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Résumé du roman Le Comte de Monte-Cristo

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Première partie

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Edmond Dantès, jeune second prometteur âgé de dix-neuf ans, revient d'un voyage à bord du Pharaon, navire appartenant à l'armateur Pierre Morrel. Pierre Morrel rejoint le bateau à la barque et apprend qu'Edmond Dantès a assuré les fonctions de capitaine à la mort du capitaine Leclère, décédé durant le voyage des suites d'une fièvre cérébrale. L'armateur Morrel a aussi une discussion avec le comptable du navire, Danglars, qui semble haïr Dantès et jalouser son avancement : il dénonce la halte d'un jour et demi qu'a fait Edmond à l'Ile d'Elbe. Morrel se renseigne sur cette halte et on apprend ainsi que Dantès a remis au Grand-Maréchal Bertrand un paquet de la part du capitaine, sa dernière volonté. Morrel est ravi d'apprendre que l'Empereur se rappelle de sa famille qui a servi dans son armée.

À son arrivée, Dantès est accueilli par Morrel qui lui promet de le nommer capitaine si son associé est d'accord. Dantès est au comble du bonheur et va annoncer la nouvelle à son père dont il apprend qu'il a vécu trois mois avec 60 francs car sur ses 200 francs de revenu, il a dû en donner 140 à Caderousse qui les avait prêtés à Edmond et qui menaçait de se faire payer chez M. Morrel. Edmond rend ensuite visite à Mercédès sa fiancée, qui repousse les avances de son cousin Fernand, un soldat qui, comme il n'y a pas de guerre, est aux Catalans[Note 1]. Edmond croit voir en lui un ennemi mais Mercédès fait plier la volonté de Fernand en menaçant de se tuer s'il arrivait malheur à Edmond.

Attablés sous la tonnelle du cabaret de la Réserve avec Gaspard Caderousse, tailleur d'habits et voisin des Dantès père et fils, le comptable et le pêcheur catalan complotent pour se débarrasser d'Edmond. Danglars songe alors que ce dernier est porteur d'une missive que le grand maréchal Bertrand lui a remise durant l'escale du Pharaon à l'île d'Elbe, conformément aux dernières volontés du capitaine Leclère. Par conséquent, le comptable écrit, de la main gauche pour ne pas être reconnu, une lettre anonyme qui dénonce Dantès comme agent bonapartiste. Devant les protestations de Caderousse, ivre mais encore quelque peu lucide, Danglars prétend qu'il s'agit seulement d'une plaisanterie. Il froisse la lettre de dénonciation avant de la jeter par terre, puis s'en retourne à Marseille avec le tailleur. Tandis qu'il s'éloigne, le comptable voit Fernand récupérer le papier chiffonné en vue de l'expédier au procureur du roi. Le lendemain, Edmond Dantès est arrêté lors de son repas de fiançailles, au grand désespoir de son père, de Mercédès et de l'armateur Morrel. Quant à Caderousse, fermement raisonné par Danglars, il se tait par lâcheté tandis que Fernand s'esquive prudemment.

Ce même jour, Gérard de Villefort, substitut du procureur, fête également ses fiançailles. Sa promise, mademoiselle Renée de Saint-Méran, appartient à la meilleure société royaliste de Marseille tandis que Villefort est le fils d'un ancien Girondin qui s'est rallié à Napoléon, ce que lui rappelle sa belle-mère avec cette phrase blessante : « on ne peut pas être fils de Girondin et ne pas conserver un goût de terroir. »[1]. Villefort quitte momentanément ses convives pour aller interroger Edmond Dantès qui vient d'être arrêté. Il lui montre la lettre de dénonciation écrite en ces termes :

Monsieur le procureur du roi est prévenu, par un ami du trône et de la religion, que le nommé Edmond Dantès, second du navire le Pharaon arrivé ce matin de Smyrne après avoir touché à Naples et à Porto-Ferrajo, a été chargé, par Murat, d’une lettre pour l’usurpateur, et, par l’usurpateur, d’une lettre pour le comité bonapartiste de Paris. On aura la preuve de son crime en l’arrêtant ; car on trouvera cette lettre ou sur lui, ou chez son père, ou dans sa cabine à bord du Pharaon[2].

Pendant l'interrogatoire, le magistrat ne peut se défendre d'un sentiment de sympathie et de clémence pour ce jeune prévenu à la figure franche et loyale, qui célébrait lui aussi son futur mariage. Le marin, confiant en l'honnêteté de Villefort, jure son apolitisme et admet être chargé de remettre la lettre du grand maréchal Bertrand à un destinataire parisien, suivant les ordres du capitaine Leclère. Convaincu qu'une dénonciation calomnieuse a visé Dantès, tout au plus coupable d'imprudence, le substitut du procureur change subitement d'attitude en apprenant que la missive en provenance de l'île d'Elbe est adressée à son propre père, M. Noirtier, ancien Girondin devenu conspirateur bonapartiste. Le visage de Villefort se décompose davantage en parcourant le message du grand-maréchal. Bien qu'Edmond Dantès ignore tout de son contenu, il a retenu l'adresse et le nom de M. Noirtier. Aussi le magistrat n'hésite-t-il pas à brûler la lettre avant d'incarcérer précipitamment le jeune marin au château d'If comme prisonnier d'État. Ce faisant, Villefort évite de compromettre Noirtier, son père factieux, et préserve sa carrière personnelle au service de la monarchie bourbonienne.

Arrivé au Château d'If, Dantès demande à parler au gouverneur, demande refusée par le geôlier. Dantès se met alors à le menacer, ce qui lui vaut d'être déplacé dans la section des fous.

Le substitut du procureur se précipite ensuite à Paris afin d'apporter à Louis XVIII la nouvelle d'une conspiration bonapartiste, en prenant soin de réarranger les informations et d'omettre certains détails. Villefort se montre bien inspiré car le Directeur général de la police survient aussitôt après pour annoncer piteusement au roi que Napoléon a débarqué le à Golfe-Juan. Désormais en faveur auprès du souverain, le magistrat quitte le palais des Tuileries et regagne son domicile parisien, où vient le rejoindre inopinément son père. Villefort annonce à son père qu'il a intercepté une lettre de Napoléon qui lui était adressée et l'a ainsi sauvé en l'empêchant d'être fusillé pour trahison. Villefort le prévient que la police est aux trousses d'un homme à la suite d'une ténébreuse affaire : la mort brutale du général royaliste Quesnel, dont le cadavre a été retrouvé dans la Seine. Devant son fils, Noirtier admet crânement être le vice-président du club bonapartiste sis rue Saint-Jacques, où Quesnel s'était rendu juste avant de disparaître et dédaigne les poursuites de la police qu'il juge inefficace. Néanmoins, Villefort lui décrit le signalement de l'homme, très caractéristique, qui correspond exactement à celui de son père. À ces mots, Noirtier, très calme, rase ses favoris, change de tenue et s'apprête à s'en aller. En remerciement de l'avertissement de son fils, Noirtier lui conseille d'annoncer au roi le retour de l'empereur avec ces mots :

Sire, on vous trompe sur les dispositions de la France, sur l’opinion des villes, sur l’esprit de l’armée ; celui que vous appelez à Paris l’ogre de Corse, qui s’appelle encore l’usurpateur à Nevers, s’appelle déjà Bonaparte à Lyon, et l’empereur à Grenoble. Vous le croyez traqué, poursuivi, en fuite ; il marche, rapide comme l’aigle qu’il rapporte. Les soldats, que vous croyez mourants de faim, écrasés de fatigue, prêts à déserter, s’augmentent comme les atomes de neige autour de la boule qui se précipite. Sire, partez ; abandonnez la France à son véritable maître, à celui qui ne l’a pas achetée, mais conquise ; partez, Sire, non pas que vous courriez quelque danger, votre adversaire est assez fort pour faire grâce, mais parce qu’il serait humiliant pour un petit-fils de Saint-Louis de devoir la vie à l’homme d’Arcole, de Marengo et d’Austerlitz[3].

Puis il se ravise et conseille à son fils de rentrer directement à Marseille et lui dit qu'il le protègera à son tour. Villefort observe ensuite son père sortir dans la rue et s'éloigner au milieu de trois hommes de la police venu arrêter un homme correspondant à son ancien signalement.

Durant le retour au pouvoir de Napoléon, Morrel tente auprès de Villefort de faire libérer Dantès.Mais ce dernier trompe Morrel en lui faisant croire qu'il fera parvenir une pétition signée par lui auprès du Ministre de la justice afin de libérer Dantès. Danglars, apeuré à l'idée que Dantès puisse être libéré, se fait recommander par Morrel à un poste de négociant à Madrid. Caderousse et Fernand sont appelés à combattre. Enfin, peu de temps après Waterloo, le père de Dantès, ayant perdu tout espoir de le revoir, meurt.

Un an après son incarcération, Dantès demande sa libération à l'inspecteur général des prisons. Ses suppliques touchantes poussent l'inspecteur à vérifier son livre d'écrou où est apposée la note suivante :

Edmond Dantès : Bonapartiste enragé : a pris une part active au retour de l'île d'Elbe. À tenir au plus grand secret et sous la plus stricte surveillance[4].

Cet inspecteur examine aussi la cellule d'un certain abbé, un fou qui propose chaque année une fortune à l'État français en échange de sa libération et qui, à chaque visite d'un inspecteur, augmente cette offre. Cette année-là pourtant, excédé par l'attitude de ses geôliers, l'abbé les invective :

Soyez donc maudits comme les autres insensés qui n'ont pas voulu me croire ! Vous ne voulez pas de mon or, je le garderai ; vous me refusez la liberté, Dieu me l'enverra[5].

Le malheureux Dantès désespère dans sa captivité jusqu'à songer au suicide ; il se refuse à la pendaison, qui lui rappelle par trop la mort des pirates et choisit de se laisser mourir de faim. Au bout du quatrième jour de jeûne, Dantès entend un bruit qui pourrait être celui d'un prisonnier cherchant à s'évader. L'espoir le gagne alors et il mange lorsque le geôlier lui apporte son repas. Pour s'assurer qu'il a bien affaire à un prisonnier et non pas à un ouvrier, Dantès frappe trois coups sur la cloison, ce qui fait arrêter tout bruit de travaux. Dantès est aux anges, et se met à creuser dans la direction du bruit au moyen d'éclats de grès provenant de la cruche qu'il a brisée puis du manche de la casserole que lui laisse le gardien excédé d'avoir brisé une assiette à cause de Dantès. Au bout de quelques jours, Dantès, tombant sur une poutre qu'il ne pourra pas creuser, se lamente et implore Dieu. C'est alors que le prisonnier lui répond. Le prisonnier méfiant se présente comme le numéro 27 puis, convaincu par la jeunesse de Dantès, lui demande de reboucher le trou, de rester silencieux et d'attendre de ses nouvelles.

Le lendemain matin, le numéro 27 entre dans la chambre de Dantès après la visite du geôlier. Il se présente comme l'abbé Faria, un prisonnier qui a creusé la prison pendant trois ans afin d'aboutir à la mer, espérant plonger et rejoindre l'île la plus proche située à sept kilomètres du château d'If. Hélas, ce tunnel débouche non sur la mer mais dans la cellule de Dantès, détruisant tout espoir d'évasion.

Edmond Dantès découvre alors en l'abbé Faria une personne exceptionnelle, érudite dans tous les domaines scientifique et philosophique et pleine de ressources (il s'est fabriqué des outils, une échelle ainsi que du matériel à écrire, ce qui lui a permis d'écrire un livre sur la politique italienne). En outre, l'abbé Faria fait aussi la lumière sur le complot machiné contre Edmond en lui montrant son écriture de la main gauche qui ressemble étrangement à celle de la lettre et en lui expliquant que M. Noirtier est en réalité le père de Villefort. Il devine ainsi le rôle de chacun des protagonistes et la façon dont la dénonciation a été faite et a abouti. Il regrette néanmoins d'avoir appris cela à Edmond car ces révélations auront « infiltré dans [son] cœur un sentiment qui n'y était point : la vengeance. »[6]. L'abbé Faria se lie d'amitié avec Dantès et lui donne une éducation complète en tous points, tant en économie qu'en sciences, en politique, en philosophie, lui expliquant aussi le fonctionnement de la société et du grand monde, il lui apprend les quatre langues qu'il connaît, complétant ainsi son éducation. Dantès le considère comme un second père. En outre, Dantès et Faria mettent au point un plan consistant à creuser un tunnel jusqu'au couloir, assommer le garde et s'évader.

Malheureusement, Faria a une crise de catalepsie (la deuxième de sa vie), qui paralyse son bras droit et sa jambe gauche, rendant toute évasion impossible et les condamnant à rester en prison jusqu'à la troisième crise qui, il l'assure, sera mortelle. Edmond, en apprenant cela, jure lui aussi de rester en prison avec l'abbé Faria, ce qui montre son honnêteté et son désintéressement ; il aurait d'ailleurs pu s'enfuir pendant la crise du vieillard).

Le Trésor des Spada

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L'abbé Faria décide donc de récompenser ce désintéressement et lui fait part du secret qui le fait lui-même passer pour fou aux yeux de ses geôliers et, pendant un court moment, de Dantès mais il le convainc en lui racontant son passé.

Avant d'être emprisonné, l'abbé Faria était le secrétaire et l'ami du Cardinal Spada, dernier des princes de ce nom, dont il avait instruit les neveux, morts avant son emprisonnement. Au fur et à mesure des années passées à travailler pour le Cardinal Spada, l'abbé Faria avait fini par connaître toute la maison de son maître et par lui reprocher ses veilles passées à compulser de vieux manuscrits de famille et l'abattement qui s'ensuivait. Son maitre, en souriant amèrement, lui avait montré alors un livre sur l'histoire de Rome au temps du pape Alexandre VI. Le pape, cherchant à financer la guerre contre Louis XII et son fils, ruiné par la conquête de Romagne, avait décidé de faire une spéculation lucrative en nommant deux nouveaux cardinaux, cela lui permettait de s'enrichir en leur vendant les deux charges de cardinal et en revendant leurs anciennes charges. César et le cardinal commencèrent par choisir les deux nouveaux cardinaux : "Jean Rospigliosi, qui tenait à lui seul quatre des plus hautes dignités du Saint-Siège, puis César Spada, l'un des plus nobles et des plus riches Romains." Les deux hommes payèrent pour obtenir leurs charges de cardinal et huit autres pour récupérer leurs anciennes charges, 800000 écus romains entrèrent donc dans les caisses papales. Après cela, les deux spéculateurs passèrent à la troisième opération de spéculation qui engendra une contestation entre eux :

César pensait qu'on pouvait user de l'un de ces moyens qu'il tenait toujours à la disposition de ses amis intimes, savoir : d'abord, de la fameuse clef avec laquelle on priait certaines gens d'aller ouvrir certaine armoire. Cette clef était garnie d'une petite pointe de fer, négligence de l'ouvrier. Lorsqu'on forçait pour ouvrir l'armoire, dont la serrure était difficile, on se piquait avec cette petite pointe, et l'on en mourait le lendemain. Il y avait aussi la bague à tête de lion, que César passait à son doigt lorsqu'il donnait de certaines poignées de main. Le lion mordait l'épiderme de ces mains favorisées, et la morsure était mortelle au bout de vingt-quatre heures[7].

Néanmoins, le pape préfèra inviter les deux hommes à diner car : "une indigestion se déclare tout de suite, tandis qu'une piqûre ou une morsure n'aboutissent qu'après un jour ou deux". Les nouveaux cardinaux furent donc invités à un dîner par le pape et son fils César. Rospigliosi ne se méfiait pas mais Spada connaissait la coutume des invitations qui avaient remplacé le centurion venant demander la mort. Il fit alors son testament en faveur de son neveu. Néanmoins, en arrivant au dîner, il aperçut son neveu et ils moururent tous les deux empoisonnés à la fin du repas. Aussitôt, César et son père s'empressèrent de prendre possession des biens des deux cardinaux mais la fortune de Spada resta introuvable. Le seul legs qui est resté dans la famille est le bréviaire du cardinal et son palais.

Après lecture de ce texte, l'abbé Faria chercha lui aussi cette fortune disparue mais ne parvint pas à la trouver. Enfin, à sa mort, le comte de Spada lui légua le bréviaire et sa fortune. Une nuit où il s'était endormi en travaillant, l'abbé Faria prit le marque-page vieilli du bréviaire et y mettait le feu pour faire un peu de lumière lorsque des lettres apparurent. Sur ce papier dont il avait brûlé le tiers était présent le véritable testament du Cardinal Spada (les ... indiquant l'endroit à partir duquel le texte est reconstruit par l'abbé Faria) :

Cejourd'hui 25 avril 1498, ay… ant été invité à dîner par Sa Sainteté
Alexandre VI, et craignant que, non… content de m'avoir fait payer le chapeau,
il ne veuille hériter de moi et ne me ré… serve le sort des cardinaux Crapara et
Bentivoglio, morts empoisonnés,... je déclare à mon neveu Guido Spada,
mon légataire universel, que j'ai en... foui dans un endroit qu'il connaît
pour l'avoir visité avec moi. C'est-à-dire dans... les grottes de la petite
île de Monte-Cristo, tout ce que je pos... sédais de lingots, d'or monnayé, pier-
reries, diamants bijoux ; que seul... je connais l'existence de ce trésor qui
peut monter à peu près à deux mil... lions d'écus romains, et qu'il
trouvera ayant levé la vingtième roch... e à partir de la petite
crique de l'Est en droite ligne. Deux ouvertu... res ont été pratiquées
dans ces grottes : le trésor est dans l'angle le plus é... loigné de la deuxième,
lequel trésor je lui lègue et cède en tou... te propriété, comme à mon
seul héritier.
25 avril 1498
CES...AR SPADA[8].

L'abbé Faria après avoir reconstitué ce texte décida de partir immédiatement mais son départ alerta les autorités, il fut arrêté à Piombino.

Dantès et l'abbé Faria sont donc résignés. Faria décrit ce qu'un homme comme Edmond Dantès peut faire comme bien autour de lui avec une telle somme. Il rebouche aussi le tunnel qu'ils avaient commencé à construire et qui est devenu inutilisable maintenant que l'abbé est paralysé. Dantès et Faria continuent à communiquer et à s'instruire sans espoir d'évasion jusqu'au jour où le vieux prêtre meurt d'un troisième accès malgré les tentatives d'Edmond de le sauver à l'aide d'un remède très puissant que l'abbé possède.

Edmond est désespéré à l'idée de quitter son maître et père spirituel et pense à mourir mais ne peut s'y résoudre. Il a alors l'idée, en comprenant qu'il ne sortira qu'à sa mort, de prendre la place de l'abbé Faria afin de sortir du château d'If. Il ouvre alors le sac mortuaire, place le mort dans sa cellule dans une pose de sommeil, se place dans la situation où était le cadavre et recoud le sac. Il garde dans le sac le couteau et attend avec angoisse l'arrivée des fossoyeurs. Il décide de les tuer si ces derniers le démasquent et de sortir de terre si on l'enterre. La réalité est tout autre et il s'en rend compte lorsqu'on le jette du haut des murailles du château d'If, les pieds attachés par une corde lestée par un boulet de trente-six[9].

Le couteau de l'abbé, dont il a eu soin de se munir, lui permet de fendre le sac, de libérer ses pieds, de s'échapper du sac et de recouvrer la liberté.

Edmond nage alors environ sept kilomètres, la distance qui sépare le château d'If et l'île de Tiboulen.

Montecristo
L'île de Montecristo, une des îles de l'archipel toscan, où est caché le trésor des Spada.
Château d'If, forteresse où est emprisonné Edmond Dantès pendant 14 ans.
L'Île de Tiboulen qu'Edmond Dantès gagne à la nage après son évasion.

Il aperçoit alors un navire à l'horizon et lui fait des signes mais le navire sombre devant ses yeux à cause de la tempête et de l'orage. Désespéré, il se voit bientôt repris par les autorités car le geôlier ira visiter sa cellule d'ici quelques heures. C'est alors qu'il aperçoit au loin un autre navire, une tartane. Dantès se coiffe du bonnet phrygien d'un des matelots du navire naufragé, s'accroche à une solive et nage vers le navire. Il appelle à l'aide, l'équipage du navire l'aperçoit et se dirige vers lui pour le sauver. Dantès lâche la solive et nage vers le navire mais les forces lui manquant, il manque de se noyer et est sauvé in extremis par Jacopo, un marin du navire. Il justifie sa barbe et ses cheveux longs par un vœu qu'il aurait fait de ne pas se couper les cheveux ni la barbe pendant dix ans. Il revêt une chemise et un pantalon que lui prête Jacopo et par son calme et sa maîtrise de soi tue dans l'œuf les soupçons du capitaine après que l'alarme (un boulet de canon tiré depuis le château d'If) a été déclenchée. Il demande alors le jour et l'année au capitaine, le 28 février de l'année 1829, cela fait quatorze ans jour pour jour qu'il a été emprisonné. Il s'engage comme matelot dans l'équipage de la Jeune Amélie pour une durée de trois mois et se fait couper les cheveux et raser la barbe ; il observe alors sa transformation, il est méconnaissable.

Il attend la première occasion pour débarquer sur l'île de Monte-Cristo, elle se présente lors d'une opération de contrebande à laquelle participe la Jeune Amélie. Lors d'un débarquement sur l'île afin de préparer l'expédition, Dantès feint de s'être blessé et demande à ses compagnons de revenir le chercher après l'expédition. Il explore l'île et y découvre le trésor tant convoité, un trésor composé d'écus romains, de lingots d'or et de pierreries. Il prend plusieurs pierres précieuses, cache le coffre à nouveau, camoufle la grotte et se prépare à attendre le retour de la Jeune Amélie. Puis il quitte l'équipage de la Jeune Amélie, vend plusieurs diamants à un juif, achète un yacht à Gênes où il fait construire dans la cabine une armoire à secret composée de trois compartiments, puis il reprend la mer vers l'île de Monte-Cristo pour emporter le reste du trésor. Il demande ensuite à Jacopo, qu'il a pris à son service, d'aller s'enquérir de ce que sont devenus un vieillard nommé Louis Dantès et une jeune femme nommée Mercédès : le premier est mort et la seconde a disparu. Il débarque à Marseille où il teste sa nouvelle identité en interrogeant un de ses anciens matelots (qui ne le reconnait pas) et constate la disparition de ses quatre « amis » : Danglars, Fernand, Caderousse et Villefort. Il achète aussi l'immeuble où habitait son père après s'être recueilli quelques instants devant le lit de l'appartement qui n'a pas changé de place.

Préparation de la vengeance

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Dantès mène une enquête discrète et vérifie tous les faits qu'avait déduits l'abbé Faria dans leur geôle[10].

Il rend visite à son ancien voisin Caderousse – le moins impliqué (l'ivresse aidant) dans le complot – qui tient maintenant une auberge près de Beaucaire, nommée l'auberge du Pont du Gard. Caderousse a pris possession de cette auberge il y a sept ou huit ans avec sa femme, une femme pâle et maladive qu'il surnomme la Carconte du nom de son village natal, mais depuis l'invention de bateaux plus performants, son commerce périclite et il ne reçoit plus que rarement des clients. Edmond se fait passer auprès de Caderousse pour un abbé italien du nom de Busoni, qui aurait assisté aux derniers moments de Dantès.

Il prétend être l'exécuteur testamentaire d'Edmond qui a légué sa seule fortune, un diamant donné par un compagnon de prison, à ses trois anciens amis Caderousse, Danglars, Fernand, à sa fiancée, Mercédès et à son père. D'après l'abbé, ce diamant aurait une valeur de 50 000 francs. Caderousse, par cupidité, et pour récupérer le diamant pour lui seul, révèle à Edmond le complot dont il a été victime, ce que sont devenus les trois "amis" de Dantès et leur fulgurante ascension sociale ainsi que la mort du père de Dantès.

  • Il apprend ainsi avec horreur que pendant sa captivité son père est mort de misère et de faim. De désespoir de ne pas voir son fils revenir et le croyant mort, il s'est laissé mourir de faim après avoir vendu ses derniers biens pour subsister malgré tout. L'histoire dramatique de son père fait monter des larmes aux yeux de Dantès qui entend cette histoire. Il apprend aussi que Morrel a aidé son père jusque dans ses derniers instants et que c'est lui qui a payé ses petites dettes et son enterrement.
  • Danglars est entré grâce à la recommandation de Morrel chez un banquier espagnol dont il a épousé la fille. Puis, il a fait fortune en se chargeant d'une partie des fournitures de l'armée française puis a triplé ses capitaux en jouant en bourse. Après la mort de sa première femme, il a épousé Mme de Nargonne, fille de M. Servieux, et a été fait baron.

    De sorte qu'il est baron Danglars maintenant, qu'il a un hôtel rue du Mont-Blanc, dix chevaux dans ses écuries, six laquais dans son antichambre, et je ne sais combien de millions dans ses caisses[11].

  • Fernand Mondego, après avoir été appelé par Napoléon à combattre, l'a trahi au profit des Anglais et et en est ressorti récompensé après le retour des Bourbons. Puis en Espagne il a obtenu grâce à l'aide de Danglars l'appui des royalistes et est ressorti de cette campagne avec la légion d'honneur et le grade de colonel. Enfin, après avoir soutenu Ali Pacha en Grèce, il a été récompensé d'une forte somme d'argent et est devenu le comte de Morcerf. Il vit à présent à Paris dans un hôtel rue du Helder, no 27.
  • Mercédès, quant à elle, désespérant du retour d'Edmond et le croyant mort, a fini par épouser Fernand sans cesser d'aimer Edmond, et est devenue comtesse de Morcerf. Caderousse apprend à Edmond que Mercédès l'aura tout de même attendu dix-huit mois et qu'elle aurait cédé à Fernand parce que le père d'Edmond n'était plus là pour lui rappeler son ancien amant. Elle a épousé Fernand dans l'église où elle devait épouser Edmond et a eu un fils avec lui, Albert de Morcerf. En outre, d'après Caderousse, elle s'est élevé moralement en s'instruisant et en se cultivant, en partie pour oublier Edmond.

Caderousse conclut leurs histoires en expliquant qu'il pense que Mercédès n'est pas heureuse, en témoigne le jour où il est allé demander une aide financière à ses anciens compagnons. Danglars ne l'a pas reçu, Fernand lui a fait donner 100 francs par son valet de chambre mais Mercédès lui a jeté une bourse contenant 25 louis.

Edmond apprend aussi que l'armateur Morrel, son ancien patron, a intercédé vingt fois auprès de Villefort et des autorités en faveur de sa libération, risquant de se compromettre à la seconde Restauration mais sans succès et que malgré sa droiture et son honnêteté il est aujourd'hui au bord de la ruine. L'Abbé Busoni feint de ne pas connaître ces histoires et après les avoir entendues, il donne l'intégralité de "l'héritage" d'Edmond à Caderousse, le moins coupable de tous dans cette affaire et celui qui en a le plus besoin.

Edmond, sous les traits de lord Wilmore de la maison Thomson and French, décide de sauver de la ruine et du suicide l'armateur Morrel, qui a aidé son père en son absence, a cherché à le sortir de prison pendant les cent jours, et avait voulu, quatorze ans plus tôt, le nommer capitaine du Pharaon[12]. Il commence par rencontrer l'ancien inspecteur des prisons pour lui racheter sa créance sur Morrel sans savoir que c'est l'inspecteur qui lui avait rendu visite il y a 14 ans. Il profite de la joie qu'éprouve M. de Boville de se débarrasser d'une créance incertaine pour subtiliser la lettre de dénonciation présente dans le registre des prisons.

Outre la créance de M. de Boville il rachète toutes les dettes de la maison Morrel et se présente à lui, en lui annonçant qu'il a racheté toutes ses dettes et en lui demandant s'il pourra continuer à honorer sa signature, ce à quoi Morrel répond que cela dépendra du Pharaon qui devrait déjà être revenu d'Inde. C'est alors que l'équipage du Pharaon arrive et annonce à Morrel leur naufrage. Dantès donne alors à Morrel trois mois pour lui rembourser ses dettes, puis il part. Le 5 septembre, trois mois plus tard, Julie reçoit un mot lui demandant de venir dans l'ancienne maison du père d'Edmond Dantès, et trouve la traite que Morrel devait payer et un diamant pour sa dot. Elle rentre alors en courant annoncer la bonne nouvelle à son père qui était sur le point de se suicider. En outre, le Pharaon (un bateau exact en tout point à celui qui avait fait nauvrage et chargé des mêmes marchandises) arrive au port. La Maison Morrel est sauvée et Edmond Dantès, après avoir récompensé les justes, peut à présent punir les mauvais :

Et maintenant, dit l'homme inconnu, adieu bonté, humanité, reconnaissance… Adieu à tous les sentiments qui épanouissent le cœur ! ... Je me suis substitué à la Providence pour récompenser les bons... que le Dieu vengeur me cède sa place pour punir les méchants ![13]

Il part donc pour l'Orient où il va, plusieurs années durant, étendre encore l'immense culture que lui avait donnée Faria, augmenter sa fortune déjà colossale et mettre minutieusement au point sa vengeance.

En 1838, soit vingt-trois ans après son emprisonnement et neuf après son évasion, celui qui se fait appeler désormais le comte de Monte-Cristo a quarante-deux ans. On le retrouve une première fois sur l'île de Monte-Cristo, Franz de Quesnel baron d'Epinay est venu chasser par hasard sur cette île et est invité à un repas digne d'un conte de fées dans une des grottes de l'île. Il est mené cette grotte les yeux bandés et arrive dans la retraite du comte qui se fait appeler Simbad Le marin, une retraite d'un luxe inouï qui surprend Franz. Franz découvre aussi Ali, un Nubien noir et muet au service du comte dont il a sauvé la vie et qui sert à table. Ce repas digne des Mille et une nuits s'achève lorsque Franz s'endort après avoir pris du Haschisch.

Deuxième partie

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L'histoire se poursuit à Rome, où Franz a retrouvé son ami Albert de Morcerf, le fils de Mercédès et Fernand, venu à Rome pour assister au Carnaval. Alors qu'ils souhaitent se rendre au Colisée de nuit, l'aubergiste, Maître Pastrini, les met en garde contre Luigi Vampa, un bandit de grand chemin qui enlève des étrangers empruntant la porte del Popolo contre une rançon.

L'aubergiste leur raconte l'histoire de Luigi Vampa pour les décourager d'emprunter la porte del Popolo ou de combattre les brigands. C'était un jeune pâtre italien, devenu le protégé du comte San Felice, qui avait été stupéfait par ce pâtre qui avait appris à lire et à écrire quasiment seul. Luigi Vampa était d'ailleurs devenu un sculpteur de talent en taillant des bouts de bois. En outre, grâce à une carabine que lui avait donnée le comte, il était aussi devenu un tireur d'une précision extrême. Luigi Vampa était amoureux et aimé de Teresa, une jeune fille qui avait grandi avec lui. Lorsque Luigi eut 17 ans, une célèbre bande de brigands, la bande de Cucumetto, se réfugia dans leur région. Cette bande devint célèbre dans la région lorsque la fiancée d'un des membres de la bande, Carlini, fut enlevée et abusée par Cucumetto, pendant que Carlini partait demander la rançon au père de celle-ci. À son retour, apprenant que Cucumetto avait abusé d'elle et qu'elle serait ensuite tirée au sort parmi les bandits, Carlini tua sa fiancée et jura de la venger. Il fut ensuite tué par Cucumetto d'une balle dans le dos. Un jour que Luigi Vampa âgé de 20 ans parlait à Teresa, un brigand, Cucumetto, leur demanda de le cacher, ce que fit Luigi Vampa. Plus tard, après que Luigi Vampa eut guidé un homme nommé Simbad Le Marin, arrivant près de sa grotte, il entendit Teresa appeler au secours, elle se faisait enlever par un homme. Luigi Vampa tua alors l'homme d'un coup de fusil à 200 pas ; c'était Cucumetto. Puis il prit la tête de la bande de brigands.

Lors de cette visite, Franz entend deux hommes discuter d'une exécution qui a lieu le lendemain et d'un des condamnés qu'ils veulent sauver. L'un des deux hommes, dont Franz reconnait la voix, celle de Simbad Le Marin, assure à l'autre qu'il obtiendra la grâce du condamné et qu'il préviendra les bandits en faisant tendre une des fenêtres de l'hôtel qui donne sur la place en damas avec une croix rouge. Franz devine aussi d'après les propos des deux hommes que le second est le bandit Luigi Vampa. Apprenant par Maître Pastrini que les deux jeunes gens n'ont pas de calèche ni de fenêtre pour le carnaval, le comte de Monte-Cristo les contacte et leur offre d'assister au carnaval aux deux fenêtres de la place del Popolo qu'il a louées à prix d'or pour assister au carnaval et à l'exécution. En outre, il les reçoit à déjeuner et leur offre aussi d'utiliser des costumes qu'il mettra à leur disposition dans l'appartement qu'il a loué pour assister au carnaval. Cette invitation lui permet d'obtenir une introduction dans la société parisienne car les deux jeunes gens souhaitent le remercier de son invitation. Après ce repas les trois hommes vont à la place del Popolo pour assister à l'exécution durant laquelle Peppino est gracié, ce qui fait une très forte impression sur Albert et Franz. Après l'exécution, les trois hommes assistent à la première journée du carnaval durant laquelle Albert reçoit les faveurs d'une Romaine déguisée en paysanne qui lui envoie un bouquet de violettes en signe de reconnaissance. Après deux jours de carnaval, Albert obtient un rendez-vous de sa belle le dernier soir du carnaval et il disparaît avec elle sous les yeux de Franz. Ce dernier, qui l'avait attendu avant d'aller à la soirée du Duc de Bracciano, est rappelé par Maitre Pastrini car une lettre d'Albert l'attend à l'auberge. Cette lettre contient une demande de rançon de la part de Luigi Vampa accompagné d'un mot d'Albert :

Cher ami, aussitôt la présente reçue, ayez l'obligeance de prendre dans mon portefeuille, que vous trouverez dans le tiroir carré du secrétaire, la lettre de crédit ; joignez-y la vôtre si elle n'est pas suffisante.

Courez chez Torlonia, prenez-y à l'instant même quatre mille piastres et remettez-les au porteur. Il est urgent que cette somme me soit adressée sans aucun retard.

Je n'insiste pas davantage, comptant sur vous comme vous pourriez compter sur moi.

P.-S. I believe now to italian banditti.

«Votre ami, «ALBERT DE MORCERF.»

Au-dessous de ces lignes étaient écrits d'une main étrangère ces quelques mots italiens :

Se alle sei della mattina le quattro mille piastre non sono nelle mie mani, alle sette il comte Alberto avrà cessato di vivere. [Si, à six heures du matin, les quatre mille piastres ne sont pas entre mes mains, à sept heures, le vicomte Albert de Morcerf aura cessé d'exister.] LUIGI VAMPA[14].

Franz cherche alors à réunir la somme mais voyant qu'il lui en manque une partie, il pense au comte de Monte-Cristo qui avait rendu service à Luigi Vampa en sauvant son compagnon Peppino. Le Comte se propose de payer la différence mais Franz lui fait savoir qu'il est courant de ses relations avec Luigi Vampa et le Comte et Franz partent dans les catacombes de San Sebastien avec Peppino. Peppino leur explique qu'Albert s'est fait piéger par la fiancée de Luigi Vampa, Teresa, avec l'autorisation de ce dernier. Le Comte libère alors Albert et le lendemain Albert lui donne rendez-vous à Paris dans trois mois, le 21 mai, à dix heures et demie du matin, 27, rue du Helder.

Introduction dans la société parisienne

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Trois mois plus tard, le comte fait son entrée dans la société parisienne lors du déjeuner organisé par Albert auquel il avait promis d'assister. Ce déjeuner a lieu dans le pavillon particulier d'Albert qui se situe dans la cour de l'hôtel de son père. Durant ce déjeuner il fait la connaissance de Lucien Debray, secrétaire particulier du ministre de l'Intérieur, de Beauchamp, un journaliste, de Château-Renaud, un gentilhomme et de Maximilien Morrel, le fils de l'armateur Morrel que Dantès a sauvé de la ruine. Dantès en le rencontrant ne peut s'empêcher de laisser paraître une certaine émotion et une fierté de la bravoure de Morrel qui a sauvé la vie de Château-Renaud face aux Africains. Il fait une très forte impression sur toute cette assemblée par ses idées, sa simplicité et sa richesse. Après le déjeuner, les autres convives s'en vont et Albert présente le comte à sa mère (Mercédès) et à son père Fernand. Le comte fait bonne impression au comte de Morcerf qui ne le reconnaît pas, mais Mercédès se sent mal en entendant et en voyant le comte. Elle demande alors des informations à son fils mais ne parvient pas à deviner qui est l'homme qui se cache sous le masque du Comte de Monte-Cristo.

Le comte, lui, va dans sa nouvelle maison de Paris, qu'il visite pour la première fois, située au n°30 avenue des Champs-Élysées. Il y reçoit son notaire qui vient lui présenter l'acte de vente pour une maison qu'il a achetée, située rue de la Fontaine, n°28. L'évocation de cette maison produit un terrible effet sur son majordome, un Corse nommé Bertuccio, qui semble même refuser d'accompagner le comte là-bas avant de se faire violence et de lui obéir.

La vendetta de Bertuccio et le diamant de Caderousse

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Une fois sur place, c'en est trop pour Bertuccio qui se plaint de la fatalité et raconte son histoire tragiquement liée à celle de cette maison où il a achevé sa vendetta à l'encontre du procureur de Villefort, celui-là même qui avait condamné Edmond Dantès au début de l'histoire. Bertuccio avait un frère adoré, assassiné à la fin des Cent-jours durant les massacres du Midi alors que Bertuccio devait le retrouver à Nîmes. Bertuccio a demandé justice à Villefort qui le lui a refusé au prétexte que son frère était un soldat bonapartiste, ce qui a poussé Bertuccio à lui déclarer la vendetta :

- Eh bien, lui dis-je à demi-voix, puisque vous connaissez les Corses, vous devez savoir comment ils tiennent leur parole. Vous trouvez qu'on a bien fait de tuer mon frère qui était bonapartiste, parce que vous êtes royaliste, vous ; eh bien, moi, qui suis bonapartiste aussi, je vous déclare une chose : c'est que je vous tuerai, vous. À partir de ce moment je vous déclare la vendetta ; ainsi, tenez-vous bien, et gardez-vous de votre mieux, car la première fois que nous nous trouverons face à face, c'est que votre dernière heure sera venue[15].

Villefort apeuré a demandé à être muté à Versailles ce qu'il a obtenu mais cela n'a pas empêché Bertuccio de le suivre jusqu'à Paris, jusqu'à cette maison d'Auteuil qu'il a repérée et choisie comme lieu de la vendetta. En effet, cette maison appartient au Marquis de Saint-Méran, le beau-père de Villefort, et la maîtresse de Villefort, la femme du Baron de Nargonne, Hermine de Nargonne, va accoucher là-bas. Après avoir repéré les lieux, Bertuccio attendait Villefort à la porte du jardin lorsqu'il a vu ce dernier sortir avec une bêche et un coffre. Attiré par la perspective d'un trésor, Bertuccio l'a poignardé en criant ces mots : « Je suis Giovanni Bertuccio ! ta mort pour mon frère, ton trésor pour sa veuve : tu vois bien que ma vengeance est plus complète que je ne l'espérais. » et il s'est enfui avec le coffre. Quand il l'a ouvert, il y a trouvé un enfant qu'on a cru mort car il était étranglé par le cordon ombilical, dans un linge de fine batiste marqué « D'un H et d'un N surmontés d'un tortil de baron. ». Bertuccio a sauvé l'enfant et l'a remis à l'hospice en prenant soin de garder la moitié du linge pour garder une des deux lettres qui le marquaient afin de faire réclamer l'enfant s'il était plus riche. Une fois sa vendetta accomplie il est retourné voir Asunta la femme de son frère et a repris ses activités de contrebande pour subvenir à leurs besoins. Néanmoins Asunta et lui regrettent l'abandon de cet enfant, tant et si bien qu'au retour d'une expédition de contrebande, il a découvert qu'Asunta a récupéré l'enfant à l'aide de la moitié de linge.

Cet enfant nommé Benedetto révèle de mauvais penchants dès son plus jeune âge : il vole des châtaignes et des pommes dans le verger du voisin, lui vole un louis pour acheter un singe et lorsque Bertuccio décide de le battre, il lui répond : « Tu ne peux pas me battre, dit-il, tu n'en as pas le droit, tu n'es pas mon père. », ce qui arrête le bras de Bertuccio et pousse encore plus Benedetto dans ses mauvais penchants, tant et si bien qu'à l'âge de onze ans il s'acoquine avec les mauvaises têtes de Rogliano âgés de 18 à 20 ans et commence à commettre des « espiègleries qui méritaient un nom plus sérieux ». Bertuccio offre alors à Benedetto de se joindre à lui comme contrebandier, ce qu'il refuse en riant car il a tout l'argent qu'il veut grâce à Asunta qui cède à ses caprices et qu'il ne fait rien tandis que Bertuccio, lui, met sa vie en danger à chaque instant. Bertuccio qui doit alors partir en expédition prend la décision de l'enrôler de force sur un bateau comme secrétaire à son retour.

Mais l'expédition ne se passe pas comme prévu et Bertuccio s'enfuit et se réfugie dans l'auberge du Pont du Gard, qui appartient à Caderousse avec qui les contrebandiers sont en intelligence, mais il ne prévient pas Caderousse car ce dernier reçoit à ce moment-là un inconnu. Cet inconnu est le bijoutier Joannès qui accompagne Caderousse pour vérifier auprès de sa femme si l'histoire du diamant légué par Edmond Dantès est véridique. Bertuccio assiste aux échanges entre le mari et sa femme et le bijoutier qui leur offre 45 000 francs et quelques bijoux au lieu des 50000 francs annoncés par l'abbé. Le bijoutier, après avoir conclu la transaction, repart à Beaucaire situé à trois heures de route malgré la tempête. La femme de Caderousse lui reproche de ne pas l'avoir tué pour doubler leur gain. C'est alors que le bijoutier frappe à la porte et accepte l'hospitalité que Caderousse et la Carconte lui avait proposée à cause de l'orage. Bertuccio qui n'a pas perdu une miette de cette scène s'endort mais est réveillé en plein milieu de la nuit par une lutte dans la chambre du bijoutier. Cette lutte, c'est l'assassinat du bijoutier par Caderousse et sa femme : ils le tuent de quatre coups de couteaux mais la Carconte est tuée d'un coup de pistolet. Bertuccio voit Caderousse s'enfuir avec le bijou et l'argent et découvre la scène du crime dans la chambre. Il est arrêté lorsqu'il descend de la chambre et est accusé à la place de Caderousse. Dans l'attente de son procès, comme il a entendu l'histoire du diamant, il demande l'abbé Busoni, le seul qui pourrait le disculper. Il lui raconte le meurtre du bijoutier mais, aussi sous le sceau de la confession, sa vendetta à l'encontre de Villefort. L'abbé lui conseille de quitter la profession de contrebandier et lui donne une recommandation pour le Comte de Monte-Cristo afin qu'il le prenne à son service. Bertuccio est innocenté et libéré, Caderousse est arrêté à l'étranger et condamné aux galères à perpétuité.

Bertuccio rentre alors chez lui en Corse où il découvre le crime atroce de son fils adoptif : Benedetto, afin de récupérer l'argent du ménage qu'Asunta avait caché, « joua à la question » avec des compagnons pour la faire avouer, mais la question a mal tourné mal, Asunta a pris feu et a été retrouvée le lendemain à moitié brûlée et agonisante tandis que l'argent avait disparu et Benedetto avait pris la fuite. Bertuccio rentre alors au service du Comte sans se rendre comte que le Comte et l'abbé Busoni ne sont qu'une seule et même personne.

Introduction dans la société parisienne (2e partie)

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Le Comte de Monte-Cristo rentre un peu plus dans la société parisienne de l'époque en rencontrant Danglars qu'il assomme par l'étendue de sa richesse : il a un crédit illimité chez lui et compte lui demander six millions pour l'année qu'il veut passer à Paris. Il rentre aussi dans les bonnes grâces de Mme Danglars en lui rendant ses magnifiques chevaux que son mari avait vendus au Comte une fortune, cette manigance lui permet de se faire bien voir de la famille Danglars mais aussi de la famille Villefort. En effet, sachant que Mme de Villefort utiliserait la voiture attelée aux chevaux le lendemain, il fait en sorte que les chevaux s'emballent et demande à Ali, son esclave noir de les arrêter au lasso. Une fois la voiture arrêtée il accueille Mme de Villefort et ranime son fils Edouard qui avait perdu connaissance et paraissait mal en point. Ce sauvetage lui vaut une visite de M. de Villefort qu'il impressionne aussi par son esprit et l'étendue de ses connaissances. Cette rencontre permet aussi au lecteur de découvrir ce qu'est devenu M. Noirtier de Villefort, le révolutionnaire, qui n'est aujourd'hui qu'un vieillard en fauteuil roulant paralysé qui ne s'exprime que par le clignement de ses paupières. Ces trois rencontres lui auront permis de stupéfier ses ennemis par sa richesse, son esprit et ses connaissances.

Il finit de rencontrer cette société parisienne en faisant la connaissance de Julie et Emmanuel, la soeur et le beau-frère de Maximilien Morrel et donc la fille et le gendre de l'armateur Morrel. Ils lui racontent le sauvetage de leur père par Sinbad le Marin et lui montrent la bourse, la lettre et le diamant qu'il avait laissés à Julie. Julie raconte aussi au Comte que son père sur son lit de mort, son esprit recevant comme une illumination de la tombe, désigna Edmond Dantès comme son sauveur. Sur ces mots le Comte, trop ému pour rester, part.

Les éléments de la vengeance

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L'histoire reprend avec Maximilien Morrel et Valentine de Villefort ; ils se voient à travers le mur du jardin de la maison de Valentine, qui donne sur un potager que Maximilien loue pour la voir en cachette. Les deux jeunes gens s'aiment à l'insu des parents de Valentine qui veulent la marier à Franz de Quesnel, baron d'Epinay, l'ami d'Albert de Morcerf que les lecteurs ont rencontré en Italie. Valentine se plaint de sa belle-mère qui la hait parce qu'elle héritera de son grand-père Saint-Méran et qu'elle est déjà riche de par sa mère. Les jeunes gens désespèrent de pouvoir s'aimer sans se cacher. Puis leur conversation s'arrête, Valentine est appelée par sa mère qui reçoit le Comte de Monte-Cristo. A la vue de Valentine, le Comte se rappelle avoir vu Valentine, Mme de Villefort et Edouard à Perouse et avoir parlé à Mme de Villefort d'un certain nombre de choses, dont la recette de l'Acqua-tofana. La tournure que prend cette conversation pousse Mme de Villefort à demander à Valentine de partir sous le prétexte d'aller nourrir M. Noirtier et ainsi qu'à Edouard qui s'immisçait dans la conversation. Une fois seuls, Mme de Villefort et le Comte de Monte-Cristo discutent en détail de poisons et des meilleures moyens de les administrer sans risquer d'être pris après une autopsie. Mme de Villefort semble très intéressée et le Comte semble au courant de ses intentions car il la quitte en se disant à lui-même cette phrase : « Allons, dit-il en s'en allant, voilà une bonne terre, je suis convaincu que le grain qu'on y laisse tomber n'y avorte pas. ». Cette graine et l'existence d'un fils caché de Villefort serviront au Comte pour se venger de Villefort.

Puis le Comte assiste avec Haydée à une représentation de Robert le Diable dans la loge qu'il a louée durant son séjour à Paris. Cette représentation réunit toute la société parisienne, Albert de Morcerf et Château-Renaud sont là, la baronne Danglars y assiste aussi dans sa loge avec Lucien Debray et sa fille, elle sera rejointe par le Comte de Morcerf pendant le troisième acte. La Comtesse G, dont Albert avait fait la connaissance en Italie et qui surnomme le Comte Lord Ruthwen, raconte qu'après avoir supporté un cheval nommé Vampa et un jockey nommé Job avec ardeur, vainqueur du prix du Jockey-Club (qu'Albert révèle être l'équipage du Comte), elle aurait reçu la coupe d'or du prix accompagné de ce mot: « À la comtesse G..., Lord Ruthwen. ». Durant cette représentation, Haydée fait sensation par sa beauté et la splendeur de sa tenue. À la fin du troisième acte, le Comte rend visite à la baronne de Danglars dans sa loge. Durant ce bref échange le Comte de Morcerf explique qu'il a servi sous les ordres d'Ali Tebelin et que sa fortune provient de ce dernier. Haydée aperçoit alors les deux hommes et s'évanouit à leur vue ; lorsqu'elle revient à elle, elle explique au Comte que loin d'avoir été récompensé par son père, le Comte de Morcerf est celui qui l'a trahi et vendu aux Turcs. C'est cet élément qui permettra au Comte de prendre sa revanche sur Fernand Mondego, devenu Comte de Morcerf.

Quelques jours après cette rencontre, le Comte reçoit chez lui Albert de Morcerf et Lucien Debray. Ils parlent brièvement des réticences de Morcerf à épouser Eugénie Danglars. Puis ils discutent de la capacité de Danglars de réaliser des gains importants en bourse. Lucien explique que c'est Mme Danglars qui est à l'origine de ces gains et Albert lui demande alors pourquoi il ne la guérit pas en lui donnant de fausses nouvelles. Cette question et l'embarras de Lucien laissent à penser au Comte qu'il cache un secret à ce sujet. Puis le Comte et Albert continuent de discuter des réticences de ce dernier qui se basent en partie sur les répugnances qu'éprouve sa mère. Enfin le Comte conclut leur entretien en donnant une excuse à Albert pour ne pas assister au dîner qu'il compte donner dans sa maison d'Auteuil, où il souhaite inviter Villefort, Danglars tout en refusant de dîner avec Albert et sa mère car il reçoit le Major Cavalcanti, un noble italien riche à millions qui confie son fils Andrea au Comte de Monte-Cristo. Albert s'en va en demandant au Comte d'essayer d'arranger un mariage entre Andrea et Eugénie Danglars pour le sauver de cette alliance qu'il ne souhaite pas. Ce sont ces éléments que le Comte va exploiter pour se venger de Danglars.

Le Livre I se termine sur la rencontre avec le Major Cavalcanti, à qui le Comte annonce qu'il a retrouvé son fils Andrea, enlevé par des ennemis de la famille pour tarir la lignée Cavalcanti. Cette histoire est montée de toutes pièces par le Comte qui parle à la place du Major, qu'il a lui même fait venir en utilisant ses deux alias, l'abbé Busoni et Lord Wilmore.

Troisième partie

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La vengeance se met en place

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Le livre II débute par une introduction d'Andrea Cavalcanti. Andrea est lui aussi envoyé par le Comte sous l'identité de Lord Wilmore et les retrouvailles entre ces deux coquins qui font semblant de s'aimer et de croire à l'histoire que leur a inventée le Comte le dégoûtent. Durant l'introduction d'Andrea, on comprend néanmoins qu'il a un passé un peu turbulent que le Comte souhaite cacher. La contrepartie de leur participation à cette mascarade d'enfant disparu est financière, Le Major Cavalcanti repart en Italie avec 48000 francs et Andrea recevra 50000 francs de rente par an. Juste avant le départ du Major, le Comte souhaite les introduire tous deux dans la société parisienne lors de la soirée qu'il va donner dans sa maison d'Auteuil.

En parallèle, Villefort annonce à son père, le terrible révolutionnaire Noirtier qui concentre en son oeil toute sa volonté pour se faire comprendre, qu'il compte marier sa fille à Franz d'Epinay. Le but de cette manœuvre, qu'il avoue à son père, est d'expier le meurtre du Général Quesnel, le père de Franz, auprès de Dieu et auprès des hommes de faire disparaître les soupçons pouvant peser sur leur nom. Noirtier pour tenter de faire annuler le mariage fait venir un notaire (il utilise un dictionnaire) et raye Valentine de son testament pour léguer toute sa fortune (900000 francs) aux pauvres. Le notaire assiste avec stupéfaction à cette scène qui montre toute la puissance du vieillard, qui parvient à faire comprendre à toute l'assemblée réunie qu'il déshérite Valentine car ce mariage lui déplait. En rentrant chez eux M. et Mme de Villefort trouvent le Comte qui leur rappelle son invitation à venir dîner à Auteuil et quand il donne l'adresse, cela fait fortement réagir Villefort.

Le lendemain, le Comte se rend au télégraphe chappe, où il corrompt l'employé de la poste pour lui faire envoyer un faux signal qui aura un impact très important sur les coupons de l’emprunt espagnol. Lucien Debray, le premier à recevoir cette nouvelle, informe immédiatement Mme Danglars ce qui pousse Danglars à vendre dans la panique ses bons. Cela lui fait perdre 500 0000 mille francs auquel s'ajoute un manque à gagner d'un million de francs, quand la nouvelle est démentie,.

La soirée dans la maison d'Auteuil arrive et le Comte remarque un léger trouble chez Madame Danglars, une mauvaise humeur du baron Danglars due aux pertes en bourse de sa femme et un trouble plus violent chez M. de Villefort. Mais c'est Bertuccio qui réagit le plus violemment lorsqu'il aperçoit, quand le Comte lui fait compter les invités, Villefort qu'il pensait avoir assassiné, la femme qui avait accouché dans cette même maison, et Benedetto dans la personne d'Andrea Cavalcanti. Le Comte poursuit sa vengeance en faisant visiter la maison à ses convives, tout en leur faisant peur en évoquant l'impression laissée par la chambre qu'il a gardée telle quelle et l'atmosphère lugubre de cette maison, tant et si bien que Mme Danglars, qui est au courant du passé de la maison, s'évanouit. Il poursuit la visite et la termine par une déposition pour le procureur Villefort : en creusant le jardin pour y planter un arbre, un coffre contenant un corps d'enfant a été retrouvé. Il y a donc eu un infanticide dans cette maison. Villefort, entendant cela, demande alors à l'insu de tous à Mme Danglars de lui rendre visite le lendemain au parquet. La soirée s'achève et en sortant, Andrea Cavalcanti se fait aborder par Caderousse, son ancien compagnon au bagne de Toulon qui s'est échappé et qui le fait chanter pour obtenir 200 francs de rente, ce qu'Andrea accepte malgré son mécontentement d'avoir été retrouvé. Enfin, la soirée se termine par une discussion orageuse au sein du ménage Danglars ; il qui reproche à sa femme sa perte d'argent et lui demande une compensation (car elle touche un quart des bénéfices). Il lui reproche aussi ses aventures dont celle qu'elle avait eue avec Villefort :

Nargonne, votre premier mari, n’étant ni un philosophe ni un banquier, ou peut-être étant l’un et l’autre, et voyant qu’il n’y avait aucun parti à tirer d’un procureur du roi, est mort de chagrin ou de colère de vous avoir trouvée enceinte de six mois après une absence de neuf[16].

Le lendemain, Danglars rend visite au Comte pour discuter avec lui du Major Cavalcanti. Danglars a en effet, à cause d'une banqueroute à Trieste, réalisé une nouvelle perte d'un million. Avec l'affaire des bons espagnols, cela fait une perte totale de dix-sept cent mille francs. Il cherche donc à faire une spéculation sur Andrea Cavalcanti (en le mariant à sa fille), ce qui renflouerait sa banque de la dot du marié. Il justifie la rupture des fiançailles avec Albert de Morcerf que le Comte évoque en expliquant que la noblesse du Comte de Morcerf est fictive et qu'il était dans sa jeunesse un pêcheur espagnol du nom de Fernand Mondego. Il en profite aussi pour raconter au Comte qu'il y a des bruits qui courent sur l'affaire de Janina et le Comte l'encourage à les vérifier en écrivant à Janina :

Eh bien, écrivez à votre correspondant de Janina, et demandez-lui quel rôle a joué dans la catastrophe d’Ali-Tebelin un Français nommé Fernand[17].

Villefort reçoit au même moment Mme Danglars et lui avoue qu'après s'être remis de la tentative d'assassinat de Bertucio, il est retourné à la maison d'Auteuil et n'a pas retrouvé le coffre. Il a aussi découvert qu'un enfant avait été déposé à l'hospice cette nuit-là mais récupéré par une femme il y a six mois et ses recherches pour retrouver l'enfant demeurent infructueuses. Villefort conclut cette rencontre en lui annonçant qu'il cherchera des informations sur le Comte. Villefort parvient effectivement à recueillir des informations sur le Comte auprès de deux personnes qui le connaissent et qui résident à Paris : l'abbé Busoni et Lord Wilmore. C'est donc le Comte de Monte-Cristo qui fournit sous des deux déguisement des informations à Villefort pour l'empêcher de poursuivre ses investigations.

L’exécution de la vengeance

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L’exécution de la vengeance du Comte de Monte-Cristo se manifeste notamment par une série d’empoisonnements au sein de la famille Villefort. C'est d'abord M. et Mme de Saint-Méran venus tous deux pour hâter le mariage de Valentine avec Franz. Valentine et Maximilien sont au désespoir et décident de s'enfuir avant la signature du contrat mais Noirtier les en empêche en expliquant qu'il pourra empêcher ce mariage. Le jour de la signature du contrat, il fait lire à Franz le procès-verbal d'une réunion de bonapartistes visant au retour de l'empereur. Le père de Franz était invité à cette réunion en tant que possible partisan de l'empereur mais il a refusé. Il a juré néanmoins de garder secrète cette réunion mais a insulté le président et l'assemblée. En le raccompagnant après qu'il a réitéré ses insultes, le président le défie en duel et le tue. Le président, c'était Noirtier. Le mariage est alors annulé et Villefort est déshonoré d'avoir autorisé ce mariage en ayant connaissance de cette histoire:

Après ce qui a été révélé ce matin, M. Noirtier de Villefort ne peut supposer qu’une alliance soit possible entre sa famille et celle de M. Franz d’Épinay. M. Franz d’Épinay a horreur de songer que M. de Villefort, qui paraissait connaître les événements racontés ce matin, ne l’ait pas prévenu dans cette pensée[18].

Une autre alliance est en train de se défaire : le Baron Danglars préfère de plus en plus le Prince Andrea Cavalcanti à Albert de Morcerf et demande au Comte de Monte-Cristo de pousser le Comte de Morcerf à lui rendre visite pour clarifier la situation. Il reçoit néanmoins entre temps les nouvelles de Janina et oppose un refus à la demande en mariage. En parallèle, le Comte de Monte-Cristo fait raconter par Haydée à Albert la mort de son père et sa trahison par un officier Franc,tout en faisant promettre aux deux de ne pas prononcer l'un le nom de son père, l'autre le nom du traître. Un article paraît alors dans L'Impartial, le journal de Beauchamp, faisant mention d'un officier Franc nommé Fernand en qui Ali avait placé toute sa confiance et qui l'avait vendu et livré aux Turcs. Albert demande à Beauchamp de se rétracter ou de se battre en duel mais Beauchamp remet leurs explications à dans trois semaines car il veut vérifier cette information.

Après l'annulation du mariage entre Franz et Valentine, Mme de Villefort demande à Noirtier de remettre Valentine sur son testament et tente de l'assassiner mais c'est Barrois, le domestique de Noirtier, qui meurt car Noirtier est immunisé contre le poison grâce à son traitement qui en contient en faibles doses. Cette mort pousse le Dr d'Avrigny à accuser Valentine car c'est à elle que profite le crime et il demande justice à Villefort mais ce dernier refuse car il ne peut accepter d'avoir un empoisonneur et un assassin chez lui. Enfin Andrea fait sa demande auprès du Baron Danglars et les deux se mettent d'accord car les intérêts financiers les motivent tous deux : Andrea apporte 150 000 francs francs de rente et Eugénie 25 000 francs mais Andrea pense pouvoir obtenir tout le capital et le placer chez Danglars, ce qui arrange ce dernier dont les affaires sont en difficulté. Andrea rend aussi visite à Caderousse, qui après avoir refusé de toucher sa traite qui lui était donnée par le concierge demande à Andrea de lui rendre visite. Caderousse se plaint de ne pas avoir assez des deux cents francs qu'il touche par mois et cherche à se créer un capital. Andrea lui décrit alors la maison du Comte de Monte-Cristo pour inciter Caderousse à le cambrioler. Une fois parti, il informe le Comte de la tentative de cambriolage qui aura lieu. Le Comte attend l'intrus dans sa maison et lorsqu'il aperçoit Caderousse, se déguise en abbé Busoni pour le surprendre. Caderousse tente de le poignarder pour s'enfuir mais la cotte de mailles cachée du Comte arrête la lame. Le Comte le laisse néanmoins s'enfuir après que Caderousse a écrit et signé une lettre attestant la vértiable identité d'Andrea :

Monsieur, l’homme que vous recevez chez vous et à qui vous destinez votre fille est un ancien forçat échappé avec moi du bagne de Toulon ; il portait le n°59 et moi le n°58.

Il se nommait Benedetto ; mais il ignore lui-même son véritable nom, n’ayant jamais connu ses parents.

À monsieur le baron Danglars, banquier, rue de la Chaussée-d’Antin[20].

Le Comte laisse ensuite Caderousse s'enfuir mais il est assassiné par Benedetto en quittant la maison des Champs-Élysées du Comte. Celui-ci a juste le temps de lui révéler son vrai nom, Edmond Dantès, pour le pousser à se repentir et à demander pardon à Dieu et de lui faire signer un papier dénonçant Benedetto comme son meurtrier.

Cette troisième partie se conclut par le retour de Beauchamp de Janina qui vient annoncer à Albert la trahison de son père.

Quatrième Partie

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Le pêcheur Fernand Mondego

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Albert, bouleversé à l'idée que son père ait pu trahir ainsi, accepte la proposition du Comte d'aller à la mer à Tréport car selon lui le déplacement permet d'oublier ses tracas. Néanmoins il est rappelé à Paris où Beauchamp lui fait le récit de ce qui est arrivé en son absence: un autre article est paru, nommant cette fois le Comte de Morcerf comme l'homme ayant trahi Ali Pacha. Il est alors accusé par la Chambre des Pairs et son audition est fixée au lendemain. Sa défense est très convaincante et son honneur semble sauvé :

Un murmure d’approbation courut dans l’assemblée ; en ce moment, Albert, et s’il ne fût survenu aucun incident, la cause de votre père était gagnée[21].

Néanmoins, quelqu'un offre de témoigner sur la conduite de cet officier. Ce témoin, c'est Haydée, la fille d'Ali, qui vient dénoncer la traitrise du Comte de Morcerf, qui apporte des preuves et reconnaît la blessure sur la main du Comte. Le Comte de Morcerf est déclaré coupable. Albert, malgré le déshonneur qu'il éprouve de la conduite de son père, cherche à punir l'ennemi qui a dénoncé les agissements de son père. Il découvre que c'est le Comte de Monte-Cristo qu'il croyait son ami et le défie en duel à l'Opéra devant plusieurs témoins. L'insulte est terrible et le duel est fixé au lendemain au pistolet.

Pendant la nuit du duel, Mme de Morcerf rend visite au Comte. Elle implore Edmond Dantès, qu'elle a reconnu depuis le premier jour, d'épargner la vie de son fils, ce que le Comte accepte malgré sa douleur de voir les coupables échapper à sa vengeance et à la vengeance divine. Le Comte se prépare donc à mourir.

Le lendemain sur le terrain, Albert arrive très agité et a fait venir d'autres témoins, il présente alors des excuses au Comte, ce que personne dans l'assemblée ne comprend à part le Comte qui admire l'acte sublime de Mercédès qui :

était venue lui demander la vie de son fils, à qui il avait offert la sienne et qui venait de la sauver par l’aveu terrible d’un secret de famille, capable de tuer à jamais chez ce jeune homme le sentiment de la piété filiale[22].

Albert dit adieu à ses amis et rentre chez lui où il fait dire à son père qu'il a présenté des excuses au Comte, puis il fait ses préparatifs pour partir sans rien qui appartienne à son père excepté un tableau de sa mère dans sa jeunesse. Sa mère décide aussi de partir et se prépare à partir avec lui.

Le Comte de Morcerf cherche à son tour à se venger et se rend chez le Comte de Monte-Cristo avec deux épées. Néanmoins, lorsqu'il découvre que le Comte est Edmond Dantès, il rentre chez lui terrifié ; en arrivant il aperçoit son fils et sa femme qui partent et il se suicide.

Par ailleurs, le Comte de Monte-Cristo offre à Mercédès la vieille maison de son père à Marseille ainsi que de l'argent qu'il avait enterré dans le jardin, qu'il comptait utiliser pour leur mariage et leur foyer.

Le Procureur Villefort

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Maximilien Morrel, après le duel, se rend chez Valentine de Villefort dont le grand-père a autorisé deux visites hebdomadaires. Valentine lui explique que son grand-père a pour plan de s'en aller de cette maison et d'emmener Valentine à ses 18 ans. Malheureusement Valentine s'évanouit après plusieurs étourdissements. À son arrivée le Dr d'Avrigny découvre que Valentine a été empoisonnée et comprend qu'elle ne doit sa survie qu'à son grand-père Noirtier qui, ayant entendu que le poison utilisé était le même que celui de son médicament, a habitué le corps de Valentine en lui faisant prendre de son médicament. Maximilien au désespoir demande alors de l'aide au Comte de Monte-Cristo qui lui promet que si Valentine survit à cette journée, il la sauvera, et le jour même il prend possession de la maison attenante à celle du procureur sous le nom de l'abbé Busoni.

De son côté Danglars parvient à forcer sa fille à épouser Andrea Cavalcanti afin de le sauver de la banqueroute lors d'une confrontation directe entre eux deux, durant laquelle Danglars lui avoue franchement les raisons de ce mariage forcé, qu'Eugénie accepte (en prévoyant de s'enfuir après le mariage).

Ma fille, continua le banquier, vous m'avez parfaitement expliqué quels étaient les sentiments qui présidaient aux résolutions d'une fille comme vous quand elle a décidé qu'elle ne se mariera point. Maintenant c'est à moi de vous dire quels sont les motifs d'un père comme moi quand il a décidé que sa fille se mariera[23].

Néanmoins, pendant la signature du contrat qui a lieu trois jours après la tentative d'empoisonnement, Andrea Cavalcanti s'enfuit avec un des bijoux de la corbeille car la police vient l'arrêter comme ancien forçat et assassin de Caderousse. Eugénie décide alors de mettre à exécution ce qu'elle avait décidé de faire après le mariage et s'enfuit avec son amie et professeure de chant, Louise d'Armilly, pour devenir artiste. Pour cela, elle se fait passer pour un homme en se coupant les cheveux. Les deux amies prennent la route de la Belgique et s'arrêtent dans une auberge pour la nuit. Andrea de son côté parvient par plusieurs stratagèmes à s'éloigner de Paris sans attirer l'attention et s'arrête pour la nuit dans l’auberge de la Cloche et de la Bouteille. En se réveillant il aperçoit plusieurs gendarmes à la fenêtre et s'enfuit par la cheminée en laissant la porte ouverte et un mot indiquant que, n'ayant pas d'argent pour payer, il laisse un bijou pour couvrir ses frais. Néanmoins, voyant que les gendarmes regardent s'il s'est enfui sur le toit, il décide de descendre par un autre conduit et tombe dans la chambre d'Eugénie et de Louise. Apeurées, elles sonnent l'alerte, Andrea est arrêté et ramené à Paris.

Valentine pendant ce temps-là est à Paris sous la surveillance d'une garde-malade et surtout sous la surveillance du Comte de Monte-Cristo qui a fait modifier la porte de la chambre qu'il a louée et qui mène à la chambre de Valentine pour pouvoir l'observer et remplacer par un remède le poison que Mme de Villefort verse dans son verre. Le Comte finit par parler à Valentine pendant la nuit pour lui faire boire une potion et pour lui dire que son assassin va venir verser du poison dans son verre. Il lui dit qu'elle pourra voir l'assassin elle-même puis il quitte la pièce en lui disant de ne pas bouger car si l'assassin se sait démasqué, il pourrait l'assassiner. Valentine aperçoit alors Mme de Villefort qui vient verser du poison dans son verre. Le Comte revient ensuite dans la pièce et lui explique qu'elle a tué les Saint-Méran, a tenté de tuer Noirtier mais c'est Barrois qui est mort et veut à présent tuer Valentine pour faire hériter son fils qui n'aura pas d'héritage. Le Comte demande ensuite à Valentine de lui faire confiance et de ne pas s'inquiéter si elle se réveille dans un caveau ou dans une bière puis il lui donne une pastille et la quitte. Le lendemain Valentine est retrouvée morte et l'on retrouve du poison dans son verre. Maximilien, Noirtier et le Dr d'Avrigny sont au désespoir et demandent justice au procureur. Ce dernier leur promet que d'ici trois jours l'assassin sera puni. Maximilien au désespoir tente alors de se suicider en rentrant chez lui mais le Comte l'en empêche en lui révélant qu'il est Edmond Dantès, qu'il a sauvé son père l'armateur Morrel et qu'il ne le laissera pas se suicider, de même qu'il a empêché son père de se suicider. Il demande à Maximilien d'attendre ; si sa douleur ne s'est pas calmée d'ici un mois il lui donnera du poison ou des armes et le laissera quitter cette terre.

Villefort de son côté se plonge avec acharnement dans le travail pour ne pas penser à sa fille Valentine et à son rôle de vengeur. Il travaille d'arrache-pied au procès du meurtrier Benedetto alias Andrea Cavalcanti. Ce dernier reçoit en prison la visite de Bertuccio, son père adoptif qui lui dit le nom de son vrai père. Le jour des assises arrive. Avant de partir, Villefort rend visite à sa femme et l'accuse d'avoir empoisonné et tué M. et Mme de Saint-Méran, Barrois et Valentine. Il lui demande, pour ne faire rejaillir de déshonneur sur son nom sans tâche, de mettre fin à ses jours sinon il la dénoncera à son retour du procès. Après sa plaidoirie à l'encontre d'Andrea, ce dernier se justifie de son crime par les circonstances atténuantes : il n'a jamais connu son père. Il révèle alors le nom de celui-ci, c'est le Procureur de Villefort. Ce dernier, sous le choc, se rend compte qu'il est plus coupable que sa femme et rentre à toute vitesse mais il la retrouve morte ainsi que son fils Édouard : Mme de Villefort n'a pas pu se résoudre à partir sans son fils :

Vous savez si j’étais bonne mère, puisque c’est pour mon fils que je me suis faite criminelle ! Une bonne mère ne part pas sans son fils ![25]

Villefort rend alors visite à son père, chez qui il trouve l'abbé Busoni qui lui dit que sa dette est payée et révèle son identité : il est Edmond Dantès, l'homme que Villefort a condamné à passer quatorze années dans un cachot. Villefort alors montre au Comte ce que sa vengeance a causé, la mort de sa femme et de son fils innocent puis il sombre dans la folie. Le Comte se demande à ce moment s'il n'a pas outrepassé les droits de la vengeance et s'il est bien l'instrument de la justice divine.

Le Comte quitte alors Paris avec Maximilien et se rend à Marseille où la vue de Mercédès le fait une nouvelle fois douter de ses actes passés mais il fait une visite au Château d'If où il achète au guide l'ouvrage de politique italienne de l'Abbé Faria qui commence par cette épigraphe : « Tu arracheras les dents du dragon, et tu fouleras aux pieds les lions, a dit le Seigneur ». Cette phrase répond à ses doutes sur la légitimité de sa vengeance et les fait disparaitre en partie. En outre en quittant la prison, ses malheurs lui reviennent en mémoire et l'idée que Dieu lui a accordé une vie après cette vengeance avec sa fille Haydée lui fait entrevoir une nouvelle vie heureuse que lui offre Dieu, légitimant ainsi sa vengeance et ses conséquences.

Danglars ruiné s'enfuit vers l'Italie pour faire toucher à la maison Thomson & French de Rome un reçu qu'il a du Comte de Monte-Cristo d'une valeur de cinq millions. Mais en prenant la route pour faire toucher ce bon à Venise et à Vienne après l'avoir touché à Rome, Danglars est capturé par la bande de brigands de Luigi Vampa. Les brigands font alors disparaitre toute la fortune de Danglars en lui vendant jour après jour de la nourriture à des prix exorbitants. Ainsi, au bout de douze jours Danglars mange les cinq millions et cherche alors à économiser les 50 000 francs qu'il lui reste. Il tient quatre jours sans s'alimenter ni boire puis, à bout de force, demande la grâce et se repent d'avoir fait souffrir d'autres hommes dans son passé, la pensée d'un vieillard mourant de faim (le père de Dantès) lui revenant alors à l'esprit. C'est alors que le Comte apparaît et lui révèle son véritable nom, Edmond Dantès. Il invite Danglars à la table des brigands et ces derniers l'abandonnent le lendemain sur une route, lui rendant sa liberté. En voulant boire dans un ruisseau, Danglars aperçoit dans son reflet que ses cheveux sont devenus blancs.

Le Dénouement

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Le Comte rentre à Marseille où il tente une dernière fois Maximilien en lui faisant miroiter ce qu'il perd en voulant mourir mais, inflexible, Maximilien refuse car sa douleur est trop forte. Le Comte endort alors Maximilien avec ce que ce dernier pense être un poison et Valentine arrive avec Haydée. Celle-ci déclare alors sa flamme au Comte qui remercie le ciel de lui permettre de vivre après l'accomplissement de sa vengeance.

Le Comte quitte la France avec Haydée et laisse une partie de sa fortune et de ses biens en France à Valentine et Maximilien qui iront retrouver Noirtier à Marseille. Il laisse en s'en allant une lettre à Maximilien expliquant son subterfuge :

Quant à vous, Morrel, voici tout le secret de ma conduite envers vous : il n’y a ni bonheur ni malheur en ce monde, il y a la comparaison d’un état à un autre, voilà tout. Celui-là seul qui a éprouvé l’extrême infortune est apte à ressentir l’extrême félicité. Il faut avoir voulu mourir, Maximilien, pour savoir combien il est bon de vivre[27].

Notes et références

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  1. , quartier de Marseille où vivait, plus ou moins repliée sur elle-même, une très importante communauté hispanique à dominance catalane.

Références

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