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André Tommasini[modifier | modifier le code]

André Tommasini, né en 1931 à Lausanne et mort dans la même ville en 2011, est un sculpteur suisse. Grand admirateur de Henry Moore, son oeuvre peut être rattachée au courant non-figuratif moderniste qui suit la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Lausanne en 1931, sa famille est originaire de Porto-Ceresio (Côme, Italie).  Son grand-père, Giuseppe Tommasini, marbrier-sculpteur, immigre en Suisse pour participer à la restauration du portail de la Cathédrale de Lausanne sous la direction du sculpteur vaudois Raphaël Lugeon[1]. Il ouvre un atelier de marbrerie d'art funéraire à Montoie que reprend ensuite son fils Amadeo. C'est dans l'entreprise familiale qu'André Tommasini effectue son apprentissage de sculpteur sur pierre de 1946 à 1949.  

Avide d'art et esthète, il suit, parallèlement à son métier, des cours à l’École des Beaux-Arts de Lausanne avec le sculpteur Casimir Reymond. Il en devient l'assistant et lui vouera une grande admiration toute sa vie[2]. Il fait alors la connaissance de Jean-Pierre Kaiser, de Jean-Claude Hessselbarth et de Francine Simonin avec laquelle il reste lié très longtemps.

A la mort de son père en 1964, André Tommasini reprend la marbrerie familiale où il poursuit l'exécution d'art funéraire, en modernisant stylistiquement les symboles religieux liés aux sépultures et en proposant des pierres tombales personnalisées et uniques[3]. Puis il reçoit plusieurs commandes de mobilier lithurgique lors de la modernisation d'institutions religieuses, notamment au Centre funéraire de Montoie (Lausanne)[4], à l'église de Daillens, à la paroisse Sainte-Thérèse (Montoie, Lausanne) et à l' église Saint-Nicolas (Neuchâtel).

En parallèle, il réalise des sculptures abstraites en pierre mais aussi en acier Corten et en béton. Il rencontre le succès artistique dans les années 1970, avec une première exposition personnelle à la Galerie Numaga à Auvernier en 1975 et l'installation de nombreuses oeuvres monumentales dans l'espace public romand suite à des mises aux concours. C'est notamment le cas à la Place du Marché de Renens, à la rue de l'Ale et sur l'esplanade de la place Chauderon à Lausanne, devant la Maison communale d'Epalinges et au Collège de la Planta à Chavannes.

Le succès se poursuit dans les années 1980 avec d'importantes commandes privées (Fidès, Philipp Morris, Hôtel Agora, CNA). Une grande exposition personnelle à la Fondation Gianadda à Martigny en 1987 est le point culminant de sa carrière de sculpteur[5].

Son vocabulaire stylistique, d'abord inspiré de la nature, passe à ses dires au non figuratif, même si nombreuses sont les allusions à l'anatomie et aux galbes féminins, notamment dans la série des "paysages féminins". Les thèmes formels, souvent explorés en séries et en suites, recourent aux oppositions - courbes et arrêtes, cubes et sphères, vides et pleins, marbre et fil d'acier, noir et blanc - pour créer tensions et harmonie.

Perfectionniste, exigeant et rigoureux, technicien virtuose, grand, fort et doté d'immenses mains, Tommasini privilégie la taille directe dans les pierres les plus dures, le marbre et le granit, exécutée d'après une esquisse ou une maquette, dans la pure tradition de la sculpture classique. Connu pour son amour du polissage, il passe des heures à tailler, gratter, poncer et frotter pour inviter à la caresse, souligner la sensualité de la pierre et la faire dialoguer avec la lumière.

Epuisé par l'exigence physique de la taille directe et souffrant de terribles douleurs dans les mains au début des années 2000,  il lâche à regret son atelier de Montoie en 2007 et consacre ses dernières années à la réalisation de centaines de collages - associant cuir, plomb, aquarelle et fusain.


[1] Brochure publicitaire Art Funéraire André Tommasini, non datée.

  1. Lettre manuscrite de Raphaël Lugeon datée du 23 août 1906, archives www.sikart.ch
  2. 2. édité sous la direction d'Edith Carey, Casimir Reymond 1893-1969, sa vie et son œuvre, Gollion, Infolio, , 352 p. (ISBN 2884741909)
  3. Brochure publicitaire "Art Funéraire André Tommasini", non datée, www.sikart.ch
  4. sous la direction de Philippe Kaenel et Béatrice Béguin, La collection d'Art de la ville de Lausanne : Pleins feux!, Lausanne, Art & Fiction Publications, , 392 p. (ISBN 2940570329), p. 72-73
  5. André Tommasini: Sculptures, catalogue d'exposition, Le Mont/Lausanne, Fondation PIerre-Gianadda, Martigny, , 117 p.