Pierre Rostini

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Pierre Rostini
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Biographie
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(à 90 ans)
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Jeanne Rostini (épouse)
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Distinctions

Pierre Rostini, né le à Paris 12e et mort dans la même ville (Paris 18e) le , est un journaliste et éditeur français impliqué dans le sport universitaire et la francophonie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Dominique Rostini, agent de la Compagnie des chemins de fer de l'Est[1] et d'Angèle Toussainte Villanova, François, Marie, Pierre, Michel Rostini, né le à Paris, fait ses études secondaires au collège Fesch d’Ajaccio. En 1939, il est instituteur puis maître d’internat à Bastia avant d’occuper la même fonction, de 1940 à 1944, à Tarascon et Aix-en-Provence où il obtient une licence ès lettres. Il enseigne à Paris au Centre national d’enseignement par correspondance (CNEC) en 1945 et 1946 puis s’engage comme cadre administratif à la Société chimique routière et d'entreprise générale (SCREG) de 1948 à 1950 avant de devenir journaliste en 1950. Le il épouse Jeanne Rostini et le couple a deux enfants (Dominique et Christine)[2]. Pierre Rostini meurt le dans le 18e arrondissement de Paris[3],[4].

La Résistance et le syndicalisme étudiant[modifier | modifier le code]

Étudiant à l'université d'Aix-en-Provence, il y est élu président de l'association des étudiants en 1943 puis commissaire aux comptes de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF). Engagé dans la Résistance, il se retrouve en secrétaire général de l'Union patriotique des organisations étudiantes (UPOE) qui regroupe les organisations politiques et confessionnelles issues de la Résistance et au congrès extraordinaire de l'UNEF il est nommé vice-président général[5] et président de la commission d'épuration. Il représente l'UNEF en 1945 au congrès mondial de la jeunesse à Londres et dirige la délégation française au rassemblement international des étudiants à Prague le où il contribue à la création de l'Union internationale des étudiants (UIE) qu'il préside jusqu'en 1946. Pierre Rostini est président d'honneur de l’UNEF et en préside l'Association des anciens de 1989 à sa mort[6].

L'engagement anticommuniste dans la Guerre froide[modifier | modifier le code]

Après son engagement étudiant, Pierre Rostini rejoint ensuite l'officine anticommuniste Paix et Liberté où il devient l'adjoint de Jean-Paul David[7]. Il s'occupe particulièrement des relations avec les agences de communication et les imprimeurs. Il participe aussi, avec Henri Barbé, à la tentative de créer une scission titiste au sein du Parti communiste français au début des années 1950 avec le soutien à la création du bulletin Unir auquel il apporte un soutien matériel et la mise à disposition d'une secrétaire[8].

Il succède à Jean-Paul David en 1956 lorsque Paix et Liberté devient le Comité national d’information pour la démocratie française. A l'échelle européenne, il siège à la direction du Comité international d’information et d’action sociale (CIAS), formé en 1956, héritier du comité européen Paix et Liberté et dirigé par des Allemands. Le comité dirigé par Rostini en France n'a pas l'importance que Paix et Liberté a pu avoir au début des années 1950[9]. Il continue le combat anticommuniste notamment à destination de l'Afrique avec le soutien du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) puis du gouvernement de Michel Debré et est en relation avec l'organisation européenne Interdoc[10].

Le journalisme et la francophonie[modifier | modifier le code]

Journaliste à partir de 1950[11], il dirige la revue d'étude sociale politique et économique Ésope qui parait de janvier 1954 à 1999[12]. Boris Souvarine y collabore. Rostini collabore d'ailleurs avec l'Institut d'histoire sociale où il développe des liens avec le milieu syndical, notamment avec les dirigeants de Force ouvrière.

Il publie à destination de pays africains, en collaboration avec Bernard Nantet, les journaux pour enfants Kouakou (magazine distribué gratuitement dans les écoles d’Afrique et qui s’adresse aux jeunes de 8 à 12 ans[13]) (1966), Calao (1974) et le journal L’Écho de l’Afrique (1986). Il développe des relations éditoriales avec plusieurs pays africains et s'implique dans la défense de la francophonie.

Le sport universitaire[modifier | modifier le code]

Il organise, comme commissaire général, les IXe jeux universitaires de Paris au stade Charléty en 1947. On lui doit également à cette époque la réintégration de l'l'Office du sport scolaire et universitaire (OSSU) à l'UNEF[14].

Vice-président du Paris université club de 1956 à 1982, Pierre Rostini devient en 1961 le premier président de l’Union nationale des clubs universitaires (UNCU) et le reste jusqu’en 1995[15]. Il conserve jusqu'à sa mort la présidence d’honneur des deux institutions ; il est également membre du comité de direction de la Fédération nationale du sport universitaire (FNSU) à sa création.

Autres engagements[modifier | modifier le code]

Pierre Rostini est également :

Publications[modifier | modifier le code]

Pierre Rostini, La recherche de la performance : jeux et enjeux, Pessac, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, coll. « Les Cahiers de l'Université sportive d'été », , 212 p. (ISBN 978-2-85892-107-2).

Décorations[modifier | modifier le code]

Pierre Rostini est[16] :

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Biographie : Pierre Rostini », sur germe-inform.fr (consulté le )
  2. « Biographie Pierre Rostini », sur whoswho.fr (consulté le )
  3. « Disparitions : Pierre Rostini », sur lemonde.fr (consulté le )
  4. Insee, « Extrait de l'acte de décès de François Marie Pierre Michel Rostini », sur MatchID
  5. « Naissance d'un syndicalisme étudiant : 1946 : La charte de Grenoble », sur syllepse.net (consulté le )
  6. « Carnets du "Monde" des 13 et 14 avril » [PDF], sur wikiwix.com (consulté le )
  7. Bernard Ludwig, « Paix et liberté: A Transnational Anti-Communist Network », dans Luc Van Dongen, Stéphanie Roulin, Giles Scott-Smith, Transnational Anti-Communism and the Cold War, Palgrave Macmillan UK, (ISBN 978-1-349-48214-6), p. 81-95
  8. Frédéric Charpier 2008, p. 163.
  9. Torben Gülstorff, Warming Up a Cooling War: An Introductory Guide on the CIAS and Other Globally Operating Anti-communist Networks at the Beginning of the Cold War Decade of Détente (Cold War International History Project Working Paper Series #75), Washington 2015 (Lire en ligne)
  10. (en) Giles Scott-Smith, Western Anti-Communism and the Interdoc Network : Cold War Internationale, Palgrave MacMillan, , 356 p. (ISBN 978-0-230-22126-0, lire en ligne), p. 60
  11. Notice du Who's who
  12. Notice de la BNF
  13. « Kouakou, une revue qui a marqué les esprits des jeunes », sur mbokamosika.com (consulté le )
  14. « Historique de l'UNCU : Une conception du Sport donnant naissances aux différentes institutions sportives relevant de l’Enseignement Secondaire et Supérieur », sur uncu.fr (consulté le )
  15. « Pierre ROSTINI, ancien Président de l’UNCU » [PDF], sur uncu.fr, (consulté le ), p. 4
  16. « Biographie Pierre Rostini », sur whoswho.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Callède, « L’implication sportive dans les clubs universitaires », dans Christine Bouneau, Caroline Le Mao, Jeunesse(s) et élites : Des rapports paradoxaux en Europe de l’Ancien régime à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 377 p. (ISBN 978-2-75350-824-8), p. 173-186
  • Jean-Paul Callède, Cultures de clubs et politiques sportives territoriales, vol. 23, Bordeaux, Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, coll. « Cahiers de l’université sportive d'été », , 176 p. (ISBN 978-2-85892-393-9, ISSN 0298-7201)
  • Frédéric Charpier, La CIA en France : 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises, Paris, Le Seuil, , 364 p. (ISBN 978-2-02-081881-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]