Abbaye de Lucedio
Nom local | Abbazia di Santa Maria di Lucedio |
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Diocèse |
Verceil puis Casale Monferrato |
Patronage | Sainte-Marie |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | XXII (22)[1] |
Fondation | 1124 |
Cistercien depuis | 1124 |
Dissolution | 1784 |
Abbaye-mère | Cîteaux |
Lignée de | La Ferté |
Abbayes-filles |
226 - Castagnola (1147-1499, 1564-1796 et 1815-1985) 461 - Rivalta (1181-1583) 564 - Iubino (de) (1214-1268) 566 - Chortaïton (1212-1224) |
Congrégation | Ordre cistercien |
Période ou style | Architectures romane, gothique et baroque |
Coordonnées | 45° 14′ 15″ N, 8° 14′ 01″ E[2] |
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Pays | Italie |
Région | Piémont |
Province | Province de Verceil |
Commune | Trino |
Site | http://www.abbaziadilucedio.it/ |
L'abbaye de Lucedio est un ancien monastère cistercien. Elle est fondée en 1123 à Lucedio, près de Trino dans la province de Verceil (Piémont, Italie). Elle est bâtie sur des terrains que le marquis Rénier de Montferrat cède aux moines.
L'abbaye, florissante au Moyen Âge, développe en particulier la riziculture, ce qui en fait un établissement précurseur en Italie. Le monastère tombe en déclin avec l'instauration de la commende au XVe siècle. En 1784, l'abbaye est laïcisée mais échappe à la destruction. Elle change plusieurs fois de propriétaire, avant de revenir à la famille qui le possède toujours. La culture du riz y est encore pratiquée au XXIe siècle.
Historique
[modifier | modifier le code]Fondation
[modifier | modifier le code]L'abbaye est fondée le . Certains auteurs évoquent la possibilité d'un monastère préexistant et probablement bénédictin[3], mais cette hypothèse est plus qu'incertaine. Le donateur ayant permis la création de l'abbaye est Rénier de Montferrat ainsi que ses parents Ardizzone et Bernardo[2].
La nouvelle abbaye est située quelques kilomètres au Nord du Pô, dans une plaine alors marécageuse et forestière, largement inculte[4].
Développement
[modifier | modifier le code]L'abbaye se développe rapidement au Moyen Âge, notamment par le drainage, l'assainissement et la bonification des terres environnantes, grâce notamment à un solide réseau de granges, dont les plus proches de l'abbaye sont Leri et Montarolo[4]. Plusieurs de ses abbés sont nommés évêques. L'un d'eux, Pietro, accompagne la Quatrième croisade et est un des douze électeurs de Baudouin Ier, premier empereur latin de Constantinople. Son principal assistant, qui devient lui-même plus tard abbé de Lucedio, Oglerio de Lucedio (it), est très demandé pour apaiser les conflits en dehors de l'abbaye ; il est béatifié en 1875[2],[5].
En 1210, Otton IV accorde de vastes privilèges à Lucedio ; les moines les utilisent pour venir en aide aux pauvres de la région[5]. Trois papes visitent l'abbaye au cours du Moyen Âge. La communauté monastique innove dans le domaine agronomique en développant dans les marais assainis des environs un système de drainage et d'irrigation qui permet le développement de la riziculture vers 1400, ce qui constitue la première tentative en ce sens en Italie[6]. Afin de développer cette culture, la communauté construit des granges autour de l'abbaye, notamment à Darola[7].
Lucedio essaime en créant plusieurs abbayes-filles : Castagnola dès 1147, Rivalta en 1181, ces deux premières étant situées en Italien, respectivement dans les Marches et dans le Piémont, ainsi que Chortaïton en 1212 et Iubino (de) en 1214, ces deux dernières s'implantant respectivement dans l'Empire latin de Constantinople, respectivement en actuelles Turquie et Grèce, et dont la durée de vie est éphémère car liée à l'existence politique de cet empire[2].
La commende
[modifier | modifier le code]En 1457, le régime de la commende est mis en place à l'abbaye par Calixte III. L'abbaye entre alors dans une phase de déclin qui dure trois siècles, jusqu'à la sécularisation en 1786 par Pie VI. L'église abbatiale devient alors paroissiale[2]. L'église abbatiale reçoit un décor baroque au XVIIIe siècle[4].
Après les moines
[modifier | modifier le code]En 1800, l'abbaye devient propriété personnelle de Napoléon Ier. Il la cède ensuite à son beau-frère Camille Borghèse[7]. Puis, par suite des échanges et ventes, le domaine échoit à Giovanni Gozani di San Giorgio, dont la descendante Rosetta Clara Cavalli d’Olivola Salvadori di Wiesenhoff hérite. Cette dernière poursuit la culture du riz autour de l'abbaye[6].
Architecture
[modifier | modifier le code]Au cours des années 2010, l'abbaye de Lucedio est intégralement modélisée en BIM, ce qui permet d'obtenir une maquette numérique en trois dimensions, qui intègre également les données archéologiques issues des fouilles et donc souterraines[8]
L'abbatiale
[modifier | modifier le code]L'église paroissiale actuelle date de 1762-1769 ; elle a remplacé l'église médiévale. Un plan datant de 1722 montre comment le nouvel édifice s'est substitué à l'ancien, notamment par adjonction de chapelles. L'ancienne église, dont il ne reste que le clocher au-dessus de la branche méridionale du transept, était une structure à trois nefs, avec une abside terminant le chœur, ce qui ne correspond pas à l'architecture traditionnelle cistercienne avec son chevet plat, mais qu'on peut retrouver ailleurs en Italie, notamment à Staffarda. On peut dater la construction de cet ancien édifice entre 1150 et 1175[2].
Le clocher médiéval est une structure à base carrée et datant de l'époque romane. La partie haute, plus récente, probablement de la seconde moitié du XIIIe siècle, est à plan octogonal[2].
Cloître
[modifier | modifier le code]Du cloître médiéval ne subsistent que quelques fragments, le reste ayant été remanié en style baroque au XVIIIe siècle. La salle capitulaire, par contre, est restée intacte dans son style médiéval[4].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 11.
- (it) Luigi Zanoni, « Lucedio », sur cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
- Dont saint Bononius fut l'abbé
- Bernard Peugniez, Routier cistercien, Gaud, , 1156 p. (ISBN 2-84080-044-6, présentation en ligne), « 11 - Lucedio », p. 659-660.
- (it) Daniele Bolognini, « Beato Oglerio, Abate di Lucedio », Santi Beati (consulté le ).
- (it) « La storia dell’Abbazia di Lucedio è secolare », Principato di Lucedio (consulté le ).
- (en) Gianni Carlo La Loggia, Marinella Zorzetto, « History, survey and improvement proposal of a significant agricultural settlement far away in time and habits: Darola estate in Trino Vercellese » (consulté le ).
- (it) « Architecture et BIM », Ad Hoc 3D solutions (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Sincero 1857] (it) Sincero, Trino, i suoi tipografi e l’abbazia di Lucedio, Turin,
- [Giovanni De Falco 1892] (it) Giovanni De Falco (it), « Sulla data di fondazione di S. Maria di Lucedio », Rivista di storia, arte e archeologia per le province di Alessandria e Asti, , p. 126-130
- [Giordano 1978] (it) G. Giordano, « L’abbazia di Lucedio e le sue grange », Bollettino storico vercellese, vol. VIII, , p. 73-78
- [Maria Antonietta Casagrande Mazzoli 1978] (it) Maria Antonietta Casagrande Mazzoli, « Codici cistercensi di Lucedio », Ricerche medievali, vol. XIII-XV, 1978-1980
- [Marisa Bellero 1985] (it) Marisa Bellero, « I cistercensi e il paesaggio rurale: L'abbazia di S. Maria di Lucedio fra il XII e il XV secolo », Studi Storici, JSTOR, vol. 26, no 2, , p. 337-351 (lire en ligne)
- [Società storica vercellese 1999] (it) L'Abbazia di Lucedio e l'ordine cistercense nell'Italia occidentale nei secoli XII e XIII : Atti del terzo Congresso storico vercellese (Vercelli, Salone Dugentesco, 24-26 ottobre 1997) lien titre =, Verceil, Società storica vercellese, , 417 p. (OCLC 44055552)