Jean-Baptiste Vercellin

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Jean-Baptiste Vercellin
Biographie
Naissance En 1586
à Verceil Piémont
Décès
Aoste Vallée d'Aoste
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
cardinal Pietro Vallieri archevêque de Candie
Diocèse d'Aoste

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean Baptiste Vercellin (francisation de Giovanni Battista Vercellino[1]) né à Verceil en 1586 mort à Aoste le ) est un ecclésiastique piémontais qui fut évêque d'Aoste de 1623 à 1651. L'épiscopat de Jean Baptiste Vercellin est marqué par un grand développement des congrégations religieuses dans la Vallée d'Aoste mais aussi par la grande épidémie de peste de l'année 1630.


Biographie[modifier | modifier le code]

Giovanni Battista Vercellino nait à Verceil en 1586 dans une famille noble locale. Deux de ses frères Guillaume et Jacques sont chanoines du chapitre de la cathédrale. Il devient lui-même chanoine coadjuteur en 1610 puis protonotaire apostolique et chanoine en titre. En 1619 il est appelé par Philibert Milliet devenu cette année-là archevêque de Turin comme vicaire général de l'archidiocèse. Il accompagne ce dernier dans ses visites pastorales à Suse en 1620 et en 1621-1622[2].

Le il est nommé évêque d'Aoste siège vacant depuis la mort de Ludovic Martini par Charles-Emmanuel Ier. Il accompagne à Rome l'emvoyé chargé de solliciter sa confirmation auprès du Pape Grégoire XV. Bien que son élévation soit acceptée par le Souverain pontife le , Il demeure au Saint-Siège comme représentant de la cour de Turin afin d'assurer l'intérim de l'ambassade piémontaise. Il est enfin consacré le dans la basilique Sainte-Marie-Majeure par le cardinal Pietro Vallieri archevêque de Candie assisté de Benedetto Bragadin archevêque de Corfou et Federico Baldissera Bartolomeo Cornaro évêque de Bergame. Il entre à Aoste le [3].

Il choisit comme vicaires généraux en 1628 son compatriote de Verceil Giovanni Antonio Avogadro di Valdengo et un valdôtain Humbert de Lostan qui devient prévôt de la cathédrale d'Aoste. Paul Dégioz de Valsavarenche en 1630 et Jean-Pantaléon Cerise en 1632, et enfin Jean Louis Des Bernards († 1663) de La Thuile protonotaire apostolique qui administrera le diocèse d'Aoste comme vicaire capitulaire après le décès de l'évêque jusqu'à la nomination de Antoine Philibert Albert Bailly[4]. L'évêque effectue de nombreuses visites dans son diocèse particulièrement à Cogne dont il assume traditionnellement le titre de comte. Il est à l'origine de la création de plusieurs paroisses Pontboset démembrée de Champorcher en , Bionaz détachée de Valpelline en Rhêmes-Notre-Dame de Rhêmes-Saint-Georges en juin 1650.

L'évêque doit de plus faire face à l'épidémie de peste « dite de 1630 »[note 1]qui, précédée de la famine, dure en réalité de 1629 à 1632 et qui aurait causé la mort de 70 000 personnes dans la Vallée d'Aoste selon l'estimation de Jean-Baptiste de Tillier[note 2],[5]. Dix ans après en septembre 1640 une crue de la Doire Baltée et du Buthier ravage la ville d'Aoste[6]. L'évêque, soupçonné d'avoir détourné des fonds recueillis afin de faire une offrande au sanctuaire de Lorette à la suite de la peste doit, face à une émeute à Aoste éclatée le , s'enfuir pendant quelques heures de son évêché [7].

L'épiscopat de Jean-Baptise Vercellin est particulièrement marqué par le développement de l'implantation des congrégations religieuses dans la Vallée d'Aoste avec l'installation de couvents de Frères mineurs capucins à Morgex en 1632 et à Châtillon en 1633 mais surtout la fondation du Couvent de l'Ordre de la Visitation à Aoste en 1631 par une noble locale, Cassandre de Vaudan († 1653)[note 3],[8] et qui reçoit le la visite de la fondatrice de l'ordre Sainte Jeanne de Chantal en route pour Rome[9],l'arrivée à Aoste des chanoinesses de la Congrégation de Notre-Dame-de-Lorraine, originaire de Gray en Franche-Comté en 1642 sur la recommandation de la régente Christine de France[10]. Enfin des chanoines réguliers de Congrégation de Notre-Sauveur qui prennent la direction du Collège Saint-Bénin en 1643 puis du couvent de Saint-Gilles de Verrès en 1647 que doit quitter le prévôt commendataire de Saint-Gilles Charles Emmanuel Madruzzo Prince évêque de Trente et 8e comte de Challant[11].

Jean Baptiste Vercellin meurt à Aoste le et il est inhumé dans la crypte de la cathédrale[12].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. 18 cures du diocèse sont rendues vacantes par la mort de leurs titulaires cette année-là
  2. Cette dernière assertion est désormais mise en doute dans la mesure où en 1678 soit environ 50 années après l'évêque Antoine Philibert Albert Bailly estime avoir la charge de « 100 000 âmes » dans son diocèse.
  3. Veuve de Gaspard de Vaudan (mort en avril 1619) et fille de Jean Fabri seigneur de Cly

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le nom Vercellin est répandu encore aujourd'hui sous sa forme francisé dans la basse Vallée d'Aoste, en particulier dans la commune de Lillianes.
  2. Joseph-Auguste Duc Mgr Jean-Baptiste Vercellin évêque d'Aoste et comte de Cogne au dix-septième siècle Imprimeur Éditeur J-B Mensio, Aoste 1872 p. 9-12
  3. (en) Catholic Hierachy.org Giovanni Battista Vercellino.
  4. Joseph-Auguste Duc op.cit p. 35
  5. Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d’Aoste, Aoste, Imprimerie Marguerettaz, 1929, réédition en 1967, p. 262-264
  6. Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit p. 278-279
  7. Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit p. 275-276.
  8. Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit p. 264
  9. Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit p. 267-269
  10. Joseph-Auguste Duc op.cit p. 173
  11. Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit p. 273-274
  12. Joseph-Auguste Duc op.cit p. 178

Sources[modifier | modifier le code]

  • Joseph-Auguste Duc Mgr Jean-Baptiste Vercellin évêque d'Aoste et comte de Cogne au dix-septième siècle Imprimeur Éditeur J-B Mensio Aoste 1872.
  • Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d’Aoste, Aoste, Imprimerie Marguerettaz, 1929, réédition en 1967.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastiques des diocèses de Genève, Tarantaise, Aoste et Maurienne, et du décanat de Savoye, Nancy, S. Henault, , 506 p. (lire en ligne).