Aller au contenu

Utilisateur:Froideval67/Brouillon/Louis Hickel

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Louis Hickel, né le à Reichshoffen et mort le à Dorlisheim, est un résistant, médecin et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

François Xavier Emile Louis Hickel est le fils d’Alphonse Hickel, industriel du bois à Reichshoffen, et de Marthe Meyer, originaire de Woerth. Il est élevé dans une famille catholique pratiquante et profondément patriotique[1],[2].

Le , née sa sœur Marie-Thérèse.

De 1931 à 1938, il est au collège catholique Saint-Augustin de Bitche. En 1939, sur les conseils de son père, il entre à la faculté de Médecine de Nancy. Il loge alors au foyer du groupe des étudiants catholiques (GEC)[1].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Dès 1940, il adhère à la filière d'évasion de Reichshoffen, crée par Alphonse Burckert et Paul Rudloff. Son père, sa mère et sa sœur en son aussi des membres très actifs. Des évadés sont cachés, habillés et nourris dans la scierie familiale. Sa sœur, avec son amie Marinette Hirsch, les convoie par train jusqu'à Saverne, Haguenau puis Artzwiller où ils sont pris en charge par des passeurs qui leur font traverser les Vosges[1].

Lorsque la filière oriente des fugitifs vers Nancy, Louis Hickel les héberge dans sa chambre d'étudiant au foyer du GEC alors que le directeur de centre est collaborationniste. Il les nourrit quelques jours puis les accompagne en train à la gare de Besançon-Viotte ou de Bar-le-Duc[1].

En plus de ses activités de passeur, Louis Hickel, regroupe autour de lui des étudiants pour mener des actions de propagande antiallemande[1].

À la suite d'une dénonciation, la filière de Reichshoffen est démantelée par les Allemands. Le , sa famille est arrêtée. Le , à la fin de son service à l'hôpital de Nancy, Louis Hickel est appréhendé par deux agents de la Gestapo et conduit à leur siège de Nancy où il est interrogé et torturé[1],[2],[3].

Pendant la durée de l'enquête, il est détenu à la prison Charles III de Nancy. Le , il est transféré au camp d'Écrouves puis le au camp de Compiègne-Royallieu où en tant qu'étudiant en médecine, il aide le docteur André Marsault à l'infirmerie[1].

Après le débarquement en Normandie et l'approche des alliés, les Allemands évacue les détenus vers différents camps concentrationnaires. Le , Louis Hickel est transféré au camp de concentration de Dachau par le train numéro 7909. À l'arrivée du train le , sur 2 521 prisonniers transportés, on dénombrera entre 519 à 984 morts selon les sources[4].

À son arrivée, Louis Hickel est affecté à un kommando de déblaiement puis le au Kankenrevier (« quartier des malades ») surnommé le Revier par les détenus. Il exerce, en tant qu'étudiant en médecine dans le service infectieux et tuberculose. Le manque de moyens en fait plus un mouroir qu'une infirmerie. Malgré cela, il se dévoue et doit affronter l'épidémie de typhus à l'automne 1944. Il soigne, entre autres, le général Charles Delestraint, monseigneur Gabriel Piguet, Edmond Michelet et Pierre Schillio[1].

Le , le camp est libéré par l'armée américaine. L'épidémie de typhus est toujours virulente et la quarantaine est de rigueur. Louis Hickel continue à soigner les déportés, sous la direction du docteur Marsault et avec l'aide d'une mission sanitaire du Vatican[1].

Louis Hickel est rapatrié en France le [3].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

En , il retourne à Nancy pour terminer son cursus universitaire. Il soutient brillamment sa thèse de doctorat le [1],[2].

Le , à Molsheim, il épouse Denyse Muller. Le couple aura deux enfants. Louis Hickel reprend le cabinet de son beau-père à Molsheim[1],[2].

Louis Hickel participe à la vie publique de la ville et du canton de Molsheim. Le , il devient membre du Conseil municipal sous la mandature de Henri Meck. À partir du mois d', il est conseiller général gaulliste du canton de Molsheim. Il prend notamment une part active à la création de la voie rapide de la vallée de la Bruche et dans celle du Centre de loisirs de Molsheim-Mutzig et environs[2].

En 1964, il est à l'origine de la création du Tennis-Club de Molsheim-Mutzig[2].

Le , Louis Hickel est terrassé par une crise cardiaque[2].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Il est reconnu « Déporté résistant »[3],[5],[6].

  • Une allée porte son nom à Molsheim.
  • Le , à Dorlisheim, une plaque commémorative a été inaugurée sur sur le parvis du Château de Dorlisheim.
  • À Mutzig, le tennis club porte son nom.

Distinctions[modifier | modifier le code]

« Alsacien de haute valeur morale et patriotique . A quitter son pays dès septembre 1940 pour éviter d'être incorporé dans l'armée allemande et s'est réfugié à Nancy où il contribué à l'évasion de prisonniers de guerre français et à leurs passages en zone libre. Arrêté par la Gestapo, le 1er mars, incarcéré à Nancy, puis à Compiègne, fut dirigé sur Dachau le 2 juillet 1944 où, mettant à profit ses connaissances médicales, il a prodigué ses soins assidus aux malades et ses encouragements à tous les déportés. N'a jamais cessé d'encourager ses camarades à la résistance dans le camp et ce au péril de sa vie. A la libération de Dachau est resté comme volontaire pour assurer l'évacuation des grands malades. Animé du plus pur esprit patriotique, a su par son courage, son abnégation, son endurance donner le plus bel exemple à tous. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Jean-Bernard Hickel, Société d'histoire et d'archéologie de Molsheim et environs, « De Reichshoffen à Dachau... Louis Hickel (1920-1977), un resistant et déporté alsacien », Annuaire 2018,‎ , p. 85-104 (ISSN 09861610[à vérifier : ISSN invalide])
  2. a b c d e f g h et i Grégory Oswald, « Louis Hickel (1920-1977), résistant, médecin et conseiller général de Molsheim », sur S.H.A.M.E (consulté le )
  3. a b et c Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, Département AERI, coll. « Histoire en mémoire 1939-1945 », (ISBN 978-2-915742-32-9)
  4. « train n°7909 », sur www.bddm.org (consulté le )
  5. a et b « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  6. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Bernard Hickel, Société d'histoire et d'archéologie de Molsheim et environs, « De Reichshoffen à Dachau... Louis Hickel (1920-1977), un resistant et déporté alsacien », Annuaire 2018,‎ , p. 85-104 (ISSN 09861610[à vérifier : ISSN invalide]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « La filière d'évasion de Reichshoffen », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9) DVD pédagogique.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Recherches internet[modifier | modifier le code]