Nicolas de Catinat

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 Nicolas Catinat de la Fauconnerie
Seigneur de Saint-Gratien
Nicolas de Catinat

Naissance
à Paris, France
Décès (à 74 ans)
Saint-Gratien, France
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service 16601701
Commandement Armée du Rhin
Conflits Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Guerre de Succession d'Espagne
Faits d'armes Bataille de Staffarda
Bataille de La Marsaille
Bataille de Carpi
Hommages Éloge de La Harpe (1775)
statue à Saint-Gratien (1860)

Nicolas de Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, né le à Paris (paroisse Saint-Benoît-le-Bétourné) et mort le à Saint-Gratien, est un militaire français du XVIIe siècle. Il prend part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV, guerre de Hollande, guerre de la Ligue d'Augsbourg et guerre de Succession d'Espagne, ce qui lui vaut d'être élevé à la dignité de maréchal de France (1693).

Biographie[modifier | modifier le code]

Nicolas de Catinat naît le [1] rue de la Sorbonne à Paris[2] et il est baptisé le lendemain, , en l'église Saint-Benoît-le-Bétourné[3]. Issu d’une famille de la petite noblesse du Perche, fils de Pierre II de Catinat, seigneur de la Fauconnerie[4], de Blavou, du Bourgis et de Mauves, magistrat, doyen des conseillers du Parlement de Paris, et de Catherine-Françoise Poisle, et neveu du maire de Tours Georges Catinat, il quitte dans sa jeunesse le barreau pour les armes : Catinat rejoint les Gardes françaises en 1660 et gravit tous les échelons du commandement.

En 1667, il se distingue lors de l'attaque de la contrescarpe au siège de Lille et reçoit du Roi une lieutenance dans le régiment des gardes. Blessé à la bataille de Seneffe, il sert avec distinction pendant la guerre de Hollande en 1676-1678. En mai 1679, il devient capitaine et commande le détachement qui enlève près de Turin le comte Mattioli, secrétaire d'État du duc de Mantoue, convaincu d'avoir joué un double jeu et dupé Louis XIV[5].

Maréchal de camp en 1680, il est employé contre les Vaudois en 1686 et nommé lieutenant général en 1688. Après avoir pris part au siège de Philippsbourg au commencement de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, il est nommé commandant en chef en 1690. Le , il remporte la victoire de Staffarde contre l'Espagne et la Savoie, le jour suivant il occupe Saluces et le , Suse. Le , il gagne la bataille de La Marsaille contre le duc de Savoie. Cette série de revers n’empêcha ni l'invasion du Dauphiné ni l'imposition à la France par la Savoie d'une paix séparée en 1696, qui coûta à Louis XIV la restitution de Pignerol au duc de Savoie.

Néanmoins, Catinat reçoit le bâton de maréchal de France le comme prix de ces exploits.

Responsable des opérations en Italie au début de la guerre de Succession d'Espagne, il a à combattre le prince Eugène ; en dépit du relatif bon état de l'armée, comparé au mauvais état de celle ennemie, désargentée et manquant de subsistances, l'opposition qu'il rencontre de la part du prince de Vaudémont - gouverneur de Milan - et du cardinal d'Estrées paralysent ses efforts. Après avoir éprouvé quelques échecs, notamment en souffrant un revers à la bataille de Carpi (), Catinat se trouve en disgrâce, il est remplacé par Villeroy, qu'il seconde pour la campagne de Chiari.

Acte de sépulture du Maréchal Nicolas de Catinat le 26 février 1712 en l'église de Saint-Gratien.

Il subit en philosophe cet injuste traitement, et vit dès lors en retrait dans son château de Saint-Gratien (près de Montmorency), fuyant la cour et s'adonnant au quiétisme. Il y meurt le muni des Sacrements de l'Église et il est inhumé dans l'église Saint-Gratien du village où se trouve toujours son tombeau[6].

Hommages[modifier | modifier le code]

Le Maréchal de Catinat a donné son nom à la corvette de première classe « Catinat » de la Marine française. Lancée en 1842, elle intervint en Indochine à Tourane et à Saïgon. Un croiseur protégé de 2e classe en activité de 1896 à 1910 porte également le nom de Catinat et navigue dans le Pacifique et l'Océan Indien. En 1859, il donna aussi son nom à la fameuse rue centrale de Saïgon : la rue Catinat. Le fort du Larmont supérieur dans le Doubs porte également son nom. Il a son buste dans le parc de l'hôtel de ville de Saint-Gratien.

Un paquebot mixte portant le nom de Catinat fut exploité de 1922 à 1927 par les armateurs français Compagnie Générale d'Armement puis Compagnie Havraise Péninsulaire, avant d'être perdu lors d'un cyclone tropical à Toamasina, Madagascar, en mars 1927.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis de Blanchefort de Créquy, Mémoires pour servir à la vie de Nicolas de Catinat, Paris, Veuve Duchêne, 1775
  • Nicolas de Catinat, Mémoires et correspondances du maréchal de Catinat, publié par Bernard Le Bouyer de Saint-Gervais, 3 vol. in-8, Paris 1819
  • Son Éloge a été écrit par La Harpe en 1775. Une statue lui a été érigée à Saint-Gratien en 1860.
  • Association Saint-Gratien d'hier et d'aujourd'hui, Catinat : maréchal de France, seigneur de Saint-Gratien, Paris : Éd. du Valhermeil, 1988
  • Catinat, Histoire d'une famille, par Ghislaine Chouet et Bruno Jousselin, Amis du Perche, Rémalard, 2010.
  • Jacques-Antoine-Hippolyte de Guibert, Éloge du maréchal de Catinat, Edimbourg, 1775, réédition : 1978 (lire en ligne)

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement

D'argent, à une croix de gueules chargée de neuf coquilles d'or.[7],[8]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Et non pas le 1er septembre, comme le montre son acte de baptême, voir Éloge de Nicolas Catinat, Maréchal de France suivi de notes et de pièces historiques, Paris, 1775, page 50.
  2. Dictionnaire historique des rues de Paris, Jacques Hillairet, Les Éditions de Minuit, p. 527.
  3. Extrait du registre paroissial des baptêmes de l'église Saint-Benoît-le-Bétourné de Paris pour l'année 1637 : « Nicolas, fils de M. Me Pierre Catinat, conseiller du roi en sa cour du parlement, et de mademoiselle Françoise Poisle, sa femme, a été baptisé le 2e jour de décembre, l'an 1637. Parrain Mr Me Nicolas Thibault, sieur de Vaurins, conseiller du roi, Me ordinaire en sa chambre des comptes à Paris ; la marraine, demoiselle Prévost, veuve de feu Mr Chaussepied, vivant sieur du Puismartin, avocat au parlement. » Les registres paroissiaux et d'état civil à Paris ont été détruits dans les incendies de la Commune de Paris de 1871 mais l'acte de baptême de Nicolas de Catinat est intégralement cité dans Mémoires et correspondance du Maréchal de Catinat, tome III, Paris, 1819, page 376.
  4. Bernard le Bouyer de Saint Gervais, Pierre-René Auguis, Nicolas Catinat, Mémoires et correspondance du Maréchal de Catinat, France, P. Mongie, , 384 p. (ASIN B001DAIJF4), Généalogie
  5. voir l'Homme au masque de fer.
  6. Registre paroissial de l'église Saint-Gratien de Saint-Gratien, année 1712, consultable en ligne page 102/128, Archives départementales du Val-d'Oise.
  7. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
  8. www.heraldique-europeenne.org

Source partielle[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]