Fontaine Millénaire

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Fontaine Millénaire
Une des fontaines Millénaire, sur la place de la Garenne.
Type
Caractéristiques
Matériau
Conception
Concepteur
Radi Designers (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Date
Conservation
Propriétaire

Les fontaines Millénaire ou fontaines du Millénaire, également appelées fontaines de l'an ou fontaine RADI[1], sont cinq fontaines d'eau potable installées à Paris et dans la commune limitrophe d'Issy-les-Moulineaux, en France. La création de ce mobilier urbain fait suite à un concours organisé pour le passage à l'an par la Société anonyme de gestion des eaux de Paris (SAGEP, devenue Eau de Paris) pour la conception d'un nouveau type de fontaine « à boire ».

Histoire[modifier | modifier le code]

La Société anonyme de gestion des eaux de Paris (SAGEP) est autorisée le par la Mairie de Paris à ouvrir un concours pour la conception d'un nouveau type de fontaine « à boire », succédant aux fontaines Wallace[2] datant de la fin du XIXe siècle. Sur les 28 candidats, 3 sont retenus[2] :

Le projet finalement choisi par le jury le est celui de la société Radi Designers[2]. Il est présenté à la Commission du mobilier urbain le [2].

Les fontaines sont fondues par GHM à Sommevoire[4].

Description[modifier | modifier le code]

Un des profils féminins, sur la fontaine du parvis de la cathédrale Notre-Dame, visible en arrière-plan.

Réalisées en fonte d'acier, les fontaines sont recouvertes d'une peinture polyuréthane[1] gris foncé avec des pigments iridescents verts[5].

Elles mesurent 1,68 mètre de hauteur pour un diamètre de 80 centimètres[1]. Elles consistent en un solide de révolution, obtenu par la rotation sur 90 degrés d'une silhouette de femme vue de profil[1], selon un axe vertical longeant son dos.

Au cours de la rotation, cette silhouette se transforme pour lever son avant-bras au niveau de sa taille, à environ 1 mètre de hauteur[6] ; l'eau potable est distribuée par sa paume ainsi tendue. Un petit jet permanent jaillit vers le haut et retombe selon une trajectoire parabolique, permettant au passant de s'y abreuver sans l'usage des mains, d'une manière hygiénique.

Sur certains modèles, une pompe peut être actionnée avec le pied pour augmenter le débit[7]. L'eau se répand au sol où elle est évacuée vers les égouts par une grille[8] de 130 centimètres de diamètre[9].

Analyse[modifier | modifier le code]

Selon l'angle où on les regarde, les fontaines présentent un style figuratif (avec les deux silhouettes féminines dos à dos à angle droit) ou abstrait (avec l'« extrusion giratoire » qui relie ces silhouettes[1]).

Le recours à une figure humaine qui, dans un « mouvement figé »[1], fait le geste de tendre la main pour distribuer l'eau, insiste sur l'idée d'offrande.

La représentation féminine, allusion aux cariatides des fontaines Wallace[5],[6], ou à Vénus[9],[10],[11], vaut aux fontaines leur surnom de porteuses d'eau[6],[10],[11].

Les concepteurs du projet en parlent en ces termes[6] :

« Par sa forme, la fontaine mêle figuration et abstraction. Figuration dans la tradition des cariatides participant à l'ornement et trouvant prétexte dans un jeu de fonctionnement et d'imbrication dans l'architecture. Abstraction parce que le geste est générateur du corps de la fontaine, d'un geste et d'une transformation géométrique. Le tout est à resituer dans le paysage urbain, lieu où se côtoient humains et véhicules où alternent mouvements et pauses. »

Le jury qui a sélectionné le projet le décrit en ces termes[2] :

« Le projet de Radi Designers plaît par sa modernité : entre abstrait et figuratif. Il est très contemporain. Lorsque l'on tourne autour du projet, le geste change... L'image représente le geste d'offrande de l'eau. »

Liste des fontaines[modifier | modifier le code]

Trois fontaines sont dans un premier temps installées dans Paris à l'automne , lors des fêtes de la Seine, pour un budget d'environ 230 000 [2]. Plus tard, la place de la Garenne est choisie pour accueillir une quatrième fontaine. Enfin, une cinquième fontaine est installée à Issy-les-Moulineaux ; baptisée « fontaine Effigie »[12], elle est de couleur blanche, contrairement aux quatre exemplaires parisiens.

Photo Emplacement Arrondissement
de Paris
ou commune
Année Coordonnées géographiques[13]
Parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II, au croisement avec la rue d'Arcole 4e arrondissement 48° 51′ 13″ N, 2° 20′ 57″ E
Place Saint-Michel 6e arrondissement 48° 51′ 13″ N, 2° 20′ 38″ E
63 quai François-Mauriac, au coin Nord-Est de la bibliothèque François-Mitterrand 13e arrondissement 48° 50′ 08″ N, 2° 22′ 32″ E
Place de la Garenne 14e arrondissement 48° 50′ 01″ N, 2° 19′ 13″ E
À l'angle des rues Jules-Ferry et Michel-Jazy[12] Issy-les-Moulineaux 48° 49′ 37″ N, 2° 15′ 53″ E

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Carte

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Fontaine RADI », sur radidesigners.com, Radi Designers (version du sur Internet Archive).
  2. a b c d e et f « Conférence de presse du  », sur paris.fr, Mairie de Paris (version du sur Internet Archive).
  3. « Références », sur francoisepersouyre.com (version du sur Internet Archive).
  4. Dominique Perchet, « Fontaine de l’an – Place Saint-Michel – Paris (75006) », sur e-monumen.net.
  5. a et b Élisabeth Védrenne, « Les fantaisies drolatiques des RADI Designers », L'Œil, no 519,‎ (lire en ligne).
  6. a b c et d « Les fontaines du Millénaire : Les porteuses d'eau », sur eaudeparis.fr, Eau de Paris (version du sur Internet Archive), repris dans Amandine Mathis et Julie Pierrat, « Les fontaines du Millénaire : Les porteuses d'eau », dans À boire, à voir : À la découverte des fontaines parisiennes (livret d'exposition), Paris, Eau de Paris, (lire en ligne), p. 23.
  7. Caroline Hauer, « Paris : Les fontaines Millénaire, héritières controversées des fontaines Wallace », sur Paris la douce, .
  8. Prescillia Hagnere, « Ces gardiennes de l'eau, oubliées au cœur de Paris », sur H2eau.blog, .
  9. a et b « Vénus contemporaine », Le Moniteur architecture, no 110,‎ , p. 26.
  10. a et b Gustave Fulgence, « Fontaines de Paris », Confins, no 40,‎ (DOI 10.4000/confins.19226, lire en ligne).
  11. a et b Éric Le Mitouard, « Paris : après Wallace, voici la fontaine du futur… », Le Parisien, .
  12. a et b « Fontaine Effigie », sur seineouest.fr, Grand Paris Seine Ouest (version du sur Internet Archive).
  13. Coordonnées d'après les données ouvertes des villes de Paris et Issy-les-Moulineaux :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]