Hôtel Piganeau

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Hôtel Piganeau
Hôtel Feger-Latour
Présentation
Type
Style
Architecte
Construction
Commanditaire
Étienne Féger-Latour
Patrimonialité
Localisation
Commune
Coordonnées
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L'hôtel Feger-Latour puis Piganeau est un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé à Bordeaux, en France.

Ce bâtiment fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Localisation[modifier | modifier le code]

L'immeuble est situé 4 rue Esprit-des-lois, au sein de l'îlot Louis.

Histoire[modifier | modifier le code]

Hôtel Feger-Latour[modifier | modifier le code]

L'hôtel particulier est construit vers 1775 par François Lhote (architecte et maître d'œuvre), pour le compte de l'armateur et négociant Étienne Feger-Latour, enrichi par le commerce des denrées coloniales ainsi que la traite négière[2]. Il se situe dans l'îlot Louis, vaste ensemble immobilier dont la vente des terrains a permis le financement du Grand-Théâtre[3]. L'hôtel Feger-Latour comportait à l'origine un rez-de-chaussée et un étage. Situé face au glacis du château Trompette, cet imposant édifice de neuf travées, lui donnait une allure de château campagnard cependant richement orné[4].

Résidence de Jacques Conte[modifier | modifier le code]

Sous le Consulat, l'hôtel devient la résidence du riche armateur négrier Jacques Conte[5].

Banque de Bordeaux[modifier | modifier le code]

A son tour, la Banque de Bordeaux, créée en 1818 par les négociants Pierre Balguerie-Stuttenberg, Daniel Guestier, Paul Portal et William Johnston, s'installe dans l'immeuble. Elle est banque d'émission jusqu'en 1848, avant d'être absorbée par la Banque de France et de s'installer en face, au no 13 de la rue Esprit-des-Lois[6].

Hôtel Piganeau[modifier | modifier le code]

Par la suite, l'hôtel est acquis par la famille de banquiers Piganeau qui installe à cette adresse le siège de la banque « Piganeau et fils ». Créée en 1835, elle devient l'une des principales banques bordelaises à la fin du XIXe siècle, jusqu'à sa faillite en 1899.

Banque Milleis[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, le bâtiment héberge une agence de la banque Milleis (anciennement Barclays France[7]).

Architecture[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

À l'origine, l'hôtel ne possédait que deux niveaux. Au-dessus des fenêtres du premier étage, une série de six bas-reliefs est placée pour prolonger la ligne des trois frontons des trois fenêtres centrales[1] .

Vers 1857-1861, après le rachat par la famille Piganeau, une surélévation est réalisée, probablement par l'architecte Jean-Baptiste Lafargue[8], pour l'intégrer dans le contexte des demeures voisines. Sous la corniche, un rinceau alternant putti et vases accentue la lourdeur du décor Louis XVI[9].

D'épaisses grilles ferment chaque baie du rez-de-chaussée et témoignent de la destination bancaire du bâtiment[9].

Après la porte cochère arborant le monogramme de Jean-Gustave Piganeau, un couloir-vestibule voûté et décoré de caissons à la romaine conduit à une cour intérieure, aujourd'hui recouverte d'une verrière[9].

Intérieur[modifier | modifier le code]

Un petit boudoir conserve des décors peints du XVIIIe siècle.

Éléments protégés[modifier | modifier le code]

Ce bâtiment fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques[1] depuis le pour ses parties du XVIIIe siècle :

  • La façade principale sur la rue Esprit des Lois ;
  • Au rez de chaussée : le vestibule d'entrée (non compris la grille et le tambour modernes) ; la décoration du grand et du petit salon ; à gauche, en entrant, le départ de chacun des deux escaliers d'honneur ;
  • Au premier étage : la décoration du grand salon de façade ainsi que celle du boudoir.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Hôtel Piganeau », notice no PA00083204, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Etienne Feger-Latour - Mémoire de l'esclavage et de la traite négrière - Bordeaux », sur www.memoire-esclavage-bordeaux.fr (consulté le )
  3. « Srpi Aquitaine : L’îlot Louis », sur inventaire.aquitaine.fr (consulté le )
  4. Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux, Mollat, 2009, p. 178
  5. Éric Saugera, Bordeaux port négrier (XVIIe – XIXe siècles), Paris, Éditions Karthala, , 384 p. (ISBN 978-2-8111-4623-8, lire en ligne), p. 140
  6. Albert Rèche, Naissance et vie des quartiers de Bordeaux : mille ans de vie quotidienne, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-11406-6, lire en ligne)
  7. Gestion de Fortune, « Barclays France s'appelle désormais Milleis Banque », sur Gestion de Fortune (consulté le )
  8. « Jean-Baptiste Lafargue (1801-1866) », sur artemisia.no, 2000-2002 (consulté le )
  9. a b et c Philippe Prévôt, Bordeaux, nouveaux secrets et histoires inédites, Éditions Sud Ouest, , 192 p. (ISBN 9782817707099), « De l'hôtel à la banque », p. 100

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :