Utilisateur:Leonard Fibonacci/Tiberius Claudius Balbilus

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Tiberius Claudius Balbillus, dont le nom complet est Tiberius Claudius Balbillus Modestus[N 1] (grec ancien : Τιβέριος Κλαύδιος Βαλβίλλος Μόδεστος[1]), né en l'an 3 et mort en 79[1], est un éminent savant, politicien et astrologue romain sous les empereurs romains Claude à Vespasien[2]. Il est notamment préfet d'Égypte de 55 à 59 sous Néron[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Ascendance et début de vie[modifier | modifier le code]

Le lieu de naissance présumé de Balbillus est Alexandrie, dans la province romaine d'Égypte[1], et l'année de sa naissance est l'an 3 apr. J.-C.[1] C'était un noble romano-égyptien avec des ascendants grecs mais aussi arméniens et mèdes. Il est le fils[2],[4],[5] et le plus jeune enfant de Tiberius Claudius Thrasyllus aussi connu sous le nom de Thrasylle de Mendès, savant et astrologue grec du début du siècle qui devient l'ami personnel de l'empereur Tibère[6] et d'Aka II de Commagène[5], une princesse du royaume de Commagène[4] et arrière-petite-fille de Antiochos Ier de Commagène. [une Princesse du Royaume de Commagene [15] étant une grande, petite-fille d' Antiochus I Theos de Commagene et son épouse, Isias Philostorgos.]

Balbillus a au moins une sœur aînée[5],[7]. Elle épouse le chevalier romain Lucius Ennius[8],[5],[7]. Par elle, Balbillus est l'oncle maternel de Ennia Thrasylla qui épouse le préfet du prétoire Naevius Sutorius Macro, et peut-être le grand-oncle de Lucius Ennius Ferox, un soldat romain qui sert durant le règne de Vespasien[9].

L'empereur Claude (41 - 54).

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Bien que Balbillus soit né et ait grandi en Égypte, il est membre de l'ordre équestre de Rome[10], où il vit dorénavant. Balbillus est un ami du neveu de Tibère, Claude[11]: ils se connaissent depuis qu'ils sont enfants et se sont rencontrés dans la maison de son père.

Un papyrus daté du mentionne Balbillus comme l'un des propriétaires d'un établissement de bains situées dans la ville de Theogonis en Égypte ainsi que le bail des bains et les taxes à payer pour ses revenus[12].

Sous le règne de l’empereur Caligula, Balbillus quitte Rome et retourne à Alexandrie.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Inscription d'Éphèse donnant la carrière de Tiberius Claudius Babillus (AE 1924, 00078).

Après l'assassinat de Caligula le , son oncle paternel Claude lui succède comme empereur romain. La carrière politique de Balbillus commence sous le règne de ce dernier[11]. Il quitte Alexandrie pour Rome, et soutient Claude comme un ami quand il devient empereur[3]. Il l'accompagne dans son expédition sur l'île de Britannia en 43[3], servant comme officier de la legio XX Valeria Victrix. Il est tribun militaire et commandant de l'ingénierie militaire[3],[2] et est probablement un des premiers Grecs à aller en Grande-Bretagne. Quand Claude et ses légions retournent à Rome, Balbillus est récompensé d'une couronne d'honneur.

Balbillus est l'un des plus hauts magistrats de rang équestre[10] qui sert à Rome. Après son retour à Rome, il reçoit un important poste en Égypte[2]. À Alexandrie, Balbillus est nommé grand-prêtre du temple d'Hermès et directeur de la bibliothèque d'Alexandrie, et il partage son temps entre cette ville et Rome. Peu de temps après, il sert comme procurateur dans la province d'Asie[11],[3].

En octobre 54, Claude meurt et Néron lui succède comme empereur. Sous Néron, Balbillus est nommé préfet d'Égypte de l’an 55 à 59[3]. Après sa préfecture, il continue de vivre à Alexandrie.

Astrologue[modifier | modifier le code]

L'empereur Néron (54 - 68).

Balbillus succède à son père dans ses compétences en astrologie[13].

Il devient un astrologue éminent à Rome[14]. Pendant le règne de Claude, il est son conseiller, après avoir fait passer un décret expulsant tous les astrologues de la ville, et prédit une éclipse qui tomberait le jour d'un anniversaire de l'empereur. Pendant le règne de Néron, Balbilus sert comme conseiller astrologue de l’empereur et de sa mère[11], Agrippine la Jeune. Une comète passe dans le ciel en 60 ou 64, signalant la mort d'un grand personnage. Balbillus tente de calmer les craintes de Néron en notant que la solution habituelle est d'assassiner des citoyens éminents, apaisant ainsi les dieux[11]. Néron en convient, tuant de nombreux nobles. Comme Balbillus s'est avéré être un éminent astrologue, il évite la mort de nombreux astrologues sous Néron. Sous le règne de Vespasien, Balbillus revient à Rome depuis Alexandrie et sert d'astrologue à l'empereur[15], auprès duquel il est en faveur[3].

Balbillus est un érudit[10]. Sénèque le décrit comme « un excellent homme de savoir sur de nombreuses branches d'études[16] ». Il écrit un traité d'astrologie, titré Astrologumena[3], dont des fragments ont survécu. Ce livre s'adresse à Hermogenes[2].

Descendance[modifier | modifier le code]

L'identité de l'épouse de Balbillus est inconnue. C'est probablement une noble grecque de l'aristocratie orientale. Il est possible qu'elle ait des liens avec une famille royale, de Commagène ou autre[17]. De cette union, Balbillus a une fille appelée Claudia Capitolina[17]. C'est son seul enfant connu. Elle hérite son nom de Claudia de son père et son cognomen Capitolina est probablement héritée de sa mère.

En 64, Capitolina épouse le prince Caius Julius Archelaus Antiochus Epiphanes de Commagène, fils du dernier roi Antiochos IV de Commagène[10]. Le couple a un fils, appelé Gaius Julius Antiochus Epiphanes Philopappus, futur sénateur et consulaire romain, et une fille appelée Julia Balbilla, une poétesse[10]. Archelaus Antiochus Epiphanes décède en 92.

Ascendance, descendance et connexion avec la dynastie des princes de Commagène de l'époque des Julio-Claudiens aux Antonins. Arbre non exhaustif.

Entre 94 et 98, Claudia Capitolina se remarie avec le préfet d'Égypte Marcus Iunius Rufus[18].

L'empereur Vespasien (69 - 81).

Balbillus a deux homonymes parmi les prêtres d'Émèse du culte d'Élagabal à Rome, Tiberius Julius Balbillus et Titus Julius Balbillus[19] qui vivent dans la deuxième moitié du IIe siècle et la première moitié du IIIe siècle. Comme Balbillus, Tiberius Julius Balbillus et Titus Julius Balbillus sont des descendants du roi Antiochos Ier de Commagène[20].

Honneurs posthumes[modifier | modifier le code]

Balbillus meurt en 79, peut-être en juin, avant l'empereur Vespasien[21]. Dans ses dernières années, Balbilus vit à Éphèse[22].

Vespasien lui a accordé des privilèges ainsi qu'à sa ville d'Ephèse en raison de sa compétence dans l'art[22]. Comme Vespasien a une très haute opinion de lui et l'a favorisé dans sa carrière, il a consacré et permis aux Éphésiens d'instituer des jeux tenus en son honneur[17]. Ces jeux commencent par un festival sportif appelé « Jeux Balbilléens ». Nommé d'après lui, cet évènement se tient à Éphèse de 79 jusqu'au IIIe siècle[21]. Une inscription à Éphèse honore Balbillus et sa fille[21].

Balbillus est honoré par sa petite-fille Julia Balbilla de deux épigrammes en grec éolien datées de 130. Ces deux épigrammes font partie d'ún groupe de quatre inscrites et préservées sur les parties inférieures d'un des colosses de Memnon, situés en Haute-Égypte. Balbilla a voyagé en Égypte parmi l'escorte d'Hadrien et de sa femme Sabine en 130. Les inscriptions de Balbilla sont commandées pour commémorer leur visite dans le pays.

Balbilla, en inscrivant son nom sur les colosses de Memnon, fait référence à son ascendance royale et aristocratique. Dans les deux dernières lignes de la deuxième épigramme, elle honore sa famille.

À mes parents qui sont nobles, et mes grands-parents,
Le sage Balbillus et Antiochus le roi.

La quatrième et dernière épigramme, Balbilla la dédie à ses parents et grands-parents. Elle est aussi dédiée à son origine aristocratique: Balbillus provient d'une lignée royale.

Les colosses de Memnon, sud et nord.
À mes pieux parents et grands-parents :
Balbillus le Sage et roi Antiochos ;
Balbillus, le père de ma mère au sang royal
et le roi Antiochos, le père de mon père.
De leur lignée je puis mon sang noble
et ces versets sont miens, pieuse Balbilla.

À actualiser[modifier | modifier le code]

Inscription d'Éphèse donnant la carrière de Tiberius Claudius Babillus (AE 1924, 00078).

Hypothèses[modifier | modifier le code]

À la suite d'Ernest Renan, certains critiques modernes proposent de l'identifier au personnage appelé Simon le Magicien dans la littérature chrétienne.

D'autres critiques estiment qu'il pourrait être le préfet d'Égypte "Modestus" qui est mentionné dans la Souda pour avoir affranchi Épaphrodite de Chéronée.

Sur Modestus Balbilus[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Autres sources[modifier | modifier le code]

Une inscription (CIL VI, 9454) indique M.METTIUS | EPAPHRODITUS | GRAMMATICS.GRAECUS | M.METTIUS.GERMANUS.L.FEC. Ce qui fait supposer à certains critiques que (Marcus) Mettius Modestus, mentioné by Pline (Ep. I. 5), est celui qui a affranchi Epaphrodite de Cheronée. Pourtant, il n'a pas été Préfet d'Égypte, alors que la Souda et d'autres sources disent bien que le "Modestus" qui l'a affranchi était préfet d'Égypte. Marcus Mettius Modestus aurait été consul suffect en 82, au lieu de [C. Arinius Mo]dest(us) qui est identifié pour ce poste.

Il est donc probable que ce M.METTIUS | EPAPHRODITUS | GRAMMATICS.GRAECUS, soit un autre personnage et que l'Epaphrodite, grammairien cité dans la Souda ait été affranchi par Balbillus Modestus.

Balbilus = Simon le Magicien ?[modifier | modifier le code]

Renan[modifier | modifier le code]

Toutes sortes d’intrigues que l’insuffisance des documents ne nous permet pas de démêler aggravaient la position des chrétiens. Les Juifs étaient très-puissants auprès de l’empereur et de Poppée[48]. Les « mathématiciens », c’est-à-dire les devins, entre autres un certain Balbillus d’Éphèse, entouraient l’empereur, et, sous prétexte d’exercer la partie de leur art qui consistait à détourner les fléaux et les mauvais présages, lui donnaient d’atroces conseils[49]. La légende qui mêle à tout ce monde de sorciers le nom de Simon le Magicien[50] est-elle sans aucun fondement ? Cela se peut sans doute ; mais le contraire se peut aussi. L’auteur de l’Apocalypse est fort préoccupé d’un « faux prophète », qu’il représente comme un suppôt de Néron, comme un thaumaturge faisant tomber le feu du ciel, donnant la vie et la parole à des statues, marquant les hommes du caractère de la Bête[51]. C’est peut-être de Balbillus qu’il s’agit ; il faut reconnaître cependant que les prodiges attribués au Faux Prophète par l’Apocalypse ont beaucoup de ressemblance avec les tours d’escamotage que la légende attribue à Simon[52]. L’emblème d’un agneau-dragon, sous lequel le Faux Prophète est désigné dans le même livre[53], convient mieux également à un faux Messie tel qu’était Simon de Gitton qu’à un simple sorcier. D’un autre côté, la légende de Simon précipité du ciel n’est pas sans analogie avec un accident qui arriva dans l’amphithéâtre, sous Néron, à un acteur qui jouait le rôle d’Icare[54]. Le parti arrêté chez l’auteur de l’Apocalypse de s’exprimer en énigmes jette sur tous ces événements beaucoup d’obscurité ; mais on ne se trompe pas en cherchant derrière chaque ligne de ce livre étrange des allusions aux circonstances anecdotiques les plus minutieuses du règne de Néron.

Sources[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est aussi connu sous le nom de Tiberius Claudius Balbillus (Bunsen, Encyclopedia of the Roman Empire, p. 66), Barbillus (idem), Babilus (article « Balbilus » de ancientlibrary.com), Balbillus (Willer Laale, Ephesus (Ephesos): An Abbreviated History from Androclus to Constantine Xi (Google eBook)) et Balbillus le Sage (Hemelrijk, Matrona Docta: Educated Women in the Roman Élite from Cornelia to Julia Domna, p. 170).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Édition[modifier | modifier le code]

  • Astrologoumena, in Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum, Bruxelles, t. 8.3 p. 103-104 et t. 8.4 p. 233-234.

Études[modifier | modifier le code]

  • Articles « Thrasyllus », « Barbillus » et « Babilus » dans ancientlibrary.com.
  • J. Hazel, Who's who in the Roman World, Psychology Press, 2002.
  • E.A. Hemelrijk, Matrona Docta: Educated Women in the Roman Élite from Cornelia to Julia Domna, Routledge, 2004.
  • R. Beck, Beck on Mithraism: Collected Works With New Essays, Ashgate Publishing Limited, 2004.
  • J.H. Holden, A History of Horoscopic Astrology, American Federation of Astrology, 2006.
  • M. Bunsen, Encyclopedia of the Roman Empire, Infobase Publishing, 2009.
  • H. Willer Laale, Ephesus (Ephesos): An Abbreviated History from Androclus to Constantine Xi (Google eBook), WestBow Press, 2011.
  • Martin Gansten, article « Balbillus and the Method of aphesis », Lund University, juillet 2012.
  • Généalogie royale d'Aka II de Commagène et de la fille de Tiberius Claudius Thrasyllus at rootsweb.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Article de Martin Gansten de la Lund University – Balbillus and the Method of aphesis, juillet 2012, p. 587.
  2. a b c d et e Holden, A History of Horoscopic Astrology, p. 29
  3. a b c d e f g et h Hazel, Who's who in the Roman World, p. 35.
  4. a et b Beck, Beck on Mithraism: Collected Works With New Essays, p. 42-43.
  5. a b c et d Généalogie royale d'Aka II de Commagène sur rootsweb.
  6. Holden, A History of Horoscopic Astrology, p. 26.
  7. a et b Généalogie de la fille de Tiberius Claudius Thrasyllus sur rootsweb.
  8. B. Levick, Tiberius: The Politician, Routledge, 1999, p. 137 et 230..
  9. Coleman-Norton, Ancient Roman Statutes, p. 151-152.
  10. a b c d et e Hemelrijk, Matrona Docta: Educated Women in the Roman Élite from Cornelia to Julia Domna, p. 170.
  11. a b c d et e Bunsen, Encyclopedia of the Roman Empire, p. 66.
  12. P.Mich.inv. 639.
  13. Article « Thrasyllus » sur ancientlibrary.com.
  14. Beck, Beck on Mithraism: Collected Works With New Essays, p. 42.
  15. Article « Barbillus » sur ancientlibrary.com.
  16. Hemelrijk, Matrona Docta: Educated Women in the Roman Élite from Cornelia to Julia Domna, p. 333
  17. a b et c Beck, Beck on Mithraism: Collected Works With New Essays, p. 43.
  18. Marie-Françoise Baslez, Dialogues d'histoire ancienne, 1992, La famille de Philopappos de Commagène. Un prince entre deux mondes, p. 96.
  19. Halsberghe, The Cult of Sol Invictus, Brill, 1972 p. 55.
  20. H. Temporini et W. Haase, 2, Principat: 9, 2, Walter de Gruyter, 1978, p. 798.
  21. a b et c Laale, Ephesus (Ephesos): An Abbreviated History from Androclus to Constantine Xi, p. 200.
  22. a et b Bunsen, Encyclopedia of the Roman Empire, p. 52.