Gerónimo Giménez

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Gerónimo Giménez
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Nom de naissance Gerónimo Giménez y Bellido
Naissance
Séville, Drapeau de l'Espagne Espagne
Décès (à 68 ans)
Madrid, Drapeau de l'Espagne Espagne
Style
Formation Conservatoire national de musique et de déclamation
Maîtres Salvador Viniegra, Delphin Alard, Ambroise Thomas

Œuvres principales

La tempranica
La boda de Luis Alonso

Gerónimo[note 1] Giménez y Bellido (né à Séville, le et mort à Madrid le ), est un compositeur et chef d'orchestre espagnol. Il s'est essentiellement consacré à la composition de zarzuelas, tels que La tempranica et La boda de Luis Alonso.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il apprend la musique avec son père, puis à Cadix, avec Salvador Viniegra.

Enfant prodige, il est à 12 ans, premier violon au teatro principal de Cadix. À 17 ans, il dirige une compagnie d'opéra et de zarzuela, débutant comme directeur à Gibraltar avec l'opéra Safo de Giovanni Pacini.

Boursier au Conservatoire national de musique et de déclamation, il y étudie à partir de , le violon avec Delphin Alard et la composition avec Ambroise Thomas. Il reçoit le premier prix d'harmonie et de contrepoint. Il voyage ensuite en Italie et revient en Espagne, en s'installant à Madrid. En 1885, il est nommé directeur du Teatro Apolo et peu de temps après directeur du Teatro de la Zarzuela.

Ruperto Chapí lui commande l'ouverture de ses zarzuelas El Milagro de la Virgen et La bruja. Il est alors nommé à la tête de la Sociedad de Conciertos de Madrid, qu'il dirige pendant 12 ans. À ce poste, il contribue à développer le goût des Madrilènes pour la musique philharmonique. Carlos Gómez Amat apporte le témoignage suivant : « Ceux qui l'ont vu diriger nous ont transmis le souvenir de quelques exécutions d'une grande force et d'un grand enthousiasme. […] Grâce à une gestuelle imperceptible, il obtenait ce qui voulait de l'orchestre[1]. »

Compositeur prolifique, il collabore également avec les meilleurs auteurs de saynètes de l'époque : Ricardo de la Vega, Carlos Arniches, Serafín, Joaquín Álvarez Quintero et Javier de Burgos. Il crée quelques œuvres avec Amadeu Vives, qui le qualifie de « musicien de l'élégance », pour son sens rythmique et ses mélodies faciles.

En 1896, il écrit El mundo comedia es ou El baile de Luis Alonso sur un texte de Javier de Burgos. À la suite du succès de cette création, il met en musique une autre saynète du même auteur avec les mêmes personnages, qui est devenu l'un de ses œuvres les plus célèbres : La boda de Luis Alonso (un arrangement orchestral[2] des Souvenirs d'Andalousie, de Louis Moreau Gottschalk) ou La noche del encierro (1897). Ce second opus, qui a connu un plus grand succès que le premier, n'est pas une suite mais un événement antérieur.

La Tempranica est peut-être son œuvre la plus ambitieuse et aboutie. Présentée au Théâtre de la Zarzuela le , elle est composée sur le texte de Julian Romea. Giménez parvient à combiner habilement des moments d'un lyrisme intense et d'autres dans lesquels explose l'élément populaire, ce qui en fait, selon les mots de Gómez Amat « une zarzuela avec toutes les qualités du genre et sans aucun de ses défauts »[3]. On a souvent mis en évidence l'influence de Giménez dans les compositions de Manuel de Falla, Joaquín Turina et autres compositeurs espagnols postérieurs. Les correspondances stylistiques entre certains moments de La Tempranica et l'opéra de Manuel de Falla, La Vida breve, semblent évidentes à tout mélomane. Federico Moreno Torroba l'a adapté en opéra, en mettant en musique les parties parlées. Joaquin Rodrigo a composé en 1939 un hommage à cette zarzuela : Homenaje a La Tempranica, avec une partie soliste de castagnettes.

À la fin de sa vie, il se trouve dans la précarité économique, aggravée par le refus d'un poste de professeur de musique de chambre par le Conservatoire de Madrid. Il meurt à Madrid le .

Œuvres[modifier | modifier le code]

Musique de chambre[modifier | modifier le code]

  • Tres cadències per al concert per a violí i orquestra de Ludwig van Beethoven, per a violí

Discographie sélective (au 11/06/2020)[modifier | modifier le code]

  • La Boda de Luis Alonso + El Baile de Luis Alonso : Ines Rivadeneira, Teresa Berganza, Carlos Munguia, Coro Cantores de Madrid, Orquesta Sinfonica de Madrid, direction Ataulfo Argenta (enregistré vers 1958 / 1 CD ALHAMBRA)
  • El Barbero de Sevilla : Conchita Dominguez, Mari Carmen Ramirez, Luis Villarejo, Selica Perez Carpio, Rafael Lopez Somoza, Miguel Ligero, José Maria Seoane, Gran Orquesta Sinfonica (?), direction Benito Lauret (date d'enregistrement non précisée / 1 CD NOVOSON)
  • extraits de : El Baile de Luis Alonso, Soleares, La Tempranica, Los Borrachos, La Boda de Luis Alonso, Ensenanza libre : Teresa Berganza, José Carreras, English Chamber Orchestra, direction Enrique Garcia Asensio (enregistrements de 1975 à 1977 / extraits de 3 CD BRILLIANT "Zarzuela Festival", avec de nombreux compléments de zarzuelistes divers)
  • extraits de : El Baile de Luis Alonso (intermède), La Boda de Luis Alonso (intermède), La Tempranica (Cancion de Tempranica) : Angeles Chamorro, Solistes, Chœurs et Orchestre symphonique de la RTV Espagnole, direction Igor Markevitch (enregistré en 1967 / 1 CD PHILIPS "Antologia de la Zarzuela", compléments : zarzuelistes divers)
  • extraits de : El Baile de Luis Alonso (intermède), La Boda de Luis Alonso (intermède) : Comunidad de Madrid Orchestra & Chorus, direction Miguel Roa (enrgistré en 1999 / 1 CD NAXOS, compléments : zarzuelistes divers)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il écrivait son prénom avec un « G », bien qu'il s'écrive officiellement avec un « J »

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Carlos Gómez Amat, Historia de la Música Española. Siglo XIX. Ed. Alianza Música. Madrid, 1984. (ISBN 84-206-8505-4)
  2. Beatriz López-Suevos Hernández, « Del souvenirs d´Andalousie a la boda de Luís Alonso. Los modelos créole del castimo musical andaluz. », Papeles del Festival de Música Española de Cádiz, no 5,‎ , p. 123–143 (ISSN 1886-4023, lire en ligne, consulté le )
  3. (es) Roger Alier, La Zarzuela. Ed. Robinbook, S.L. 2002. Barcelona. (ISBN 84-95601-54-0)

Liens externes[modifier | modifier le code]