Sitting Bull

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Sitting Bull
Description de cette image, également commentée ci-après
Sitting Bull en 1885 avec en sautoir la croix offerte par Pierre-Jean De Smet.
Nom de naissance Tȟatȟáŋka Íyotake (né Ȟoká-Psíče)
Alias
Húŋkešni ou Slow
Naissance
Grand River
Décès
Réserve indienne de Standing Rock
Nationalité Hunkpapas
Pays de résidence Drapeau des États-Unis États-Unis
Profession
Chef de tribu
Ascendants
  • Jumping Bull (père)
  • Her-Holy-Door (mère)
Conjoint
  • Light Hair
  • Four Robes
  • Snow-on-Her
  • Seen-by-her-Nation
  • Scarlet Woman
Descendants
Famille
Signature de Sitting Bull

Sitting Bull (en Lakota : Tȟatȟáŋka Íyotake), né vers 1831 dans l'actuel Dakota du Sud et mort le dans la Réserve indienne de Standing Rock, est un chef de tribu et médecin des Lakotas Hunkpapas (Sioux). Il est l'un des principaux Amérindiens résistants face à l'armée américaine, notable pour son rôle dans les guerres indiennes et très particulièrement la bataille de Little Bighorn du où il affronte le général Custer.

Nom

Sitting Bull est son nom en anglais traduit de son nom en lakota Tȟatȟáŋka Íyotake qui signifie « Bison qui s'assied »[1],[2]. En français, les anciens ouvrages[3] et les auteurs comme le père Pierre-Jean De Smet[4] qui l'ont rencontré le nomment Taureau Assis, il pourrait aussi se traduire par « Bison Assis » ou « Bison au repos ». Sitting Bull était cependant initialement nommé Ȟoká-Psíče (« Jumping Badger », blaireau bondissant), qui était un nom temporaire[5], et reçut le nom de son père, Jumping Bull, quand il était adolescent.

Le surnom d'Húŋkešni (« lent ») lui est parfois donné à cause de son habitude à prendre son temps avant de répondre à une question[6].

Biographie

Jeunesse

Sitting Bull est né dans la région de Grand River dans le Dakota du Sud vers 1831. Il excelle en course à pied et en équitation, et est très précis avec un arc et des flèches[7].

Il tue son premier bison à l'âge de dix ans et marque son premier coup au combat à quatorze ans lors d'une bataille contre les Crows[8]. Il dépasse l'un des guerriers lors de sa retraite et fait tomber le Crow de son cheval. Pour cela, Sitting Bull obtient une plume blanche d'aigle, symbole d'un premier coup[Note 1], et reçoit également le nom de son père. Son père a ensuite changé son propre nom en Jumping Bull (« Taureau bondissant »)[9]. C'est aussi lors de cette cérémonie du passage vers l'âge adulte que Sitting Bull a reçu un bouclier personnalisé de son père, qui était richement décoré d'une scène représentant l'un des rêves de son père.

Mariage et famille

L'histoire familiale de Sitting Bull est peu sûre, mais son premier mariage a probablement eu lieu en 1851 avec une femme nommée Pretty Door ou Light Hair (« Cheveux clairs »)[10]. En 1857, il a un fils qui meurt rapidement de maladie et sa femme meurt pendant l'accouchement de celui-ci.

Au moment de la mort de son fils biologique, il adopte son neveu One Bull[Note 2]. Toujours en 1857, Sitting Bull a adopté un jeune Assiniboine comme son frère, et il s'est appelé Jumping Bull en hommage au père de Sitting Bull[11].

Sitting Bull avait cinq épouses[12].

Statut de holy man

Après ses trente ans, Sitting Bull est devenu un holy man sioux, ou wičháša wakȟáŋ. Ses responsabilités de holy man incluaient la compréhension des rituels religieux complexes et des croyances des Sioux, mais aussi l'apprentissage des phénomènes naturels qui étaient liés aux croyances sioux. Sitting Bull a eu une « intense spiritualité qui régnait dans tout son être [lorsqu'il devint] adulte et qui a alimenté une constante recherche de compréhension de l'univers et de la manière dont, personnellement, il pourrait apporter ses pouvoirs infinis au profit de son peuple[13]. » Sitting Bull connaissait aussi les techniques de guérison et les plantes médicinales, sans toutefois être un homme médecine (en).

En raison de son statut de holy man, Sitting Bull a été membre de la « Société des Bisons », regroupant ceux qui ont rêvé de bison, et également membre de la « Heyoka », regroupant ceux qui ont rêvé d'oiseaux-tonnerre[14].

Guerres indiennes

Sitting Bull en 1882.

Il prend une part active aux guerres des plaines des années 1860, y compris un raid contre Fort Buford en 1866.

Bataille de Little Bighorn

En 1868, il est l'un des seuls chefs sioux à ne pas signer le traité de Fort Laramie. Ce traité fut signé par la majorité des chefs sioux après la victoire de Red Cloud sur la piste Bozeman : il promettait aux Sioux leurs territoires sacrés des Black Hills mais entraînait la perte de la majeure partie de leurs terrains de chasse et une dépendance aux rations alimentaires distribuées par le gouvernement américain[15]. Après la rupture du traité par les États-Unis à la suite de la découverte d'or dans les Black Hills, Sitting Bull dirige le soulèvement sioux. Il est rejoint par des tribus cheyennes et, ensemble (1 500 guerriers et 4 500 civils), ils défont et tuent Custer à la bataille de Little Bighorn le , 268 hommes sont tués, y compris Custer. Sitting Bull ne participe pas lui-même à la bataille car il est homme-médecine[réf. nécessaire], mais confie le commandement à ses chefs de guerre Crazy Horse, Gall et autres.

Fuite au Canada

Poursuivi par l’armée américaine, il est forcé de s’enfuir au CanadaLebret (en), dans la province de la Saskatchewan, plus précisément à la Montagne des Bois). Le détachement de la Police montée du Nord-Ouest, de fort Walsh les protège, lui et ses hommes, des troupes américaines. Le super-intendant James Morrow Walsh se bâtit une réputation de justice et de gardien de la paix auprès de Sitting Bull et des Lakota. Il les aide à échapper à la vengeance des troupes américaines et à survivre à la disparition des bisons[16].

Sitting Bull se lia d'amitié avec le négociant Jean-Louis Légaré (en), qui aida son peuple à se nourrir et se loger durant tout leur séjour[17]. C'est aussi lui qui a convaincu Sitting Bull de retourner aux États-Unis lors des négociations entre le gouvernement du Canada, les chefs sioux et les troupes américaines[18].

Emprisonnement

En 1880, il refuse de se rendre à une délégation américaine venue l'y rencontrer. Sitting Bull et son peuple se rendent en 1881 à Fort Buford (Dakota du Sud). Après deux années d'emprisonnement à Fort Randall, il est conduit à la réserve de Great River.

Fin de vie

Wild West Show

En tournée avec Buffalo Bill en 1885.

Il participe au Wild West Show de Buffalo Bill en 1885 aux États-Unis et au Canada, il ne sera pas autorisé à se rendre en Europe, puis il passe les dernières années de sa vie dans la réserve indienne de Standing Rock.

Meurtre

En 1889 et en 1890, la danse des Esprits se répand sur les réserves sioux. Sitting Bull soutient les danseurs. En décembre, les Américains chargent Buffalo Bill Cody d'un message visant à ordonner l'arrestation de Sitting Bull. Cependant, celui-ci arrive saoul à la réserve et l'opération est retardée. Le , au matin, 43 policiers indiens, agissant sous les ordres du gouvernement américain, encerclent sa maison. L'un d'eux entre et le réveille, lui ordonnant de le suivre. Sitting Bull accepte mais s'habille auparavant, s'arme d'un revolver qu'il cache dans ses vêtements et réveille ses femmes. La police indienne avait l'intention d'agir vite pour ne pas provoquer d'émeute. C'est alors que le fils de Sitting Bull, Crow Foot, le traite de lâche et l'encourage à résister. D'autres membres de la réserve accourent. Sitting Bull se débat et le policier placé derrière lui tire une balle dans la nuque. Sitting Bull fut tué par Bull Head, lui-même tué par Catch the Bear. Outre Sitting Bull et son fils, sept partisans et cinq policiers perdirent la vie ce jour-là. Seule l'arrivée de la cavalerie sauva la police indienne de l'extermination.

Postérité

Notes et références

Notes

  1. Pour les Amérindiens il était aussi méritoire de toucher un adversaire que de le tuer.
  2. One Bull participera à toutes les batailles menées par Sitting Bull, le suivra en exil au Canada, et sera présent lors de son assassinat par la police indienne en 1890.

Références

  1. LaPointe, Ernie (2009). Sitting Bull: His Life and Legacy. Gibbs Smith. p. 26, 28–29.
  2. Ernie LaPointe, Sitting Bull. Sa vie, son héritage, Flammarion, (ISBN 9782081481985, lire en ligne)
  3. R. P. Laveille, Le P. de Smet (1801-1873), Liège-Arras, Dessain, , 492 p. (lire en ligne).
  4. Pierre-Jean de Smet, Lettres choisies ..., M. Closson et cie, (lire en ligne).
  5. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 6.
  6. LaPointe, Ernie (2009). Sitting Bull: His Life and Legacy. Gibbs Smith. p. 22.
  7. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 10.
  8. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 14-15.
  9. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 15.
  10. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 20.
  11. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 24.
  12. (en) Frequently asked questions « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), sur Sitting Bull Family Foundation, Inc. « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  13. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 27.
  14. Robert Utley, The Lance and the Shield, p. 29.
  15. Dee Brown, Enterre Mon Cœur, éditions Arista, p. 370.
  16. « Fort Walsh », Police à cheval du Nord-ouest, Musée virtuel du Canada, (consulté le ).
  17. (en) Louise-Marie Légaré, « Jean-Louis Légaré (1841–1918) », The Encyclopedia of Saskatchewan, Université de Regina (consulté le ).
  18. (en) Allan Charles Mondor, « Jean-Louis Légaré », Willow Bunch, Saskatchewan, Ville de Willow Bunch, (consulté le ).
  19. https://fr.pinterest.com/pin/326229566735570328

Annexes

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Bibliographie

  • Dee Brown, Bury My Heart at Wounded Knee, Holt, Rinehart and Washington Inc., New York, 1970, publié en français sous le nom Enterre mon cœur, la longue marche des Indiens vers la mort coédité par France Loisirs avec l'autorisation des éditions Stock et Opera Mundi pour la traduction française, 1973. Nouvelle publication en 1988 par les éditions Arista.
  • (en) Robert Utley, The Lance and the Shield: The Life and Times of Sitting Bull, New York, Henry Holt & Company, , publié en français sous le nom Sitting Bull: sa vie, son temps dans la Collection Terre Indienne, Albin Michel, 1997. (ISBN 2226093710)
  • Farid Ameur, Sitting Bull, héros de la résistance indienne, Paris, Larousse, .
  • David Cornut, Little Big Horn, autopsie d'une bataille légendaire (édition augmentée), Éditions Anovi, 2006/2008 (ISBN 2-9148-1828-9)
  • James Welch, Killing Custer, publié en français sous le nom de C'est un beau jour pour mourir, dans la Collection Terre Indienne, Albin Michel, 1999.
  • (en) Ernie LaPointe, Sitting Bull : his Life and Legacy, Layton (Utah), Gibbs Smith, , 144 p., 21 cm (ISBN 978-1-4236-0556-0, LCCN 2009004745)
    • Ernie LaPointe (trad. de l'anglais par Alice Boucher, préf. Claire Barré), Sitting Bull : sa vie, son héritage [« Sitting Bull : his Life and Legacy »], Paris, Flammarion, , 188 p., 22 cm (ISBN 978-2-08-148197-8, BNF 45738685).
      La couverture comporte, sous le nom de l'auteur, la mention « arrière-petit-fils de Sitting Bill ».

Documentaire

  • Sitting Bull, de la série Chefs amérindiens, produit par Galafilm Inc & l'ONF, 2002.