Utilisateur:JPh C/BrouillonAlzeau

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Prise d'Alzeau

Prise d'Alzeau
Illustration.
Géographie
Pays France
Coordonnées 43° 23′ 46,2″ N, 2° 13′ 33,9″ E
Caractéristiques
Alimentation Rougeanne (ou Alzau ou Alzeau)
Usage Alimentation du Canal du Midi
Débit 70 l/s minimum m3/s
Histoire
Année début travaux janvier 1667

La prise d'Alzeau est un élément essentiel du projet de construction du Canal du Midi, résolvant le souci de l'alimentation en eau de celui-ci.
D'une certaine façon on peut la considérer comme la source du Canal du Midi.


Historique[modifier | modifier le code]

Depuis la plus haute Antiquité, l’utilisation des voies fluviales permet le transport des marchandises lourdes à bon compte. Les difficultés pratiques de cette utilisation sont liées à leur pente.
Certes relativement faciles à utiliser d’amont en aval, ces « chemins d’eau » sont plus difficiles à remonter à contre-courant, sans même tenir compte des dénivelés des biefs, des retenues ou des chaussées des moulins qui obèrent ainsi ces transports.
Au XVIIème siècle, l’idée de construire un canal permettant la jonction entre l’océan Atlantique et la Méditerranée se substitua peu à peu à celle d’aménager les rivières existantes [1],[2].

Problèmes[modifier | modifier le code]

Le projet du Canal du Midi présente deux problèmes importants :

La ligne de partage des eaux[modifier | modifier le code]

Il faut contourner l'obstacle de la ligne de partage des eaux entre le bassin océanique et le bassin méditerranéen. L’altitude du seuil de partage des eaux est de 189 mètres au seuil de Naurouze, dans le Razès.

L'alimentation en eau[modifier | modifier le code]

Il est indispensable d'alimenter en permanence le canal d'une quantité suffisante d'eau. C’est la Montagne Noire, très alimentée en eau sur son flanc sud, qui va inciter Pierre Pol Riquet à créer un captage d’alimentation pour son projet. De fait, l’addition du débit de tous les ruisseaux de cette montagne représente un volume d’eau suffisant pour permettre la mise en eau du canal et compenser quotidiennement les pertes liées à la navigation, à l’évaporation et aux infiltrations.

Le dispositif[modifier | modifier le code]

Geyser du bassin de Saint Ferréol (canal du Midi)
alternative textuelle
Carte postale ancienne de la prise d'Alzau


Le choix se porte sur une rivière, la Rougeanne, dite aussi l’Alzau ou Alzeau, limite naturelle entre Tarn et Aude sur une grande partie de son trajet dans la [[lien blacklisté] forêt de Ramondens]. Elle est située entre les villages d'Arfons dans le Tarn et Lacombe, dans l'Aude pour aller vers le sud rejoindre le Fresquel en passant par le Moulin à papier de Brousses, situé sur la petite commune de Brousses-et-Villaret.
Le dispositif prend sa source au cœur de la forêt de Ramondens en pleine Montagne Noire.
La prise d’eau d’Alzeau (alt. 680 m) constitue le point de départ de la Rigole de la Montagne qui serpente ensuite sur le flanc de la montagne, originellement vers le bassin du Lampy-Vieux, abandonné au siècle suivant et remplacé par le bassin du Lampy-neuf, réservoir d'alimentationCanal_du_Midi#L.27alimentation_en_eau_du_canal construit entre 1777 et 1782, puis vers le bassin de Saint-Ferréol (alt. 350 m), qu’elle rejoint après avoir franchi la Percée des Cammazes,construite par Vauban en 1686, six ans après la mort de Pierre-Paul de Riquet (Vauban par ailleurs apporta nombre d'améliorations[3] à l’œuvre partiellement achevée), permet de quitter la vallée du Sor (versant méditerranéen) pour rejoindre celle du Laudot (versant atlantique) rivière qui alimente les bassin de Saint-Ferréol.


Trois cent ans après[modifier | modifier le code]


C’est avec trois cent ans de retard que le flux généré par la prise d’Alzeau est régulé grâce au barrage de masse de la Galaube[4], alimenté par l'Alzeau.

La prise d'Alzeau, constituant essentiel sinon capital en ce qu'il amène au Canal du Midi (inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), depuis le versant méditerranéen, la moitié de son alimentation en eau, équivalente à celle du Sor, source de la Rigole de la plaine depuis le versant océanique, fait à ce titre, lui aussi, partie du patrimoine mondial.

Références[modifier | modifier le code]

Ligne de partage des eaux entre Océan et Méditerranée
Alimentation en eau du Canal du Midi
Les personnages et leurs rôles dans l’œuvre
Pierre-Paul de Riquet
Hommage à Vauban
Cap au Sud : la prise d'Alzeau
La Chronologie du Canal du Midi
Canal du Midi - Patrimoine mondial

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Gérard Crevon, « Histoire de Revel Saint-Ferréol », CAHIERS DE L’HISTOIRE, vol. 19,‎ (lire en ligne)

    « Dans les années qui précédèrent 1632, un personnage dont le nom s'est perdu, proposa pour la première fois, de réaliser une jonction entre l'Aude et la Garonne par l'Agout et le Tarn. Nous connaissons l'existence de ce projet par l'opuscule intitulé Avis présenté à Monseigneur Richelieu pour la communication de la Mer Océane avec la Méditerranée, qu'un ingénieur, Etienne Richot, et un maître des ouvrages royaux en Languedoc, Antoine Baudan, firent paraitre en 1633, et dont Pierre Pol Riquet possédait un exemplaire. »

  2. Gérard Crevon, « Histoire de Revel Saint-Ferréol », CAHIERS DE L’HISTOIRE, vol. 19,‎ (lire en ligne)

    « Source citée par l'auteur en note 30 : Archives du Canal du Midi (ACM), V.N.F., liasse 1, pièce 3 ; L'Auta, n° 27, septembre 2011 : G. Crevon, Trois inspirateurs de Riquet »

  3. Jean Odol, « Hommage à Vauban, le sauveur du Canal du Midi, 1686 - 1695 »

    « Il est le sauveur du canal du Midi, avec sa venue sur les lieux en 1685-86.
    A Saint Ferréol, il fait hausser la digue de plusieurs mètres et porter ainsi la capacité de la retenue de 5 à 6 millions de mètres cubes.
    Aux Cammazes, il modifie le tracé de la Rigole de la Montagne (qu’avait prévu Riquet) en creusant "la Voûte de Vauban", tunnel de 124 mètres de long, dans lequel s’insinue la Rigole.
    Il fait construire des contre-canaux au canal, c’est à dire des nauzes (grands fossés) recueillant les eaux des ruisseaux et fossés et les conduisant à l’aqueduc le plus proche.
    Il fait modifier le Profil des Terriers par une pente orientée vers l’extérieur de la levée pour éviter le ravinement lors des orages et le glissement des terres dans le lit de la voie d’eau.
    Il met au point le projet de jonction du canal, depuis le Somail, avec la Robine de Narbonne.
    Les travaux auront lieu vers 1780, d’où la construction du réservoir du Lampy pour alimenter cette jonction et la Robine. »

  4. « Lac de la Galaube »

    « Avec ses 22,5 Mm3 d'apports moyens annuels, comparables à ceux du Sor, l'Alzeau constitue une ressource non négligeable. Il continuera à participer à l'alimentation du Canal du Midi plafonnée à 9 Millions m3 vis-à-vis desquels le barrage de la Galaube est "transparent". Celui-ci permet de s'accommoder du débit de transit de la Rigole de la Montagne (plafonné à 1,4 m3/s) et de porter la capacité de stockage de l'Institution de 18,8 à 26,8 Mm3.
    Cet ouvrage, dont la réserve peut être transférée dans la retenue des Cammazes via la Rigole de la Montagne, apporte la sécurisation recherchée 95 années sur 100, tout en prenant en compte l'augmentation de la demande en eau potable prévue d'ici 2015. Il permet en outre le soutien d'étiage de l'Alzeau (débit garanti à 70 l/s) »

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