Lilyan Kesteloot
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Liliane Georgina Marie Kesteloot |
Nationalités | |
Formation |
Université Sorbonne-Nouvelle Université libre de Bruxelles (en) |
Activités |
Chercheuse, spécialiste en littérature, collectrice de textes traditionnels, érudit littéraire |
A travaillé pour |
---|
Lilyan Kesteloot – ou Lilyan Fongang[1] Kesteloot – née à Ixelles le et morte à Paris le [2],[3], est une chercheuse belge spécialiste des littératures négro-africaines francophones, un domaine dans lequel elle peut être considérée comme une pionnière.
Professeur à l'université Cheikh-Anta-Diop (UCAD), puis directrice de recherches à l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN - fondé en 1936 par Théodore Monod), elle se partage pendant de nombreuses années entre Dakar et Paris où elle est chargée de cours à l'Université Paris Sorbonne-Paris IV.
Biographie
[modifier | modifier le code]Lilyan Kesteloot a vécu au Congo belge avant d'entreprendre des études universitaires à l'Université catholique de Louvain. Après une licence en philologie romane à Louvain en 1955 avec un mémoire sur l’œuvre de Georges Bernanos, elle soutient en 1961 à l'Université libre de Bruxelles une thèse de doctorat intitulée Les Écrivains noirs de langue française : naissance d'une littérature[4], publiée en 1963 et régulièrement rééditée depuis lors[5].
En 1962, elle publie une anthologie de textes littéraires et politiques d'Aimé Césaire[6], suivie en 1965 par une anthologie de poésie camerounaise[7].
Sa réflexion s'élargit avec Négritude et situation coloniale, un essai paru en 1968[8]. Au fil des ans, à la suite de ses rencontres avec les griots dépositaires des traditions orales en Afrique de l'Ouest, elle a constitué au départ de nombreux enregistrements une sonothèque qui participe à la sauvegarde du patrimoine littéraire africain et est à la source de recherches actuelles.
Elle commence sa carrière comme professeure à L’École normale supérieure de Yaoundé, où elle participe à la fondation de la revue Abbia, puis enseigne au Mali et ensuite en Côte d’Ivoire et enfin en 1971 au Sénégal à l'invitation de Senghor pour travailler comme directrice de recherche à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), au sein de l’Université Cheikh-Anta-Diop. Proche de Senghor, de Césaire et d’Amadou Hampâté Bâ, elle anime un vaste réseau mêlant créateurs, chercheurs, griots et simples amateurs, autour de la négritude et de la littérature négro-africaine[5],[9].
En 1975, à l'Université Paris 3, elle soutient, sur un ensemble de travaux, une thèse d'État de Lettres en 11 volumes, sous le titre Études sur la littérature africaine francophone et traditionnelle[10].
En 1983, en collaboration avec Chérif Mbodj, elle édite Contes et mythes wolof[11]. Un second volume, Du Tieddo au Talibé : contes et mythes wolof, paraît en 1989[12].
En 2001, Lilyan Kesteloot publie une Histoire de la littérature négro-africaine, mise à jour en 2004[13].
En 2006, elle publie Césaire et Senghor. Un pont sur l'Atlantique (L'Harmattan, Paris, (ISBN 2-296-01000-8)).
En 2009, en collaboration avec Bassirou Dieng, elle édite un choix d'extraits d'épopées africaines commentés, Les épopées d'Afrique noire[14]. La même année paraît son Introduction aux religions d'Afrique[15].
Lilyan Kesteloot est l'auteure de nombreux autres ouvrages spécialisés sur la littérature africaine ; elle participe régulièrement en tant que spécialiste à des conférences sur le sujet. Elle est membre du jury du Prix Éthiophile.
Elle décède le à Paris[2].
Elle est l'arrière-petite-nièce des frères Liévin (1850-1888) et Joseph (1855-1882) Van de Velde, et la petite-nièce de Raphaël Stroobant (1868-1895), qui étaient des "pionniers"- explorateurs (belges) du Congo.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Du nom de son second époux, Siméon Fongang, professeur-fondateur en 1986 du Laboratoire de physique de l'atmosphère et de l'océan au sein de l'École supérieure polytechnique - université Cheikh-Anta-Diop à Dakar, mort le 7 janvier 2000. Elle épousa en premières noces Marc Lagneau, philosophe et professeur à l'université catholique de Louvain.
- « Décès de l'universitaire Lilyan Kesteloot », sur BBC Afrique, (consulté le )
- « matchID - Moteur de recherche des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Publiée en 1963 par l'Institut de Sociologie de l'Université libre de Bruxelles, 340 p. (ISBN 2-8004-0052-8) [1]
- Abdourahman Waberi, « La négritude n’aurait pas connu un tel éclat sans Lilyan Kesteloot », lemonde.fr, (consulté le )
- Aimé Césaire : choix de textes, bibliographie, portraits, fac-similés (présentation par Lilyan Kesteloot), Seghers, Paris, 1962, 207 p. (ISBN 2-232-10864-3) [2]
- Neuf poètes camerounais : anthologie, Éditions Abbia, Clé, Yaoundé, 1965, 112 p. [3]
- Négritude et situation coloniale, Clé, Yaoundé, 1968, 93 p
- « Lilyan Kesteloot, professeur et chercheur à l'IFAN : "Les librairies africaines sont dans une situation pitoyable" », in Le Soleil, 15 juillet 2002 [4]
- Études sur la littérature africaine francophone et traditionnelle, Université Paris 3, 1975, 11 vol. [5]
- Contes et mythes wolof, Nouvelles éditions africaines, 1983, 232 p. (ISBN 2-7236-0908-1) [6]
- Du Tieddo au Talibé : contes et mythes wolof, Présence africaine, Agence de coopération culturelle et technique, Paris ; Institut fondamental d' Afrique noire, Dakar, 1989, 204 p. (ISBN 2-7087-0528-8) [7]
- Histoire de la littérature négro-africaine, Karthala, AUF, 2004 (mise à jour), 386 p. (ISBN 2-84586-112-5) [8]
- Les épopées d'Afrique noire, Karthala, Unesco, 2009, 626 p. (ISBN 978-2-8111-0210-4)
- Introduction aux religions d'Afrique, Alfabarre, Paris, 2009, 147 p. (ISBN 978-2-35759-005-2) [9]
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Publications de Lilyan Kesteloot
[modifier | modifier le code]- Le Preux et le Sage. L’Epopée du Kayor et autres textes wolof. Transcription et traduction du wolof par Mamoussé Diagne, presentation par Lilyan Kesteloot. Orizons, Paris, 2014.
- Introduction aux religions d’Afrique, Alfabarre, Paris, 2009.
- Les épopées d’Afrique noire, Karthala, Unesco, 2009.
- Dieux d’eau du Sahel. Voyage à travers les mythes de Seth à Tyamaba, Paris, L’Harmattan / IFAN, 2007.
- Césaire et Senghor. Un pont sur l’Atlantique. L’Harmattan, Paris, 2006.
- Histoire de la littérature négro-africaine, Karthala, AUF, 2004.
- Du Tieddo au Talibé : contes et mythes wolof, Présence africaine, Agence de coopération culturelle et technique, Paris ; Institut fondamental d’ Afrique noire, Dakar, 1989.
- Contes et mythes wolof, Nouvelles éditions africaines, 1983.
- Études sur la littérature africaine francophone et traditionnelle, Université Paris 3, 1975, 11 vol.
- La prise de Dionkoloni, (ed), Paris, Armand Colin, 1975.
- Kaidara. Récit Initiatique peul. Composé par Amadou Hampâté Bâ. Edité par Lilyan Kesteloot & Alfâ Ibrâhîm Sow. Julliard, 1969. Réédition : Nouvelles Éditions Ivoiriennes : EDICEF, 1994.
- Négritude et la situation coloniale, Clé, Yaoundé, 1968.
- Neuf poètes camerounais : anthologie, Éditions Abbia, Clé, Yaoundé, 1965.
- Aimé Césaire : choix de textes, bibliographie, portraits, fac-similés (présentation par Lilyan Kesteloot), Seghers, Paris, 1962.
Publications sur Lilyan Kesteloot
[modifier | modifier le code]- Abdoulaye Keïta (dir.), Au carrefour des littératures Afrique-Europe. Hommage à Lilyan Kesteloot, IFAN/Karthala. 2013, 372 p. (ISBN 9782811109868)
- Amadou Ly, « Lilyan Kesteloot, une pionnière à l’Université de Dakar », Études littéraires africaines, n° 46, 2018.
- Guy Ossito Midiohouan, « Lilyan Kesteloot et l'histoire de la littérature négro-africaine », in Nottingham French Studies, vol. 42, no 2, automne 2003, p. 113-127
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Bibliographie partielle (webPulaaku)
- Bibliographie sélective (DoCEAf)
- « Lilyan Kesteloot, une grande pionnière des études africaines », RFI,
- Le mythe de Tyamaba (Biblioweb)
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la recherche :
- Naissance en février 1931
- Naissance à Ixelles
- Étudiant de l'université catholique de Louvain (1834-1968)
- Étudiant de l'université libre de Bruxelles
- Étudiant de l'université Sorbonne-Nouvelle
- Professeur de l'université Paris-Sorbonne
- Professeur à l'université Cheikh-Anta-Diop
- Littérature africaine
- Chercheuse
- Universitaire belge
- Collecteur de contes africains
- Femme scientifique
- Décès dans le 14e arrondissement de Paris
- Décès à 87 ans
- Décès en février 2018