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L'Hippocampe

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L'Hippocampe
Histoire
Fondation
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Organisation
Fondatrice
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L'Hippocampe est une association loi de 1901 fondée en 2005 par Mireille Malot et dont le siège se trouve à Veigné en Indre-et-Loire. Elle organise chaque année un concours de bande dessinée à Angoulême ainsi qu'un festival de court métrages : Regards croisés. Elle a également co-fondé l'ESAT « Image - Arts graphiques », implanté à l'atelier du Marquis.

L'association est fondée en 2005 par Mireille Malot, qui en est également la présidente. Elle vise à promouvoir « le développement d'actions culturelles et artistiques en faveur de l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées »[1].

Mireille Malot, mère d'une enfant atteinte d'une affection génétique, fonde et préside l'Association française du syndrome de Rett et Iris Initiative puis, en 1994, elle fonde l'association Handicap Conseil[2]. Pour sensibiliser le public au polyhandicap, elle passe par la bande dessinée avec l'aide d'Yves Poinot, alors président du festival d'Angoulême. Le livre, intitulé La Grande Journée, est signé Jean-Louis Fonteneau et Marie-Noëlle Pichard et distribué par Iris Initiative (1997)[3]. Cette étape conduit à la création d'un concours de bande dessinée pour les personnes en situation de handicap[2]. Par la suite, La Grande journée est adapté en spectacle, au théâtre d'Angoulême avec l'aide d'Howard Buten[4]. L'animateur Patrice Drevet est vice-président de l'association[5].

Structure et budget

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Concours de bande dessinée et prix Hippocampe

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Chaque année, en marge du festival d'Angoulême, l'association organise un concours de bande dessinée pour les artistes en situation de handicap[6]. Dans le sillage de l'album La Grande Journée, distribué par Iris Initiative (1997)[3], Yves Poinot, alors président du festival d'Angoulême, fonde un partenariat : il soutient depuis 1998 l'association Handicap conseil pour décerner les prix[6]. En 2004, Frank Margerin rejoint l'association[5] et parraine le festival Hippocampe[6]. À long terme, cet évènement a permis à des artistes de devenir dessinateurs professionnels et de travailler pour des entreprises[7].

En 1998, sous l'égide d'Iris Initiative a lieu le premier concours de dessins collectifs, adressé aux jeunes avec handicap qui ont entre 6 et 14 ans dans 40 départements et présidé par Edmond Baudoin : l'organisation reçoit alors 460 dessins et décerne cinq prix ainsi qu'un « Hippocampe d'Or »[8]. En 2004, ce concours a rassemblé plus de 100 réalisations et 700 participants issus de 49 départements ; le prix comporte plusieurs catégories selon le type de handicap ainsi que des « Hippocampe d'or », qui récompensent des travaux toutes catégories confondues[6]. En 2005, le festival est organisé par Handicap Conseil : sur le thème de « Fées, lutins, et sorcières... raconte en BD », 280 projets sont proposés, ce qui implique plus de 3 000 jeunes de France, de Belgique et de Suisse[9]. En 2006, le concours est ouvert aux personnes âgées de 5 à 20 ans présentant un handicap, ainsi qu'aux adultes usagers de maison d'accueil spécialisée (MAS) ; les candidats doivent envoyer trois planches[10]. En 2007, pour la huitième remise des prix, le jury a reçu 576 bandes dessinées de 10 000 participants ; 23 reçoivent des prix[11]. En 2008, le concours inclut 800 inscrits et 600 œuvres, dont 25 récompensées[4],[12].

En 2009, pour les dix ans du concours, l'association Hippocampe produit « un album réunissant les œuvres des lauréats récompensés depuis sa création », imprimé à 4 000 exemplaires par Sopan-Sajic[13] et gratuitement remis aux établissements[14]. En 2011, le concours a reçu plus de 900 bandes dessinées et 1 000 candidatures[15]. En 2014, 800 planches sont en lice ; le jury retient environ 30 gagnants dans trois catégories selon l'âge et selon le type de handicap[16]. En 2016, l'association publie avec Bamboo Éditions L'Hippocampe raconte ses candidats, un ouvrage collectif signé par des auteurs établis (Frank Margerin, Jean-Luc Loyer, Olivier Jouvray...) ainsi que les gagnants des sept années précédentes[17]. Cette même année, le jury a reçu 1 300 planches de la part de 5 000 participants[17]. En 2017, le jury de 44 membres est co-présidé par Frank Margerin et Olivier Jouvray[5].

En 2018, le concours a mobilisé 3 179 participants individuels et collectifs, sur le thème « Envie de... » ; les jurés désignent 33 lauréats[18].

Festival Regards croisés

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À partir de 2009, L'Hippocampe organise à Nîmes un festival de vidéos, « Métiers et handicaps », afin de favoriser l'inclusion des personnes en situation de handicap dans les entreprises[19]. L'idée vient d'un festival de court métrages consacrés aux métiers, dont une catégorie concernait le handicap[20]. Sam Karmann devient en 2011 le directeur artistique du festival[21].

Le festival vise à « sensibiliser les DRH et les managers au handicap »[22]. Les salariés en situation de handicap peuvent soumettre un film de 6 minutes dans n'importe quel format[19] et ils doivent y mettre en scène leur vie au travail « de manière drôle, décalée ou sérieuse »[23]. Co-fondé avec l'animateur de télévision Patrice Drevet[19], l'évènement compte des partenaires comme EDF, Malakoff Médéric, AG2R La Mondiale, ERDF, Klesia Audiens, Groupe Accor, CEA Marcoule[22], etc.

En 2009, le premier festival accueille 190 spectateurs[23]. En 2011, le jury a reçu 44 films et en a retenus 28 lors de la compétition à Nîmes[19]. En 2014, plus de 600 personnes participent[24]. Par manque de place, le festival déménage de Nîmes[25]. À partir de 2017, Claude Renoult, maire de Saint-Malo, accueille Regards croisés au Palais du Grand large[26]. En 2017, les spectateurs sont 700[23]. À partir de 2019, un job dating est associé au festival[27]. En 2020, l'organisation du festival est affectée par la pandémie de Covid-19 : seul le job dating a lieu[28].

ESAT Images - Arts graphiques

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En partenariat avec l'Adapei Charente et le Pôle Image Magelis, l'Hippocampe fonde en 2012, avec le concours de l'atelier du Marquis, l'Esat Images Arts graphiques, rattachée à l'Esat de Magnac[16]. Il inclut d'abord trois auteurs[16] puis « cinq ou six personnes »[29] et permet d'accompagner des artistes en situation de handicap[30]. Il s'agit d'une initiative pionnière[31]. L'Agence régionale de santé apporte un financement de 11.900 € par personne et par an tandis que l'Hippocampe doit trouver des entreprises intéressées par le travail des auteurs[32].

Références

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  1. Odile Morain, « Festival d'Angoulême : Emilie Lecocq reçoit l'Hippocampe d'or, prix destiné aux auteurs en situation de handicap », sur francetvinfo.fr, .
  2. a et b Anne-Laure Larget, « Une vie au service des personnes handicapées », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ .
  3. a et b Évelyne Anthonioz, « Bloc notes : handicap », La Croix,‎ .
  4. a et b Haude Giret, « Hippocampe voit loin », Sud Ouest,‎ .
  5. a b et c Hélène Rietsch, « Hippocampe, 18 ans au service de la différence », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  6. a b c et d Arnaud Schwartz, « Une idée pour agir. De jeunes handicapés font leur BD », La Croix,‎ .
  7. Christine Hinckel, « Angoulême : l'association Hippocampe met en lumière les dessins des auteurs handicapés », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  8. Hélène Riestch, « Le talent des enfants handicapés », Sud Ouest,‎ .
  9. Haude Giret, « Des talents cachés », Sud Ouest,‎ .
  10. Marc Payet, « Steven, autiste, s'ouvre l'esprit grâce au dessin », Aujourd'hui en France,‎ .
  11. « Le prix hippocampe met les BD doubles », Sud Ouest,‎ .
  12. Haude Giret, « BD: le prix Hippocampe efface le handicap », Sud Ouest,‎ .
  13. « Hippocampe s'offre un album pour ses dix ans », Charente libre,‎ .
  14. Bertrand Ruiz, « Hippocampe fête ses dix ans avec l'album du cœur », Sud Ouest,‎ .
  15. Marie Fauvel, « L'Hippocampe toujours prisé », Sud Ouest,‎ .
  16. a b et c Hélène Rietsch, « Le prix de la différence », Sud Ouest,‎ .
  17. a et b Marie Fauvel, « Une BD d'honneur », Sud Ouest,‎ .
  18. H.R., « Angoulême : le Concours BD Hippocampe choisit ses lauréats », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  19. a b c et d Anne-Isabelle Six, « Une idée pour agir. La vidéo qui dédramatise le handicap au travail », La Croix,‎ .
  20. Brigitte Saverat-Guillard, « Le festival Regards croisés revient à Saint-Malo », Ouest-France,‎ .
  21. Émilie Chassevent, « Avec Regards croisés le handicap montre son talent », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  22. a et b Marie-Sophie Ramspacher, « Handicap : des courts-métrages pour casser les poncifs », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  23. a b et c Margherita Nasi, « Le handicap au cinéma pour faire changer les regards », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  24. Agathe Beaudoin, « Mireille Malot : "Le handicap n'empêche pas le talent" », Midi libre,‎ .
  25. « Regards croisés. Une première à Saint-Malo », Le Télégramme,‎ .
  26. « Saint-Malo. Le festival Regards croisés porte le handicap à l'écran », Ouest-France,‎ .
  27. Émilie Chassevent, « Un festival pour changer de regard sur le handicap », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  28. « Saint-Malo. Le festival Regards croisés ne proposera qu’un job dating », Ouest-France,‎ (lire en ligne). Accès payant
  29. Laurence Guyon, « La tournée des Marquis », Charente libre,‎ (lire en ligne). Accès payant
  30. Céline Aucher, « Un atelier professionnel pour des dessinateurs handicapés », Charente libre,‎
  31. Agnès Marroncle, « Le premier Esat "images-arts graphiques" prend forme à Angoulême », La Croix, .
  32. Céline Aucher, « Dessiner, c'est gagner », Charente libre,‎ .

Documentation

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  • Sam Karmann, « Histoire d'une rencontre hors du commun », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  • Hélène Riestch, « Handicap et arts : des pionniers à Angoulême », Sud Ouest,‎ (lire en ligne). Accès payant
  • Muriel Jasor, « Mireille Malot, présidente fondatrice de l'association Hippocampe : "Le festival Regards croisés est un précieux outil de sensibilisation" », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  • « Angoulême : la BD au-delà du handicap », sur arte.tv, .
  • Fabien Paillot, « Ils dessinent pour sortir de leur bulle », Actualités Sociales Hebdomadaires,‎ .
  • Émilie Chassevant, « Saint-Malo. Le festival Regards croisés conjugue emploi et handicap », Ouest-France,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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