Paul Jarrico

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Paul Jarrico
Nom de naissance Israel Payssah Shapiro
Naissance
Los Angeles (Californie)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Décès (à 82 ans)
Los Angeles
Profession Scénariste
Films notables Ses trois amoureux
Le Sel de la terre

Israel Payssah Shapiro, dit Paul Jarrico, est un scénariste américain, né le à Los Angeles (Californie) où il est mort le (à 82 ans).

Biographie[modifier | modifier le code]

Israel Payssah Shapiro naît à Los Angeles de parents immigrés, son père Aaron, militant sioniste originaire d'Ukraine, a quitté la Russie en [1], sa mère Jennie est originaire de Biélorussie[1].

Il fait ses études d'abord à l'Université de Californie du Sud, puis à l'Université de Californie à Los Angeles et enfin à l'Université de Californie à Berkeley[2]. Lors de la Grande Dépression, il devient militant à la National Student League (en)[1] et s'inscrira même au Parti communiste[3],[4]. Son engagement aux côtés du Parti continue jusqu'à la divulgation du « rapport Khrouchtchev » [3],[5], par la suite il adhère au mouvement social-démocrate, au sein d'abord du New American Movement (en), puis des Socialistes démocrates d'Amérique[1].

Peu après sa sortie de l'université, Columbia Pictures lui achète un scénario. Il travaille ensuite alternativement pour RKO Pictures et pour Columbia entre la fin des années 1930 et le début des années 1940[4]. En 1936, sur les conseils de son agent qui trouve qu'Israel Shapiro sonne « trop juif », il prend le nom de Paul Jarrico[1].

Au début des années 1950, dénoncé par son coscénariste, Richard Collins[3], il fait partie de la « seconde vague »[6] de liste noire, après les Dix d'Hollywood. Ne pouvant plus travailler comme scénariste, il produit alors en 1953 Le Sel de la terre, film relatant une grève de mineurs mexicains au Nouveau-Mexique[3],[6],[7].

En 1958, il peut enfin disposer à nouveau de son passeport. Il se rend alors en Europe, où il écrit des scénarios sous divers pseudonymes, comme par exemple Peter Achilles ou Ivo Pirilli (partagé avec Michael Wilson)[4]. Il y reste la plupart du temps jusqu'en 1977, année où il revient s'installer dans la région de Los Angeles.

Fin , une grande réunion est organisée par la Writers Guild of America, la Screen Actors Guild, la Directors Guild of America et l'American Federation of Television and Radio Artists (en)[8] à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'établissement des « listes noires », ces guildes voulant s'excuser pour leur complicité au moment de la « chasse aux sorcières[7]. Un hommage lui est rendu à cette occasion, il y a même reçu une ovation debout[4] pour son combat pour la réhabilitation des victimes de la censure.

« He worked tirelessly to assure that those writers who were denied the credit for their work would have their credits restored.
Il a travaillé sans relâche pour que les scénaristes à qui on avait dénié le droit d'être crédités pour leur travail voient ces crédits restaurés [dans les génériques] »

— Daniel Petrie Jr., président de la Writers Guild of America, cité dans le New York Times[7]

« To see other writers have their credits restored, and be honored, was the best honor he could have. It's what he always believed in, standing up for other people's rights.
Voir d'autres scénaristes avoir leurs crédits restaurés, et être honorés, est le plus bel honneur qu'il pouvait avoir. C'est ce en quoi il a toujours cru, se lever pour les droits des autres »

— Lia Benedetti (sa femme), citée dans le Los Angeles Times[5]

C'est en revenant d'un déjeuner organisé par la Writers Guild en l'honneur de ceux qui figuraient sur la liste noire qu'il meurt dans un accident de voiture[3],[5],[7] en .

Filmographie[modifier | modifier le code]

comme scénariste[modifier | modifier le code]

comme producteur[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Larry Ceplair, The Marxist and the Movies : A Biography of Paul Jarrico, University Press of Kentucky, , 352 p. (ISBN 978-0-8131-7300-9, lire en ligne)
  2. (en) Bill Jarrico, « The Blacklist through New Eyes », Cinema Journal, vol. 44, no 4,‎ , p. 104-111 (lire en ligne).
  3. a b c d et e Dominique Widemann, « Disparition de Paul Jarrico », L'Humanité, (consulté le ).
  4. a b c et d (en) Dick Vosburgh, « Obituary: Paul Jarrico », The Independent, (consulté le ).
  5. a b et c (en) Patrick Goldstein, Fred Alvarez, « Writer Dies After Long-Awaited Triumph », Los Angeles Times, (consulté le ).
  6. a et b (en) Herbert N. Foerstel, Banned in the Media : A Reference Guide to Censorship in the Press, Motion Pictures, Broadcasting, and the Internet, Greenwood Publishing Group, , 252 p. (ISBN 978-0-313-30245-9, lire en ligne).
  7. a b c et d (en) Wolfgang Saxon, « Paul Jarrico, 82, Blacklisted Screenwriter », New York Times, (consulté le ) ».
  8. (en) « Jarrico's Last Words on Blacklisting », Los Angeles Times, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]