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Le sac Birkin est un sac à main créé par l'entreprise française Hermès International en 1984, suite à la rencontre entre Jean-Louis Dumas, alors PDG du groupe, et l'actrice Jane Birkin. Fabriqué à la main et le plus souvent en cuir, il est distribué dans plusieurs tailles et exclusivement dans les boutiques Hermès.
Le Birkin est avec le sac Kelly, dont il est inspiré, et le carré de soie, l'une des icônes de la marque. Il se distingue par ses deux anses et un aspect plus décontracté que le Kelly. Chaque exemplaire est fabriqué par un unique artisan, le plus souvent dans l'une des manufactures françaises d'Hermès, et nécessite entre 18 et 25h de travail.
En raison d'un excès de demande par rapport à l'offre, les Birkin sont souvent revendus plus cher d'occasion que neufs, certaines éditions rares pouvant atteindre des centaines de milliers d'euros aux enchères. La renommée du Birkin s'étend également à la culture populaire, apparaissant dans des œuvres cinématographiques telles que la série Sex and the City ou le film Blue Jasmine de Woody Allen.
Historique[modifier | modifier le code]
Créée en 1837, Hermès International est à l'origine un sellier harnacheur, qui fabrique des articles pour l'équitation[1]. L'entreprise conçoit son premier sac en 1892, le Haut à courroies, un grand sac en cuir destiné à porter les bottes et la selle d'un cavalier[2]. Il est suivi par le Sac à Dépêches en 1935, créé par Émile-Maurice Hermès, PDG de l'entreprise, qui souhaite alors créer un sac pour les besoins de son épouse[3]. Il sera rebaptisé le Kelly en 1977, en hommage à la princesse de Monaco Grace Kelly[3]. Il servira de modèle au Birkin[2].
Le sac Birkin est créé en 1984, par le hasard d'une rencontre entre Jean-Louis Dumas, alors PDG d'Hermès, et Jane Birkin[4]. L'actrice est alors connue pour porter des paniers lui permettant d'emporter plus d'affaires qu'un sac à main classique, ce qui mènera son mari, le cinéaste Jacques Doillon, à en détruite un délibérément[5]. Elle renverse par mégarde le contenu de son sac et se plaint du peu de praticité des sacs à main en général, en particulier pour une jeune mère, sans connaître l'identité de son voisin[6]. À l'époque, sa fille benjamine Lou Doillon a deux ans et elle souhaiterait avoir un sac suffisamment grand pour pouvoir contenir à la fois des scénarios et des couches-culottes[6].
Dumas lui suggère d'en obtenir un avec des poches, ce à quoi elle répond qu'« Hermès ne fait pas de poches[7] ». Il s'exclame alors « mais je suis Hermès[7] ! » Profitant de ce hasard, elle lui demande pourquoi l'entreprise ne propose pas un sac quatre fois plus grand que le Kelly[6]. Elle en dessine un plus adapté, qu'il promet de produire en lui donnant son nom, si elle est d'accord[6]. Birkin déclare avoir été très flattée par la proposition, qu'elle a acceptée[8]. En guise de remerciement, Hermès verse de l'argent à des œuvres de bienfaisance de son choix, plutôt que de lui verser des royalties[8].
En juillet 2015, l'association de défense des animaux PeTA dénonce les conditions d'abattage des alligators servant à la fabrication de la version en peau de crocodile des sacs Birkin[9]. Jane Birkin, signataire des pétitions « Mercy for animals » de l'acteur américain Joaquin Phoenix, demande en juillet 2015 que le sac soit débaptisé jusqu'à ce que de meilleures pratiques répondant aux normes internationales puissent être mises en place pour sa fabrication[9]. En septembre, l'actrice annonce être satisfaite des mesures prises par Hermès en faveur du bien-être de ses animaux d'élevage[10]. Le sac conserve son nom, après qu'Hermès a annoncé la correction du dispositif d'abattage dans les fermes incriminées et la mise en place de sanctions en cas de récidive[10].
Fabrication[modifier | modifier le code]
La fabrication du sac Birkin est effectuée principalement en France, dans des manufactures réparties sur tout le territoire, comme à Nontron en Dordogne ou à Montbron, en Charente[11]. Elle est toujours assurée par un unique artisan, qui façonne le sac dont il a la responsabilité et appose sa signature[4]. Entre 200 et 250 artisans travaillent dans chaque manufacture, des emplois qu'Hermès pérennise pour préserver les savoir-faire[12]. C'est aussi la raison pour laquelle la maison forme elle-même une partie de ses artisans, qui, après un an et demi et de formation et plusieurs années de pratiques, pourront travailler sur la confection de sacs comme le Kelly ou le Birkin[12].
Le Birkin est inspiré du Kelly, avec la différence notable que le premier possède deux anses, le second une seule[3]. C'est un sac moins structuré dans sa conception, ce qui lui donne un aspect plus décontracté, alors que le Kelly paraît plus classique et formel[3].
Initialement conçu en cuir souple noir, il est depuis décliné en plusieurs tailles et différents matières, afin de laisser au client un certain choix de personnalisation[4]. Du cuir de veau, de lézard ou d'autruche peut être utilisé, pour une conception prenant en général entre 18 et 25 heures de travail par sac[9]. Parmi les matières les plus chères figure la peau de crocodile, les petites écailles étant plus onéreuses que les grosses[9]. Chaque sac est entièrement doublé de cuir de chèvre de la même couleur que celle du cuir extérieur[11],[7]. Le Birkin est reconnaissable au fait d'être muni d'une serrure et de clés, qui sont numérotées[13].
Perception[modifier | modifier le code]
Le sac Birkin est l'un des produits emblématique de la marque, avec le sac Kelly et le carré de soie[9]. C'est un objet convoité et une valeur refuge qui, comme le sac Kelly également conçu par Hermès, est souvent revendu plus cher d'occasion que neuf[4],[9]. Les plus rares ont ainsi atteint plusieurs centaines de milliers d'euros aux enchères[3]. Cela est dû à une demande bien supérieure à l'offre, Hermès n'étant pas en mesure de concevoir assez de sacs, qui sont tous faits à la main[3]. L'entreprise avait donc mis en place un système de listes d'attente, qui s'est avéré lui-même insuffisant, l'attente pouvant atteindre plusieurs mois voire des années[3]. Il a donc été aboli au début des années 2010 au profit d'une vente aux seuls clients les plus fidèles de la marque[14].
Il apparaît régulièrement dans des œuvres de fiction au cinéma et à la télévision. Il est ainsi au coeur de l'intrigue d'un épisode de la série Sex and the City[13]. Il apparaît également dans le film Blue Jasmine de Woody Allen avec Cate Blanchett.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Bénédicte Tassart, « Hermès, une marque de luxe au rayonnement mondial », RTL, (lire en ligne
, consulté le )
- « Le Haut à courroies d'Hermès : le sac qui lança la marque au galop », Figaro Madame, (lire en ligne , consulté le )
- « Tout ce qu'il faut savoir avant d'investir dans un sac Hermès », Vogue, (lire en ligne , consulté le )
- (en) Jessica Scemama, « We have Jane Birkin to thank for the most famous Hermès bag in the world », Vogue, (lire en ligne , consulté le )
- (en) Elizabeth Birdthistle, « The Birkin: bags of style and a sound investment », The Irish Times, (lire en ligne , consulté le )
- Vincent Gautier, « Mort de Jane Birkin: l'histoire derrière le sac Birkin, un accessoire de mode devenu mythique », BFM TV, (lire en ligne , consulté le )
- (en) Susan Adams, « Inside Hermès: Luxury's Secret Empire », Forbes, (lire en ligne , consulté le )
- (en) « How a Supermodel Inspired the Luxury Hermes Birkin Bag », ABC News, (lire en ligne , consulté le )
- « Jane Birkin ne veut plus que le sac Hermès en crocodile porte son nom », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le )
- « Sacs en crocodile : Jane Birkin « satisfaite » des mesures prises par Hermès », Le Monde, (lire en ligne , consulté le )
- « Immersion dans les nouveaux ateliers de la maroquinerie Hermès », Le Populaire du Centre, (lire en ligne , consulté le )
- « Hermès ouvre un nouveau site à Saint-Junien », Le Populaire du Centre, (lire en ligne , consulté le )
- (en) Annie Groer, « Hermes v. Hermes », The Washington Post, (lire en ligne , consulté le )
- (en) Lillian Gissen, « Hermes designer defends high prices, insists cost is 'good' if you 'divide by years' it will 'last' », Daily Mail, (lire en ligne , consulté le )
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- (en) Michael Tonello, Bringing Home the Birkin: : My Life in Hot Pursuit of the World's Most Coveted Handbag, William Morrow, , 272 p. (ISBN 978-0061473333, présentation en ligne)
Birkin Catégorie:Jane Birkin Catégorie:Fondation en 1984 Catégorie:Mode féminine Catégorie:Luxe Birkin Catégorie:Produit lancé en 1984