Hangar à dirigeables d'Écausseville
Destination initiale |
Hangar de dirigeable |
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Ingénieur | |
Matériau |
béton armé |
Construction |
1917-1919 |
Commanditaire |
Armée française |
Hauteur |
30 m |
Envergure |
150 m |
Propriétaire |
Association |
Patrimonialité |
Patrimoine en péril (2018) Classé MH () |
Département | |
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Commune |
Coordonnées |
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Le hangar à dirigeables d'Écausseville est un bâtiment militaire désaffecté, qui se dresse sur le territoire de la commune française d'Écausseville, dans le département de la Manche, en région Normandie et plus précisément dans le Cotentin.
Il est classé aux monuments historiques depuis 2003 et est un équipement de la communauté d'agglomération du Cotentin.
Historique
[modifier | modifier le code]Le hangar en bois
[modifier | modifier le code]Durant la Première Guerre mondiale, l'Armée française décide d'employer des dirigeables pour contrer les sous-marins allemands[1]. Un terrain du hameau de la Bazirerie, à Écausseville, protégé des vents d'ouest dominants, permet un décollage avec les vents ascendants[2].
Deux hangars sont commandés le . Les hangars sont prévus en bois de 150 mètres de long sur 20 de large et 22 de haut[2]. Le premier est construit en 1917 par la société Sainte-Beuve et Garnier entre et , et accueille le Sea Scout SS-49 / VA-3[3].
Le hangar en béton
[modifier | modifier le code]Le , l'Armée décide de lui adjoindre un second hangar, cette fois en béton[4], destiné à abriter un aérostat de type ZD3[2].
La construction, selon les plans de l'ingénieur Henry Lossier[5] (1878-1962) par les établissements Fourré et Rhodes, s'étale du au [6].
Appliquant le procédé développé par François Hennebique, les 2 540 tuiles en béton produites sur place, reposent sur un comble en forme de chaînette renversée, de 12 mètres de rayon articulé à la base du rayon et au sommet, et une charpente de 25 fermes en béton armé, formant un bâtiment de 150 mètres sur 24, d'une hauteur de 28 mètres[2],[4]. Le ciment provient de l'usine du Ham, les châssis vitrés de Saint-Gobain[2] ; les fers à béton nécessaires à la confection des fermes viennent des États-Unis, du fait de l'occupation allemande des régions sidérurgiques durant la guerre. La grande porte coulissante à deux battants de style Eiffel (12m x 26m)[7], nécessitant six hommes pour l'actionner depuis la tourelle de manœuvre[2], est posée en 1920 au nord-est du bâtiment[4] puis perdue en 1940 (cyclone du 14 novembre) sous l'Occupation[7].
3 552 tuiles en ciment armé couvrent le toit de la structure[7].
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Vue extérieure, côté entrée.
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Vue intérieure.
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Vestige d'un chariot de porte.
Il s'agit du troisième ouvrage en béton armé en France, le premier étant le Pont Camille-de-Hogues[7].
Les réaffectations
[modifier | modifier le code]Le hangar ne devient opérationnel qu'après l'Armistice[7]. Déjà, l'aviation rend obsolète les bâtiments, qui n'abritent des dirigeables qu'une seule fois, en 1922[2].
Utilisés comme base arrière pour les avions reliant Paris à Cherbourg, les hangars sont désaffectés en 1927, celui en bois est démonté en 1932[2]. La Marine décide de supprimer les dirigeables en 1936[7], moins efficaces et plus onéreux que l'aviation. L'autre est transféré en 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, à la Direction d'artillerie navale de Cherbourg.
Sous l'Occupation, les Allemands désertent le hangar dans la nuit du 10 au 11 juin 1944 quand approche la 8e division d'infanterie américaine. Le hangar est ensuite utilisé par les Américains. De 1946 à 1994, il sert à stocker le matériel des unités de Marine de Cherbourg, avec une interlude entre 1967 et 1969 où il s'y déroulent des pré-tests pour la conception de la première bombe atomique[7].
De 2004 à 2008 Stephane Belgrand Rousson s'entraine dans le hangar au pilotage de son ballon pour sa traversée de la Manche, il fait profiter au public présent la possibilité d'essayer un ballon dirigeable à propulsion humaine[8],[9].
Aujourd'hui, il est désaffecté et sert l'été pour des vols en aéroplume.
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Ballon Mlle Louise de Stéphane Rousson.
Protection du monument
[modifier | modifier le code]L'Association franco-américaine des aérodromes normands de la 9e US Air Force se porte acquéreur du lieu en 1999, et tente de valoriser ce patrimoine avec l'Association des amis du hangar à dirigeables d'Écausseville[6].
Inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du , ce hangar, dernier bâtiment de ce type (avec le hangar Y de Meudon classé monument historique en 2000) du fait de la destruction de ceux construits à Brest, Rochefort et Orly, est classé au titre des monuments historiques par arrêté du [4].
La communauté de communes rachète le hangar en 2008, l'Association des amis du hangar conservant la mission de médiation.
Visites
[modifier | modifier le code]Année | Visiteurs |
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2009 | 3 500[10] |
2010 | 5 000[10] |
2011 | 7 000[11] |
2023 | 22 000[12] |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Voir : Le Génie civil, no 1931, p. 142.
- Alain Nafilyan, Eric Diouris, Frédéric Henriot, Monuments historiques du XXe siècle en Basse-Normandie, In Quarto, 2010
- Sur le site d'Aérobase.
- Notice no PA50000012, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Structurae : Henry Lossier
- Sur le site Carnet de vol.
- Philippe Belin, « Le hangar à dirigeables d'Écausseville, un témoin unique de l'art militaire », Le Moniteur Expert, no 5297, (lire en ligne [archive du ])
- « Écausseville : un dirigeable à manœuvrer », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
- « Hangar à dirigeables d'Écausseville », sur aerobase.fr (consulté le ).
- C.G., « Le hangar d'Ecausseville veut faire décoller son activité », La Presse de la Manche, 6 novembre 2010
- « Ouest-france.fr - Une bonne saison pour le hangar à dirigeables - Écausseville » (consulté le ).
- « Cotentin. Fort de son succès, le musée du hangar à dirigeables veut s'agrandir », sur actu.fr, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Lieutenant-colonel G. Espitallier, Les voûtes en béton armé dans la couverture des bâtiments. Le hangar de Montebourg pour ballons dirigeables, p. 213-218, Le Génie civil, no 1934, (lire en ligne), planche II (Voir)
- Émile Gouault, L'aérostation maritime, p. 141-147, Le Génie civil, no 1931, (lire en ligne)
- François Dallemagne, Jean Mouly, Patrimoine militaire, p. 278-283, Éditions Scala, Paris, 2002 (ISBN 2-86656-293-3)
- Xavier Bezançon,Daniel Devillebichot, Histoire de la construction moderne et contemporaine en France, p. 212-213, Eyrolles, Paris, 2013 (ISBN 978-2-212-13619-7) (lire en ligne)
- Philippe Pâris et Dominique Barjot, Le hangar à dirigeables d'Écausseville : un centenaire plein d'avenir, Rennes, Éditions Ouest-France, , 383 p. (ISBN 978-2-7373-8539-1), compte-rendu par Paul Smith, « Le hangar à dirigeables d'Écausseville : un centenaire plein d'avenir », Bulletin monumental, t. 181, no 3, , p. 278
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à l'architecture :
- Le site de l'association Les Amis du hangar qui gère le monument.
- Wokipi aerostation : Hangar à dirigeables d'Écausseville
- Fonds des archives départementales de La manche