Ribot (cheval)

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Ribot
Image illustrative de l’article Ribot (cheval)
Ribot en 1956

Père Tenerani
Mère Romanella
Père de mère El Greco
Sexe M
Naissance 27 février 1952
Pays de naissance Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Mort (à 20 ans)
Pays d'entraînement Drapeau de l'Italie Italie
Éleveur Federico Tesio
Propriétaire Lydia Tesio & Mario Incisa della Rocchetta
Entraîneur Ugo Penco
Jockey Enrico Camici
Rating Timeform 142
Nombre de courses 16
Nombre de victoires 16
Gains en courses $ 294 414
Distinction Cheval de l'année en Europe (1955, 1956)
Production Molvedo, Ragusa, Arts and Letters, Graustark
Principales victoires Prix de l'Arc de Triomphe
King George VI and Queen Elizabeth Diamond Stakes
Grand Prix du Jockey Club
Grand Prix de Milan

Ribot (1952-1972) était un cheval de course pur-sang anglais appartenant à l'élevage de Federico Tesio (1867-1954). Il fut l’un des plus grands champions de l’histoire des courses hippiques.

Carrière de courses[modifier | modifier le code]

Né en Angleterre mais élevé en Italie dans le meilleur élevage du pays, issu du crack Tenerani et Romanella, par El Greco, ce poulain bai fut nommé, comme souvent dans l'élevage Tesio, en référence à un artiste (le peintre français Augustin Théodule Ribot). Il était le descendant d'une dynastie prestigieuse : Bellini, Cavaliere d'Arpino, Havresac II..., autrement dit la crème de l’élevage Tesio, lequel mourut avant de voir son plus beau joyau se couvrir de gloire en Europe.

Beaucoup des plus grands champions de l’histoire connurent au moins une fois la défaite, tels Man O'War, Nijinsky, Sea Bird ou Brigadier Gerard. Ribot, lui, demeura invaincu tout au long de sa carrière. Durant trois saisons, il remporta non seulement toutes les grandes courses italiennes, mais étendit sa suprématie aussi bien en Angleterre, où il s’imposa dans les King George VI and Queen Elizabeth Diamond Stakes, ainsi qu’en France, où il signa son plus bel exploit en remportant par deux fois (en 1955 et 1956) le Prix de l'Arc de Triomphe, ce qui fait de lui l’un des sept double vainqueurs de la plus prestigieuse course du monde, avec Ksar, Corrida, Tantième, Alleged,Trêve et Enable. Le rating de 142 que lui attribua Timeform est le quatrième plus élevé de l'histoire. Et dans leur livre de référence A Century of Champions, John Randall et Tony Morris le classent au troisième rang des meilleurs chevaux du 20e siècle derrière Sea Bird et Secretariat[1].

Il commença sa carrière à deux ans en Italie, et ne se produisit que sur l'hippodrome de San Siro à Milan. Trois courses, autant de succès, et une première campagne qui s'achève victorieusement, d'une tête, dans le Gran Criterium, la plus grande course italienne pour deux ans, à l'image d'un autre phénomène élevé par Federico Tesio, Nearco.

Ses trois victoires à deux ans, si elles furent nettes, n'avaient pas été acquises avec des écarts flatteurs. La donne change en 1955, puisque Ribot enchaîne quatre victoires très impressionnantes, malgré une absence contrainte pour de petits ennuis de santé, devançant par exemple le régulier Derain (futur vainqueur du St Leger italien) par dix longueurs dans le Premio Besana. C'est donc avec une réputation d'ogre que le poulain se présente au départ du Prix de l'Arc de Triomphe, sa première sortie à l'étranger. Et il justifie toutes les attentes en l'emportant brillamment, par trois longueurs, devant la crème des poulains européens. C'est auréolé de ce triomphe qu'il revient terminer sa saison en Italie deux semaines plus tard, où il ridiculise l'opposition dans le Grand Prix du Jockey-Club, laissant le double tenant du titre Norman à quinze longueurs.

Maintenu à l'entraînement à quatre ans, Ribot confirme qu'il est bien le meilleur cheval de la décennie. Après quatre balades italiennes, où il s'impose à chaque fois comme à la parade, notamment dans le Grand Prix de Milan, par huit longueurs, il se rend en Angleterre pour disputer les King George, où il s'impose sans émotions, par cinq longueurs. Le doublé dans l'Arc ne sera donc qu'une formalité, accomplie après ses adieux à l'Italie dans le Premio del Piazzale. À Longchamp, il fait enregistrer un des plus grands écarts de la course, gagnant de six longueurs. Invincible et invaincu, il se retire sur cette apothéose.

Résumé de carrière[modifier | modifier le code]

Date Hippodrome Pays Course Distance Jockey Place Écart Deuxième
1954, 2 ans
4 juillet San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Tramskio 1 000 m E. Camici 1er 1 Donata Veneziana
26 septembre San Siro Drapeau de l'Italie Italie Criterium Nazionale 1 200 m E. Camici 1er / 4 2 Zenodoto
24 octobre San Siro Drapeau de l'Italie Italie Gran Criterium 1 600 m E. Camici 1er / 7 tête Gail
1955, 3 ans
5 avril Pise Drapeau de l'Italie Italie Premio Pisa 1 500 m E. Camici 1er 6 Donata
17 avril San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Emanuele Filiberto 2 000 m E. Camici 1er / 4 10 Gail
16 juillet San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Brembo 2 200 m E. Camici 1er / 2 1 Derain
7 septembre San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Besana 2 400 m E. Camici 1er / 3 10 Derain
9 octobre Longchamp Drapeau de la France France Prix de l'Arc de Triomphe 2 400 m E. Camici 1er / 23 3 Beau Prince
23 octobre San Siro Drapeau de l'Italie Italie Gran Premio del Jockey Club 2 400 m E. Camici 1er 15 Norman
1956, 4 ans
12 mai San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Guillio Venino 2 000 m E. Camici 1er 4 Fuscaldo
16 mai San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Vichuone 2 000 m E. Camici 1er 12 Magista
10 juin San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio Galbanato 2 400 m E. Camici 1er 8 Grand Rapids
17 juin San Siro Drapeau de l'Italie Italie Gran Premio di Milano 2 400 m E. Camici 1er / 6 8 Tissot
21 juillet Ascot Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni King George VI & Queen Elizabeth II St. 2 400 m E. Camici 1er / 9 5 High Veldt
9 septembre San Siro Drapeau de l'Italie Italie Premio del Piazzale 1 600 m E. Camici 1er 8 Magabit
7 octobre Longchamp Drapeau de la France France Prix de l'Arc de Triomphe 2 400 m E. Camici 1er / 20 6 Talgo

Tableau de bord[modifier | modifier le code]

Signe de son immense popularité en Italie, le , la Poste de Saint-Marin a émis une série de 4 timbres en hommage aux plus grands chevaux italiens. Elle consacre Molvedo (timbre de 11 cent d'euros), Tornese (timbre de 15 cent d'euros), Ribot (timbre de 26 cent d'euros) et Varenne, ce dernier bénéficiant du timbre le plus cher, à 155 cent d'euros.

La Gazzetta dello Sport le classa 4e sur sa liste des plus grands champions italiens du XXe siècle.

Au haras[modifier | modifier le code]

À l’issue de sa carrière de courses et après un an de monte en Angleterre à £ 1 200 la saillie, Ribot fut envoyé aux États-Unis à l'issue d'une syndication record de 1,35 million de dollars. À l’origine, Ribot devait rester seulement 5 ans aux haras américain de Darby Dan, avant de revenir en Europe. Mais il montra un caractère extrêmement difficile, très dominateur et presque dangereux, si bien qu’aucune compagnie d’assurance n’accepta de couvrir le risque d’un voyage transatlantique. Ribot resta donc aux États-Unis jusqu’à sa mort, et fut enterré en 1972 au cimetière équin de Darby Dan.

Comme étalon, Ribot connut là encore une grande réussite. En Europe, il donna ainsi deux lauréats du Prix de l'Arc de Triomphe, Molvedo et Prince Royal, ou Ragusa (Irish Derby, St Leger, King George, Eclipse Stakes). Outre-Atlantique, ses fils Tom Rolfe (Preakness Stakes) et le membre du Hall of Fame Arts and Letters (Belmont Stakes) se distinguèrent dans la triple couronne américaine, mais il faut citer aussi le surdoué mais malchanceux Graustark.

Très influent sur le stud, on le retrouve également dans les pedigrees de reproducteurs importants tels Alleged, His Majesty ou Danehill, et de nombreux champions, tant en Europe (Miesque, Sakhee…) qu’aux États-Unis (les classiques Funny Cide, Pleasant Colony ou Barbaro). Ribot fut sacré à trois reprises tête de liste des étalons en Angleterre et en Irlande (1963, 67, 68).

Origines[modifier | modifier le code]

Joyau de l'élevage Federico Tesio, Ribot est un fils du champion Tenerani, qui non seulement fut le meilleur poulain de sa génération en Italie (Derby Italien, Grand Prix de Milan, St Leger italien), mais s'imposa aussi en Angleterre, où il ravit la Goodwood Cup et les Queen Elizabeth Stakes (l'ancêtre des King George).

Pedigree[modifier | modifier le code]

Origines de Ribot (GB), mâle bai né en 1952
Père
Tenerani
Bellini Cavaliere d'Arpino Havresac II
Chuette
Bella Mina Bachelors Double
Santa Minna
Tofanella Apelle Sardanapale
Angelina
Try Try Again Cyglad
Perseverance
Mère
Romanella
El Greco Pharos Phalaris
Scapa Flow
Gay Camp Gay Crusader
Parasol
Barbara Burrini Papyrus Tracery
Miss Matty
Bucolic Buchan
Volcanic (famille 4-l)[2]

Descendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tony Morris et John Randall, A Century of Champions, Portway Press, (ISBN 1-901570-15-0)
  2. « Ribot Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )