Utilisateur:Jejelefou/Brouillon

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SS Patria[1]
illustration de Jejelefou/Brouillon
SS Patria

Type Paquebot
Histoire
Chantier naval Société Nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée
Lancement 11 November 1913[2]
Statut Coulé le 25 novembre 1940
Équipage
Équipage 130[3]
Caractéristiques techniques
Longueur 148,5 m
Maître-bau 18,0 m
Tirant d'eau 12,2 m
Tonnage 11 885 tjb
Propulsion 2 moteurs à vapeur à triple expansion jumelés alimentés par 9 chaudières
Puissance 900 HP
Vitesse 15[2] ou 16[4] nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont 7
Passagers
  • 675 passagers (150 en 1ère classe & 300 en 2nde classe)[2] (paquebot);
  • 2 240 passagers (140 en 1ère classe, 250 en 2ème classe & 1 850 en 3ème classe) (transport de réfugiés)[4]
  • 1 800 soldats (1940)

Le SS Patria est un paquebot français construit pour la Compagnie française de Navigation à vapeur Cyprien Fabre & Cie en 1913. D'abord utilisé comme paquebot transatlantique, il a ensuite servi à transporter des emigrants. A partir de 1932, il est loué à la Messageries maritimes pour des liaisons entre le sud de la France et le Proche-Orient. Suite à l'armistice de juin 1940, les autorités britanniques situées en Palestine saisissent le navire dans le port d'Haïfa et le place sous le commandement de la British-India Steam Navigation Company. En novembre 1940, le mouvement sioniste Haganah place une bombe à bord qui coulera le navire et provoquera la mort de 260 à 300 personnes. L'épave du Patria restera dans le port d'Haïfa jusqu'à sa démolition en 1952.

Conception[modifier | modifier le code]

La compagnie Fabre commanda le Patria et son sister-ship, le SS Providence, à la Société Nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée[1] à La Seyne-sur-Mer. Le Patria comptait 7 ponts, 3 cheminées dont une factice. 9 chaudières alimentaient 2 moteurs à vapeur à triple expansion de 3 cylindres[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Patria fut lancé le 11 novembre 1913[2][3] et entra en service à la compagnie Fabre le 15[2] ou le 16[3] avril 1914.

The New York Times rapporte qu'un sous-marin allemand l'attaqua le 1er mars 1916 au large des côtes de Tunis.[5] Aucun rapport ne fait mention de cette attaque. Néanmoins, Pierre Deschelles, capitaine du navire au moment des faits présumés, affirme dans un affidavit que bien qu'il n'ait pas vu le sous-marin allemand, des membres de l'équipage et de nombreux passagers l'auraient aperçu.

Le Patria navigua entre Marseille et New-York jusqu'en 1920, année à partir de laquelle il fut réaffecté au transport d'émigrants depuis les villes de Naples, Palerme et Marseille vers New-York.[2][6] Après le krack boursier de 1929, les Messageries maritimes le retireront du convoyage d'émigrants[3] bien que le Providence continuera cette activité jusqu'en 1932.[6]

Le 19 janvier 1932, la compagnie Fabre loue le Patria aux Messageries maritimes pour une durée de 8 ans,[3] pour assurer des liaisons entre le Levant et le sud de la France.[2] Plus tard dans l'année, au large des Îles Ioniennes de Zante, le Patria secourra 3 survivants du naufrage d'un navire grec, le Tinios Stavtos.[3] Lors du même incident, un navire marchand grec, le SS Heron, secourra 25 personnes.[3] En février 1939, le Patria servira de navire-hôpital durant la guerre guerre civile Espagnole.[2]

Le 1er janvier 1940, la compagnie Fabre finira par vendre le Patria aux Messageries Maritimes.[3] Le 6 juin 1940, il entre dans le port d'Haïfa après avoir navigué depuis Beyrouth.[3] Le 10 juin, l'Italie déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni. N'importe quel navire allié souhaitant rejoindre la France court maintenant le risque d'être attaqué, le Patria restera dans le port d'Haïfa.[3]

Suite la reddition française, le 25 juin 1940 les autorités britanniques situées en Palestine interdisent au Patria de quitter le port d'Haïfa.[3] Elles saisissent le navire le 15 aout et le place sous le commandement de la British-India Steam Navigation Co.[3] On l'assigne alors au transport de troupes, pouvant embarquer 1800 soldats.[7] Des radeaux de survie ont été ajoutés aux canots initialement prévus pour les 805 passagers et membres d'équipage.[7]

Malgré sa nouvelle affectation, le Patria restera à quai jusqu'en novembre 1940.[3] Ce même mois, la Royal Navy intercepte 3 navires, le SS Pacific, le SS Milos et le SS Atlantic, transportant des réfugiés juifs fuyant l'Europe sous domination nazie vers la Palestine. N'ayant pas de permis pour entrer sur le territoire palestinien, les autorités britanniques les envoyèrent vers l'île Maurice britanique, dans l'océan Indien. Les réfugiés des Pacific et Milos furent embarqués à bord du Patria. Le 25 novembre, lors de l'embarquement des réfugiés de l'Atlantic, une bombe déposée par un agent du Haganah explosa, créant un trou dans la coque du Patria.[8] Le navire s'inclina de ce côté et sombra en 16 minutes,[9] reposant au fond du port, laissant une partie de la coque et des superstructures hors de l'eau.

Au moment de l'attaque, environ 1800 réfugiés se trouvaient à bord, ainsi que 130 membres d'équipage et de nombreux gardes britanniques. Une grande majorité fut sauvée, on comptera néanmoins 172 blessés et 260 à 300 personnes furent tuées. La majorité des victimes se trouve parmi les réfugiés juifs, une cinquantaine parmi l'équipage et les gardes britaniques. 209 corps furent récupérés et enterrés à Haïfa.[10]

L'épave du Patria resta dans le port d'Haïfa jusqu'à son démantèlement en 1952.[2][3]

Sources[modifier | modifier le code]

References[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Lloyd's Register of British Shipping, London, Lloyd's Register, (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h et i Philippe Ramona, « Le Patria », L'Encyclopedie des Messageries Maritimes, Philippe Ramona
  3. a b c d e f g h i j k l m et n « Paquebot PATRIA », French Lines, 1998–2013
  4. a et b Carmelo Antinoro, « Favaresi Emigrati in America », Memorie storiche di Favara, GeneoStoriaFavara, (consulté le )
  5. (en) « Olney Arnold's Body Arrives », New York Times,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Philippe Ramona, « Le Providence », L'Encyclopedie des Messageries Maritimes, Philippe Ramona
  7. a et b (en) Geneviève Pitot, The Mauritian Shekel: The Story of Jewish Detainees in Mauritius, 1940–1945, Lanham, MD, Rowman & Littlefield, (ISBN 0-7425-0855-2), p. 83
  8. (en) Monty Noam Penkower, Decision on Palestine Deferred: America, Britain and Wartime Diplomacy, London, Routledge, , 55–59 p. (ISBN 0-7146-5268-7)
  9. (en) Leslie Stein, The Hope Fulfilled: The Rise of Modern Israel, Westport, CN, Greenwood Publishing Group, , 227–228 p. (ISBN 0-275-97141-4)
  10. (en) William R. Perl, The Four-front War: From the Holocaust to the Promised Land, New York, Crown Publishing Group, (ISBN 0-517-53837-7), p. 250


Catégorie:Bateau lancé en 1913 Catégorie:Nom de bateau Catégorie:Navire coulé en 1940