la campagne de 1792, dans le Régiment de Chasseurs à cheval de l'armée des Princes, composé de compagnies de la Marine. Après Valmy, il se retrouve à Aix-la-Chapelle chez sa soeur où il reste deux ans.

Cousin de La Rochejacquelein et de Lescure[16], et connaissant Charette avec lequel il a navigué sur le Clairvoyant[17], ayant le fief familial de Saint-Mesmin en pleine Vendée militaire, Joseph Amand a les relations pour entrer en résistance.

En septembre 1794, il part pour l'Angleterre et devient aide de camp de Puisaye. Envoyé en mission en France, il y débarque le 15 février 1795, est arrêté et emprisonné à Rennes, puis libéré le 22 avril. Il remplace alors Sapinaud, qui -découragé- s'est démis de ses fonctions dans l'armée vendéenne. Déguisé en marchand de bestiaux, il est reconnu et arrêté le 2 mai 1796. Jugé aux Hesbiers, il est fusillé au Mesnard-La Barotière le 4 mai 1796 sous les fenêtres de sa fiancée, Marie de Mesnard, forcée d'assister à l'exécution par les soldats Bleus.[18]

Il est alors l'un des derniers chefs vendéens.[19] Après la mort de Stofflet le 25 février 1796 et celle de Charette le 29 mars, la chute de Vasselot scelle la fin de la deuxième guerre de Vendée.

Sources complémentaires[modifier | modifier le code]

Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p.221 à 225
Françoise de Marcé des Louppes, Un vendéen oublié : Joseph-Amand de Vasselot d'Annemarie (1762-1796), revue du Bas-Poitou, 1958, p.411 à 418

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Plaque érigée le 20 septembre 1953 au château de Mesnard par le Souvenir Vendéen à la mémoire d'Amand de Vasselot et de ses compagnons
  • Monsieur de Vasselot, chanson d'Anne Bernet, 1985[20]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Armand (1919-2003) et Philippe (1950-) de Vasselot de Régné, Une histoire de famille, 2003
  2. Certains auteurs ont déformé le prénom "Amand" en "Armand". Et l'on trouve également "Joseph Amand" raccourci en "Amand" seul.
  3. L'usage de la particule n'est pas figé. S'il est probable que Joseph Amand fut baptisé sous le patronyme "Vasselot" (sans "de" devant), les commentateurs ultérieurs prirent l'habitude d'y accoler une particule. Le frère aîné de Joseph Amand, Jacques (1758-1828), reçut d'ailleurs les honneurs de la Cour sous le titre de "comte de Vasselot d'Annemarie" en 1789. Ces variations peuvent étonner aujourd'hui, mais elles étaient courantes à l'époque. Elle n'ôtent ni n'ajoutent rien à l'état noble.
  4. Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p.221
  5. Armorial de la noblesse du Poitou convoquée pour les Etats Généraux en 1789, Poitiers, 1874. Le titre du chef de famille, marquis, est ensuite décliné : ses frères sont comte, vicomte et baron de Vasselot.
  6. François-Alexandre de La Chesnaye Desbois (1699-1784), Dictionnaire de la noblesse, 2nde édition, Tome XII, 1778, p.740 : "Joseph-Amand [de Vasselot], né le 18 juillet 1762"
  7. Armand (1919-2003) et Philippe (1950-) de Vasselot de Régné, Une histoire de famille, 2003
  8. Armand (1919-2003) et Philippe (1950-) de Vasselot de Régné, Une histoire de famille, 2003
  9. François-Alexandre de La Chesnaye Desbois (1699-1784), Dictionnaire de la noblesse, 2nde édition, Tome XII, 1778, p.740 : "Joseph-Amand [de Vasselot], [...] à l'Ecole de la Marine, dont il est aspirant"
  10. Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p.221
  11. Archives du Ministère de la Marine, Etats de service
  12. Jean-Marc Van hille, Dictionnaire des marins francs-maçons, gens de mer et professions connexes au XVIIIème, XIXème et XXème siècle, SPM Société Ponantaise d'Histoire Maritime, 2011, p.523
  13. Armand de La Porte, Armorial de la noblesse du Poitou convoquée pour les Etats Généraux en 1789, Poitiers, 1874. On notera qu'Amand Joseph figure là sous les prénoms d'Auguste Jules : les initiales sont les mêmes, et les prénoms ont pu être reconstitués à partir de ces initiales par un historien expéditif. Il reste que la désignation de la terre de Charlet (ou Charlée) ne laisse aucun doute : il s'agit bien de Joseph Amand, seigneur de cette terre en 1789.
  14. Armand (1919-2003) et Philippe (1950-) de Vasselot de Régné, Une histoire de famille, 2003
  15. Alfred Prouhet, Les électeurs de la noblesse du Poitou en 1789, Mémoire de la société des antiquaires de l'Ouest, 1ère série, XXV, 138 et 139 et Antoine Proust, Archives de l'Ouest, série A N° 1. Prouhet 139 : "Lieutement de vaisseau, propriétaire à Châtellerault, son domicile, émigra le 21 juin 1792"
  16. Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820, p.221
  17. Françoise de Marcé des Louppes, Un vendéen oublié : Joseph-Amand de Vasselot d'Annemarie (1762-1796), revue du Bas-Poitou, 1958, p.411 à 418
  18. Armand (1919-2003) et Philippe (1950-) de Vasselot de Régné, Une histoire de famille, 2003
  19. Alphonse de Beauchamp, Histoire de la Guerre de la Vendée, ou tableau des guerres civiles de l'Ouest depuis 1792 jusqu'en 1815, Paris, 1820. Dans cet ouvrage, l'auteur consacre un long passage à Joseph Amand Vasselot. Il conte notamment sa carrière, son parcours militaire, la chute du château de Saint-Mesmin qui tint tête à 2000 soldats bleus avec seulement 50 défenseurs, la résistance de Vasselot après la mort de Charette, et son arrestation aussitôt suivie de son exécution. Beauchamp précise : "ce chef [Charette] alors aux abois, Vasselot et Grignon, qu'on peut nommer les derniers vendéens, eurent à soutenir tout le poids de la guerre."
  20. Historienne et femme de lettres, Anne Bernet livre dans sa chanson "Monsieur de Vasselot" un texte inspiré, et historiquement fidèle :

    "Va dire au Château de la Barotière
    Que monsieur de Vasselot est rentré d’Angleterre.
    Mais dépêche-toi, Jean, car cela fait longtemps,
    Au moins trois printemps, que Mademoiselle l’attend.

    Ne dis pas au château de la Barotière
    Que monsieur de Vasselot revient pour faire la guerre.
    Mademoiselle qui l’aime tant en mourrait de chagrin
    S’il tombait dans nos champs un de ces jours prochains.

    Va dire au château de la Barotière
    A monsieur de Vasselot : Charette est pris d’hier.
    Pour sauver notre foi, il faut le délivrer.
    C’en sera fini du Roy si Charette est tué.

    Ne dis pas au château de la Barotière
    Que monsieur de Vasselot, surpris par la rivière,
    N’a pu trouver de pont pour tous ses cavaliers
    Et qu’il n’était plus temps lorsqu’il est arrivé.

    Va dire au château de la Barotière
    A monsieur de Vasselot qu’il rentre en Angleterre.
    Les Bleus sont après lui et le cherchent partout,
    S’il veut sauver sa vie, qu’il parte loin de nous.

    Ne dis pas au château de la Barotière
    Que monsieur de Vasselot veut rester sur ses terres.
    Il aime trop Mademoiselle et pour la voir encore
    Et pour rester près d’elle, il va risquer la mort.

    Dans la cour du château de la Barotière,
    Monsieur de Vasselot fut fusillé hier.
    Et devant Mademoiselle qui n’a pu empêcher
    Nos ennemis cruels de lui tuer son fiancé."