Pont Alexandre-III
Pont Alexandre-III | |
Géographie | |
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Pays | France |
Commune | Paris |
Coordonnées géographiques | 48° 51′ 49″ N, 2° 18′ 49″ E |
Fonction | |
Franchit | La Seine |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont en arc |
Longueur | 160 m |
Largeur | 40 m |
Matériau(x) | Acier |
Construction | |
Construction | 1896-1900 |
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Le pont Alexandre-III est un pont franchissant la Seine entre le 7e et le 8e arrondissement de Paris. Classé aux monuments historiques, il a été offert à la France par le tsar Alexandre III de Russie pour marquer l'Alliance franco-russe.
Il est classé monument historique depuis le 29 avril 1975[1].
et Modèle:Station du métro de Paris
Historique
Le projet
Il était destiné à symboliser l'amitié franco-russe, instaurée par la signature de l'alliance conclue entre le Tsar Alexandre III de Russie (1845-1894) et le président de la République française Sadi Carnot (1837-1894) et fut inauguré pour l'Exposition universelle de Paris en 1900.
Construit dans l'axe de l'esplanade des Invalides, il conduit de celle-ci aux Petit et Grand Palais également construits pour l'exposition universelle.
Sa construction fut confiée aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby ainsi qu'aux architectes Cassien-Bernard et Gaston Cousin.
La première pierre fut posée par le Tsar Nicolas II de Russie en 1896 (fils d'Alexandre III) et il fut inauguré en 1900 à l'occasion de l'Exposition universelle. Sur la colonne, rive droite en aval, fut gravée cette inscription : « Le 14 avril 1900, Émile Loubet président de la République Française a ouvert l'exposition universelle et inauguré le pont Alexandre III ».
La réalisation
En 1824, Navier commença la réalisation d'un pont suspendu à cet emplacement. Des complications techniques obligèrent à le détruire avant son achèvement.
Lors de la décision d’organiser une Exposition Universelle en 1900, il fut décidé de détruire le Palais de l’Industrie pour le remplacer par deux palais, de part et d'autre d'une voie qui prolongerait la place des Invalides.
Le cahier des charges prévoyait qu'il soit suffisamment plat pour qu'on puisse voir entièrement les Invalides depuis les Champs-Élysées. Il ne devait pas entraver la navigation et avoir un tirant d'air au moins égal à celui des ponts les plus modernes. Sa largeur devait être proportionnée à celle de l’avenue qu’il prolongeait : d'abord envisagée à 50 m, elle fut arrêtée à 40 m pour ne pas trop perturber la navigation. Il devait être symétrique et décoratif (d'où une largeur imposée des quais de 22,50 m).
Le pont fut réalisé en acier moulé. Afin de résister à l'énorme poussée horizontale, il fut doté de culées très massives.
Les fondations furent creusées sous caisson pressurisé grâce au procédé Triger. Il y eut 29 accidents de décompression plus ou moins sérieux, mais aucun mortel. Un seul ouvrier périt dans les caissons à la suite d'un accident. Il fut classé au titre des monuments historiques en 1975.
Description
C'est un pont métallique de 40 mètres de large composé d'une seule arche de 107 mètres comprenant trois points d'articulation, permettant de franchir la Seine sans point d'appui intermédiaire. Deux tunnels en pierre se situent à ses extrémités.
Le pont a plusieurs fois changé de couleurs, du gris il est passé au vert-brun puis au gris perle. Il a repris ses couleurs d'origine lors de son unique restauration en 1998[2].
Ses contreforts côté rive droite abritent depuis septembre 2006 une boîte de nuit appelée le Showcase, aménagée dans un hangar à bateau désaffecté. Ce lieu, ouvert au grand public à la mi-décembre 2006, peut être utilisé comme salle de concert et des émissions de télévision y sont depuis peu enregistrées.
Caractéristiques
- Type de construction : Pont en arc à trois articulations, multiples travées
- Construction : 1897 - 1900
- Inauguration :
- Architectes : Cassien-Bernard et Gaston Cousin
- Ingénieurs : Jean Résal et Amédée Alby
- Décoration : Georges Récipon, Emmanuel Frémiet, Jules Félix Coutan, Henri Désiré Gauquié, Grandzlin, Pierre Granet, Alfred Lenoir, Laurent Honoré Marqueste, André Massoule, Gustave Michel, Léopold Morice, Abel Poulin, Clément Steiner
- Matériau : acier
- Longueur totale : 160 mètres
- Longueur de la travée principale : 107,50 mètres
- Largeur de la poutre : 40 mètres
- Flèche : 1/17 (rapport hauteur/portée)
- Entreprises : Groupe Fives-Lille parmi d'autres
- Classement aux Monuments historiques : 1975
Du fait de sa grande portée pour une faible hauteur, le pont Alexandre III exerce une importante poussée latérale. Afin d'éviter l'écartement des ancrages, les berges ont été considérablement renforcées, et les quatre colonnes des extrémités participent au lestage de l'ensemble.
Décoration
Les quatre renommées au sommet des pylônes d'entrée représentent :
- Rive droite, amont : La renommée des arts : par Emmanuel Fremiet
- Rive droite, aval : La renommée des sciences : par Emmanuel Fremiet
- Rive gauche, amont : La renommée du commerce : par Pierre Granet
- Rive gauche, aval : La renommée de l'industrie : par Clément Steiner
Les décorations à la base des quatre pylônes ont pour thèmes :
- Rive droite, amont : La France du Moyen Âge (Alfred-Charles Lenoir)
- Rive gauche, amont : La France à la Renaissance (Jules Coutan),
- Rive gauche, aval : La France sous Louis XIV (Laurent Marqueste)
- Rive droite, aval : La France moderne (Gustave Michel)
Les groupes de lions conduits par des enfants aux entrées du pont ont pour auteurs :
- Rive gauche : Aimé-Jules Dalou
- Rive droite : Georges Gardet
Les différents groupes en bronze ou cuivre s'échelonnant sur le pont :
- Les amours soutenant les quatre lampadaires de Henri Désiré Gauquié
- Quatre génies avec des poissons et des coquillages de Léopold Morice et André Massouille
- Au centre en amont : nymphes de la Néva avec les armes de la Russie et au centre en aval : nymphes de la Seine avec les armes de Paris, toutes deux de Georges Récipon
Galerie
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rive gauche, Lion conduit par un enfant, sculpté par Jules Dalou.
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rive gauche amont Renommée au combat
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rive gauche aval Renommée de l'industrie
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rive droite aval renommée de l'agriculture
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rive droite amont renommée des arts
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rive droite amont Candélabre d'extrémité
Voir aussi
En réponse à la construction du Pont Alexandre III, le président Félix Faure posa la première pierre, en 1897, du Pont de la Trinité à Saint-Pétersbourg, construit par l'entreprise française Batignolles, toujours dans le cadre de l’alliance franco-russe ; ce pont fut inauguré en 1903.
Articles connexes
- Musées, monuments et sites de Paris
- Liste des ponts de Paris, Liste des ponts sur la Seine
- Pont de Fragnée, pont sur la Meuse à Liège qui s'en est inspiré
Références
- Notice no PA00088798, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- http://www.otua.org/aciers-ts/glossaire/v3-narration-pont-alexandre.asp
Liens externes
- Construction du pont dans la revue La Nature, Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, 27eannée, 1899, premier semestre, p. 103 et suiv., sur le site du Conservatoire numérique des Arts & Métiers.