Mozarabe (langue)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 mai 2019 à 12:00 et modifiée en dernier par Omar-toons (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Mozarabe
Extinction XIIIe siècle
Pays Espagne, Portugal et Gibraltar
Typologie SVO
Classification par famille
Codes de langue
IETF mxi
ISO 639-3 mxi
Manuscrit du poème de Yuçuf, exemple de texte aljamiado.

On nomme mozarabe (en espagnol mozárabe ou romance andalusí) l'ensemble des dialectes romans parlés dans les royaumes musulmans d'Al-Andalus, entre le VIIIe siècle et le XVe siècle.

Le mozarabe fut une langue d'usage familier de premier plan, utilisée tant par les Mozarabes, ou chrétiens arabisés, que par les musulmans, jusqu'au Xe siècle, moment où s'intensifie le processus d'acculturation et de substitution linguistique au profit de l'arabe. Il existe un courant de l'historiographie espagnole, qualifié de « continuiste », qui adjuge un rôle important aux Mozarabes dans le maintien d'une tradition culturelle chrétienne hispanique et, sur le plan linguistique, romane, dans la péninsule Ibérique durant toute l'occupation musulmane. On estime aujourd'hui néanmoins qu'aux débuts du XIIIe siècle l'arabe était déjà devenue la langue courante de la quasi-totalité de la population d'Al-Andalus, indépendamment du critère religieux, et que le mozarabe était alors éteint ou en voie d'extinction[1],[2].

On attribue au mozarabe, à des degrés variables et parfois de façon discutée, une influence sur diverses évolutions consécutives des parlers prédominants dans les royaumes chrétiens à la suite de Reconquista léonais, castillan, navarro-aragonais, (galaïco-portugais), et catalan. Il aurait ainsi joué un rôle important dans la différenciation entre le valencien et le reste du domaine catalan d'autre part[3], ou entre le portugais et le galicien, ou encore bien entre l'andalou et le murcien par rapport au castillan standard.

L'essentiel des traces écrites connues du mozarabe sont en aljamiado, c'est-à-dire transcrites en graphie arabe. Ceci complique le travail de restitution de la langue, le système vocalique mozarabe ayant 5 voyelles et l'arabe n'en ayant que 3.

Notes et références

  1. (fr) Pierre Guichard, « Les Mozarabes de Valence et d'Al-Andalus entre l'histoire et le mythe », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée n° 40, 1985, p. 17-27, Persée
  2. Mikel de Epalza, « Les mozarabes. État de la question », Revue du monde musulman et de la Méditerranée, nos 63-64,‎ , p. 39-50 (lire en ligne)
  3. (ca) Manuel Sanchis Guarner (préf. Antoni Ferrando), La llengua dels valencians, Valence, Tres i Quatre, , 24e éd. (1re éd. 1933), 394 p. (ISBN 978-84-7502-082-2), p. 169-173

Annexes

Bibliographie

Articles connexes