Charmoise

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Charmoise
Brebis de race charmoise
Brebis de race charmoise
Caractéristiques
Taille bélier 70cm; brebis 65cm
Poids bélier de 80 à 90 kg, brebis de 55 à 70 kg
Cornes motte
Toison blanche
Prolificité 110 %
Statut FAO (conservation) Non menacéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autre
Utilisation viande

La charmoise est une race ovine de petit format sélectionnée au milieu du XIXe siècle par l'agronome-éleveur Édouard Malingié.

Origine[modifier | modifier le code]

La charmoise est une race ovine issue de croisements suivis de métissage entre d'une part des brebis elles-mêmes issues de croisements entre des races rustiques françaises (berrichon, mérinos, tourangeau, solognote) avec, d'autre part, des béliers de la race anglaise améliorée Romney-Marsh appelée New Kent en France.
Cette race tire son nom de la ferme de la Charmoise près de Pontlevoy dans le Loir-et-Cher, où elle a été sélectionnée entre 1838 et 1852 par un agronome et éleveur, Édouard Malingié[1].

Standard[modifier | modifier le code]

Ovins de la race de La Charmoise
  • Tête : petite, blanche ou rosée. Profil droit. Yeux et orbites très saillants. Oreilles petites, minces, droites, mobiles.
  • Corps : poitrine ample, dos horizontal, croupe large.
  • Gigot : nettement rebondi et bien descendu
  • Membres: courts, fins
  • Laine : blanche, fine, tassée et à mèches courtes, laissant la tête et les jambes dénudées
  • Poids : bélier de 80 à 90 kg, brebis de 55 à 70 kg
  • Taille : petite : bélier 70 cm ; brebis 65 cm

Zones géographiques d'élevage[modifier | modifier le code]

Effectifs des brebis en contrôle des performances par département en 2009[2]

La charmoise est surtout implantée dans le Centre-Ouest de la France, principalement dans la Vienne, Deux-Sèvres et Vendée. Elle est aussi disséminée dans d'autres départements du Centre et du Sud-Ouest, elle est présente dans les Ardennes.
C'est une race très appréciée à l'étranger, la première race française à avoir été introduite en Grande-Bretagne où elle bénéficie d'une association d'éleveurs dynamique[3].

Population[modifier | modifier le code]

Ses effectifs ont considérablement décliné au profit de races de plus grand format, de 645 000 au total en 1963[4], où elle était la 3e race nationale en effectif après la Lacaune et les Caussenards, ils seraient aujourd'hui de l'ordre de 20 000 brebis (estimation du Bureau des Ressources Génétiques[5]). La charmoise est inscrite à la liste des races bénéficiant des « mesures agro-environnementales » au titre de la protection des races menacées de disparition (PRM)[6].

Aptitudes[modifier | modifier le code]

Brebis et agneaux.

La charmoise est une race ovine de petit format dotée à la fois d'une excellente conformation bouchère et d'une très bonne rusticité, elle est qualifiée pour cela par les tenants de la race de « la plus rustique des races améliorées et la plus améliorée des races rustiques » comme la désignait Guy de Boisgrollier, autre grand nom associé à l'histoire de la race[7] et promoteur de l'élevage de plein air dans le Montmorillonais[8]. Il s'agit en effet d'une race très résistante à la sécheresse et très bien adaptée aux conditions d'élevage en plein air avec agnelage sous abri. On retrouve donc des charmoises dans des zones herbagères de qualité médiocre avec une conduite extensive[9].
C’est une race à croissance lente, donc très bien adaptée à la production d’agneaux d’herbe pour une commercialisation possible au quatrième trimestre sous la forme d’agneaux de report[10], avec une bonne aptitude au désaisonnement[11] naturel, qui permet de porter sa production à trois agnelages en deux ans, avec alors une productivité annelle de 1,3 à 1,4 agneau par brebis[10].

Résultats du contrôle des performances[modifier | modifier le code]

  • La prolificité est faible (110 % en œstrus naturel, 120 % en œstrus induit mais l'induction de l'œstrus y est rarement pratiquée). Qualifiée parfois de « race à l'enfant unique », elle bénéficie en contrepartie d'un faible taux de mortalité après la naissance, d'une très bonne facilité d'agnelage (finesse de l'ossature) et en conséquence d'une simplification de la conduite en temps de travail[2].
  • Le désaisonnement[11] est bon avec la possibilité d'agnelages en septembre même si la conduite dominante d'élevage ou de finition à l'herbe s'accompagne d'agnelages en hiver ou au printemps comme le montre la distribution annuelle des agnelages.
(Répartition mensuelle des agnelages 2009, élaboration graphique par Wikipédia)
  • Le gain moyen quotidien des agneaux entre 30 et 70 jours a été de 291 g avec un écart-type de 76 g, sur 436 agneaux mâles simples contrôlés, en élevages de sélection, en 2009.
  • Le poids à âge type de 30 jours (PAT 30 j) qui donne une indication du potentiel laitier des mères est présenté dans le tableau qui suit.
PAT 30 j des agneaux exprimé en kg dans les élevages en organisme de sélection en 2009
simples doubles triples
et plus
mâles femelles mâles femelles
moyenne 11,1 10,7 9,7 8,9
effectif 1 120 1 267 208 237
écart-type 2,2 1,9 2,9 2,1
  • La carcasse est caractérisée par une ossature fine avec un très bon développement musculaire (l'un des meilleurs qui soient : le rendement de carcasse est supérieur à 50 % du poids vif pour un poids de carcasse de 16 à 18 kilos)[10] et une adiposité faible (peu de déchets).

Toutes ces caractéristiques bien mises en valeur, en sus des qualités d'élevage, devraient constituer un facteur de maintien voire de reprise de l'élevage de cette race.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Louis Leouzon, Agronomes et éleveurs (Édouard Malingié, pp 302-315), J.-B. Baillière et fils, Paris, 1905
  2. a et b Institut de l'Élevage, département génétique : Bilan du contrôle de performances ovins allaitants - Campagne 2009, 105 pp, juillet 2010.
  3. « Charmoise Hill Sheep Society », sur charmoisesheep.co.uk via Wikiwix (consulté le ).
  4. E. Quittet, Inspecteur Général de l'Agriculture, avec la collaboration des Directeurs Départementaux des Services Agricoles, du Comité National Interprofessionnel de la Laine et de la Fédération Nationale Ovine, Cartes dressées par J. Lavaillotte : Races ovines françaises, 2e édition, 95 pp, Éd. : La Maison Rustique ed., Paris,1965
  5. BRG Charmoise
  6. Protection des races menacées de disparition (PRM)
  7. « La race Charmoise, un modèle d’adaptation pour un élevage en crise », sur monastere-transfiguration.fr (consulté le ).
  8. Laurent Rieutort : L'Élevage ovin en France. Espaces fragiles et dynamiques des systèmes agricoles. Ceramac 7. Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand 1995.
  9. (en) « Pâtre », sur patre.fr via Wikiwix (consulté le ).
  10. a b et c Fiche conseil Geodesheep de la Charmoise
  11. a et b En rapport avec le photopériodisme et la reproduction : c'est le fait d'organiser la « lutte » (nom donné à la reproduction chez les ovins) au printemps, donc à contre saison car à durée de jours croissante, plutôt qu'à l'automne (durée de jour décroissante qui est la saison naturelle de reproduction des moutons dans l'hémisphère nord, au moins au nord de l'Europe et dans la moitié nord de la France).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Pérou, Le Mouton, Éditions Rustica

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]