Aller au contenu

Utilisateur:E. Del Falcone/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

André Elbaz (né le 26 avril 1934 à El-Jadida, Maroc) est un artiste-peintre, cinéaste et art-thérapeute Marocain.

Né le 26 avril à El Jadida, André Elbaz est le troisième enfant d'une fratrie de sept. Son père, Elie Elbaz est l'un des premiers photographes marocains. Egalement conteur, violoniste, luthiste, il dirige l'orchestre andalou d'El Jadida[1].

A partir de l'âge de neuf ans, André Elbaz va beaucoup au cinéma et ne rêve que de théâtre. Avec des camarades, il met en scène des spectacles pour enfants et donne des représentations dans son quartier. À vingt ans, alors étudiant dans une école de typographie de Casablanca, il est choisi parmi les étudiants du cours de théâtre pour faire deux tournées avec la Comédie Française (Rabat, Casablanca, Meknes, Fès, Tanger, El Jadida). Il se lie d'amitié avec le couple Jean Davy et Odile Mallet. Quelques mois plus tard, il met en scène La Station Champbaudet d'Eugène Labiche.
Il crée des affiches pour ce spectacle et, à l'initiative du directeur de son école, il réalise ses premiers collages.

André Elbaz s’installe à Paris en 1957, dans le 6e arrondissement. Ses premières huiles sont des Clowns, des Cirques, des Ponts de Paris.  Il fréquente la Grande-Chaumière et dessine d'après nature. Il s'inscrit à l'atelier Pierre-Eugene Clairin à l'Ecole des Beaux-Arts. 
Entre 1958 et 1959, il expose au Salon des Superindependants, au Salon de l'Ecole française, au Salon d'Hiver, à la galerie Tonalites, galerie Dauphine.

Le 29 Février 1960, le tremblement de terre d'Agadir est pour André Elbaz qui vit à Paris un grand bouleversement. Une serie sur la ville détruite et les glissements de terrain l’occupent pendant plusieurs mois. C'est ainsi qu'il entre dans la peinture abstraite. Au cours d'un séjour a Conflans-Sainte-Honorine, il pose sont chevalet et peint l'avant de deux péniches sur la Seine. A son insu, il se relie a une nouvelle forme d'abstraction, l'abstraction lyrique, et poursuit cette serie. Il fait la découverte des tableaux de Nicolas de Staël qui va devenir, pour plusieurs années, son principal référent. Apres les toiles sur le thème du tremblement de terre et de la destruction, il recompose la Ville. C'est la serie Les Murs de Paris qu'il expose au Salon de la Jeune Peinture française.
Il présente des travaux au concours du Prix Manguin organisé par la Galerie de Paris que dirigent les héritiers du peintre impressionniste Henri Manguin et signe un contrat avec la galerie.

En 1961, lors de la deuxième Biennale de Paris, alors qu'il est un des peintres qui représentent le Maroc, l'historien et critique d'art Gaston Diehl, attaché culturel français au Maroc, découvre ses toile et l'invite a faire une serie d'expositions dans les Instituts français à travers le Maroc. Il rentre au pays. Farid Belkhaia, qui vient d'être nomme directeur des Beaux-Arts à Casablanca, le sollicite pour y enseigner la peinture.

En 1964, à Londres, il entreprend une série de collages a partir de grandes photos de machine a écrire Olivetti. La Zwemmer Gallery, "première galerie à exposer Picasso en Angleterre" lui ouvre ses cimaises, l’ensemble des pièces exposées est vendue. 
En 1965, alors qu'il fait découvrir la Grèce aux membres du Club Méditerranée, il fait la rencontre, à Corfou, avec des Juifs grecs survivants des camps nazis. Cette échange sera décisif pour la suite de son travail ouvrant une nouvelle dimension à son oeuvre celle du "Défi a la barbarie ».

En 1966, à la demande de Pierre Schaeffer, il réalise pour le service de la recherche de l'ORTF, à partir de ses dessins et en s'appuyant sur un Oratorio de Schönberg, un court métrage, la nuit n'est jamais complète, qu'il dédie au roi Mohamed V pour la protection dont il a fait bénéficier sa communauté au Maroc pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Le film sera primé à la cinquième Biennale de Paris et représentera la France au Festival du Court-métrage de Tours.

A l’occasion des fêtes de Noël 1967, invité par la télévision française avec des artistes a créer un jouet en présence d'enfants, il met au point une technique qui permet de peindre en grand format a partir de l'ombre portée de modèles. C'est à partir de cette séance qu'il élabore l'approche de thérapie par l'art, le pictodrame.

André Elbaz s’installe à Montréal en 1969. L'Office National du Film lui propose d’y réaliser des courts-métrages. En 1971, il peint des architectures qui se décomposent, tourne un court métrage d'animation avec des oeufs et achève un porte-folio de vingt sérigraphies intitulé SEULS. avec notamment un texte de Elie Wiesel.
 Il rentre à Paris en 1973 et reprend son travail d'éducateur, enseigne le théâtre et le mime. Une partie des sérigraphies du porte folio SEULS est exposée à la Bibliothèque Nationale (Paris) avec les nouvelles acquisitions[2]. En 1975, il installe son atelier à La Ruche, la fameuse cité d'artistes. 
Il entreprend une série de dessins sur l'oppression, Le Silence imposé, et sur Oedipe roi de Sophocle.


En 1976, il expose à l'Université CEST point F, à Paris, au Centre Edmond Fleg, à Marseille. En 1981, il intervient au Congres National de la Psychopathologie de l'Expression au Centre hospitalier de l'Université de Lille. Sa Conférence parait dans Expression et Signe, numéro spécial de la revue Psychologie médicale.

En 1985, il expose 35 encres au mémorial de Yad Vashem et entre dans la collection de ce musée. En 1986 il prend part a un stage de  fabrication de papier et découvre les possibilités qu'offre à sa création ce nouveau matériau.

Il se retire peu a peu de son travail de thérapeute pour reprendre son activité plastique avec ce nouveau medium. En 1988 , il est invité par le Neuro Psychiactric Research Institute du Seiwa Hospital de Tokyo, à parler du pictodrame, et par la Chukyo Women's University, Nagoya, a présenter sa démarche avec le tir a l’arc. Il retourne au Japon l’année suivant et expose ses travaux a base de fibres végétales a la galerie Nisch Azabu Asacloth. Le Musée Morimura acquiert l'une l'elle. 
Il expose ses Villes orientales à New York.

En 1990, dans le cadre de la Biennale du Film d'Art, le Centre George Pompidou présente une rétrospective des films d'André Elbaz. Parmi ces films, La nuit n'est jamais complète, l'Homme a la bouteille, Le Psychanal'oeuf, Les Mobiles de Calder. Il expose à Seibu Gallery à Tokyo.
Il réalise onze vitraux pour la Synagogue de Deauville.

En 1991, il s’installe à Montréal, et entreprend une série de dessins pour l'édition d'un porte-folio destine a commémorer le cinquième centenaire de l'Inquisition. De feu et d'exil (textes de Francois-Marc Gagnon, Shmuel Trigano et Naim Kattan) est édité l’année suivante[3].

A Narbonne, il poursuit sa création a partir de fibres végétales (lin, abaca, chanvre, sisal)
.

Entre 1991 et 1993, il expose a la Salla dei Congresii, Milan, Casa della Cultura, Livourne, Carlton Center, Ottawa, Bibliothèque de l'Université d'Ottawa, Jewish Library, Montreal, Unesco, Paris.


En 1995, il entreprend, sur un papier de soie japonais de grande dimension, une série de fresques qui font suite a ses travaux de war artist. Ces papiers très fins seront maroufles par la suite sur de grandes toiles. En novembre 1998, la Fondation Jacob Buchman lui attribue le Prix de la Mémoire[4] pour l'ensemble de son oeuvre sur le silence imposé, les oppressions, les guerres, les génocides. Il est invité d'honneur du Musée d'Epinal, sur le thème du Défi à la Barbarie.


André Elbaz poursuit la série Vestes et Médailles, sur le thème de la Première Guerre Mondiale. Trois de ses oeuvres sont un hommage à la mémoire des soldats marocains morts à Verdun.
 Il expose à Paris au CDJC.

En 2000 commence à Narbonne l'une des périodes les plus fructueuses sur le plan de la création. Il abandonne progressivement la couleur que les gris et les noirs viennent remplacer. Revient vers une approche géométrique des formes, après un passage par des travaux blancs sur blanc et débute une série nommée Anamorphoses. En 2002, il expose a la Galerie Mabel Semmler, Paris. Ses grandes fresques accompagnent la présentation de l'ouvrage Ces Lois inconnues, Pour une anthropologie du sens de la vie de l'historien d'art M.F. Gibson, qui réserve un chapitre de son livre aux toiles exposées. En juin, à la Maison de la Bibliophilie, le Mai des Montparnos 2002, exposition des peintres de la Ruche, Livres d'artistes, livres partages.

Confronté, avec le début du troisième millénaire, aux modes de destruction qui déstabilisent les continents, il éprouve plus vivement que jamais la nécessité de rendre compte de l'époque. Dans cette perspective, il ressort ses dessins, les déchire, les découpe et poursuit la serie intitulée L'Exécution de l'oeuvre, correspondant a plus de 621 dessins détruits.

Le Musée d'Histoire contemporaine (Musée des Deux Guerres Mondiales, Paris) acquiert deux grands Papiers en fibre végétale.

En 2004, il est invité à Settat au Festival des Arts plastiques, où il rencontre les nouvelles générations des peintres marocains. Encouragé par le critique d'art, Aziz Daki, il décide de revenir exposer au Maroc. En 2005, il expose en décembre avec son amie Martine Martine a la Galerie Nicolas Deman a Paris. En 2006, quatre Instituts Français du Maroc présentent une rétrospective des travaux d'Andre Elbaz réalisés depuis 1985. El Jadida, recevra les travaux a base de fibre végétales ; Casablanca présentera les Urnes et les Lacérations ; Rabat, les grandes toiles qui dénoncent les massacres et les guerres ; Fès, la série des Villes Orientales.

  1. « ANDRE ELBAZ », sur solyanidjar.superforum.fr (consulté le )
  2. « André Elbaz », sur data.bnf.fr (consulté le )
  3. « André Elbaz », sur data.bnf.fr (consulté le )
  4. « Exposition André Elbaz », sur Mémorial de la Shoah (consulté le )