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Jacques de Savoie-Nemours

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Jacques de Savoie-Nemours
Jacques de Savoie, duc de Nemours, Chantilly, Musée Condé
Titres de noblesse
Comte apanagiste de Genève
-
Prédécesseur
Duc de Genevois
-
Successeur
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
PiémontVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Charlotte d'Orléans-Longueville (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoints
Anne d'Este (à partir de )
Françoise de RohanVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Parentèle
Autres informations
Grade militaire
Blason

Jacques de Savoie-Nemours, né à Vauluisant le , mort à Annecy le , fut un prince de la Maison de Savoie et un protagoniste important à la cour de France.

Pendant les guerres d'Italie et les guerres de religion, il combattit dans l'armée royale. Réputé pour son charme et son élégance, il fut mêlé à plusieurs histoires galantes. Il épouse finalement, en 1566[1], Anne d'Este, la veuve mondaine du duc François de Guise.

Biographie

Il était fils de Philippe de Savoie-Nemours, comte apanagiste de Genève et duc de Nemours, et de Charlotte d'Orléans-Longueville, fille de Louis Ier d'Orléans-Longueville, duc de Longueville. Il était donc le petit-fils du duc Philippe II de Savoie au même titre que le roi François Ier de France son cousin germain. Il fut comte apanagiste de Genève, élevé au rang de duc en 1564[1] et duc de Nemours de 1533 à 1585.

Sa sœur Jeanne de Savoie-Nemours (1532-1568) épouse en 1555 Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et régent des duchés. La jeune comtesse sera une belle mère pleine d'attention pour les enfants du premier lit de son mari et notamment la princesse Louise de Vaudémont qui deviendra en 1575 reine de France.

Ayant contesté en vain à son cousin Léonor d'Orléans-Longueville la succession de la Principauté de Neuchâtel, le duc de Nemours se signala au siège de Lens en 1552, à la défense de Metz contre Charles Quint en 1553, servit ensuite en Flandre et en Italie jusqu'à la trêve de Vaucelles (). Il fut fait colonel général de la cavalerie légère et continua de se distinguer durant les guerres de Religion contre les protestants. Il commanda les Suisses qui ramenèrent à Paris Charles IX, que les calvinistes avaient voulu enlever à Montceaux-les-Meaux. En 1558, lors du siège de Thionville il commande comme colonel la cavalerie légère.

En 1559, il fut l'ambassadeur du duc Emmanuel-Philibert de Savoie lors de son mariage avec Marguerite de Valois, fille de François Ier de France et de Claude de France, qui eut lieu à Paris le . Il est fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel le .

Il devient le 11e gouverneur du Lyonnais avec l'Auvergne le Bourbonnais et la Marche le 27 décembre 1562 enregistré le 4 juillet 1564[2]. En 1562-1563, dans le Dauphiné en remplacement d'Antoine de Bourbon-Vendôme[3], il échoue devant Lyon tenue par Jean V de Parthenay pour le compte du parti Huguenot. L'édit de pacification du 19 mars 1563 réconcilie pour un temps les deux parties.

Après avoir pris part à la bataille de Saint-Denis en 1567, il fut chargé de s'opposer à l'entrée des troupes que le duc de Deux-Ponts envoyait aux vaincus. Il échoua dans cette expédition par la faute du duc d'Aumale, son rival, et se retira dans son duché de Genève, où il se livra à la culture des lettres et des arts. Le comté de Genève avait été érigé en duché en 1564.

Séducteur reconnu pour son charme et sa galanterie, Nemours fut pendant l'été 1559 un prétendant sérieux de la reine Elisabeth d'Angleterre. Le mariage était tenu pour fait à la cour de France, mais les réticences coutumières de la reine et la guerre en Écosse laissèrent ce projet d'alliance sans suite[4].

Il fut également accaparé par plusieurs années de procès que lui fit une dame de haut lignage, Françoise de Rohan, qu'il avait mise enceinte et à laquelle il avait fait une promesse de mariage. Nemours épousa finalement en 1566 la veuve du duc de Guise, Anne d'Este, petite-fille du roi Louis XII. La reine de Navarre Jeanne d'Albret, parente des Rohan, ayant vainement tenté d'empêcher le mariage. Le procès qui en résulta empoisonna la vie de Nemours et divertit la cour pendant toutes les guerres de religion. Il se termina sous Henri III par une solution, due au mathématicien François Viète, et qui satisfit toutes les parties.

Lignée

Il épouse à Saint-Maur-des-Fossés le 29 avril 1566 Anne d'Este (1531 † 1607), veuve de François Ier, duc de Guise et fille d'Hercule II d'Este (1508 † 1559), duc de Ferrare, et de Renée de France, et eut :

Littérature

« Ce prince était un chef-d'œuvre de la nature ; ce qu'il avait de moins admirable, c'était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul ; il avait un enjouement qui plaisait également aux hommes et aux femmes, une adresse extraordinaire dans tous ses exercices, une manière de s'habiller qui était toujours suivie de tout le monde, sans pouvoir être imitée, et enfin un air dans toute sa personne qui faisait qu'on ne pouvait regarder que lui dans tous les lieux où il paraissait. »

Notes et références

  1. a et b Christian Regat - François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie - Chablais, Faucigny, Genevois, Cabédita, 1994 (ISBN 9782882951175), p. 17.
  2. Jean Duquesne, Dictionnaire des Gouverneurs de Province Éditions Christian, Paris 2002, (ISBN 2864960990) p. 155.
  3. Essai historique sur la ville et l'église de Die, Chanoine Jules Chevalier, T. III, 1909, p.167
  4. Pour lui permettre de rendre visite à la reine, le roi Henri II l'avait fait nommé ambassadeur extraordinaire. Après la mort du roi, Nemours continuait de préparer son voyage à Londres (juillet-septembre 1559). Ce fut sans suite. La francophobie de la cour anglaise et la pression des conseillers de la reine pour l'engager à chasser les Français d'Écosse n'y furent pas étrangers. Alphonse de Ruble, Le traité de Cateau-Cambrésis (2 et 3 avril 1559), Paris, Éditions Labitte & Émile-Paul, 1889, p. 131-134.

Bibliographie