Leader

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Xénophon et la retraite des Dix Mille
Ernest Shackleton, l'explorateur polaire.
Lawrence d'Arabie incarné par Peter O'Toole.
Winston Churchill.
Nelson Mandela.
Steve Jobs.

Un leader (/li.dœʁ/, parfois francisé en leadeur[1], chef de file, meneur[2] ou chef de filât[3]) est une personne ou un groupe dont les projets et l'activité sont liés à celles du groupe ou d'une entité supérieure dans le but de satisfaire des objectifs communs.

Le leader ou chef de file est généralement à la tête d'un mouvement, d'un parti politique ou d'une organisation[1].

Usages élargis

Par extension, le mot est tout à la fois un substantif et un adjectif qualificatif (plus ou moins synonyme de « charismatique ») ; le mot leader désigne par exemple une entreprise qui est soit le no 1 du secteur d'activité économique où elle exerce, soit celle qui impose son dynamisme à la profession.

La notion de chef de file peut être appliquée à des domaines très variés.

Concept

Des leaders sont trouvés dans des domaines très divers :

Cette diversité rend plus ou moins caduque la réflexion de Max Weber sur le charisme (psychologie) (ca. 1920), d'autant qu'il faut distinguer les leaders « généraux », les leaders « intermédiaires » et les leaders « de proximité ». Un bon exemple d'un leader ayant assumé les trois fonctions est Ernest Shackleton, qui a été, pour John Adair, « le plus grand leader du XXe siècle ».

Étymologie et usage

Le mot et le concept viennent de l'anglais leader(/liːdə/). Le mot est apparu au XIIIe siècle en Angleterre. L'origine du mot est beaucoup plus ancienne. Ils viennent du verbe anglais to lead, qui signifie mener.

En France, Alfred Binet l'emploie dès 1900, sans réserve et sans retenue, dans son ouvrage Suggestibilité (téléchargeable). « Leader » est admis avec réticence par l'Académie Française dans les 8e (1935) et 9e édition de son Dictionnaire (1990), sans aucune réserve par le TLFi et Le Petit Robert.

Un équivalent possible en langue française serait meneur, mais les deux mots s'emploient différemment[5]. La Commission générale de terminologie et de néologie recommande « chef de file »[6]. Le rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques voudrait pour sa part qu'on écrive le mot « leadeur »[7].

Concernant le sens du verbe, les détracteurs[Qui ?] notent que le mot est construit exactement de la même manière que l'allemand Führer, mot aujourd'hui marqué par son emploi par Adolf Hitler[8].

Dans Le Principe de Dilbert, Scott Adams suggère avec humour que leader ne viendrait pas du verbe to lead mais du nom lead, signifiant « plomb », et que l'origine du mot leader coïncidant avec la généralisation des armes à feu (avec des balles en plomb), le leader était celui que les autres ont envie de truffer de plomb chaud. Cette plaisanterie n'est valable que pour l'emploi du mot leader pour désigner un supérieur.

En espagnol, en portugais, et en polonais, le mot anglais leader a été transformé en « lider ».

Définitions

Le psychologue social Roger Lambert, dans son chapitre « Autorité et influence sociale » du tome Psychologie sociale (1965) du Traité de psychologie expérimentale de Paul Fraisse et Jean Piaget, le définissait comme « une personne ayant une influence démontrable sur la syntalité du groupe » — et le leadership, « comme l'amplitude du changement de syntalité (par rapport à la moyenne) produit par cette personne »[9][réf. incomplète].

« Celui qui est capable de déceler le cap dans un ciel sans visibilité et de communiquer sa confiance à tout son équipage, capable d'en obtenir l'adhésion active et intelligente, capable de faire comprendre à tous combien il est dorénavant nécessaire de relever le défi de l'excellence et de réagir vite, capable d'établir des solidarités actives avec les autres de l'escadrille pour réussir à faire plus à plusieurs : plus d'informations, plus de progrès, plus d'espace. »

— Georges Archier et Hervé Serieyx , Pilotes du troisième type, 1986.

Un leader d'opinion est toute autre chose[Quoi ?].

Leader vs manager

Voir : Manager et leader Voir aussi Abraham Zaleznik

En droit français : le concept de chef de file

Dans le cadre de la mise en œuvre des lois de décentralisation en France, par souci de cohérence et de rationalisation de l'action publique territoriale, le législateur a proposé que certaines collectivités soient chef de file ou chef de filât pour certains domaines, où des compétences se chevauchent[10], là où la théorie des blocs de compétences n'a pas pu être appliquée.[11].
Ainsi, la Loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles dite loi MAPAM ou MAPTAM (du ), 1er volet de la modernisation de la décentralisation, a rétabli[12] la clause de compétence générale (permettant aux Départements et Régions d'intervenir s'ils le souhaitent, et dans le cadre de la loi, sur toute question présentant un intérêt régional ou départemental) et elle identifie l'échelon régional comme « chef de file » des différentes collectivités sur les questions de protection de la biodiversité (en prévoyant par ailleurs aussi la création d'une Agence nationale de la biodiversité avant 2015). La loi MAPAM propose l'institution d'une libre coordination des interventions des collectivités territoriales via un pacte de gouvernance territoriale à construire dans le cadre de la conférence territoriale de l'action publique (CTAP) [13] ;

Dans les administrations territoriales, le chef de filat a en France une assise constitutionnelle[14], mais qui n'accorde pas de pouvoir de décision au chef de file. Ce dernier est plutôt animateur-coordinateur technique et logistiques, organisateur de concertation et producteur de schémas et documents administratifs de cadrage. Dans le cadre de du principe de subsidiarité, il a néanmoins interdiction de tutelle[10]. « Dans les autres États européens, il n’y a pas de chef de file. Lorsqu’une collectivité a un pouvoir de contrainte sur une autre, c’est qu’elle est supra-locale » [10].

Annexes

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Bibliographie

  • Howard Becker (1985), Outsiders : Études de la sociologie de la déviance, (Trad. de l’Anglais, première édition 1963), Paris : Métailié.
  • Michel Grumbach et Nicolas Herpin, « À propos de quelques travaux de Lazarsfeld et de son école, Media, leadership et interaction : une sociologie des pouvoirs invisibles », Enquête, Varia, 1988, Lire en ligne
  • Olivier Schwartz, « Le militant syndical, leader et médiateur ? », Revue de sociologie et d’anthropologie, 1999.
  • John C. Maxwell, Leadership 101 : Principes de base : Ce que tout leader devrait savoir, Un Monde Différent, 2004.
  • Hubert Treiber, La « sociologie de la domination » de Max Weber à la lumière de publications récentes, Revue française de sociologie, Volume 46 –2005/4
  • (en) Bennis, W. (1989) On Becoming a Leader, Addison Wesley, New York, 1989
  • (en) Machiavelli, Niccolo (1530) The Prince
  • (en)Maxwell, J. C. & Dornan, J. (2003) Becoming a Person of Influence
  • (en) Roberts, W. (1987) Leadership Secrets of Attila the Hun
  • (en)Stacey, R. (1992) Managing Chaos, Kogan-Page, London, 1992
  • (en) Terry, G. (1960) The Principles of Management, Richard Irwin Inc, Homewood Ill, pg 5.
  • (en) Warneka, T. (2006). Leading People the Black Belt Way: Conquering the Five Core Problems Facing Leaders Today. Asogomi Publications Intl. Cleveland, Ohio. website
  • (en) Zaleznik, A. (1977) "Managers and Leaders: Is there a difference?", Harvard Business Review, May-June, 1977

Articles connexes

Notes et références

  1. a et b Informations lexicographiques et étymologiques de « leader » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. « leader », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française.
  3. Voir « leader » sur FranceTerme.
  4. Razemon, J. P. (1969). La médialisation digitale ou la transposition du doigt, chef de file dans les séquelles d’amputation des doigts médians. Ann Chir Plast, 14(2), 161-167.
  5. « Plaidoyer pour les mots d'origine étrangère » airoé.
  6. http://www.criter.dglf.culture.gouv.fr/pls/DGPB/affichage.affiche_fiche?id_fiche=ECON60
  7. Rectifications de l’orthographe-J.O. du 6-12-1990.
  8. Le Dicomoche
  9. Roger Lambert, 1957.
  10. a b et c Joannès JM (2013) [“https://www.lagazettedescommunes.com/175915/%e2%80%9cle-chef-de-file-n%e2%80%99a-absolument-aucun-pouvoir-de-contrainte%e2%80%9d-%e2%80%93-geraldine-chavrier-professeur-de-droit-public/ Le chef de file n’a absolument aucun pouvoir de contrainte” – Géraldine Chavrier, professeur de droit public] ; 05 juillet
  11. Article 3 de la loi MAPAM
  12. Cette clause avait été supprimée par la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales
  13. Article 1er de la loi MAPAM
  14. article 72 de la Constitution
  15. Poste politique dans les parlements de tradition britannique
  16. au basket-ball