Otto Ellison von Nidlef

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Otto Ellison von Nidlef
Otto Ellison von Nidlef
Ellison von Nidlef en uniforme de général.

Naissance
St. Pölten
Décès (à 79 ans)
Sankt Stefan ob Stainz
Origine Hanovre
Allégeance Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Arme génie militaire
Grade Generalleutnant
Commandement 1re brigade de chasseurs
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Mont Pasubio
Distinctions Ordre militaire de Marie-Thérèse

Emblème

Le baron Otto Ellison von Nidlef (né le à St. Pölten; † à Sankt Stefan ob Stainz en Styrie) est un général de corps d'armée de l'armée austro-hongroise qui s'illustra lors de la Première Guerre mondiale dans le Tyrol et les Dolomites. Il servit dans la réserve de la Wehrmacht comme général de division (Generalleutnant).

Biographie[modifier | modifier le code]

La famille Ellison, originaire d'Angleterre, s'était établie dans le Hanovre ; vers 1800 elle se mit au service de l'Autriche.

Le chevalier Otto Ellison von Nidlef est l'un des trois fils du colonel en retraite Otto Ellison von Nidlef (1824–1914), qui fut élevé le au rang de chevalier de la Couronne d'Autriche. Ellison a reçu sa formation militaire à l'Académie impériale des techniques militaires de Vienne, dont il est sorti avec le brevet d'aspirant le . Il fut d'abord affecté comme lieutenant au 2e bataillon du génie. Le , il est confirmé au grade de lieutenant avec fonctions d'adjudant au chef de bataillon et officier formateur. Du au , il suit les cours d'officier du génie : il est ensuite affecté à la direction des travaux de la place de Trente, puis le à la forteresse de Cattaro au Monténégro. Le , il est promu capitaine et commande une compagnie du 22e Régiment impérial d'infanterie dalmate „comte von Lacy“ à Mostar.

Otto Ellison von Nidlef épouse en 1898 Laura Bari−Gioppi, issue de la noblesse du Trentin.

Le , Ellison est affecté à l'état-major du Génie à la résidence de Brixen, dans le Tyrol. Après avoir commandé les troupes du génie à Trente, il est promu officier d'état-major le . Le , il prend les fonctions de conseiller militaire à la Commission technique militaire impériale (k.u.k. Technisches Militärkomitee), et se trouve promu commandant le . Le , il devient professeur de fortification à l’École militaire de Vienne. Le , il commande les forces du génie stationnées au Tyrol (résidence de Brixen), et la guerre éclate alors qu'il commande les forts de Riva, depuis le .

Le , il dirige l'assaut contre l'aile gauche des lignes italiennes sur le plateau des Sept-Communes[1]. Au cours de la contre-offensive italienne vers Trente, Ellison est à la tête de deux compagnies de milice territoriale, de quelques régiments de marche, de compagnies de volontaires de Merano et des jeunesses militaires de Haute-Autriche (Oberösterreichischen Jungschützen), en appui de l'aile gauche de la 180e Brigade d'infanterie. Leurs positions s'étalaient entre le piton de Posten Vezzena, le fort Verle et le fort Luserna. Il y avait, entre Verle et Lusern, un bastion de couverture (Basson) muni de 300 meurtrières, mais insuffisamment revêtu et donc, vulnérable à l'artillerie. C'est ainsi qu'au terme d'une préparation d'Artillerie étudiée, quelques éléments du 115e régiment d'infanterie italien parvinrent à s'emparer de cet ouvrage. Averti de cette percée, Ellison rassemble en hâte le toutes les unités disponibles[2] pour reprendre le bastion ; mais un malentendu compromet cet ordre, si bien qu'Ellison se retrouve entouré de seulement quatre officiers et huit miliciens dans les fossés du bastion face à 300-400 ennemis épuisés, stupéfaits par l'attaque. Armé seulement d'un pistolet, le commandant autrichien s'écrie: « su le mani – mettersi in viaggio – indietro![3] » : c'est ainsi qu'il fait prisonniers 353 Italiens et leur chef de régiment, le colonel Riveri[4]. Pour cet exploit, Otto Ellison est décoré le de la plus haute distinction de l'empire d'Autriche-Hongrie, l'Ordre militaire de Marie-Thérèse[5].

180e promotion de l'Ordre militaire de Marie-Thérèse, le à la Villa Wartholz, où Ellison von Nidlef fut décoré;
Croix de l'Ordre militaire de Marie-Thérèse.

Le , Ellison est nommé à la tête de la 43e brigade d'infanterie territoriale, qui prend part à l'offensive du Trentin. Le , il est placé à la tête de la 1re brigade de chasseurs et engage ses troupes à l'assaut des lignes italiennes sur le Mont Pasubio. Au cours de cet assaut meurtrier, le colonel Antonio Gioppi, commandant le 7e régiment de chasseurs alpins, oncle de sa femme, est tué le par un tir d'obus[6].

Promu général de corps d'armée le , il prend le commandement du IIe corps[7] de la ligne du Tyrol. De juillet à , il reçoit l'appoint de la 163e Brigade d'infanterie[8] pour la défense du col du Tonale. Le , dans le cadre de l'ultime restructuration de l'Aviation impériale, il est promu commandant-en-chef des forces aériennes à l'Etat-major impérial, comme successeur de l'ex-inspecteur général Emil Uzelac[9].

Au mois de , le baron Ellison von Nidlef quitte le service actif pour se retirer à Graz. Il s'établit agriculteur à "Hirschnigel" en Styrie, tout en faisant fonction de conseiller militaire de l’Heimwehr jusque tard dans les années 1920, et fréquemment approché pour divers projets de coup d'état (il aurait été notamment l'âme du putsch de Pfrimer). En 1935, il achète une ferme à Lemsitz, près de Sankt Stefan ob Stainz[10].

À l'occasion des 25 ans de la victoire de Tannenberg, le , Adolf Hitler le porte, comme de multiples officiers, sur la liste des généraux de réserve (zur Disposition) de la Wehrmacht. Malgré les avances répétées du Führer, Ellison von Nidlef, humilié par l'Anschluss, refusa de servir de caution au régime nazi.

Il fut toute sa vie proche du comédien Luis Trenker.

Il est inhumé dans le cimetière St-Leonhard de Graz.

Distinction militaires autrichiennes (au 31 décembre 1918)[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dermot Bradley, Die Generale des Heeres 1921-1945, Die militärischen Werdegänge der Generale, sowie der Ärzte, Veterinäre, Intendanten, Richter und Ministerialbeamten im Generalsrang, vol. 3 : Dahlmann-Fitzlaff, Osnabrück, Biblio Verlag, (ISBN 3-7648-2443-3).
  • Reinhard Karl Desoye, Die k.u.k. Luftfahrtruppen – Die Entstehung, der Aufbau und die Organisation der österreichisch-ungarischen Heeresluftwaffe 1912–1918, Hambourg, Diplomica Verlag, , 652 p. (ISBN 978-3-8386-2914-8).
  • coll., Genealogisches Taschenbuch der Ritter- u. Adelsgeschlechter, Brünn, Buschak und Irrgang, 1870–1881 et 1891–1893.
  • Oskar von Hofmann, Gustav von Hubka, Der Militär-Maria-Theresien-Orden : Die Auszeichnungen im Weltkrieg 1914–1918, Vienne, Verlag Militärwissenschaftliche Mitteilungen, .
  • Jörg C. Steiner, Schematismus der Generale und Obersten der k.u.k Armee, Stand 31. Dezember 1918, Vienne, Edition S & H, , 258 p. (ISBN 3-901215-01-8).
  • Hans Stratowa, Wiener Genealogisches Taschenbuch, Vienne, à compte d'auteur, 1926–1937.
  • Österreichisches Biographisches Lexikon 1815–1950 (ÖBL), vol. 1, Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, (lire en ligne), « Ellison von Nidlef », p. 243.
  • Österreichisches Kriegsarchiv (éd.), Österreich-Ungarns letzter Krieg 1914–1918, Vienne, Verlag der Militärwissenschaftlichen Mitteilungen, 1930–1938.

Voir également[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. Précisément les plateaux de Lavarone-Folgaria.
  2. Au total, à peu près deux compagnies.
  3. D'après le Journal de guerre du chef de la 3e brigade territoriale, Franz Pomykahler de Brixen.
  4. La reddition immédiate du commandant italien était commémorée par une statue en surplomb.
  5. Cette décoration valait anoblissement.
  6. Cf. (it) Biographie d'Antonio Gioppi, consulté le 31 octobre 2017
  7. Section frontalière 2 – col du Tonale
  8. D'après Österreichisches Kriegsarchiv (éd.): Österreich-Ungarns letzter Krieg 1914–1918 – Registerband, p. 265
  9. Cf. R.-K. Desoye, Die k.u.k. Luftfahrtruppen, pp. 113–114
  10. D'après Konrad Moser, St. Stefan ob Stainz., St. Stefan ob Stainz, , p. 172. La ferme est désignée depuis comme le « Domaine Ellison ».