Isha (rappeur)
Surnom | Psmaker |
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Nom de naissance | Isha Pilipili |
Naissance |
Woluwe-Saint-Lambert, Belgique |
Nationalité | Belge |
Activité principale | Rappeur |
Genre musical | Hip-hop français |
Années actives | Depuis les années 2000 |
Labels | A.R.E Music, PAPA SHANGO |
Influences | Rap New-yorkais, The Notorious B.I.G., Booba |
Isha, stylisé ISHA, né Isha Pilipili le 2 juin 1986 à Woluwe-Saint-Lambert (Bruxelles-Capitale)[1] est un rappeur (auteur-interprète) belge[2] d'origine congolaise.
Il a notamment sorti trois EP successifs, la trilogie La vie Augmente. Le , il publie son premier album, Labrador Bleu[3]. Il est également connu pour son appartenance à la nouvelle vague du rap belge des années 2010 avec des artistes tels que Hamza, Damso, Green Montana ou Shay.
Le , il sort le projet commun Bitume Caviar, Vol. 1[4] en collaboration avec l'artiste Limsa d'Aulnay.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et enfance
[modifier | modifier le code]Isha Pilipili naît le à Woluwe-Saint-Lambert dans la région Bruxelles-Capitale de parents immigrés congolais[2], et est le cadet d'une fratrie de 5 enfants. Son père est théologien, écrivain, et historien. Sa mère, quant à elle, est affiliée à diverses associations qui luttent pour le droit des femmes et s'implique concernant les questions qui touchent au Congo, ancienne colonie belge[1]. Il développe alors une partie de sa culture musicale grâce à l'influence de ses frères et sœurs aînés, notamment à travers la chaîne MTV. Durant son enfance, il vit des bouleversements qui vont l'influencer dans sa carrière d'artiste, laissant une trace sur sa manière d'appréhender la musique[5]. Notamment le divorce de ses parent à l'âge de ses sept ans en 1993, en raison de l'instabilité mentale de son père maniaco-dépressif[6]. Il part alors vivre avec sa mère et le reste de sa fratrie à Molenbeek-Saint-Jean.
En 2002, sur les bancs de l'école Val duchesse, un garçon de son entourage lui montre son cahier de rimes, ainsi, il découvre véritablement le rap par le biais de ce garçon. « Ce cahier, qu’il emportait partout avec lui, rendait le rap studieux à mes yeux», déclare-t-il. Cet évènement a eu pour effet de déclencher en lui une passion pour le rap. Ainsi, quelques semaines après cette découverte, il écrit à son tour ses premiers textes, et commença à rapper[7]. À 16 ans, il pose ses premiers couplets sous le pseudonyme de Psmaker[8],[9]. Quatre années plus tars, en 2006, il rejoint le crew "L'Agency", et parvient même à faire quelques concerts[10].
Cependant, la situation familiale se dégrade progressivement. En pleine phase de rébellion, Isha entre de plus en plus souvent en conflit avec sa mère. Voir ses parents, pourtant diplômés, peiner à trouver un emploi et à gagner leur vie le démotive à poursuivre des études[11]. Sa mère, à bout, finit par le renvoyer de chez elle. Il part alors vivre chez son père[11]. Cependant, en 2005, alors que Isha n'est âgé que de 19 ans, son père décède durant son sommeil[12]. Cet événement le bouleverse profondément et marque le début d'une période plus sombre de sa vie.
Vers l'âge de 18 ou 19 ans, lors d'un séjour en Flandre près d'Anvers, Isha est arrêté en possession d'un kilo de cannabis dans sa voiture. Incarcéré pour une courte durée, « un peu plus d'un mois » selon ses propres mots, il parvient à obtenir une réduction de peine en prouvant au magistrat qu'il est capable de se réinsérer[11].
Débuts
[modifier | modifier le code]À 21 ans, il publie son premier album le , Vas-y chante. S’il connaît toutefois un succès d’estime auprès des connaisseurs belges, Vas-y chante est considéré comme un échec commercial[2]. Face à ces échecs, le rappeur belge, découragé, prend la décision de faire une pause dans sa carrière musicale en raison des difficultés rencontrées dans l'industrie musicale, notamment pendant la Crise du disque[6]. De plus, à cette période, on considère que le rap en Belgique ne semble pas avoir de véritable avenir[13]. Par la suite, il quitte la Belgique et s'installe en France, à Sarcelles, chez son oncle et sa tante[11]. Là-bas, il trouve un emploi comme vendeur à C&A[6]. Il décrit cette période comme étant « peut-être la pire [de sa vie] » dans son documentaire StreetPress.
À cette époque, Isha consomme beaucoup d'alcool, allant jusqu'à garder en permanence une bouteille de whisky sur lui, au point d'oublier parfois de manger. À l'âge de 24 ou 25 ans, un événement va bouleverser sa vie. Sa compagne de l'époque tombe enceinte, il s'apprête à devenir père. Isha décide alors de rentrer à Bruxelles[11]. De retour dans sa ville natale, Isha commence à travailler au Samu Social en compagnie de sans-abri et de migrants jusqu'en 2018. Ce travail se révèle être une étape décisive pour lui. En côtoyant des personnes souvent confrontées à des histoires d'addiction, il prend conscience de sa propre dépendance à l'alcool et réalise la nécessité de rompre ce cycle destructeur. Cette expérience le transforme profondément et le fait mûrir[6].
Le rappeur reprend finalement sa carrière musicale, délaissant le pseudonyme Psmaker pour son prénom, inspiré par l'émergence d'une nouvelle vague de rappeurs belges au milieu des années 2010 et l'engouement croissant autour d'elle. De plus, il déclare que c'est aussi grâce au niveau des nouveaux rappeurs qui on su raviver son esprit de compétition : « quand Kaaris, Joke, Niro et tous ces types ont débarqué avec leur son […] ça faisait longtemps que je n’avais plus entendu des rappeurs qui me donnaient envie de rapper » a-t-il déclaré[14]. Il se lie d'amitié avec des artistes prometteurs, dont JeanJass qui apparaît sur son projet de retour La Vie Augmente, Vol. 1[15].
Il connaît alors un regain de popularité en 2017, et multiplie les projets, avec un son pour la bande originale du film Tueurs[16], regroupant toutes les étoiles montantes du rap belge de cette époque à l'instar de Damso ou encore Roméo Elvis. Il réalise aussi un clip sur Colors[17] avec le morceau Karma, et un freestyle exclusif pour Rentre dans le Cercle[18].
La Vie Augmente (2017-2020)
[modifier | modifier le code]Neuf ans après son premier album, lsha révéle La Vie Augmente Vol. 1. Le titre de ce projet rend hommage au classique du cinéma congolais La Vie est Belle, réalisé par son oncle Mwezé Ngangura en 1997[10]. En 2017, il sort donc le premier EP de sa future trilogie La Vie Augmente, comprenant 10 morceaux, dont un featuring avec JeanJass, alternant entre introspection crue et hardcore[19].
Puis le , il sort le deuxième opus de dix titres La Vie Augmente, Vol. 2.
Le sort La Vie Augmente, Vol. 3. Concluant ainsi sa trilogie qui devait précéder son album Labrador Bleu.
IntergénéRAPtions qualifie cette trilogie comme étant l’ « une des meilleures série de projets qu’il y ait eu dans l’histoire récente du rap français »[20]
Isha porte lui aussi un regard positif sur ces projets : « Ma vie a vraiment augmenté avec cette trilogie. Le rap m’a vraiment sauvé, je sais exactement où j’aurais fini sans lui. »[7]
Labrador Bleu (2022)
[modifier | modifier le code]Annoncé en 2021 par l’EP Faites pas chier j'prépare un album, le titre de l’album, Labrador bleu, est un hommage à son frère aîné alors récemment disparu. « Le labrador bleu, c’est le nom de la pierre qu’on a choisie pour la tombe de mon frère » confie l’artiste sur l’abcdrduson[21].
À travers Labrador bleu, Isha offre son parcours de vie. Dans le premier titre du projet, il est alors possible d'entendre les battements de cœur d'une échographie, puis, vers la fin de l’album, cette fois-ci, c'est le son d’une pelle qui creuse la terre qui se distingue, comme lorsque l'on enterre un défunt[22].
Le 18 février 2022 Isha dévoile un premier extrait, La réincarnation de Biggie[23]. Finalement, son premier véritable album sort le 15 avril 2022. Le projet comprend 15 titres dont trois collaborations avec Limsa d'Aulnay, JeanJass & Caballero, et OG Gold[24].
Bitume Caviar avec Limsa (2023)
[modifier | modifier le code]La collaboration entre Isha et Limsa d'Aulnay trouve son origine le 2 octobre 2018, lors d'une rencontre à La Maroquinerie à Paris. Ce soir-là, Isha se produit lors d'un concert où est également présent Sopico, un artiste qui avait auparavant manifesté son soutien à Isha sur les réseaux sociaux. Accompagné de Limsa d'Aulnay, Sopico les introduit, et une amitié se noue rapidement entre les deux rappeurs. Ayant toujours eu l'ambition de former un groupe et au vu leur alchimie artistique, le rappeur bruxellois propose alors à Limsa de former un duo, et de travailler sur un projet commun[3].
En , Isha et le rappeur Limsa d'Aulnay annoncent la préparation d'un album collaboratif. Les deux artistes avaient déjà travaillé ensemble sur le titre Starting Block sur l’EP Logique, Pt 2 de Limsa[25]. Ce projet, intitulé Bitume Caviar Vol.1, est publié le . Il se compose de onze titres, incluant une collaboration avec Caballero & JeanJass. Une réédition de 13 titres sort, incluant deux pistes bonus, un solo de Isha et un solo de Limsa[26].
Vie privée
[modifier | modifier le code]Isha est le cadet d’une fratrie de cinq enfants[27]. Par ailleurs, sa sœur Bwanga Pilipili est une actrice et auteure. Son oncle est le réalisateur Mwezé Ngangura. Il est également père d’un fils nommé Lucien qu'il a eu à 25 ans[6].
Sur Oui Hustle, il confie s'être reconverti à l'islam en 2008, bien qu'il ait eu une éducation chrétienne[11].
Style musical
[modifier | modifier le code]Fortement marqué par le rap américain des années 1990, l'artiste présente des paroles profondément personnelles et qualifie son style de rap comme étant introspectif et orienté sur le mode de vie. Il aspire également à ce que sa musique transmette un message d'espoir, une idée à l'origine du nom « la vie augmente »[1].
Isha ne cache pas ses influences venues d’outre-Atlantique, et cite la scène New-yorkaise comme étant une grande source d’inspiration. Il n’hésite pas à rendre régulièrement hommage à celle-ci, comme avec La réincarnation de Biggie. Ces hommages vaudront au rappeur le surnom du « plus New-yorkais des rappeurs belges » sur Clique TV[28].
Pour le rap français, il cite Booba et notamment l'album Temps mort, le qualifiant de disque qui a changé sa vie[29], mais aussi plus globalement la scène belge.
Discographie
[modifier | modifier le code]Albums studio
[modifier | modifier le code]- Conçu pour durer
- Ma putain de thérapie
- Marche au pas
- Next level
- Contrôler le stress
- Les petites marionnettes
- Interlude
- Au saint patron des vagabonds
- Elle aiment les…
- Grandir dans ma ville
- Fallait des chiffres
- Comme hommage
- J’écris ce que le beat me dicte
- Outro
- Intro
- Tueur de dragon (Vent)
- Étage (feat. OG Gold)
- Modou (feat. Limsa d'Aulnay)
- La familia
- On sourit pas sur les photos
- À plat ventre
- FIFA
- La réincarnation de Biggie
- Royauté (Eau)
- Gros spectacle
- Meilleur Karaté (feat. Caballero & JeanJass)
- Balle dans la tête (Terre)
- Outro
- Labrador Bleu
EPs
[modifier | modifier le code]- La Vie Augmente
- Yipiya
- Oh Putain (Avec l'accent du Sud)
- SOAB
- Le salon de l'auto (feat. JeanJass)
- Tony Hawk
- Colette
- 3h37
- L'Augmentation, Pt.1
- Frigo Américain
- Justifié
- Au grand jamais
- Tosma (feat. Caballero & JeanJass)
- 243 Mafia (feat. Makala)
- Mp2m
- L’augmentation - Pt. 2
- Domamamaï
- Caravane (feat. Zwangere Guy)
- Rien
- La maladie mangeuse de chair
- Durag
- Bad boy (feat. Green Montana)
- Tradition (feat. PLK)
- Les magiciens
- Magma
- Chaud Devant
- Idole (feat. Dinos)
- Boulot/Baobab
- Coco
- Décorer les murs (feat. Sofiane Pamart)
- RECHARGER
- T'ES PAS LE SEUL
- L'ENTERREMENT D'UN VOYOU
- BLAZI BLAZA
- MAUDIT
- ENCORE ET TOUJOURS
- J'DORS BIEN (feat. Hatik)
- OUTRO
Singles
[modifier | modifier le code]En Solo
[modifier | modifier le code]- 2017 : Définition d’un OG
- 2018 : Freestyle Booska-Pogo
Apparitions
[modifier | modifier le code]- 2018 : Clope sur la Lune - (feat. Scylla, Sofiane Pamart)
- 2018 : Dans mon élément - (feat. Georgio)
- 2018 : Nos gènes - L'Or du Commun
- 2019 : Idole - (feat. Dinos)
- 2021 : Faut c’qui faut - (feat. FouKi, Lord Esperanza)
- 2019 : Noir - (feat. Therapie TAXI)
- 2020 : Ailleurs - (feat. Bakari)
- 2020 : Starting Block - (feat. Limsa d'Aulnay)
- 2020 : Quand même - (feat. Caballero & JeanJass)
- 2020 : Une maman qui pleure - (feat. Jok'Air, Key Largo)
- 2020 : Fout la merde - (feat. Zesau, Djalito)
- 2021 : Drippin - (feat. Golgoth)
- 2021 : Top Boy - (feat. Sheldon)
- 2021 : Vevo - (feat. Coelho)
- 2021 : Gimmik - (feat. La Miellerie Nixon)
- 2022 : Fourmilière - (feat. Primero)
- 2022 : Chicha Ski Nautique - (feat. Walk in Paris, Laylow)
- 2022 : Père Noël - (feat. Georgio, CDL, Chanje)
- 2022 : Entretien avec un OG - (feat. A2h)
- 2023 : TIC TAC - (feat. Djel)
- 2023 : Gangsta Shit - (feat. Aketo)
- 2023 : Paire blanche - (feat. Jeune Mort)
- 2023 : Paris BX - (feat. Slkrack)
- 2023 : Scanner - (feat. Esso Luxueux)
- 2024 : Haut les mains - (feat. Hatik)
- 2024 : Dash Board - (feat. Green Montana)
- 2024 : 1000 armures - (feat. Matou)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « ISHA », sur Genius (consulté le ).
- « Isha : biographie, discographie » (consulté le ).
- « Isha, raison funèbre - Interview de l’abcdrduson », (consulté le ).
- Discogs : Isha & Limsa d'Aulnay, Bitume Caviar, Vol. 1 (), consulté le
- « Isha, l'épicurien », sur bruzz.be, (consulté le ).
- ISHA, sourire aux fantômes | Documentaire, StreetPress (, 30:55 minutes), consulté le
- « Isha - Biographie Fnac », sur Fnac.com, .
- Genono, « Isha : bien plus qu’un artiste torturé, un véritable miraculé - sur Mouv’ », (consulté le ).
- « Le rappeur Isha dévoile son puissant premier album, "Labrador Bleu" », sur Yahoo News, (consulté le ).
- Christel Lerebourg, « Isha entre ombres et lumières », sur DHnet, (consulté le )
- #88 LeChairman & Isha parlent Kongo, Islam, Bruxelles, Prison, Rap, Samu Social, Lucien, Sarcelles, Oui Hustle (, 61:13 minutes), consulté le
- « Biographie et discographie de Isha sur TrackMusik », sur TrackMusik (consulté le ).
- « Il était une fois le rap belge », sur https://www.booska-p.com/ (consulté le )
- « Entretien avec Isha », sur reprezent.ch, (consulté le ).
- JeanJass : J'y croyais comme un rêve, comme un jeune footballeur qui rêve d'être ballon d'or | DTER [vid], DTER (, 100:23 minutes), consulté le
- « Damso, Hamza, Caballero et JeanJass sur la B.O du film « Tueurs » », sur booska-p.com (consulté le ).
- « Colors / Isha a un mauvais 'Karma' », sur RTBF (consulté le ).
- « Rentre dans le Cercle spécial Belgique avec Isha & Roméo Elvis [VIDEO] », sur booska-p.com/ (consulté le ).
- « Biographie ISHA », sur infoconcert.com, (consulté le ).
- J. C. Germack, « "La vie augmente": l'extraordinaire trilogie de Isha ! », sur IntergénéRAPtions, (consulté le ).
- « Isha, raison funèbre - Interview », sur Abcdr du Son, (consulté le ).
- « Le rappeur Isha dévoile son puissant premier album, "Labrador Bleu" », sur BFMTV (consulté le ).
- PKev95, « ISHA est « La réincarnation de Biggie » », sur Raplume, (consulté le ).
- Mehdi Bouttier, « "Labrador Bleu", la couleur meurtrie d'Isha », sur IntergénéRAPtions, (consulté le ).
- Genono, « Les albums que l’on attend (vraiment) en 2023 », sur Mouv', (consulté le ).
- « Quand Isha & Limsa d’Aulnay nous donnent une leçon de rap », sur lesinrocks.com (consulté le ).
- ISHA – La vie augmente (lire en ligne)
- Isha : Le plus New-yorkais des rappeurs belges - Clique Talk, Clique TV (, 27:23 minutes), consulté le
- « Le disque qui a changé la vie d'Isha - Radio Nova », sur nova.fr (consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- L’Humanité
- Isha : son docu, l'écriture, le deuil, l'album avec Limsa d'Aulnay, son concert en prison...