Aller au contenu

Coup de main du Mont sans Nom

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le coup de main du Mont sans Nom est une opération commando de la Première Guerre mondiale menée le par le détachement du lieutenant Darius Balestié et en particulier par le corps franc du sergent Joseph Darnand. Elle a notamment permis de recueillir des renseignements importants sur une offensive allemande imminente qui sera nommée ultérieurement la « quatrième bataille de Champagne » (« Friedensturm » pour les Allemands) et dont l'échec marquera une victoire décisive pour les Alliés[1],[2].

Informé depuis le que ses positions seraient attaquées prochainement par les forces allemandes, le général Gouraud commandant la 4e armée française cherche à obtenir de nouveaux renseignements pour contrecarrer cette offensive imminente. Il charge le général Huguenot de réaliser des opérations de renseignement. Un coup de main est donc programmé et confié au lieutenant Balestié[1],[2].

Préparation

[modifier | modifier le code]

Le coup de main est préparé à partir du , en utilisant notamment le groupe de grenadiers d’élite du régiment reconstitué pour la circonstance. Le sergent Joseph Darnand de la 14e compagnie était en réserve avec sa section sur la gauche (ouest) du Mont sans Nom (49° 13′ 07″ N, 4° 21′ 01″ E), quand on vint le prévenir de se présenter à son chef de bataillon Besnier, au PC Ham. S'y trouvait déjà le lieutenant Darius Balestié, le sous-lieutenant Villet et l’adjudant Seray, de la 13e Compagnie ; les anciens chefs de groupe des grenadiers étaient présents également : 5e bataillon : sergent Castel, 6e bataillon : adjudant Dubien[1],[2].

Coup de main

[modifier | modifier le code]

Le général Huguenot, commandant la 132e division d'infanterie, intégrée à la 4e armée française, envoie un détachement en commando, dirigé par le lieutenant Darius Balestié. Ce détachement comprend plusieurs groupes dont les grenadiers d'élite du 4e bataillon mené par le sergent Joseph Darnand. ce dernier groupe devant entrer le plus loin dans les lignes allemandes. Le détachement quitte le camp français pour s'enfoncer dans les lignes allemandes et neutraliser quatre tranchées le à 19 h 55, afin d'obtenir des renseignements précis sur l'attaque allemande attendue depuis plusieurs semaines[1],[2].

L'incursion a lieu dans les quatre tranchées et abris des premières lignes allemandes (49° 13′ 35″ N, 4° 22′ 20″ E ), près du Mont sans Nom, sur le territoire des communes de Vaudesincourt et Dontrien, dans le département de la Marne[1],[2].

Le coup de main est achevé avant 21 h, soit environ trois-quarts d'heure après son lancement. Les pertes françaises, deux tués, trois blessés et aucun disparu, sont faibles au regard des résultats de l'opération[1],[2].

Le détachement fait au total vingt-sept prisonniers, le groupe Darnand en fait vingt-quatre au sein d'un gros abri allemand en quatrième ligne et s'empare de documents essentiels qui permettent de connaître le plan de l'offensive ennemie du [2],[3],[4], nommée « Friedensturm »[N 1].

Le rapport détaillé de cette opération, établi par le sergent Darnand qui a mené un groupe central, a été retrouvé dans l’historique du 366e régiment d'infanterie. Les résultats précis enregistrés dans ce rapport du sergent Darnand sont les suivants[2] :

  • 27 prisonniers (73e R.1., et 11e Bataillon de Minenwerfer) ;
  • 5 mitraillettes ;
  • 1 appareil de pointage de Minenwerfer ;
  • 3 appareils téléphoniques ;
  • Des armes et des équipements ;
  • Des croquis dont un particulièrement important sur lequel sont portés des emplacements de Minenwerfer.

Conséquences

[modifier | modifier le code]

Dès le au soir, les révélations des soldats allemands prisonniers et les documents dérobés dans une casemate de tranchée, révèlent que la préparation d'artillerie allemande commencera quelques heures plus tard, à minuit et 10 minutes exactement. En conséquence, une demi-heure avant cette préparation allemande, le général Gouraud fait déclencher un tir de contre-batteries qui sème la confusion dans les troupes allemandes se préparant à l'assaut[1],[2].

L'assaut allemand survient effectivement le à h 45, accompagné d'un barrage roulant. C'est le début de la quatrième bataille de Champagne (« Friedensturm » pour les Allemands), dernière grande offensive allemande sur le front occidental, dont l'échec marquera une victoire décisive pour les Alliés.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Bataille pour la Paix » en français.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f et g « Un coup de main historique réalisé par la 132e DI le 14 juillet 1918 », Revue militaire française, Paris, Librairie militaire Berger-Levrault,‎ (ISSN 1954-653X, BNF 32860751, lire en ligne).
  2. a b c d e f g h et i Joseph Darnand, « Rapport DARNAND », sur memoiresdesmontsdechampagne.fr, (consulté le ).
  3. André Brissaud (préf. Robert Aron), La Dernière année de Vichy (1943-1944), Paris, Librairie Académique Perrin, , 587 p. (ASIN B0014YAW8Q), p. 108-114
  4. Marc Ferro, Pétain, Paris, Fayard, (réimpr. 2008), 789 p. (ISBN 978-2-213-01833-1), p. 532

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]