Utilisateur:Lems77440/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cocherel
Lems77440/Brouillon
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Seine-et-Marne
Arrondissement Meaux
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de l'Ourcq
Maire
Mandat
Pierre Eelbode
2020-2026
Code postal 77440
Code commune 77120
Démographie
Gentilé Cocherellois
Population
municipale
Erreur : pas de module hab. (Erreur : pas de module Erreur : pas de module)
Géographie
Coordonnées 49° 01′ 16″ nord, 3° 06′ 07″ est
Altitude Min. 97 m
Max. 209 m
Superficie 8,27 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de La Ferté-sous-Jouarre
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Cocherel
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Cocherel
Géolocalisation sur la carte : Seine-et-Marne
Voir sur la carte topographique de Seine-et-Marne
Cocherel
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Voir sur la carte administrative d'Île-de-France
Cocherel
Liens
Site web mairiecocherel.fr

[1]

Cocherel et Crépoil (Cocherellium, Crispolium) ont formé avant 1790 deux paroisses distinctes et jusqu'en 1842 deux communes également distinctes. Une ordonnance royale du 11 décembre de cette dernière année les a réunies en une seule dont le chef-lieu a été fixé à Cocherel (1).

Dans les anciens titres Cocherel est souvent appelé Coucherel, dénomination encore usitée parfois et Couchereul; que ce nom vienne comme on l'a prétendu de Cocheria, gorges conduisant aux prés et aux bore, que Crépoil vienne du mot Crespelloe qui signifie crêpe, parce que, en ce lieu de bon pâturage et de bon beurre, il se fabriquait beaucoup de beignets de ce nom, ces étymologies sont assez agréables et assez amusantes pour qu'il n'y soit pas contredit.

La ville est à une altitude qui atteint 204 mètres près du bois de Montjay (aujourd’hui bois de Montgé). C'est, après Saint-Georges, de la commune de Verdelot, le point le plus élevé du département de Seine-et-Marne ; il n'y existe pas de cours d'eaux superficiel permanent, mais seulement des rus (de la Vanche, de Méranne, des Plants), qui roulent les eaux de pluie et les conduisent à la rivière d'Ourcq. Le sol du territoire, léger au sud et au sud-ouest, est limoneux vers l'est, argileux au nord et à l'ouest. Le sol du village lui-même est naturellement humide ; l'hygiène de 1888 demande que le rez-de-chaussée des habitations soit surélevé et que le plâtre y soit employé avec réserve.

L'argile et le gypse, que renferme le sous-sol, ont donné naissance à deux industries dont il sera question plus loin ; à Crépoil le sous-sol fournit du grès extrait pour Paris.

Cocherel a peu d'eau potable ; l'eau des puits est chargée de calcaire ; les sources de la Vanche et de la Fontenelle en fournissent de meilleure, mais la seconde de ces sources est trop éloignée et la première restera trop faible et insuffisante, tant que des travaux de captation n'y seront pas exécutés.

La carte hydrologique de M. Delesse signale trois nappes souterraines, Cocherel domine à l'est et à l'ouest un horizon très-étendu ; il a servi de station aux peuplades de l'Age de la pierre.  Les Romains ont occupé ce point à leur tour.

Il dépend de Cocherel de toute ancienneté les hameaux de La Folie et de La Loge à l'est ; une tuilerie récemment établie près la route départementale forme un troisième écart ; Le Vivier, autre écart, a disparu ; Giencourt, autrefois fief particulier, n'est qu'un quartier du village (1).

Cocherel comptait 68 feux en 1698, 77 en 1771, soit environ 350 habitants, Crépoil comptait à celte dernière date 51 feux soit environ 230 habitants, au total 580 habitants. 11 n'en existait plus que 549 en 1846, et aujourd'hui ce nombre est réduit à 404 dont 241 seulement au chef-lieu, Cette dépopulation est presque sans exception dans les villages de notre contrée. D'autre part toutefois, on aurait peine à trouver aujourd'hui, comme le constatait le seigneur de Cocherel et de Crépoil en 1771, 30 ménages indigents ; sous ce rapport du moins il a été fait d'heureux progrès.

(1) Il a existé anciennement sur Cocherel un lieu d'habitation appelé Le Basque.


  La route départementale de Dammartin à Château-Thierry traverse le terroir de Cocherel et passe à proximité du village ; un chemin de grande communication aboutissant à La Ferté-sous-Jouarre a son point de départ dans Cocherel même ; des chemins vicinaux le relient à La Loge, à Crépoil, à Tancrou. Le chemin de grande communication de Lizy à Dhuisy prend naissance sur Cocherel, et on peut reconnaître qu'au regard de la vicinalité Cocherel est bien desservi. Crépoil profite d'une partie de ces chemins et est lui-même relié à La Trousse et de là à la route départementale.

Des épidémies y ont sévi à diverses époques ; une d'elles a enlevé 41 personnes en 1699 et il a fallu établir un nouveau cimetière. La petite vérole, en 1735, a fait 13 victimes. En 1849, 71 personnes ont été atteintes de la suette ; le choléra a enlevé, en 1866, 22 habitants ; d'autre part, en 1767, un incendie a dévoré 7 maisons voisines du presbytère, avec la grange aux dîmes, a causé la mort d'un habitant et occasionné une perte de plus de 20,000 livres. Un sinistre de même nature détruisit en 1790 la plupart des maisons de la rue de Normandie et fit quatre victimes. Le comte et la comtesse d'Harville, a ces deux époques, sont venus généreusement en aide aux familles atteintes par le fléau.

La suppression de mares d'eau stagnante à proximité du village, opérée récemment sur l'initiative de l'administration municipale et de M. Guillot, docteur médecin à Lizy, a contribué à l'assainissement du quartier limitrophe.

M. François Grandin, de Paris, né à Cocherel d'une famille fort ancienne de ce lieu, a fait élever vers 1866, sur l'emplacement d'une maison où il avait voulu que son père et sa mère passassent leurs vieux jours, une habitation élégante, confortable, qui a reçu le nom de château de la Maison neuve et à laquelle a été joint un vaste parc.

Cocherel et Crépoil sous l'ancien régime étaient de la généralité de Paris, de l'élection et du grenier à sel de Meaux, de la maîtrise des eaux et forêts de Crécy-en-Brie. Les appels de la justice seigneuriale se portaient au bailliage de La Ferté-sous-Jouarre et de là au Châtelet de Paris.

LES FIEFS SUR COCHEREL[modifier | modifier le code]

LA SEIGNEURIE[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1789, il en était des terres comme des personnes : les unes étaient nobles, les autres roturières. Les biens nobles constituaient les fiefs et jouissaient de privilèges particuliers. Dans l'origine ces privilèges étaient exorbitants : le possesseur d'un fief pouvait se dire en même temps possesseur des personnes que le sort y avait fait naître ou y avait amenées. Celles-ci étaient « taillables et corvéables à merci ou de haut en bas » ; le seigneur pouvait exiger d'elles les impôts et les travaux les plus arbitraires ; elles ne pouvaient quitter la seigneurie, se marier au dehors, hériter même, que sous le bon plaisir du seigneur ou sous certaines redevances.

C'étaient les serfs et serves, ou hommes et femmes du corps, appelés aussi mainmortables. L'autorité royale, l'influence de l'église, le sentiment d'humanité progressivement développé chez le seigneur, l'intérêt même de ce seigneur, qui devait la richesse de sa seigneurie au nombre de ses sujets, le besoin d'indépendance de la part de ceux-ci qui, à force de travail et de privations, se mirent en état d'acheter leur affranchissement, conduisirent peu à peu les mainmortables à la liberté, dans notre contrée du moins ; s'il en existait encore en 1789 dans certaines provinces du royaume récemment annexées ou d'une civilisation arriérée, ce régime n'a guère, dans l'Ile-de-France et les provinces voisines, dépassé la première moitié du XVe siècle (1). Les fiefs ont toutefois conservé jusqu'à leur suppression le privilège d'être exempts de la taille royale, c'est-à-dire de l'impôt, s'ils étaient tenus et exploités par le propriétaire. Ils avaient, à de très rares exceptions près, droit de justice, c'est-à-dire que le possesseur y avait son tribunal dont la compétence, si elle comprenait la haute justice, était presque sans limite.

(1) Les documents anciens fournissent do nombreux exemples du servage el d-s conséquences de ce servage ; les cessions à prix d'argent, les échanges d'hommes ou de femmes de corps sont fréquents ; il suffit, en ce qui regarde Cocherel, de citer un semblable échange conclu en 1265 entre Pierre et Robert de Cocherel et le couvent de Reuil, près La Ferté-sous-Jouarre (Cartulaire de l'église de Meaux).

Ce même possesseur percevait sur les terres de roture situées en sa seigneurie des impôts appelés cens, lods et ventes, etc., dont il sera question plus loin. Il existait sur la paroisse de Cocherel plusieurs fiefs. Le principal, celui qui donnait le titre de seigneur de ce lieu, était le fief de la Grande Maison sur lequel se trouvait l'église. De lui relevaient : Le fief du Vivier ; Le fief des Riches ; Le fief do Fleurigny, tous les trois de la paroisse de Cocherel ; La seigneurie de Crépoil composée elle-même de deux fiefs : (de la grande maison de Crépoil et des Muresleaux) ; La seigneurie de La Trousse (la Grande-Maison et le fief de Marolles), à l'exception du château, parc et accins ; Un autre fief à Vieux-Moulin, qui Comprenait moitié de la cour du côté des moulins avec les moulins, l’île et partie des terres à cens, duquel dernier fief relevaient, à titre d'arrière fiefs, la Grande Maison de Mary et le fief de Condé au même lieu.

Sous l'ancien régime, le roi seul était indépendant : tout possesseur de fief relevait de lui ou d'un autre seigneur qui, lui-même, relevait du roi médiatement ou immédiatement. C'était comme les anneaux d'une chaîne indissoluble où presque tous étaient à la fois suzerains et vassaux. Plus Un fief comptait de fiefs relevant de lui, plus il avait d'importance ; car, outre l'hommage que ses vassaux lui devaient à chaque mutation, le seigneur dominant percevait, à l'ouverture de toute succession collatérale ou lors de la vente du fief servant, des redevances équivalant soit à une année de revenu (relief), soit au cinquième du prix (quint).

Le seigneur de la Grande Maison de Cocherel relevait du baron de Chamigny et de La Ferté-au-Col (La Ferté-sous-Jouarre) et était tenu envers lui des devoirs et redevances qu'il avait droit lui-même d'exiger de ses vassaux.

La seigneurie de Cocherel appartenait, en 1250, à Robert, garde de la terre de Champagne, qui fit avec Isabeau, abbesse de Jouarre, un accord au sujet de la répartition de tailles (1) et qui en 1236 fut chargé comme arbitre de terminer un différend entre l'abbé de Saint-Faron de Meaux et le Chapitre de l'église do la même ville, concernant leurs biens sur la paroisse de Barcy. En 1270, le même Robert et Pierre de Cocherel, son co-seigneur, transigèrent avec le prieur de Reuil au sujet de ferrages et de redevances (2)

(1) Trésor des Charles.

(2) Le livre des vassaux du comte de Champagne et de Brie (1112-1222) cite parmi les vassaux de la chatellenie de Meaux : Pierre de Corchereul, Le fief est à « Corcherel et en ot deniers et une meson fort, la maison de Corcherel. » Il cite aussi Omculphus de Crampoil (Crépoil). Pierre de Corcherel est également nommé comme témoin dans une charte d'Hugues, vicomte de Meaux, en 1189.

En 1309, le seigneur de Cocherel paraît avoir été Adam, qui avec sa femme Péronnelle vendit une pièce de terre au Chapitre de Meaux.

Ce qui est hors de doute, c'est qu'en 1487, le seigneur de Cocherel était Philippe Derquery ou plutôt Darcry, qui prenait le titre d'écuyer. Il fit, en cette année, au terrier de Vendrest, la déclaration des terres de sa seigneurie situées sur cette dernière paroisse.

En 1509, Robert Darcry, un descendant de Philippe, figura au procès-verbal de la rédaction des coutumes du bailliage de Meaux en sa qualité de seigneur de Cocherel ; en 1551, Jacques Darcry, en 1568, Antoine Darcry portaient ce titre ; en 1600, Sébastien Darcry, écuyer, en son nom et au nom de ses sœurs, fit foi et hommage et fournit aveu et dénombrement de leur terre et seigneurie de Cocherel à leur suzeraine, Diane de Vivonne, baronne de Chamigny. Semblable devoir fut encore rendu en 1617 (15 janvier), Ce fut Sébastien Darcry qui, par amitié pour son voisin et vassal, le seigneur de La Trousse, fit, comme il a été dit ci-dessus, don à celui-ci de la fontaine du Vivier, située près de Cocherel.

Le seigneur de La Trousse avait déjà à ce moment des possessions sur la paroisse de Cocherel : en 1612 il avait acquis de Claude de Renty, seigneur de Marcy, la terre et seigneurie du Vivier avec la moitié de la moyenne et basse justice du lieu, cens, rentes, lods et ventes, coutumes et autres droits seigneuriaux. Il avait acquis auparavant (25 mars 1609) du seigneur de la Grande-Maison de Mary-sur-Marne (1), le fief des Riches, appelé anciennement la masure de Fleurigny, ou les Ouches, que Philippe Darcry avait détaché de sa seigneurie et transmis à Jean Leriche qui lui avait donné son nom (2).

En 1613 le 4 juin, le même seigneur de La Trousse rendit foi et hommage pour ces deux nouvelles possessions à Sébastien Darcry dont elles relevaient.

(1) Voir la notice sur cette paroisse.

(2) Acte devant Lehardy, notaire à Lizy, du 20 mars 1495. Ce fief avait précédemment appartenu à Jean Billouard comme le constate un bail à cens du 8 juin 1446.


De ces deux seigneurs, le vassal était plus puissant que le suzerain : Sébastien Le Hardy, sieur de La Trousse, était, comme on l'a vu, conseiller du roi en ses conseils d'Etat et privé, capitaine des gardes de la porte de Sa Majesté, prévôt ordinaire de son hôtel et grand prévôt de France. D'autre part, de Sébastien Darcry nous ne connaissons que le nom. Quoi qu'il en soit, noble homme, Sébastien Le Hardy de La Trousse n'en dut pas moins « mettre devant lui genou en terre, sans épée ni éperon, en attitude de vassal, et en cet état lui porter les foi, hommage et devoirs accoutumés. »

La Trousse ne devait pas tarder à s'annexer Cocherel ; le 3 février 1622, en effet, le grand prévôt de France acquérait de Sébastien Darcry sa seigneurie elle-même et en faisait foi et hommage le 24 juillet 1623 au seigneur de Chamigny qui était alors Jacques Nompar de Caumont, duc de la Force.


Jacques NOMPAR DE CAUMONT

Cocherel est resté dans la maison de La Trousse, et a suivi le sort du marquisat.

LES FIEFS[modifier | modifier le code]

Outre le fief principal et les fiefs du Vivier et des Riches, il en existait plusieurs autres sur la paroisse de Cocherel. Le fief dit de Giencourt ou Geincourt avait son siège dans le petit quartier du village qui porte encore ce nom. En 1510 Jean Piédefer eut l'honneur de comparaître comme seigneur de Giencourt au procès-verbal de réformation des coutumes de la prévôté et vicomté de Paris. Il était dû, en vertu de baux à rente, au seigneur de ce fief par chaque arpent 1 denier de cens, 2 sous 11 deniers de surcens et la poule de coutume. (Une poule par an et par feu).

Ce fief de peu d'importance s'est confondu dans les possessions de la maison de La Trousse.

Le fief de la Fesse qui confinait au terroir de la paroisse de Dhuisy et comprenait des usages et pâtis dont il sera amplement question plus loin, avait dépendu de la terre de Cocherel. En 1551 et 1558 Jacques-Antoine Darcry en vendit une partie à Louis du Broullat, seigneur de- Lizy et à Magdelaine du Broullat, sa fille, épouse de François d'Angennes, seigneur de Montlouet et de Lizy ( http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Angennes.pdf.) Dès le 4 août 1551, en effet, Louis du Broullat avait fait, pour sa part de ce fief, foi et hommage à l'abbesse et aux religieuses du couvent de Jouarre dont il relevait.

Le surplus du fief passa au seigneur de La Trousse qui, en 1613, en faisait foi et hommage au même couvent de Jouarre. Cocherel comprenait encore le fief de L'Etancourt qui, s'étendant depuis le hameau de la Folie jusqu'au-delà de celui de la Loge, était enclavé dans les fiefs de Cocherel, de Montjay, des Ecoliers et de Montsoutin.

Il ne fut jamais réuni au domaine de La Trousse.

Cette terre, dont l'étendue était d'environ 267 arpents, ne fut érigée en fief qu'en 1682, en faveur de Messire François de Laval, chevalier, seigneur de L'Etancourt et de Montsoutin, lieutenant général de l'artillerie de France.

Le comte de Roye de la Rochefoucauld, seigneur de La Ferlé au Col et de Chamigny, suzerain de Messire de Laval, l'avait en affection ; le grand Turenne lui-même avait en estime ce soldat qui avait servi plusieurs années sous lui, comme commandant l'artillerie de France. Aussi le suzerain accéda-t-il au désir du sieur de Laval qui demandait l'érection en fief, sous le nom de L'Etancourt, des héritages qu'il possédait dans les 267 arpents, avec les cens, rentes et coutumes que lui devaient les autres propriétaires et aussi avec 3 setiers d'avoine que les habitants de Cocherel devaient annuellement pour la permission à eux accordée de mener paître leurs bestiaux dans les terres et bois de ce fief (1). Vers la fin du XVIIe siècle, Leschassier, seigneur du Méry-sur-Marne, acquit le fief de L'Etancourt et prit le titre de seigneur de Méry et de L'Etancourt. Par la suite, ce fief fut dénommé fief de Méry(2).

(1) Acte d'inféodallon, 12 décembre 1682, devant Garnot, notaire à Paris ; voir à l'appendice ta teneur de cet acte.

(2) En 1526, noble homme Philippe de Séry prenait le titre de seigneur de Cocherel et y possédait des terres du chef de Regnault de Séry, son père et de Philippe de Séry, son oncle. Sa possession devait être le fief des Riches.

DOMAINE DE LA SEIGNEURIE.[modifier | modifier le code]

La seigneurie de Cocherel, telle qu'elle était constituée à la fin du XVIIe, s'étendait sur 1177 arpents (mesure de 20 pieds) en terres, bois et prés.

La paroisse de Crépoil contenait 329 arpents.

Le seigneur était propriétaire sur Cocherel de 337 arpents de terre ; de plus, comme seigneur de Cocherel et aussi comme seigneur de Lizy, il y possédait 224 arpents de bois.

Parmi les droits seigneuriaux et féodaux qui avaient pesé sur Cocherel, la taille et la corvée seigneuriales, les ferrages, la mainmorte, le for-mariage avaient disparu depuis plus ou moins longtemps ; il ne subsistait plus à la fin de ce siècle que les suivants :

La justice dans sa plénitude (haute, moyenne et basse), elle était réunie au bailliage du marquisat (1). Un notaire était chargé de recevoir les actes publics sous le tabellionnage de La Ferté-sous-Jouarre, d'où relevait la justice de Cocherel (2).

Les cens, surcens et rentes seigneuriales. Le cens était une redevance prélevée par le seigneur sur toute terre de roture située en sa seigneurie, comme prix de la protection qu'il assurait ou était censé assurer. Cette redevance était de 6 deniers par arpent. Le surcens et les rentes seigneuriales reposaient sur la convention ; c'était le prix d'une concession faite par le seigneur. Ils étaient irrachetables comme le cens lui-même, et le propriétaire, quel qu'il fût, ne pouvait en affranchir sa maison ou son champ. En 1785, comme on l'a vu plus haut, les cens, surcens et rentes seigneuriales s'élevaient à 203 l. 10 s. 9 d. tant en argent qu'en nature (blé, avoine, chapons, poulets, etc.) ; de plus il était dû, pour les pâtis communaux de Cocherel, en argent 3 l. 18 s. 5 d. et en avoine 235 minois 2 picotins et demi évalués 399 l. 15 s. 6 d., ce qui donne pour la seigneurie de Cocherel 607 l. 4 s. 6 d. On remarquera que les redevances en grains consistaient principalement en avoine et on en conclura que la culture de celle céréale était dominante. Les lods et ventes. Toute vente immobilière donne aujourd'hui ouverture au profit de l'Etat à un droit que nous appelons de mutation ou droit d'enregistrement qui, après avoir été longtemps de 6 fr. 05 c, décimes compris, a été porté à 6 fr. 87 c. 1/2 pour %. Avant 1789, indépendamment du droit de contrôle (un pour cent à payer au roi), toute vente do bien de roture donnait ouverture au profit du seigneur à un droit appelé lods et ventes ; à Cocherel il s'élevait au 6e du prix soit 16 2/3 pour cent. A ce taux exorbitant, s'il n'avait été par lui-même un obstacle sérieux à la circulation des biens, le seigneur eût perçu annuellement, 1.831 l. 5 s.

·        Banalité. La seigneurie de Cocherel possédait à la limite de son territoire vis-à-vis le hameau de Chaton, sur la hauteur, un moulin à vent qui jouissait de la banalité, c'est-à-dire auquel les habitants de la seigneurie devaient obligatoirement faire moudre leurs grains. Il a disparu depuis plus de 300 ans.

(1) Il existait entre Crépoil et Montsoutin, sur une pièce de terre appelée encore pièce des justices, des fourches patibulaires.

(2) Voici les noms de quelques-uns de ces notaires : 1408, Lessonnat ; 1501, Lecomte ; 1507, Baulde ; 1516, Filiaires ; 1529, Delapierre ; 1543, Cocuel ; 1556, Rapportebled ; 1562, Rommerel ; 1572, Liennecot ; 1574, Hartou ; 1600, Delaplace ; 1660, Cocuel ; 1662, César Bataille ; 1676, Duval ; 1717, Maslé ; 1732, René Huyard. Les minutes de ces notaires paraissent perdues,

DROITS DU PIEP DE L'ETANCOURT[modifier | modifier le code]

Les mêmes droits, pour le fief de L'Etancourt, appartenaient au seigneur de ce nom depuis 1682. Ils lui avaient été transférés par le comte de Roye, seigneur de La Ferté-au-Col et de Chamigny, moyennant une indemnité fixée à 1.618 livres, lors de l'érection en fief de cette seigneurie. Les cens et rentes s'élevaient annuellement à 23 l. 7 s. et 3 chapons ; la justice avec maire, procureur fiscal, greffier, ressortissait par appel au bailliage de La Ferté-au-Col et Chamigny.

  1. M. L. BENOIST, Notice historique et statistique sur le marquisat de la Trousse, Meaux, Imprimerie Destouches,