Mato Grosso
Mato Grosso | |
Héraldique |
Drapeau |
Carte de l'État du Mato Grosso (en rouge) à l'intérieur du Brésil | |
Administration | |
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Pays | Brésil |
Capitale | Cuiabá |
Plus grande ville | Cuiabá |
Région | Centre-Ouest |
Gouverneur | Mauro Mendes (DEM) |
IDH | 0,773 — moyen (2000) |
Fuseau horaire | UTC-4 |
ISO 3166-2 | BR-MT |
Démographie | |
Population | 3 441 998 hab. (2018) |
Densité | 3,8 hab./km2 |
Rang | classé 17e |
Géographie | |
Superficie | 903 358 km2 |
Rang | classé 3e |
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Le Mato Grosso est l'un des 26 États du Brésil. Il fait partie de la région Centre-Ouest. Sa capitale est la ville de Cuiabá.
Il a été et reste l'une des zones les plus riches du monde en biodiversité, mais il est fortement touché par la déforestation et la fragmentation écologique par les routes et l'agriculture intensive. Il est également l'objet de reboisement durable.
Nom
Mato Grosso se traduit par « grande brousse » — et non « grande forêt » comme c'est souvent le cas selon Claude Lévi-Strauss : « le mot forêt se rend par le féminin “mata”, tandis que le masculin exprime l'aspect complémentaire du paysage sud-américain[1] ».
Géographie
Le Mato Grosso est limité par l'Amazonas et le Pará au nord, par le Tocantins et le Goiás à l'est, par le Mato Grosso do Sul au sud, et par la Bolivie et le Rondônia à l'ouest.
À l'exception de la capitale de l’État, Cuiabá, les villes sont peu développées. Les plus importantes sont Várzea Grande, Barra do Bugres, Barra do Garças, Cáceres, Rondonópolis et Sinop.
Le Mato Grosso est divisé en trois zones distinctes :
- Le plateau du Mato Grosso, situé au centre et au sud-est de l'État, est, avec la Serra dos Parecis, massif montagneux qui le prolonge au centre-ouest, la ligne de partage des eaux entre le bassin de l'Amazone au nord et celui du Paraguay au sud. Formé de chapadas (hauts plateaux), sa végétation est dominée par le cerrado (savane brésilienne) ;
- Les dépressions du rio Xingu et du rio Araguaia, séparées par la Serra do Roncador, sont situées au nord de Cuiabá et du Plateau du Mato Grosso. Le Xingu et l'Araguáia sont alimentés par de plus petits rios venus du Pantanal ou de diverses serras. Le Xingu se déverse dans l'Amazone plus au nord, dans l'État du Pará; l'Araguáia se jette dans le rio Tocantins qui est également un affluent de l'Amazone. Le territoire est presque entièrement dominé par la forêt amazonienne ;
- Le Pantanal occupe 50 000 km2 du sud-ouest de l'État. Il s'agit d'un grand marais, suite de la plaine alluviale du río Paraguay. Plus grande zone humide du Brésil abritant une grande diversité d'animaux, il reste fragile car il est insuffisamment protégé par le gouvernement brésilien. La Transpantaneira est une route de terre qui a à l'origine été prévue pour le traverser mais, construit dans les années 1970, il n'a jamais été terminé et est maintenant la plupart du temps employé pour les excursions touristiques.
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Dans le Chapada dos Guimarães comme dans une grande partie de cette région la riche forêt tropicale régresse au profit d'une agriculture appauvrissant le milieu et les Amérindiens.
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Déforestation au Mato Grosso.
Hors forêt, le Mato Grosso est un État essentiellement agraire, à l'économie basée sur l'élevage bovin et le soja. Si seulement 7 % du territoire[2] sont cultivés ou réservés à l'élevage, cette proportion tend à s'accroître à cause de l'avancée du front pionnier et de la déforestation suivie de l'utilisation de pesticides pour le défrichement, qui menacent plus encore la survie des Indiens de l'ethnie Enawenê-Nawê[3].
Dans l’État se trouve le parc national de Chapada dos Guimarães, créé en 1989 dans une région très accidentée présentant des falaises et des chutes d'eau spectaculaires.
Les Amérindiens Bororo vivent dans la région du Mato Grosso.
Climat
Le climat du Mato Grosso est typique de la forêt amazonienne, très humide et tropicale. La température annuelle est de 26 °C. Il y tombe plus de 1 000 mm de pluie annuellement. Dans le cerrado du sud, le climat est plus sec. Il y a également une saison sèche dans le Pantanal qui s'assèche alors presque complètement.
Histoire
Lors du traité de Tordesillas partageant le Nouveau Monde entre le Portugal et l'Espagne, le Mato Grosso était compris dans la région attribuée à ce dernier pays. Le premier noyau véritable de peuplement « blanc » ne fut cependant créé qu'en 1680 par les jésuites, mais ceux-ci furent rapidement expulsés par des explorateurs sans scrupules.
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Enfant amérindien du Mato Grosso (photo. de Marc Ferrez).
En 1718, une expédition de recherche portugaise découvre de l'or près des berges du rio Coxipos, au centre-sud du futur État. Un an plus tard, un poste-frontière y est fondé, Arraial de Forquilha. Les premiers colons blancs s'y installent par la même occasion. Voulant garantir sa nouvelle frontière, le Portugal crée la capitainerie du Mato Grosso dont le premier gouverneur est Rodrigo Cesar de Mezenes. Celui-ci intensifie la colonisation dans la région et installe un système de défense vis-à-vis des Espagnols. Arrial prend le nom de Cuiabá en 1727. Les frontières sont officialisées lorsque le Portugal signe avec l'Espagne le traité de Madrid en 1750 suivi de celui d'Ildefonso en 1777.
La colonisation reste cependant limitée à la région de Cuiabá, le reste du territoire étant habité par des Indiens plutôt insoumis.
À partir du milieu du XIXe siècle, la production d'or commence à décliner. À la fin du siècle, les seringueiros (producteurs de caoutchouc) et les éleveurs commencent à s'établir dans la région. Les éleveurs lorgnent surtout vers le cerrado, au sud de Cuiabá, alors que les seringueiros s'intéressent aux forêts près de la frontière bolivienne.
De 1901 à 1917, un mouvement séparatiste contrôle temporairement le Mato Grosso, mais le gouvernement fédéral finit par intervenir. L'État reprend véritablement son développement après la Seconde Guerre mondiale, organisé principalement par les frères Villas-Bôas qui créent la Fondation du Brésil Central dont le but est de favoriser le peuplement de la région par les habitants de la Côte. Ce sont également eux qui établissent les premiers véritables contacts avec les Indiens habitant le Haut-Xingu.
En 1977, le Mato Grosso do Sul est séparé du Mato Grosso pour former un nouvel État.
Gouverneurs
Économie
En 2005, 70 % du PIB du Mato Grosso provient de l'agriculture et de l'élevage[2]. Les exploitations agricoles produisent 18 millions de tonnes de soja et 29 millions de bovins[2]. Grâce à cette région, le Brésil demeure le premier producteur et le premier exportateur de soja du monde. Les autres cultures du Mato Grosso sont le coton, le riz, la canne à sucre et le maïs.
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Troupeau dans le Mato Grosso.
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Exploitation du coton dans une fazenda.
Cette agriculture, en pleine expansion du fait des besoins alimentaires et la demande d'agrocarburant (bioéthanol), est responsable d'une déforestation intense, la plus importante de tous les États du Brésil[4].
Enseignement
L'université fédérale du Mato Grosso est répartie sur l'étendue de l’État avec quatre campus, cinq centres d'éducation à distance, une ferme expérimentale, une base de recherches au Pantanal, l'hôpital universitaire et dix postes d'enseignement. L'université est dirigée depuis 2000 par le recteur Paulo Speller qui devrait rester en place jusqu'en 2008.
Voir aussi
Lien externe
Notes et références
- Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Paris, Plon, coll. « Terre Humaine Poche », p. 185.
- Michel Faure, « Brésil, la colère du soja », dans Le Monde du 15/07/2006, [lire en ligne]
- * Appel de l'ONG Survival (avril 2007).
- « Les autorités brésiliennes ne parviennent pas à freiner la déforestation de l'Amazonie », Le Monde, 5 juin 2008 ; consulté le 5/06/2008.