Famille Terrasse

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Famille Terrasse
lignée Terrasse-Bonnard
Image illustrative de l’article Famille Terrasse
Famille Terrasse, par Bonnard (1900)

Pays ou province d’origine Drapeau de Lyon Lyonnais
Récompenses civiles Légion d'honneur
Récompenses militaires Croix de guerre 1914-1918, Médaille d'honneur des épidémies

La famille Terrasse est une famille française d’extraction paysanne, originaire du Lyonnais. Depuis le XVIIIe siècle, ses membres se sont notamment illustrés dans l'artisanat, la musique, la peinture, la médecine, l'Histoire et l'administration civile.

Le nom « Terrasse » étant porté aujourd’hui par près de 2 400 personnes en France, cet article est relatif à la descendance du compositeur de musique Claude Terrasse (1867-1923) et de son épouse Andrée Bonnard, sœur du peintre Pierre Bonnard.

La famille Terrasse et Pierre Bonnard font partie de l'histoire de l'art des XIXe et XXe siècles.

Origines[modifier | modifier le code]

Le plus lointain ancêtre connu de la famille exerce la profession de meunier au XVIIe siècle au moulin de Fougères. Pendant les deux siècles qui suivent, les Terrasse sont fixés dans le Rhône, entre Beaujolais et Lyonnais[1].

À la fin du XIXe siècle, le compositeur Claude Terrasse quitte L'Arbresle, sa commune d’origine, pour vivre à Lyon, Arcachon, puis Paris.

La famille Terrasse et Pierre Bonnard font partie de l'histoire de l'art des XIXe et XXe siècles[2],[3],[4],[1].

Tous les porteurs du nom « Terrasse » pourraient être issus d’une même famille originelle de la région Rhône-Alpes[5].

Filiation[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

Familles alliées[modifier | modifier le code]

Tableaux de la famille[modifier | modifier le code]

Pierre Bonnard a une affection particulière pour la famille Terrasse, et notamment pour ses neveux et nièces, qu'il représenta souvent[25],[26],[27],[28].

Selon l'historien de l'art Nicholas Watkins : « Les enfants Terrasse ont ouvert une gamme de nouveaux sujets pour Bonnard. Affectueux, amusant et informel, il s'est senti près d'eux [...] »[29].

La Famille Terrasse, ou L'Après-Midi Bourgeoise, par Pierre Bonnard, 1900.

Selon l'universitaire Rachel Lauthelier-Mourier, le nom de L'Après-Midi Bourgeoise a été donné par Bonnard de façon parodique à ce tableau après que L'Après-Midi d'un Faune, de Stéphane Mallarmé, ait été mis en musique par Debussy. Le deuxième nom du tableau, La Famille Terrasse, joue quant à lui sur le nom de famille mis en rapport à l'espace de la terrasse comme élément classique des tableaux de famille depuis le XVIIIe siècle[3]. Sont représentés : Claude Terrasse (à gauche), Andrée Bonnard (en rouge), M. et Mme Prudhomme, amis du couple, Jean, Charles, Robert, Eugénie et Renée Terrasse, ainsi que Elisabeth Mertzdorff (la mère d'Andrée)[30].

Charles et Jean Terrasse, par Pierre Bonnard
Eugénie Terrasse, par Pierre Bonnard
Renée Terrasse, par Pierre Bonnard
Les enfants Terrasse, par Pierre Bonnard
Claude Terrasse et Andrée Bonnard, par Pierre Bonnard
Autoportrait de Pierre Bonnard
Famille Terrasse, par Pierre Bonnard
Andrée Bonnard au piano, par Pierre Bonnard
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Les enfants Terrasse au verger, par Pierre Bonnard.
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Les enfants Terrasse dans le parc du Clos du Grand-Lemps, par Pierre Bonnard.
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Les enfants Terrasse dans le parc du Clos du Grand-Lemps en hiver, par Pierre Bonnard.
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Le déjeuner des enfants Terrasse, par Pierre Bonnard.
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Les enfants Terrasse au verger du Clos, par Pierre Bonnard.
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La cueillette des pommes (enfants Terrasse), par Pierre Bonnard.
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Les enfants Terrasse à la cueillette des pommes au Grand-Lemps, par Pierre Bonnard.
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Andrée Bonnard avec ses chiens, par Pierre Bonnard.
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Partie de croquet (Claude Terrasse, Andrée Bonnard et son père), par Pierre Bonnard.
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La petite fille au chat (Renée Terrasse), par Pierre Bonnard.
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La Sieste ou Dans un jardin méridional (Marthe Bonnard et les nièces Terrasse), par Pierre Bonnard.
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Jeune fille au chien dans le parc du Grand-Lemps (nièce Terrasse), par Pierre Bonnard.
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Enfant à table (Jean Terrasse), par Pierre Bonnard.
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Intérieur : Les enfants Terrasse, par Pierre Bonnard.
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La famille du compositeur Claude Terrasse dans le jardin, par Pierre Bonnard.
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Portrait de Claude Terrasse (avec ses fils Jean et Charles), par Pierre Bonnard.
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Andrée Terrasse et son fils Jean par Pierre Bonnard.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Cathé, Claude Terrasse, Hexaèdre éditeur, 2004.
  • Collectif, Les enfants Bonnard, Silvana Editoriale, 2022.
  • Marion Gayno (préf. Bruno Delarue), Bonnard - Le secret de la toque bleue, Terre en Vue, 2021.
  • Pierre Bonnard (préf. Alain Lévêque), Un sentiment qui tient le mur, L'Atelier contemporain, coll. « Studiolo », 2023
  • Rachel Lauthelier-Mourier, « Présence absente. Le père de famille dans le portrait bourgeois », Michel Wieviorka éd., La Famille dans tous ses états, Éditions Sciences Humaines, 2018, p. 239-271.
  • Jean-Pierre Samoyault, « Charles Terrasse (1893-1982) » in Bibliothèque de l'École des chartes, 1982, tome 140, livraison 2, p. 359-362.
  • Hélène van Praet, Jean, auto-édition, 2011.
  • Le Progrès, Plusieurs siècles de généalogie de la famille de Claude Terrasse retracés, Cathy Sol, 9 avril 2023.
  • Collection André Terrasse, Arthur Honegger / Maurice Crut, André Terrasse, Ducretet Thomson, 1959.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Citation à l'ordre du service de santé : « Médecin de grand mérite. Après avoir donné la mesure de sa valeur dans un bataillon de chasseurs, puis dans un régiment d'Infanterie, a été évacué pour maladie. Retourné au front, bien qu'étant incomplètement guéri, a accompli son devoir avec autant de simplicité que de dévouement. Dans un groupe d'artillerie dont il assurait le service médical, a fait preuve, le , du plus grand sang-froid en se prodiguant auprès de téléphonistes atteints par un tir violent de l'artillerie ennemie. »[15]
  2. Éloge funèbre par le docteur J. Rolland : « Médecin auxiliaire pendant la guerre, d'abord aux tranchées, puis dans un hôpital de contagieux, il se dévoua avec un tel courage aux blessés, avec une telle ardeur aux malades qu'il devait bientôt compromettre sa santé : c'est en se dépensant sans compter, en travaillant jusqu'aux extrêmes limites de sa résistance physique, qu'il ressentit les premières atteintes du mal auquel il devait succomber, après une lutte de dix années »[18], le professeur Edouard Rist écrit : « Il a mit un point d'honneur à être utile à autrui jusqu'au bout. Il aimait passionnément la médecine, et il l'a fidèlement et loyalement servie. Et tout cela, il l'a fait avec une sérénité admirable qui témoignait de la noblesse de son âme »[19] et le docteur Guy Laroche : « Sa femme doit savoir qu'il est, lui aussi, une victime de la guerre : jamais il n'a voulu accepter la réforme qui peut-être nous eut permis de le garder. [...] il est tombé victime de ce qu'il estimait son devoir, sachant parfaitement où il allait et qu'il le devait, disait-il. Je vois que sa mort a été digne de son passé »[20]
  3. Jean Terrasse est l'aîné des enfants de Claude Terrasse et Andrée Bonnard. Il naît le à Arcachon. En 1912, à 20 ans, il entre à la faculté de Médecine de Paris, où il est entre autres formé par Georges Henri Roger. Après avoir été mobilisé pour la Première Guerre mondiale, en 1914, Jean Terrasse est nommé médecin auxiliaire. Tout d'abord attaché au service ambulancier de Troyes, il part ensuite pour Sainte-Menehould, dans la région de l'Argonne, et exerce à l'Hôpital complémentaire de Valmy. Là, il soigne non seulement les blessés militaires le jour, mais parcourt la nuit la région afin de venir en aide aux civils isolés qui réclament de l'aide. À la suite du déclenchement d'une épidémie de méningite dans les tranchées, Jean Terrasse seconde le docteur Jean Pignot dans la détection de la maladie auprès des soldats et le traitement des malades. Les deux hommes reçoivent, en 1916, la médaille d'honneur des épidémies en hommage à leur dévouement. Sa mère, Andrée Bonnard, met en place dans la maison familiale, le Clos du Grand-Lemps, une infirmerie complémentaire pour blessés légers, afin d'accueillir les soldats convalescents à la recherche d'apaisement à la suite de leurs blessures sur le front. Robert Terrasse, son frère, fait quant à lui la guerre comme artilleur, et combat durant la bataille de Verdun. En , Jean Terrasse est muté dans le camp de prisonnier de Connantre, où il est chargé de 800 prisonniers allemands et de100 douaniers français. Sa constitution se retrouvant éprouvée par des années de privations et de service aux malades, il est envoyé en convalescence à Arcachon. Malgré son épuisement, il manœuvre pour retourner au front dans l'artillerie, cette fois comme aide-major. Au cours d'une contre-attaque allemande, les troupes françaises sont noyées sous les bombardements ennemis et les soldats doivent évacuer leurs positions. Jean Terrasse, resté seul sur place avec un brancardier, poursuit sous le feu l'évacuation des blessés afin de les mettre à l’abri. Pour cet acte, il est décoré en 1919 de la croix de guerre avec citation à l'ordre du service de santé[a]. Après la guerre, il est envoyé en Rhénanie, où il sauve de nombreux mourants de la grippe espagnole. En 1922, il assiste le docteur Tobé, au sanatorium du château de Durtol. Les deux hommes conçoivent alors l'idée de la création du sanatorium de Sancellemoz, près de Chamonix, afin de soigner les tuberculeux pauvres[16],[17]. En 1924, il dest médecin assistant au sanatorium de Leysin. En 1928, il soutint sa thèse de doctorat intitulée « Essai sur le pneumothorax artificiel bilatéral et simultané » pour laquelle il reçoit le prix de thèse de cette année et des réactions enthousiastes jusqu'en Amérique Latine. Mais sa santé physique, éprouvée par la guerre, continue de décliner. En 1930, alité et sur le point de s'éteindre, il continue à penser aux malades pauvres, qui pourraient être bientôt pris en charge à Sancellemoz. Il est qualifié de « saint » par monsieur Lacroix, curé de Passy, le docteur J. Rolland fait son éloge funèbre[b]. En 1947, Jean Terrasse est reconnu Mort pour la France[21].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Le Progrès, Plusieurs siècles de généalogie de la famille de Claude Terrasse retracés, Cathy Sol, .
  2. ANDRE CHASTEL, « BONNARD : l'enfant de volupté », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Lauthelier-Mourier, Rachel. « Présence absente. Le père de famille dans le portrait bourgeois », Michel Wieviorka éd., La Famille dans tous ses états. Éditions Sciences Humaines, 2018, p. 239-271.
  4. Rédaction, « Antoine Terrasse, petit-neveu du peintre et collectionneur », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  5. Pierre Blanche, Dictionnaire et armorial des noms de famille de France, Fayard, , p. 4.
  6. Stéphane Voyant, « Il y a cent ans disparaissait le compositeur arbreslois Claude Terrasse », sur le site de l'hebdomadaire Le Pays roannais, (consulté le ).
  7. Jean-Gildas Marquer, « Orgues en France et dans le monde » (consulté le ).
  8. Martine Betremieux-Mayeur, « Orgue de Saint-Jacques-du-Haut-Pas » (consulté le ).
  9. Information publiée dans le quotidien La Voix du Nord du , et citée dans la revue L’Orgue, no 290, 2010, [lire en ligne].
  10. Rolande Falcinelli et la classe d'orgue du Conservatoire, Association des amis de l'Orgue, p. 42, 1981, [lire en ligne].
  11. Philippe Sauvage, « Philippe Sauvage - Une carrière au service de l'orgue… » (consulté le ).
  12. Faire-part de décès paru dans le quotidien Le Figaro le , [lire en ligne].
  13. France Huser, « Antoine Terrasse », sur le site du magazine Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
  14. Hélène van Praet, Jean, Auto-édition, , 107 p..
  15. Ordre de citation pour la croix de guerre de Jean Terrasse, .
  16. http://passy-culture.com/wp-content/uploads/2017/11/2017-CREHA-PORTRAITS-XX-light.pdf
  17. http://www.netactif-com.fr/PDF/pao_270.pdf
  18. Discours prononcé le au cimetière Montmartre par le docteur J. Rolland.
  19. Lettre du Professeur Edouard Rist.
  20. Lettre du docteur Guy Laroche au docteur Tobé - Janvier 1930.
  21. Ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre, Paris, le .
  22. https://passy-culture.com/?page_id=245
  23. https://www.passy-mont-blanc.com/wp-content/uploads/2021/10/PASSY-NDTG-ATOT_ENG.pdf
  24. Dominique Lejeune. Les vingt glorieuses de la culture : les années 50 et 60. Licence. Université ouverte de Besançon, France. 2020, pp.38. https://shs.hal.science/halshs-02966895/document
  25. « 1947.01.08 Scène de famille », sur musee-leondierx.re (consulté le ).
  26. Rédaction, « Bonnard à Orsay Langueur, fraicheur et volupté », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  27. Rédaction, « L'oeil juste Lettres, dessins, aquarelles : la gloire de Pierre Bonnard ne cesse de grandir et sa grandeur de se vérifier », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  28. René-Jean, « L'exposition de Pierre Bonnard célèbre l'on des pins grands parmi les artistes contemporains », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  29. https://www.tessier-sarrou.com/lot/2001/613627-pierre-bonnard-18671947-la-famnpp=20&
  30. « L'Après-midi bourgeoise », sur Musée d'Orsay,