Île de Martigues

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le quartier de l'Île de Martigues abrite les vestiges de deux anciens villages avatiques (un peuple celto-ligure) aujourd'hui enfouis sous la ville moderne de Martigues.

Historique[modifier | modifier le code]

Deux campagnes de fouilles ont eu lieu sur le site. La première profite de la rénovation du quartier et s'étend de 1977 à 1987. La seconde est une fouille de sauvetage menée en 2001.

Localisation[modifier | modifier le code]

Les deux villages étaient situés à l'embouchure de l'étang de Berre et de l'étang de Caronte (aujourd'hui transformé en canal de Caronte). Il est dans le domaine avatique, à une dizaine de kilomètres au sud de l'oppidum de Saint-Blaise, l'une des importantes villes (étrusque puis grecque) de la région, et à environ 5 km au nord de l'oppidum de Saint-Pierre. Ce dernier oppidum est la principale cité avatique à l'ouest des collines de la Nerthe. Enfin, Marseille, fondée vers , est située à une quarantaine de kilomètres à l'est.

Premier village[modifier | modifier le code]

Le premier village date du Ve siècle av. J.-C. Il perdure environ deux siècles et demi[1]. Le site choisi pour la construction du village est un milieu insulaire en plaine. L'organisation des constructions se fait de manière orthogonale et l'ensemble forme un triangle orienté nord-sud.

La technique de réhaussement des murs y est employée, bien que dans des proportions modestes[2]

Une puissante fortification à tours entoure le village au moins jusqu'au milieu du IVe siècle av. J.-C.[1]. La surface du village ainsi protégée est relativement faible avec environ 4 000 m2. Cette petite taille entraine la formation d'un habitat assez standardisé de maisons quadrangulaires à pièce unique. Des ilots d'habitations, simples ou doubles, alternent avec des voies de communication.

Ce village subit trois destructions dues à des incendies et à des évènements militaires vers 440/430, 375/360 et 200/190 av. J.-C.[1]. La dernière destruction, qui serait la conséquence d'une attaque phocéenne, entraine l'abandon du village.

Second village[modifier | modifier le code]

Le second village apparait au IIe siècle av. J.-C. Il ne reprend pas les ruines précédentes et s'étend désormais sur un hectare. Cependant, la présence des ruines crée deux zones d'habitations : à l'ouest un village « haut » sur les ruines du premier village et entouré d'un rempart, à l'est un village « bas » au ras de l'eau[1]. Les voies de circulation sont désormais orientées est-ouest. Le village est abandonné comme plusieurs sites provençaux à la fin du IIe siècle av. J.-C.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean Chausserie-Laprée, Martigues, terre gauloise, entre Celtique et Méditerranée, Éditions Errance, 2005
  2. Jean Chausserie-Laprée, L. Domallain, N. Nin, Le Quartier de l'Ile à Martigues, 1984, p.15-22

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Chausserie-Laprée, L. Domallain, N. Nin, Le Quartier de l'Ile à Martigues - Six années de recherches archéologiques, Musée d'Art et d'Archéologie, 1984, Martigues, 64 pages
  • Jean Chausserie-Laprée, Martigues, terre gauloise : entre celtique et Méditerranée, Editions Errance, 2005

Articles connexes[modifier | modifier le code]