Étienne Grass

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Etienne Grass)
Étienne Grass
Étienne Grass en 2016.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (45 ans)
NancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Site web

Étienne Grass, né le à Nancy, est un essayiste. haut fonctionnaire français[1] et cadre dirigeant au sein du groupe Capgemini. Il est chroniqueur pour le journal Les Échos.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et famille[modifier | modifier le code]

Fils de parents enseignants, Étienne Grass grandit en banlieue de Nancy[2]. Se destinant initialement à intégrer un lycée technique, il prépare finalement le concours d’entrée à l’Institut d’études politiques de Paris, dont il est le plus jeune reçu[2].

Il intègre par la suite l’École nationale d'administration, promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004), où il est camarade de promotion d'Emmanuel Macron[3]. Il choisit l’inspection générale des affaires sociales[4].

Carrière[modifier | modifier le code]

Il a exercé dans plusieurs cabinets ministériels, comme directeur adjoint (Haut commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté de 2007 à 2009) et Directeur de cabinet (Ministère des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports, de 2012 à 2014)[5].

Étienne Grass enseigne à Sciences Po[6][source insuffisante]. Avec François Bourdillon, il est l'auteur d'un ouvrage sur les inégalités de santé. De 2015 à 2017, il est Directeur de la stratégie de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP)[7], où il porte notamment le projet de Campus du Grand Paris Nord. Il dirige des chantiers de transformation des hôpitaux de Paris : nouveaux outils d'intelligence artificielle[8], expérimentation des hôtels hospitaliers[9]. Il s'occupe d'une procédure d'Appel à Manifestation d'Intérêt pour identifier les technologies qui feront les hôpitaux du futur[10].

Depuis 2018, il dirige les activités pour le service public du groupe Capgemini Invent[5]. Depuis juillet 2023, il est le directeur exécutif de Capgemini Invent en France[1][source insuffisante].

Positionnement[modifier | modifier le code]

Europe sociale[modifier | modifier le code]

Étienne Grass a été le Chef du service des affaires sociales à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne (-). Il est l’auteur d’un ouvrage sur l’Europe sociale (La Documentation Française, 2013).

Bouclier sanitaire[modifier | modifier le code]

A l’issue de leur rapport sur les pratiques de disease management (au titre de l’IGAS), Pierre-Louis Bras, Gilles Duhamel et Étienne Grass ont proposé en 2006 la création d’un bouclier sanitaire[source secondaire nécessaire], une réforme du système de participation de l’assuré. Cette réforme consiste à substituer à l’actuel système des affections longue durée, qui assure la prise en charge à 100 % des soins liés aux pathologies chroniques, un dispositif universel de prise en charge. Cette réforme a été étudiée par le gouvernement de François Fillion[11][pertinence contestée].

La « Diva » : dotation en patrimoine universelle[modifier | modifier le code]

Dans son ouvrage Génération réenchantée (Calmann Levy, 2016)[12], il revient sur une proposition qu'il avait déjà développée en 2006 et 2007, notamment dans le cadre des travaux du rapport « Familles, vulnérabilité, pauvreté » et du Centre d'analyse stratégique[13][source insuffisante]. La proposition consiste à créer un droit à une Dotation initiale dans la vie active (DIVA) sous la forme d’une dotation de 5 000  disponible pour tous les jeunes, nationaux et européens. Cette proposition a été étudiée par Najat Vallaud-Belkacem[14] et le Président François Hollande[15],[16], dans le cadre de la campagne électorale pour les élections présidentielles.

Droits des femmes[modifier | modifier le code]

Étienne Grass a été le directeur de cabinet de la première Ministre des droits des femmes de plein exercice sous la Ve République, Najat Vallaud-Belkacem[17]. Il est l'un des rédacteurs du projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes[18][source secondaire souhaitée].

Vaccins contre le COVID[modifier | modifier le code]

Étienne Grass souligne, dès le mois octobre 2020, le retard de la France à la préparation à la réception des vaccins contre le COVID[19]. Dans un article rédigé avec le professeur Alain Fischer, il met alors en avant la nécessité d'une stratégie cohérente pour préserver durablement la confiance des citoyens lors de l'arrivée sur le marché de ces produits[20]. En mai 2021, il souligne la nécessité de réformer en urgence l'Organisation Mondiale de la Santé pour assurer une répartition équitable des doses[21].

Éthique de l'Intelligence artificielle[modifier | modifier le code]

Il dirige un séminaire au sein de Sciences Po sur la régulation éthique de l'Intelligence Artificielle en santé[source secondaire souhaitée].

Dans une série d'articles[évasif][source secondaire souhaitée], Étienne Grass a décrit les forces et les faiblesses de la diffusion massive des grands modèles de langage (LLM) tels que ChatGPT en établissement un parallèle avec la célèbre conférence sur le rituel du serpent à plume de l'historien de l'art Aby Warburg[22].

Relations entre Capgemini et le secteur public[modifier | modifier le code]

En février 2022, à la suite de l'affaire McKinsey, la sénatrice Éliane Assassi analyse les activités de chaque cabinet sur des missions précises. Elle cite notamment le cas d’un ancien salarié du groupe Capgemini, nommé à la tête du service de la correspondance de l’Élysée, service qui a fait appel au même cabinet pour réorganiser ses outils numériques. Il s’agissait de mettre sur pied un système d’automatisation de la lecture du courrier pour en produire des rapports. « Ce n’est pas gênant, de votre point de vue, que ce soit un ancien salarié de Capgemini qui soit chargé de revisiter le service des correspondances de l’Élysée », demande la sénatrice. « Ce n’est pas à nous d’avoir un avis sur qui, au sein de l’organisation cliente, déclenche ce type de prestation », répond Mathieu Dougados, directeur exécutif de Capgemini Invent France, invitant la commission à demander à l’Élysée.

« En principe, nos salariés n’ont pas vocation à être recrutés », rebondit Étienne Grass, directeur des activités secteur public à Capgemini Invent France. Et pour cause, « quand ça se passe, cela nous met dans une situation complexe », reconnaît-il. Le cabinet fait toutefois une exception vis-à-vis de l’État, en n’appliquant pas certaines clauses contractuelles qui empêchent un salarié de rejoindre un client, « à la condition qu’il y ait un cadre déontologique qui soit fixé », souligne le directeur[23].

En juin 2022, Le Monde publie une enquête concernant les significatifs projets lucratifs menés par Capgemini pour le secteur public français où aux « critiques sur la qualité des prestations [...] s’ajoutent des soupçons de conflits d’intérêts ». Elle indique ainsi qu'Étienne Grass, « le puissant patron de la branche « ministères et collectivités » du cabinet, dispose dans la sphère publique d’un épais carnet d’adresses, construit lors de ses passages au cabinet de la ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem ainsi qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. »[24].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Biographie Étienne Grass Inspecteur des affaires sociales - Who's Who
  2. a et b Larnaudie 2018, p. 162.
  3. Par Nicolas Berrod Le 13 avril 2018 à 22h52, « ENA : «L’effet de réseau dans la promotion de Macron est incontestable» », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. Larnaudie 2018, p. 164.
  5. a et b « Cabinets de conseil : Capgemini, le coûteux prestataire dont l’Etat ne sait plus se passer », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  6. Étienne Grass | Les Echos
  7. Pauline Fréour, « Les hôpitaux parisiens adoptent le sport sur ordonnance », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Sandrine Cassini et Chloé Hecketsweiler, « Intelligence artificielle : les prémices de l’aide au diagnostic médical », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  9. Laura Lavenne, « Passer une partie de son temps d’hospitalisation à l’hôtel, c’est désormais possible », sur France Inter, (consulté le ).
  10. Solveig Godeluck, « Nantes et Paris ouvrent le chantier de l’hôpital numérique du futur », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Raoul Briet Bertrand Fragonard, Mission sur le bouclier sanitaire, Paris, (lire en ligne)
  12. Paris Diderot, « De la petite idée à la grande réforme - Étienne Grass » [vidéo], (consulté le )
  13. « Les publications », sur archives.strategie.gouv.fr (consulté le )
  14. Aurélie Collas et Mattea Battaglia, « Najat Vallaud-Belkacem, ministre pas si lisse », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne Accès limité, consulté le )
  15. Tribune d'Étienne Grass : Étienne Grass (Ancien directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem), « « La DIVA permet d’envisager une véritable politique pour la jeunesse » », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  16. « Prêt universel : le Président veut la Diva »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Libération.fr, (consulté le )
  17. « L'énigme Najat Vallaud-Belkacem », sur L'Obs, (consulté le )
  18. « Projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes », sur senat.fr (consulté le )
  19. Tribune d'Étienne Grass : « Opinion | Vaccins contre le Covid : serons-nous prêts quand il sera prêt ? », sur Les Echos, (consulté le )
  20. Tribune d'Étienne Grass : « Vaccin contre le Covid-19 : « La confiance est le pivot de toute stratégie vaccinale » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Tribune d'Étienne Grass : « Opinion | Santé mondiale : réformer l'OMS, une urgence ! », sur Les Echos, (consulté le )
  22. Chronique d' Etienne Grass : « ChatGPT et le rituel du serpent » Accès limité, sur Les Echos, (consulté le )
  23. « Des cabinets de conseil confirment au Sénat que la part du secteur public a augmenté dans leur activité », sur Public Senat, (consulté le )
  24. Maxime Vaudano, « Cabinets de conseil : Capgemini, le coûteux prestataire dont l’Etat ne sait plus se passer », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]