Famille de Niort

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de Niort (olim d'Aniort)
Image illustrative de l’article Famille de Niort
Armes anciennes

Blasonnement De gueules à la croix alaisée d'or.
Devise Ni or, ni argent, mais de cuivre.
Branches Branche de Niort
Branche de Roquefeuil
Pays ou province d’origine Languedoc, Pays de Sault
Allégeance
Vicomté de Carcassonne
Comté de Toulouse Comté de Toulouse
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Fiefs tenus Vicomté de Sault, Niort, La Bastide de Rochan, Castelpor, Laurac, Escouloubre, Gesse
Demeures Château de Niort-de-Sault

La famille de Niort, anciennement d'Aniort, est un ancien lignage noble du Languedoc, fortement impliquée dans la Croisade des albigeois au XIIIe siècle.

Cette famille est éteinte.

Origines[modifier | modifier le code]

Elle tire son nom du village de Niort-de-Sault (Aude) et apparaît dans des actes du XIIe siècle, en possession de seigneuries à Aniort, Belfort et Castelpor (acte de mars 1176) [1].

L'ancienne famille de Niort (anciennement Aniorti, Aniort) serait issue des Carolingiens et apparentée aux maisons royales de León, de Castille, de Navarre et d'Aragon, et aux maisons comtales de Razès, de Foix, de Toulouse[2]. Cependant, cela ne repose pas sur des éléments irréfutables.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au début du XIIe siècle, Guillaume d'Alion, vicomte de Sault et baron de Niort, prend le nom de cette seigneurie et épouse Brandinière de Foix, fille de Roger III de Foix, princesse de sang royal par sa mère Chimène de Barcelone, et nièce du comte de Toulouse. En 1145, à la suite du rachat de l'intégralité des droits sur le pays de Sault et sur Niort au comte de Foix, le fils de Guillaume d'Alion et de Brandinière de Foix, Guillaume, prend le nom de Niort. C'est la réelle naissance de la famille[3].

L'épopée cathare[modifier | modifier le code]

Entre la fin du XIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, la famille de Niort est acquise à la cause cathare. On compte dans les parents des Niort plusieurs cathares reconnues (Guiraude de Lavaur, Blanche de Laurac...) et les fils de la famille sont élevés dans cette religion. Seigneurs influents (par leurs alliances ils possèdent également l'importante seigneurie de Laurac et la majeure partie du Lauragais), ils s'opposent farouchement aux croisades royales et aux archevêques de Narbonne. Les « frères maudits » (Géraud, Bernard-Othon, Guillaume et Raymond de Roquefeuil) sont alors parmi les plus redoutés des seigneurs occitans[3].

Malgré quelques manœuvres politiques (mariage d'Hermance de Niort avec un neveu de Simon de Montfort[4], réconciliation avec le pape...) l'inquisiteur Ferrer les condamne à la prison perpétuelle en février 1236 (la crainte que leur condamnation à mort ne provoque un soulèvement du Midi les aurait sauvés du bûcher). Évadés des prisons de Carcassonne, ils réarment leurs châteaux.

En 1240, Géraud de Niort fait acte de soumission au roi, en son nom et en ceux de ses frères[5]. Contraint d'arborer la croix jaune (symbole des anciens hérétiques), il livre ses châteaux au roi de France, qui devait en théorie les lui restituer. Le roi n'en fait rien, ce qui amène les Niort à reprendre les armes et à s'enfermer dans leurs « nids d'aigle »[3],[6]. Enfin, en août 1255, les armées royales mettent le siège devant le château de Niort et la famille cesse toute résistance. Niort aura survécu onze ans au bûcher de Montségur. En 1260, Esclarmonde de Niort entame une révision du procès de ses frères et les fait réhabiliter. La famille n'obtient pas pour autant la restitution de ses terres.

Après la dépossession[modifier | modifier le code]

Dépossédés par le roi Louis IX de leurs biens et domaines à la suite de l'épopée cathare[6], les Niort vont se trouver moins en lumière. En 1274 les frères Pierre-Roger et Bertrand de Niort vendent leurs droits situés autour d'Auriac dans les Corbières à l'archevêque de Narbonne.

Ils restent cependant présents là où étaient situées leurs anciennes terres, à Niort même, où un petit manoir est construit à côté de l'église actuelle, et à Escouloubre. Ils vont ainsi se maintenir en Languedoc et y conserver un rang distingué, puisqu'ils continuent toujours, au cours du XVe siècle, à s'allier à des familles de la noblesse de la province, notamment : la puissante maison de Lévis[7] (qui avait joué un rôle prépondérant, aux côtés de Simon de Montfort leur suzerain, lors de la croisade des albigeois), ou bien aussi la famille Dax elle-même alliée à la prestigieuse maison de Narbonne (branche des barons de Talairan)[8].

Famille de Niort[modifier | modifier le code]

La famille de Niort toujours représentée de nos jours est elle aussi originaire du pays de Sault. Elle revendique, au moins depuis le XVIIe siècle[4], descendre de cet ancien lignage et, si la plupart des ouvrages rapportant leur généalogie l'affirment[9],[4],[10], il semble cependant difficile de prouver sa parenté avec les anciens seigneurs de Niort. Elle porte par ailleurs des armes différentes de celles qui figurent sur les sceaux de Géraud de Niort et de son frère Bernard-Othon : d'azur aux trois chevrons d'or, accompagnés de trois étoiles d'argent (ses descendants actuels portent les chevrons brisés).

Elle s'est divisée en plusieurs branches, parmi lesquelles :

  • celle des « barons de Niort », qui acquiert au début du XVIe siècle une partie de la seigneurie de Niort, et fut maintenue dans sa noblesse en 1669 et 1670 sur des preuves ne remontant qu'à 1550[11],[9]. Elle s'est notamment alliée aux familles de Raynaud, de Saint-Martin, de Nègre d'Able, de Marsol, etc.
  • celle des « barons de Bélesta », maintenue dans sa noblesse en 1699 et éteinte au début du XIXe siècle, qui a fourni plusieurs officiers, notamment au sein du régiment d'Artois, décorés de la croix de Saint-Louis, et qui s'est alliée aux familles d'Argiot, d'Arsse, de Gléon-Durban, de Bruyères-Chalabre, Dax d'Axat, de Cazamajour, etc[10].

Généalogie des anciens seigneurs de Niort[modifier | modifier le code]

Nota : cette généalogie n'est pas sourcée, elle peut comporter des erreurs.

Guillaume d'Alion de Niort
 
Brandinière de FoixSicard II
seigneur de Montréal
 
Blanche de Laurac
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Guillaume de Niort
 
 
 
 
 
EsclarmondeAimery de MontréalGuiraude de Lavaur
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Géraud
x Sancie d'Aragon
Bernard-Othon, seigneur de Laurac
× Nova de Cabaret
Guillaume
× Cécile
Guillaume-BernardRaymond, seigneur de Roquefeuil
x Marquise de Mirepoix
Uzalguier
abbé d'Alet
Esclarmonde
× Foulques de Dournes seigneur de Ginoles
Comtora
× Bernard Sermon, seigneur d'Albedun

Héraldique[modifier | modifier le code]

Figure Nom et blasonnement
Famille de Niort, armes anciennes
  • Blasonnement : de gueules à la croix alaisée d'or (couleurs hypothétiques)

(Armes portées sur le sceau de Géraud de Niort en 1240)[12]

Famille de Niort, armes anciennes (brisure)
  • Blasonnement : d'or à la croix de gueules, bordée de même (couleurs hypothétiques)

(Armes portées sur le sceau du frère cadet de Géraud de Niort, Bernard-Othon de Niort, seigneur de Laurac : on retrouve une variante de la croix)

Famille de Niort, armes modernes
  • Blasonnement : d'azur aux trois chevrons d'or, accompagnés de trois étoiles d'argent.[9]

Différences entre dessin et blasonnement : Le 1er chevron est représenté le sommet hissé jusqu'au chef.


  • Timbre : couronne de comte

(Armes enregistrées par Gaston de Niort lors de la maintenue de noblesse de 1670)

Famille de Niort, armes modernes (brisure)
  • Blasonnement : d'azur aux trois chevrons brisés d'or, accompagnés de trois étoiles d'argent.[réf. nécessaire]
  • Timbre : couronne de comte
  • Devise : Fidélité

(Armes portées par les membres actuels de la famille de Niort)

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • De Niort, Languedoc..., Paris : Impr. de Chaix, 1884, 1 fol., pièce[13],[14]
  • Michel Roquebert, Christian Soula, Citadelles du vertige, Toulouse : Impr. régionale, 1966, 190 p., ill.
  • Cahier de Fanjeaux no 6, « Le Credo, la morale et l'Inquisition en Languedoc au XIIIe siècle » (6e Colloque de Fanjeaux, 1970), Toulouse : Privat, 1971, p. ...
  • A. Fontaine, « Les sires de Niort "fauteurs d'hérésie" au XIIIe siècle », Bulletin de la Société d'Études scientifiques de l'Aude, vol. 77, 1977, p. 149-163.
  • Jean Duvernoy, « La fin des seigneurs de Niort et de Laurac » [pas d'ouvrage imprimé à ce titre, dans le catalogue B.n.F. Opale au 15.10.2010. Est-ce un article de revue ? Fitzwarin, 15 oct. 2010, 21:48.]
  • Michel Roquebert, Histoire des Cathares : hérésie, croisade, inquisition du XIe au XIVe siècles, Paris : France loisirs, 2007, 583 p.
  • Michel Roquebert, Montségur : les cendres de la liberté, Toulouse : Privat, 1981 [rééd. 2005 179 p. : cartes, couv. ill. en coul.]
  • Michel Roquebert, L'Épopée cathare, tome 3 Le Lys et la croix, Toulouse : Privat, 1986, xii-530 p., 18 p. de pl.), ill.
  • [auteur ?], Histoire du Pays de Sault, [s.l.], [s.d.] : Lire avec Calameo [TI ???]
  • " Roquefort de la Montagne Noire " (Pierre Clément, dir.), Nouvelles éditions Loubatières (2009)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Joseph Dovetto, Cartulaire des Trancavel : analyse détaillée des 617 actes, 957-1214, Carcassonne : Centre de recherches et d'information historiques des conférenciers de la Cité, 1997, p. 43, 53, 201 (original conservé par la Société archéologique de Montpellier).
  2. Charles Nicolas et Urbain Lucas, Notice historique et généalogique concernant une ancienne famille du Languedoc, Paris : Blondeau, 1853 [24 p.].
  3. a b et c Jean Duvernoy, « La fin des seigneurs de Niort et de Laurac »...
  4. a b et c (la) Pierre-Jean-François Percin de (1633-1713) Montgaillard, Monumenta conventus tolosani ordinis F. F. praedicatorum primi ex vetustissimis manuscriptis originalibus transcripta : et S. S. ecclesiae patrum placitis illustrata ; [in quibus]Historia almi hujus Conventus per annos distributur ; Refertur totius Albigensium facti narratio ([Reprod.]) / [Montgaillard], apud Joannem & Guillelmum Pech, (lire en ligne)
  5. Claude de Vic, Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, composée ..., J.B. Paya, (lire en ligne)
  6. a et b Michel Roquebert, Histoire des Cathares : hérésie, croisade, inquisition du XIe au XIVe siècles, Paris : France loisirs, 2007...
  7. Bernard de Niort, fils d'Arnaud-Raymond et de Florence d'Aragon (fille de l'Infant d'Aragon), est dans la première moitié du XVe siècle l'époux d'Isabelle de Lévis, base roglo, voir la généalogie de la famille de Niort à Arnaud-Raymond et Bernard, lire en ligne
  8. Gaucerand de Niort, fils de Bernard et d'Isabelle de Lévis qui précèdent, est l'époux en 1498 de Jordette Dax, fille de Jean Dax et de Constance de Narbonne, base roglo, voir la généalogie de la famille de Niort, à Gaucerand, lire en ligne.
  9. a b et c De Niort, Languedoc..., Impr. de Chaix (lire en ligne)
  10. a et b Camille Philippe Dayre de Mailhol, Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française: rédigé dans l'ordre patronymique, 16, boulevard de Strasbourg, (lire en ligne)
  11. Henri Jougla de Morénas, Grand armorial de France, vol. V, p. 160, no 24998. Il est probable que l'ancienne et l'actuelle maison de Niort n'aient pas de liens directs, la filiation n'étant pas continue ni prouvée de manière certaine. De même, les armoiries sont différentes.
  12. Claude (1670-1734) Auteur du texte Devic et Joseph (1685-1756) Auteur du texte Vaissette, Histoire générale de Languedoc. T. 5 / , avec des notes & les pièces justificatives, composée sur les auteurs & les titres originaux, & enrichie de divers monumens. Par deux religieux Bénédictins de la congrégation de S. Maur, J. Vincent, 1730-1745 (lire en ligne)
  13. B.n.F. Tolbiac, sous la réf. FOL-LM3-1827 [rez-de-jardin] et NUMM-5661029 [poste d'accès aux ressources électroniques].
  14. « De Niort, Languedoc », sur Gallica