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Utilisateur:Mathias Déon FFPAPF/Brouillon

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Fédération Française du Prêt à Porter Féminin[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Fondements[modifier | modifier le code]

1929 : La naissance de la Fédération[modifier | modifier le code]

A l’aube des années 30, Paris dicte sa loi au monde entier et la mode, jusqu’alors réservée à une élite, est désormais accessible à tous et se produit en plus grandes séries. Quelques mois avant le krach boursier de Wall Street, les syndicats de confectionneurs et ceux de la couture en gros de Paris et de province se regroupent, pour constituer le 29 juin 1929, la Fédération du Vêtement qui représente les industries de transformation du tissu. La Fédération se donne pour vocation d’organiser ce secteur d’activité, de favoriser l’exportation et de défendre les intérêts de la profession auprès des Pouvoirs publics.

La Fédération du Vêtement s’organise en commissions (finances, commerce et transports, travail et enseignement technique, règlement de la propagande et des fêtes) avec pour objectifs communs d’intervenir auprès des Pouvoirs publics, d’unifier les us et pratiques, d’améliorer l’enseignement technique et d’offrir à ses adhérents des services de renseignements et de placement.

Progressivement, les jupes se rallongent, les lignes du corps s’affirment et s’affinent et la mode est de nouveau très codifiée.

Sous l’effet de la crise, La Fédération du vêtement cherche à accroître la productivité des entreprises, mais la main d’œuvre spécialisée fait défaut et l’on recourt de plus en plus à la main d’œuvre étrangère. La Fédération se préoccupe de la sauvegarde du commerce extérieur qui se trouve très entravé par l’élévation générale de barrières douanières.

La notion de production en plus grandes séries va contribuer à faire évoluer les mentalités des confectionneurs en mettant l’accent sur le retard accumulé dans les infrastructures. Des magasins populaires, en effet, voient le jour, affichant des prix uniques pour une marchandise standardisée. Il devient urgent de moderniser les structures de production qui demeurent à un stade très artisanal : le secteur est peu mécanisé, il fait appel à la sous-traitance et travail à domicile.

En mai 1936, pressées par des impératifs de productivité, les ouvrières exigent le respect des horaires officiels, la suppression du travail aux pièces, quinze jours de congés payés et une revalorisation de leur salaire. Des grèves s’ensuivent qui aboutissent à la signature des Accords de Matignon, le 12 juin 1936.

La Seconde Guerre mondiale constitue un épisode particulièrement douloureux. Partout, on fait face comme on peut aux restrictions qui s’imposent. Le Système D s’impose. La confection, constituée d’une myriade de petites entreprises, est sous le coup de mesures discriminatoires prises par le régime de Vichy qui interdisent aux juifs de posséder une entreprise. Beaucoup cessent leur activité, ou sont obligés de vendre en catastrophe des entreprises florissantes (ce fut le cas pour Albert Weill Jeune & Fils). Il s’ensuit une réduction considérable du volume des pièces confectionnées, autant pour les vêtements féminins que masculins : la confection qui produisait 20 millions de pièces en 1938, n’en livre plus que 5 800 000 en 1943[1] . Cependant, la Fédération poursuit vaillamment ses activités : organiser la répartition du textile, inciter ses adhérents à se regrouper, moraliser la profession tout en tentant obstinément d’orienter la production vers la qualité...

1946 -1953 : La Fédération d’après-guerre[modifier | modifier le code]

Dans l’immédiat après-guerre, sous la conduite d'Albert Lempereur, qui, 17 ans durant, assurera la présidence de la Fédération, la confection commence sa métamorphose. Dès 1946, l’appellation désuète de « confection pour dames » disparaît au profit d’« industries du vêtement féminin ».  Inspirée par le succès du « ready-to-wear américain », la confection change non seulement de nom, mais aussi d’image et de méthodes : la Fédération orchestre de vastes opérations de communication, relayées par la presse et la publicité. Collant à son époque, le prêt-à-porter français va conquérir un nombre toujours plus grand de  consommatrices de toutes nationalités.

Si la profession subit de plein fouet la pénurie de matières premières, le manque de liquidités, la crise sociale, l’emprise de l’Etat sur l’économie, la situation va pourtant s’améliorer : sous l’impulsion de la Fédération, les années 50 seront déterminantes. La profession se modernise, les consommatrices reviennent, en France comme à l’international.

« Faire savoir le savoir-faire », selon Albert Lempereur.

1953 : La Fédération crée le "Prêt-à-Porter"[modifier | modifier le code]

Dans le cadre du Plan Marshall, dès 1953 la Fédération organise plusieurs missions d’étude aux Etats-Unis où le « ready-to-wear » triomphe. Lors de son second voyage, en 1955, Albert Lempereur, emmènera, outre les confectionneurs, plusieurs journalistes et publicitaires, qui vont ainsi se rendre compte que, toute créative et de qualité qu'elle soit, la production française ne pourra se développer sans le relais de la presse et de la publicité. A l'initiative de Jean-Claude Weill, autre pionnier de la modernisation, l'expression prêt-à-porter, traduction littérale de l'américain "ready-to-wear" est alors adoptée… Un changement de vocabulaire qui se révèle décisif !

Le passage aux grandes séries représente un important changement d’échelle dans l’industrie de l’habillement féminin et impose désormais la nécessité de construire des usines. Et comme il est impossible de les bâtir à Paris, on commence à décentraliser les unités de production, initiative encouragée, dès 1956, par le Gouvernement.

A cette époque, Weill est le premier à apposer sur ses vêtements une griffe à son nom, et à lancer un slogan "Weill vous va" et un logo - une calèche - imaginés par la toute jeune agence Publicis.

Financièrement soutenue par l’Etat, la communication de la Fédération se développe sur plusieurs fronts : la collaboration avec les médias, fers de lance de cette conquête du marché intérieur, croît et embellit. Les conférences de presse se multiplient devant des journalistes enthousiasmées de ce renouveau. ELLE, Le Jardin des Modes, Marie-Claire et Marie-France épousent avec joie la cause du prêt-à-porter et font fleurir ses créations sur leurs pages.

Parallèlement, la Fédération s'adresse à la profession, recrutant de nouveaux adhérents et suscitant de nouvelles structures pour répondre aux exigences d'une société de consommation en plein essor.

En juin 1956, le premier Salon national du Prêt à Porter ouvre ses portes au Théâtre des Ambassadeurs. Avec le concours du CNCE (Centre National du Commerce Extérieur) la Fédération organise également la Semaine de l’Exportation.

En 1958, le Salon s'installe au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Le Prêt à Porter gagne du terrain. Grands couturiers et grands confectionneurs développent de nouvelles lignes et se regroupent par affinités. Producteurs de fibres, filateurs, tisseurs, commerçants et fabricants ressentent le besoin d'une coordination.

Très vite, le Salon s'affirme comme l'entité fédératrice des différents groupes et composantes de la profession. Au moment où s'ouvre le Marché Commun, Albert Lempereur, toujours précurseur, sent la nécessité de passer à la dimension internationale et de faire de ce Salon grandissant une entreprise commerciale. Lorsqu'il quitte la présidence, en 1963, Albert Lempereur laisse à la Fédération une entreprise en pleine expansion, dotée de 135 adhérents et d'un Salon international du Prêt-à-Porter, désormais installé sur 3700 m2 de stands à la Porte de Versailles !

1963 - 1980 : L'explosion du Prêt-à-Porter[modifier | modifier le code]

Pour dessiner leurs collections, les fabricants font désormais appel à des stylistes: c'est une révolution qui va totalement et définitivement bouleverser les données de la mode.

Au début des années 60, les tout jeunes stylistes vont inventer la mode dont tous rêvent ensemble et les boutiques se multiplient. le marché intérieur connaît un essor fulgurant : à la fin des années 1960, plus de 80% des Françaises s’habilleront en prêt-à-porter, tandis qu’en moins d’une décennie, les exportations auront été multipliées par cinq.

C'est une période euphorique pour les entreprises qui voient leur chiffre d’affaires progresser d’année en année. Structurellement, une mutation profonde s’opère dans le système de production : avant les délocalisations, la décentralisation est à l’ordre du jour.

De nouvelles habitudes de consommation voient le jour, et ce au profit du prêt-à-porter.

Sous l'égide de la Fédération, les fabricants réagissent et s'adaptent en engageant de jeunes dessinateurs qui vont donner au prêt-à-porter un style aux multiples variantes, riche de l'apport de leur fougue, de leur fantaisie, de leur personnalité. Gérard Pipart, chez Germaine et Jeanne, puis chez Chloé, Michèle Rosier chez V de V, Emmanuelle Khahn chez Cacharel, Anne-Marie Beretta pour Ramosport, Lil et Jacqueline Jacobson pour Dorothée Bis, Chantal Thomass … sont à l'avant-garde d'une longue liste qui révolutionne les façons de se vêtir.

Le réseau de distribution suit évidemment cette mutation : les fabricants ouvrent leurs boutiques, et les premières boutiques multimarques voient le jour à Paris.

Multipliant les études de marché et campagnes d’information, la Fédération suit au plus près les aspirations des consommatrices qui changent de plus en plus vite.

Les efforts de la Fédération se concentrent sur l’accompagnement des entreprises dans leur mutation structurelle, sur le développement des exportations et cela passe par une meilleure compréhension de ce qu’est la mode et par une communication de venue indispensable.

De spectaculaires opérations de promotion du prêt-à-porter sont organisées lors des salons qui prennent une envergure sans précédent et attirent en 1973, plus de 1000 journalistes sur les 70 000 m2 de la Porte de Versailles. Londres, New York, Milan se retrouvent au Salon, où se concentre la quintessence de cet essor sans précédent.

Après l’Europe, ce sont d’autres marchés plus éloignés que la Fédération entend conquérir comme les États-Unis, le Canada ou l’Extrême-Orient, car la préoccupation majeure des années 1970 est la montée en puissance des importations en provenance des pays à bas salaires.

Une seconde génération de stylistes, les « Créateurs de mode », parmi lesquels figurent Thierry Mugler, Claude Montana, Jean-Paul Gaultier, Sonia Rykiel, Agnès b., Azzedine Alaïa, etc. choisissent de travailler pour leur propre compte en créant un univers qui leur ressemble.

Durant les années 60, l’usine intégrée impose son modèle. Les pionniers sont Weill, Gérard Pasquier, Weinberg, Claude Havrey, André Bercher, parmi d’autres.

La décentralisation, encouragée par le Gouvernement, voit nombre d’usines fleurir en province, dotées des derniers perfectionnements technologiques (machines ultra-modernes et bientôt, conception et dessin assistés par ordinateur).

À l’étranger, la Fédération s’assure progressivement l’appui de bureaux permanents de représentation, notamment aux États-Unis. L'élargissement progressif du Marché Commun, puis l’apparition sur le marché mondial des productions à bas prix des pays émergents, bouleversent la donne du commerce international. Face à cette situation nouvelle, dès la fin des années 70, la Fédération ne cesse d’appeler l’attention de ses adhérents sur la nécessité d’adapter les entreprises tout en redéployant le commerce extérieur pour tenter de le maintenir à un niveau élevé.

1980 - La Fédération, la création et la mondialisation[modifier | modifier le code]

La profession s’engage dès 1980 dans un vaste mouvement de restructuration sous la double pression de la concurrence mondiale et de l’éclatement des phénomènes de mode. La Fédération, avec le concours des Syndicats régionaux, contribue à bâtir une stratégie professionnelle tout en continuant de mener de spectaculaires opérations de communication. Le Salon des années 1990 se fera donc décrypteur de tendances tandis que la Fédération prospectera toujours plus loin pour trouver de nouveaux marchés…

Sous l’impulsion de son Président, Daniel Hechter, la Fédération organise à deux reprises deux manifestations monstres, l’une en 1985 qui part de l’Etoile et se développe avenue Foch, et l’autre, deux ans plus tard, comme une première mondiale où, sur le Trocadéro, défilent mille mannequins devant des tribunes de 12 000 spectateurs et 250 000 téléspectateurs 

En 1985, la Fédération regroupe 20 syndicats régionaux et compte 980 entreprises qui emploient 70 000 salariés, dont 85% de femmes.

Elle s’attache à promouvoir un tissu créatif de PME, tout en préservant une industrie performante de la mode . « Circuit long » et « circuit court » vont ainsi coexister. D’un côté, on procède à des délocalisations massives, et de l’autre, on fait appel à une production de proximité, à l’instar du modèle développé par le quartier du Sentier : en misant sur la créativité, il va offrir au cours des années 1980 des modèles de réussite tout à fait exemplaires, à l'instar de Naf Naf, Kookaï ou Morgan. 

La mutation rapide qui s’opère fait apparaître un besoin urgent de formation car de nouvelles professions se créent, liées à la logistique (sourcing, dispatching, etc). En créant en 1985 l’Institut Français de la mode, une nouvelle étape va donc être franchie. Poursuivant dans cette voie, la Fédération ouvrira en 1993 Mod’Spé Paris, dont la vocation est essentiellement tournée vers l’enseignement du marketing.

Années 2000 : accompagner la nouvelle créativité[modifier | modifier le code]

Pour accompagner les jeunes talents, la Fédération s’est dotée en 2003 d’un service qui a pour mission d’accompagner ces jeunes créateurs dans l’élaboration de leur business plan, dans leurs démarches administratives ainsi que dans la présentation de leurs collections en France et à l’étranger. Une convention avec la Ville de Paris est également signée en faveur de la jeune création.

A cette époque s’ajoute le souci de la provenance, le besoin d’avoir, comme dans la nourriture, une certaine « traçabilité » des articles de mode. C’est un courant « éthique » qui monte en puissance, qui préfère les matériaux naturels ou recyclés et, surtout, qui accorde une importance de plus en plus grande au lieu de production. Dans cette dynamique, la Fédération met place une équipe permanente pour répondre à cette demande et inaugure un espace appelé « So Ethic » au sein du salon Prêt à Porter Paris en 2006.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin est aujourd'hui composée de 8 syndicats régionaux représentant l’ensemble du territoire français.

Forte de la diversité de ses adhérents qui traduit la pluralité des modèles économiques et des territoires, la Fédération propose aux dirigeants des entreprises de mode un accompagnement opérationnel sur les principaux enjeux du secteur que sont notamment la transformation digitale, le wholesale, le financement des marques, le développement durable, l’export et la formation.

Depuis 2016, elle est présidée par Pierre-François Le Louët (Président de l'agence NellyRodi).

Activité[modifier | modifier le code]

La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin a pour mission de défendre les intérêts des marques de mode, promouvoir, accompagner et aider les entrepreneurs de mode à se développer en France mais aussi à l'international et promouvoir les initiatives de la profession.

Elle entretient des liens étroits avec l’ensemble des instances françaises et européennes et relaie auprès des Pouvoirs Publics les intérêts des entreprises qu’elle représente.

Depuis 2017, La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin a créé programme d'accompagnement intitulé Talents afin de soutenir et accompagner les créateurs émergents.


  1. Didier Grumbach, « Histoires de la mode », Paris, Seuil, , p. 128