Tombe de Georges Clemenceau

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Sépulture de Georges Clemenceau
Tombe de Georges Clemenceau.
Présentation
Type
Construction
1929
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Département
Commune
Coordonnées
Carte

La tombe de Georges Clemenceau (1841-1929) est située, à côté de celle de son père, Paul-Benjamin, dans la commune de Mouchamps, en Vendée ; sépultures simples et isolées, elles sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis juillet 1998.

Descriptif[modifier | modifier le code]

Stèle de Minerve, les deux tombes sont situées derrière, en contrebas.

Mouchamps se situe dans le nord-est de la Vendée, à une trentaine de kilomètres au nord-est de la Roche-sur-Yon. Les deux tombes ne se trouvent pas dans le cimetière du village mais au lieu-dit Le Colombier, sur un escarpement rocheux, à mi-pente d'un coteau dominant une boucle de la vallée du Petit Lay[1], au pied d'un cèdre de l'Atlas planté en 1848 par Benjamin Clemenceau[1], le père de Georges et lui-même (7 ans) paraît-il. Elles ne comportent ni dalle funéraire, ni inscription[1] et sont seulement entourée chacune d'une petite grille en fer forgé[1]. Une stèle représentant Minerve victorieuse et veillant sur la Paix, taillée en bas-relief par le sculpteur François Sicard[1], un ami de Georges Clemenceau[2], domine en surplomb les deux tombes.

Une légende veut qu'il ait été enterré debout afin d'être tourné vers la « ligne bleue des Vosges », voire pour défier l'Église catholique. Mais en réalité, du fait d'un rocher (ou des grosses racines du cèdre de l'Atlas ?) impossible à réduire, le cercueil, à la différence de celui de son père, ne put être posé à plat mais fut légèrement incliné[3].

La grande simplicité des deux tombes peut surprendre mais elle correspond exactement à la volonté exprimée, lors de la donation du terrain à la commune en avril 1922, par Clemenceau et ses cinq frères et sœurs[2], volonté renouvelée par l'ancien président du Conseil dans son testament du 18 mars 1929, quelques mois avant sa mort : « autour de ma fosse, rien qu’une grille sans nom, comme pour mon père »[2]. Il était bien spécifié que le site, excepté un entretien a minima pour éviter un envahissement par les ronces et les buissons, devait rester en l'état sans que n'y soit érigé aucun monument[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Georges Clemenceau avait dans son testament demandé à être enterré simplement sans « cortège ni cérémonie d'aucune sorte » et à côté de son père[1], médecin à Nantes, et qui reposait depuis 1897 à Mouchamps. La famille était originaire de Vendée, Georges Clemenceau était né dans une maison familiale de Mouilleron-en-Pareds (à 17 km à vol d'oiseau au sud-est de l'endroit où il est inhumé)[1] et il loua ensuite au commandant Luce de Trémont, châtelain à Avrillé, une petite maison de pêcheur au bord de l'océan, la maison de Belesbat, à Saint-Vincent-sur-Jard et où il résida souvent.

Mort le 24 novembre 1929, à 88 ans, à son domicile parisien, il fut inhumé le lendemain à Mouchamps en début d'après-midi, en présence de 200 gendarmes chargés d'empêcher la foule d'y assister pour respecter ses dispositions testamentaires, mais malgré les barrages routiers, plusieurs centaines de paysans de la région assistèrent à l'enterrement[4]. Il fut porté en terre par son chauffeur Émile Brabant, son valet de chambre Albert Boulin, deux fossoyeurs et deux paysans.

Les deux tombes, la stèle à l'effigie de Minerve et l'allée d'accès (cad. ZN 81) sont inscrites aux Monuments historiques le 15 juillet 1998[1].

La veille de la visite du Premier Ministre Manuel Valls, en novembre 2013, les abords des tombes et la stèle furent tagués par des opposants à la politique gouvernementale[5].

Visites de sa tombe[modifier | modifier le code]

Parmi les personnalités venues sur la tombe, on peut citer :

  • Le maréchal Erwin Rommel en mai 1943, lors d'une visite d'inspection du mur de l'Atlantique en Vendée[6] ;
  • Charles de Gaulle, le 12 mai 1946 qui entouré d'une foule estimée à 3 000 personnes, honorait sa promesse de venir lui annoncer la victoire, à la suite du message qu'il avait adressé symboliquement de Londres sur la BBC le 11 novembre 1941[7] :

« Au fond de votre tombe vendéenne, aujourd'hui 11 novembre, Clemenceau, vous ne dormez pas. Certainement la vieille terre de France qui vous enterre pour toujours a tressailli avec colère tandis que le pas insolent de l'ennemi et la marche feutrée des traîtres foulaient le sol de la patrie… »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Notice no PA85000011, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a b c et d Infos figurant sur le panneau à l'entrée du site.
  3. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche Midi, , p. 267.
  4. Madeleine-Michel Clemenceau, Georges Clemenceau, Éditions du Centre, , p. 67.
  5. a et b "La stèle de la tombe de Clemenceau taguée avant la venue de Valls", lemonde.fr, 25 novembre 2013.
  6. a b et c Christophe Soulard, Clemenceau au fil des jours, éditions Sud Ouest, coll. « Référence », (lire en ligne).
  7. Pierre Bergounioux, Carnets de notes : 2011-2015, Verdier, 1216 p. (lire en ligne)
  8. "Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, au Conseil général de Vendée à Mouilleron-en-Pareds, mercredi 11 novembre 1987."
  9. a et b Cédric Pietralunga, « L’hommage de Macron à Clemenceau après le « coup de com » vidéo », Le Monde, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]