Cimetière juif de Carpentras

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Cimetière juif de Carpentras
Portail d'entrée du cimetière.
Pays
Commune
Religion(s)
Superficie
2 hectares
Mise en service
Patrimonialité
Coordonnées
Identifiants
Sauvons nos tombes
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Le cimetière juif de Carpentras est le plus ancien de la région et l'un des sites juifs importants du département de Vaucluse. Il est situé à l'intersection des routes reliant les villes de Caromb et Bédoin, dans le quartier dit Font-rousse, près de l'Aqueduc de Carpentras.

Ce cimetière reste célèbre pour sa profanation par des néo-nazis en 1990. Depuis l'arrêté du , le cimetière est inscrit au titre des monuments historiques[1].

Juifs comtadins[modifier | modifier le code]

La communauté juive est présente dans le Comtat Venaissin depuis le Moyen Âge. Plusieurs villes comtadines, comme Bollène, Le Thor, Carpentras, Malaucène, accueillaient celle-ci, jusqu'en 1322, date à laquelle le pape Jean XXII expulsa les juifs du Comtat. Il revient sur sa décision en 1326.

Le XVIe siècle vit une réorganisation forcée de la communauté, contrainte de se regrouper dans quatre villes, les arba kehilot (se référant au nom des quatre communautés de la Terre sainte que sont Jérusalem, Hébron, Safed et Tibériade[2]) : Carpentras, Avignon, Cavaillon, et L'Isle-sur-la-Sorgue, dans des quartiers spécifiques, les Carrières autour de la synagogue[3].

À partir du XVe siècle, les communautés juives furent administrées par des baylons (terme local dérivé de baillis) qui étaient responsables de leur communauté devant les autorités et eurent des attributions de police. L'impôt était perçu en fonction du patrimoine. Les activités des Juifs souffraient de diverses restrictions dans le commerce des tissus[4],[5].

Ces juifs qui vivaient essentiellement du commerce des étoffes, du maquignonnage et du prêt d’argent, s'enrichirent durant le XVIIe siècle. En 1789, les carrières avaient perdu le quart de leur population et en 1808, il ne restait que 561 personnes dans les communes de Carpentras, Avignon, L’Isle et Cavaillon, plus 70 personnes dans le reste du département de Vaucluse.

Juifs de Carpentras[modifier | modifier le code]

La ville de Carpentras était l'une des « quatre saintes communautés » du Comtat Venaissin. Expulsés de la région en 1322 par le pape Jean XXII, la communauté se réinstalle à Carpentras une douzaine d'années plus tard, dans la Carrière (quartier de l'actuelle mairie). La construction de la synagogue date de 1367 (restauré au XVIIIe siècle), fréquentée, à ces débuts, par 45 familles.

Cimetière[modifier | modifier le code]

dépositoire
ghéniza en arrière-plan

Datant du milieu du XIVe siècle, il s'étend sur 2 hectares, au nord-est du centre ville de Carpentras[6]. En 1343, l'évêque de Carpentras Hugues accorde aux juifs de la ville de fonder un cimetière, en dehors de la ville, contre redevance. Cela en fait le plus ancien cimetière israélite de la région[7]. Trente-trois bornes, de 2 mètres de hauteur, délimitaient le site. À la faveur d'une souscription, en 1843, le cimetière a été réaménagé : création des allées principales, d'un dépositoire, d'une chapelle funéraire, d'un ghéniza, et du mur d'enceinte[1]. En 2009, la Fondation du patrimoine a lancé une souscription, ayant pour but l'aide à l'entretien et au balisage du site[8]. Elle a permis de récolter 6 000 euros[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice no PA84000047, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Arba Keillot
  3. les quatre communes vauclusiennes : arba kehilot
  4. (en) Bernhard Blumenkranz, « Avignon », sur Jewish Virtual Library
  5. Bernhard Blumenkranz, Histoire des Juifs en France, Toulouse, Privat, , p. 199
  6. Emplacement
  7. Fiche descriptive de la DRAC
  8. « Une souscription pour sauver le mur du cimetière juif », sur LaProvence.com, (consulté le )
  9. Fondation du patrimoine

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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