Grammont (acteur)
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Guillaume-Antoine Nourry, dit Grammont, né le à La Rochelle, guillotiné le à Paris[1],[2], est un comédien et révolutionnaire français.
Biographie
[modifier | modifier le code]On n'a rien de précis de lui avant ses débuts à la Comédie-Française, sinon qu'il commence à jouer en province, et surtout à Limoges où nait son fils ainé Alexandre en 1775. Il entre le au Théâtre-Français où il obtient, sous le pseudonyme de « Grammont de Roselly », un certain succès dans les rôles d'Orosmane (dans Zaïre), de Mahomet (dans Le Fanatisme ou Mahomet) et de Tancrède (dans Tancrède)[3]. Obligé de quitter la scène en janvier 1782 à cause de ses excentricités, il retrouve en 1786 le Théâtre-Français, où il joue plusieurs années comme acteur-pensionnaire[4]. Puis il rejoint la troupe de Mlle Montansier, établie d'abord à Versailles puis, en 1790, au théâtre des Beaujolais, au Palais-Royal.
S'enthousiasmant pour la Révolution, il sert pendant deux ans au sein de la garde nationale, tout en continuant à jouer. En 1793, il s'engage dans l'armée sous le nom de « Grammont » et sert comme adjudant-général dans l'État-major de Charles Philippe Ronsin, ancien dramaturge récemment nommé général de brigade, en Vendée. Arrêté le 23 ventôse an II () avec les hébertistes[5], il est compromis dans l'affaire dite de la « conspiration des prisons[6] » et guillotiné le en même temps que son fils ainé âgé de dix-neuf ans[7],[8].
Grammont de Roselly est le 192e sociétaire de la Comédie-Française[9]. Il est l'époux de Madame Thénard, qui lui donne un fils connu sous le nom de Thénard Jeune. D'après Ricord, un de ses fils a joué à la Comédie-Française après son rétablissement, sous le nom de Thenard[10]. Jenny Thénard (1847-1920) fait partie de ses descendants.
Théâtre
[modifier | modifier le code]Carrière à la Comédie-Française
[modifier | modifier le code]- Entrée en 1779[11]
- Nommé 192e sociétaire en 1787
- 1779 : Eugénie de Beaumarchais : Clarendon
- 1779 : Athalie de Jean Racine : Asarias
- 1779 : Agathocle de Voltaire : Agathocle
- 1779 : Tartuffe de Molière : Damis
- 1780 : Le Misanthrope de Molière : Oronte
- 1780 : Les Héros français de Louis d'Ussieux : Camille
- 1780 : Nadir de Paul-Ulric Dubuisson : Ali
- 1780 : Britannicus de Jean Racine : Néron
- 1780 : Les Plaideurs de Jean Racine : Le souffleur
- 1780 : La Réduction de Paris de Desfontaines de La Vallée : Un général espagnol
- 1780 : Iphigénie de Jean Racine : Achille
- 1781 : Tartuffe de Molière : L’exempt
- 1781 : La Discipline militaire du Nord d'Adrien-Chrétien Friedel et Pierre-Louis Moline : Le prince
- 1781 : Jeanne Ire, reine de Naples de Jean-François de La Harpe : Le prince de Tarente
- 1782 : Agis de Joseph-François Laignelot : Un éphore
- 1787 : Antigone de Doigny du Ponceau : Etéocle
- 1787 : Augusta de Fabre d'Églantine : Domitius
- 1788 : Odmar et Zulma de Louis-Jean-Baptiste Simonet de Maisonneuve : Odmar
- 1788 : Le Barbier de Séville de Beaumarchais : L’Eveillé
- 1788 : Athalie de Jean Racine : Abner
- 1788 : Lanval et Viviane de Pierre-Nicolas André de Murville : Roland
- 1789 : Marie de Brabant, reine de France de Barthélemy Imbert : La Brosse
- 1790 : Athalie de Jean Racine : Nabal
Sources principales
[modifier | modifier le code]- Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, Paris, Firmin Didot frères, fils et cie, 1862, t. 38, p. 328
- Alexandre Ricord, Les Fastes de la Comédie-Française et portraits des plus célèbres acteurs qui se sont illustrés, et de ceux qui s'illustrent encore sur notre scène, Paris, 1822, tome second, p. 148-150
- Paul Friedland, « Métissage : The Merging of Theaterand Politics in Revolutionary France », .
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Correspondance littéraire, philosophique et critique de Grimm et de Diderot depuis 1753 jusqu'en 1790, Paris, Furne libraire, tome dixième : 1778-1781, 1830
- C. G. Étienne & A. Martainville, Histoire du théâtre Français depuis le commencement de la révolution jusqu'à la réunion générale, Paris, 1802
- Arthur Pougin, La Comédie-Française et la révolution ; scènes, récits et notices, Paris, Gaultier, Magnier & cie, 1902
- Richard Cobb, The People's Armies, New Haven, Yale University Press, 1987, 776 pages (ISBN 0300027281)
Article connexe
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Charles Asselineau, Mélanges curieux et anecdotiques tirés d'une collection de lettres autographes et de documents historiques ayant appartenu à M. Fossé-Darcosse, conseiller référendaire à la Cour des Comptes, Paris, J. Techener, 1861, 504 pages, p. 122. Grammont y est appelé « Narcisse Nourry », et il est censé être né en 1752.
- Sept générations d'exécuteurs, 1688-1847 : mémoires des Sanson., Henri-Clément Sanson, ed. Dupray de La Mahérie, Paris, 1862-1863, tome 5,p.93 : Grammont y est appelé « Joseph-Isidore Nourry-Grammont-Roselly ».
- Correspondance littéraire, philosophique et critique de Grimm et de Diderot depuis 1753 jusqu'en 1790, « février 1779 », p. 157-158
- Pour la fiche biographique de la Comédie-Française, entré en 1779, il est devenu sociétaire en 1787 et est parti en 1791.
- Charles de Lacretelle, Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, tome 11, Paris, 1825, p. 358-360.
- Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, livre cinquante-sixième : « Vingt-sept accusés de tout rang, de toute opinion, de tout sexe, accolés pêle-mêle, dans la prison du Luxembourg, sous prétexte de conspiration, furent conduits au tribunal révolutionnaire. On y voyait le général Arthur Dillon, Chaumette, les aides de camp de Ronsin, le général Beysser, l'évêque de Paris Gobel, les deux comédiens Grammont (le père et le fils), Lapalus, la veuve d'Hébert, enfin la femme de Camille Desmoulins. »
- Voir Les guillotinés, lettre N. Le fils de Grammont est Alexandre Nourry, officier de cavalerie, né à Limoges.
- Voir les Papiers Grammont-Nourry : Né à Limoges, Alexandre Grammont-Nourry, est, le 12 prairial an II, dit âgé de 19 ans. Officier de cavalerie, il était employé au bureau de la Guerre, 3 passage des Petits-Pères, dans la section Guillaume-Tell.
- Voir les Sociétaires de la Comédie-Française entre 1751 et 1800 : [1].
- Alexandre Ricord, Les Fastes de la Comédie-Française et portraits des plus célèbres acteurs qui se sont illustrés, et de ceux qui s'illustrent encore sur notre scène, Paris, 1822, tome second, p. 150.
- Base documentaire La Grange de la Comédie-Française
Liens externes
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- Ressources relatives au spectacle :